draguée en psy...
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draguée en psy...
Bonjour, un evenement arrivé hier me laisse perplexe et j'aurais aimé avoir vos avis sur celui-ci:
Lors d'une vac dans mon pavillon psy, je me suis faite ouvertement draguée par un patient SCZ paranoide que je connais depuis longtemps, et bien que je le "sentais" bloquer sur moi pendant la journée je n'ai pas pu m'empecher d'etre surprise par sa question, au demeurant très directe mais faite "dans les rêgles de l'art"...
il m'attendait sur le chemin du depart et me dit "Dites, je voulais vous parler, vous m'interressez beaucoup" alors je lui dit "je vous intrigue, c'est ça?"
et il me repond "non, vous m'interressez sur un autre domaine, vous m'interressez parce que je dois retourner bientot à la villa de transition (comme son nom l 'indique, certains patient y vivent sous surveillance le temps de voir s'ils seront adaptés à une vie seul en appartement) et j'aimerais bien vous revoir pour qu'on fasse mieux connaisance et qu'on sorte ensemble"
....je lui repond tout sourire, mais serieuse : "monsieur X, vous savez très bien que je suis une soignante et que toute relation intime est interdite entre un patient et un soignant"
sur ce il me dit qu'on peut toujours contourner ces regles qu'il trouve idiotes et qu'une fois sorti de la villa, rien ne l'empechera....
et là j'ai eu un vide, aucune idée de ce que je pouvais bien lui repondre, j'ai vaguement dit que de mon coté j'avais signé un contrat de travail et que je m'engageais à respecter les regles de ce contrat...cependant , après coup, je me dit que j'aurais du lui dire clairement que je n'etais pas interressée par une relation avec lui, peut etre meme lui dire que j'etais mariée... bref je pense avoir foiré ma distance therapeutique avec lui, ne pas avoir reussi à le recadrer, et je ne sais comment rattrapper tout ça.... vous en pensez quoi ?
Lors d'une vac dans mon pavillon psy, je me suis faite ouvertement draguée par un patient SCZ paranoide que je connais depuis longtemps, et bien que je le "sentais" bloquer sur moi pendant la journée je n'ai pas pu m'empecher d'etre surprise par sa question, au demeurant très directe mais faite "dans les rêgles de l'art"...
il m'attendait sur le chemin du depart et me dit "Dites, je voulais vous parler, vous m'interressez beaucoup" alors je lui dit "je vous intrigue, c'est ça?"
et il me repond "non, vous m'interressez sur un autre domaine, vous m'interressez parce que je dois retourner bientot à la villa de transition (comme son nom l 'indique, certains patient y vivent sous surveillance le temps de voir s'ils seront adaptés à une vie seul en appartement) et j'aimerais bien vous revoir pour qu'on fasse mieux connaisance et qu'on sorte ensemble"
....je lui repond tout sourire, mais serieuse : "