les proches lors d'une detresse vitale à domicile
Modérateurs : Modérateurs, Infirmiers spécialisés - IADE
les proches lors d'une detresse vitale à domicile
Voila, je ne savais pas trop dans quel forum poster ces question, alros je le fais ici (j'ai recherché et pas trouvé de sujet qui en parlait)
Dans la situation d'une détresse vitale à domicile avec prise en charge par le smur, quel est la place réservé aux amis, parents... présents ?
Quels sont les moyens de gerer leurs angoisses ?
En vous remerciant d'avance
Dans la situation d'une détresse vitale à domicile avec prise en charge par le smur, quel est la place réservé aux amis, parents... présents ?
Quels sont les moyens de gerer leurs angoisses ?
En vous remerciant d'avance

"On est tous pareil alors acceptons nos différences!" [Bruno Salomone]
- ematitou
- Accro
- Messages : 1571
- Inscription : 17 janv. 2005 02:17
- Localisation : St Etienne
- Contact :
Et bien tout d'abord il faut faire sortir les proches de la pièce où se trouve la victime,
dans la mesure du possible laisser soit un sapeur-pompier, soit quelqu'un de l'équipe SMUR (plus compliqué car tous occupés) à leurs cotés, qui aura pour rôle de les rassurer sans leur mentir.
Je ne sais pas si c'est vraiment la réponse que tu attendais...
Je te dis ça, mais je n'ai personnellement jamais connu cette situation, je suis seulement ESI 1ère Année, mais mon copain est pompier depuis 20 ans et on a souvent abordé le sujet.
Voili voilà
Emma
dans la mesure du possible laisser soit un sapeur-pompier, soit quelqu'un de l'équipe SMUR (plus compliqué car tous occupés) à leurs cotés, qui aura pour rôle de les rassurer sans leur mentir.
Je ne sais pas si c'est vraiment la réponse que tu attendais...
Je te dis ça, mais je n'ai personnellement jamais connu cette situation, je suis seulement ESI 1ère Année, mais mon copain est pompier depuis 20 ans et on a souvent abordé le sujet.
Voili voilà
Emma
Dernière modification par ematitou le 18 déc. 2005 18:03, modifié 1 fois.
3ème année : petite pause bébé
Dans un premier temps, effectivement l'équipe, en nombre restreint, n'est pas en mesure de s'occuper de la famille. Et oui, en général, on les fait sortir. parce que les gestes sont choquants, parce que la famille n'est pas à même de comprendre les fous rires de l'équipe (ce qui arrive très fréquemment sous l'effet conjugué du stress et de la fatigue), parce que les réactions de la famille peuvent gêner les secours (réactions hystériques, palettes de défibrillateur arrachées des mains, famille se jetant sur le corps, .... c'est du vécu)
mais dans certains cas, il est impossible d'occulter la famille ou le voisinage (défenestration, arrête sur la voie publique devant le domicile) et c'est souvent le cas dans les petits appartements.
L'avènement d'un IDE dans les équipes SMUR a amélioré la prise en charge de la famille à postériori. parce que 'avant", c'était au bon vouloir du médecin transporteur .......
mais dans certains cas, il est impossible d'occulter la famille ou le voisinage (défenestration, arrête sur la voie publique devant le domicile) et c'est souvent le cas dans les petits appartements.
L'avènement d'un IDE dans les équipes SMUR a amélioré la prise en charge de la famille à postériori. parce que 'avant", c'était au bon vouloir du médecin transporteur .......
VB - IDE
-
- Star VIP
- Messages : 13503
- Inscription : 06 mai 2004 14:45
- Localisation : ici
V. Benet a écrit :[...] en général, on les fait sortir
C'est généralement ce qu'on fait quand on a le choix. Dans un petit appartement ça risque de poser problème. Cela dit, je ne suis pas persuadé que ça soit toujours une bonne chose, et surtout je pense qu'il y a façon et façon de le proposer. Éviter "sortez, sinon on peut pas bosser", "sortez, vous allez nous gêner", "sortez, laissez-nous travailler", et préférer "il serait préférable que vous sortiez, je viens vous voir rapidement pour vous tenir au courant".
J'ai déjà fait des réanimations avec un proche présent qui avait refusé de sortir. Ça s'est généralement très bien passé. Le proche admet très bien l'éclat de rire, la plaisanterie qui vous échape. Ce qui va le gêner, c'est s'il a l'impression que celui censé diriger ne dirige pas, s'il repère que c'est l'étudiant qui bosse et qu'il a du mal, s'il vous voit chercher un truc que vous avez perdu ou oublié...
V. Benet a écrit :L'avènement d'un IDE dans les équipes SMUR a amélioré la prise en charge de la famille à postériori. parce que 'avant", c'était au bon vouloir du médecin transporteur...
J'ai peut-être eu de la chance, mais la majorité des médecins avec qui j'ai travaillé étaient des gens très humains, qui parlaient clairement à la famille, et qui ne collaient pas du tout avec l'étiquette de "cow-boy" qu'on a collé sur les médecin des smur (et qu'on a oublié de décrocher, parce que sincèrement je pense que ça ne correspond pas à la réalité).
Le probleme reste quand meme ce que l'on doit dire ou pas aux proches et de savoir à qui s'adresse cette fonction (medecin occupé, IDE occupé, sauveteurs occupés )
C'est toujours un moment difficile pour ceux qui sont là !
Je vous remercie pour ces réponses
C'est toujours un moment difficile pour ceux qui sont là !
Je vous remercie pour ces réponses

Dernière modification par Fox le 20 déc. 2005 21:01, modifié 1 fois.
"On est tous pareil alors acceptons nos différences!" [Bruno Salomone]
-
- Star VIP
- Messages : 13503
- Inscription : 06 mai 2004 14:45
- Localisation : ici
Fox a écrit :Le probleme reste quand meme ce que l'on doit dire ou pas aux proches et de savoir à qui s'adresse cette fonction (medecin occupé, IDE occupé, sauveteurs occupés )
Attention aux informateurs multiples qui donnent des informations contradictoires. Il vaut mieux que l'info soit donnée par une seule personne.
Et encore une fois, l'ide ne donne pas d'information médicale, mais il peut donner une information infirmière (sur les soins infirmiers qu'il pratique) sans interférer dans l'information médicale.
-
- Star VIP
- Messages : 13503
- Inscription : 06 mai 2004 14:45
- Localisation : ici
oui moi aussi.
Je trouve aussi qu'il est parfois difficile à l'équipe de prendre efficacement en charge la famille. comme après l'echec d'une réa sur une personne jeune, où les intervenants ont un sentiment d'impuissance juste après.
l'idée du pompier est stupide quoique malheureusement la plus courante, car c'est souvent le moins expérimenté à qui échoit ce rôle délicat
Je trouve aussi qu'il est parfois difficile à l'équipe de prendre efficacement en charge la famille. comme après l'echec d'une réa sur une personne jeune, où les intervenants ont un sentiment d'impuissance juste après.
l'idée du pompier est stupide quoique malheureusement la plus courante, car c'est souvent le moins expérimenté à qui échoit ce rôle délicat
j'aime bien Charlie, mais Nigéria a beaucoup plus besoin de nous
#je suis Nigéria
#je suis Nigéria
-
- Régulier
- Messages : 39
- Inscription : 02 mai 2005 11:17
Mon petit point de vue, d'un petit ESI, qui passe ses vik end dans les camions de premiers secours...
Mon dernier Arret Cardio Ventilatoire c'est plutot mal passe au niveau de la gestion des parents. On a deja essaye de les faire sortir de la chambre (il y'avait un manque de place incroyable dans cette chambre, juste la place d'allonger quelqu'un au sol). Lorsque nous avons commence à masser, un des parents à debarquer dans la chambre, pour nous dire de faire "attention à si, à ca,..." Que des trucs qui etaient tres secondaires vis à vis de l'etat de notre victime... Biensur, (on est pas des betos) on a compris que c'etait PEUT ETRE la un moyen pour lui de se rassurer, de refuser la realite, et de se fixer sur autre chose que la realite qui n'etait pas forcement des plus gaies...
Mais en meme temps comment gerer tout ca ? quand le SMUR n'est pas encore la, qu'on a tout juste le nombre de bras necessaire pour poser un DSA, masser et ventiler...
Sur mon departement l'organisation des secours fait que le SMUR intervient rarement seul sur un ACV, et en general ca fait un petit troupeau quand on cumul les equipes SMUR et premiers secours. Le plus dur à mes yeux restent les premieres minutes, quand on attend le SMUR qu'on est parfois trois ou quatre, qu'il faut gerer les premiers gestes d'urgence, et qu'on nous demande derriere de ne pas laisser la famille à l'abandon (ce qui est LA conduite à tenir, mais pas toujours realisable pour les premiers intervenants).
Pour les ACV sur la voie publique, un truc qui est assez choquant, c'est le voyeurisme des gens... Comme si les medias en montrent trop, comme s'ils etaient devant la TV, ou à un spectacle, ils restent la, scrutant avec interet nos gestes... Et malheur à celui qui a le bon sens de leur dire de ne pas rester la, qu'il ne s'agit pas d'un exercice et encore moins d'un spectacle...
Il se verra repondre des "On est dans la rue, c'est un lieu public je fais ce que j'ai envie, vous avez pas le droit de m'obliger à partir,... bla bla bla"... En gros on apprend à etre satisfait du simple fait que les passants se tiennent à l'ecard et ne viennent pas au dessus de notre victime pour "voir si c'est comme dans Urgence"... Le seul blem c'est que quand la victime est accompagne, le voyeurisme des passants est troublant voir choquant... Allez comprendre vous, pourquoi tous ces C*** sont en train de regarder votre femme se faire masser, se faire intuber, se faire perfuser,... Le "mur de couvertures de survie" est plutot une bonne solution, mais il est realisable qu'à partir d'un certain moment sur la prise en charge (quand il y'a des mains...)
Bref la prise en charge des proches sur les ACV à mon sens c'est plutot "demerde toi comme tu pourra" en sachant que la situation est toujours differente (grand appart, studio, voie publique (rue calme, avenue passante,...)) Uses et coutumes des proches, croyances des proches,... Un tas de facteur qui sont en nombre assez incroyables pour blinder un TEFE.
Mon dernier Arret Cardio Ventilatoire c'est plutot mal passe au niveau de la gestion des parents. On a deja essaye de les faire sortir de la chambre (il y'avait un manque de place incroyable dans cette chambre, juste la place d'allonger quelqu'un au sol). Lorsque nous avons commence à masser, un des parents à debarquer dans la chambre, pour nous dire de faire "attention à si, à ca,..." Que des trucs qui etaient tres secondaires vis à vis de l'etat de notre victime... Biensur, (on est pas des betos) on a compris que c'etait PEUT ETRE la un moyen pour lui de se rassurer, de refuser la realite, et de se fixer sur autre chose que la realite qui n'etait pas forcement des plus gaies...
Mais en meme temps comment gerer tout ca ? quand le SMUR n'est pas encore la, qu'on a tout juste le nombre de bras necessaire pour poser un DSA, masser et ventiler...
Sur mon departement l'organisation des secours fait que le SMUR intervient rarement seul sur un ACV, et en general ca fait un petit troupeau quand on cumul les equipes SMUR et premiers secours. Le plus dur à mes yeux restent les premieres minutes, quand on attend le SMUR qu'on est parfois trois ou quatre, qu'il faut gerer les premiers gestes d'urgence, et qu'on nous demande derriere de ne pas laisser la famille à l'abandon (ce qui est LA conduite à tenir, mais pas toujours realisable pour les premiers intervenants).
Pour les ACV sur la voie publique, un truc qui est assez choquant, c'est le voyeurisme des gens... Comme si les medias en montrent trop, comme s'ils etaient devant la TV, ou à un spectacle, ils restent la, scrutant avec interet nos gestes... Et malheur à celui qui a le bon sens de leur dire de ne pas rester la, qu'il ne s'agit pas d'un exercice et encore moins d'un spectacle...

Bref la prise en charge des proches sur les ACV à mon sens c'est plutot "demerde toi comme tu pourra" en sachant que la situation est toujours differente (grand appart, studio, voie publique (rue calme, avenue passante,...)) Uses et coutumes des proches, croyances des proches,... Un tas de facteur qui sont en nombre assez incroyables pour blinder un TEFE.

IDE en Rea Med
-
- Star VIP
- Messages : 13503
- Inscription : 06 mai 2004 14:45
- Localisation : ici
ChoupinetXI a écrit :Mon dernier Arret Cardio Ventilatoire c'est plutot mal passe au niveau de la gestion des parents. On a deja essaye de les faire sortir de la chambre (il y'avait un manque de place incroyable dans cette chambre, juste la place d'allonger quelqu'un au sol). Lorsque nous avons commence à masser, un des parents à debarquer dans la chambre, pour nous dire de faire "attention à si, à ca,..." Que des trucs qui etaient tres secondaires vis à vis de l'etat de notre victime... Biensur, (on est pas des betos) on a compris que c'etait PEUT ETRE la un moyen pour lui de se rassurer, de refuser la realite, et de se fixer sur autre chose que la realite qui n'etait pas forcement des plus gaies...
Il ne faut pas se faire d'illusions :
-l'acr (arrêt cardio-respiratoire) est une grave maladie, et on en meurt beaucoup ;
-l'acr de l'enfant est une très grave maladie et on en meurt quasiment tout le temps ;
-il n'est jamais admissible pour des parents de perdre leur enfant et ça ne peut pas bien se passer ;
-la gestion du décès s'étale dans la durée ; les intervenants de prompt secours et les équipes des smur ne sont qu'un maillon dans le long chemin des parents.
ChoupinetXI a écrit :Mais en meme temps comment gerer tout ca ? quand le SMUR n'est pas encore la, qu'on a tout juste le nombre de bras necessaire pour poser un DSA, masser et ventiler...
Il faut faire ce qu'on sait faire : masser ventiler et utiliser le dsa. C'est principalement de ça que la victime a besoin.
Pour le reste, on sort du sujet, qui concerne la gestion de la famille par l'équipe du smur (et pas par l'équipe de prompt secours).
ChoupinetXI a écrit :Pour les ACV sur la voie publique, un truc qui est assez choquant, c'est le voyeurisme des gens...
Le point de départ est une réaction normale. Votre atention est naturellement atirée par un événement anormal, je ne connais personne qui ne regarde pas ce qui se passe. Ensuite, il peut exister des débordements et des comportements inadaptés (ce père de famille qui fait traverser la nationale à ses enfants pour aller voir l'accident...).
ChoupinetXI a écrit :Et malheur à celui qui a le bon sens de leur dire de ne pas rester la, qu'il ne s'agit pas d'un exercice et encore moins d'un spectacle... Il se verra repondre des "On est dans la rue, c'est un lieu public je fais ce que j'ai envie, vous avez pas le droit de m'obliger à partir
Et il aura raison. Il a le droit d'être là, il regarde parce qu'il veut regarder, et s'il ne regarde pas ou s'il part, c'est parce qu'il veut partir. À nous de gérer l'intimité de la personne, en la masquant aux regards, en ne communiquant pas son nom à voix haute, en ne répondant pas aux questions qu'on nous pose... Le passant a le droit de passer et de regarder, ce qu'il n'a pas le droit c'est de gêner notre progression ou les secours, car ça c'est puni par la loi. Mais ça n'est pas notre boulot faire le ménage sur la voie publique, laissons faire les représentants de l'ordre, ils font ça très bien.
Autre technique, donner au passant une raison de partir...
-
- Régulier
- Messages : 39
- Inscription : 02 mai 2005 11:17
- revenge of anesthesith
- VIP
- Messages : 2157
- Inscription : 17 juil. 2005 20:01
- Localisation : assis, appuyé sur le respirateur, en bouquinant
- Contact :
ChoupinetXI a écrit : Il ne s'agissait bien heureusement pour nous pas d'un ACR sur un n'enfant...
un n'enfant, des zenfants. c'est la langue française qui fait un ACR là !
Pour le reste des commentaires, un silence est parfois plus evoquateur que de grandes phrases.
effectivement
évocateur...c'est le mot.
des cathlons, à fond la forme !
la santé est un état précaire qui ne laisse augurer rien de bon.
la santé est un état précaire qui ne laisse augurer rien de bon.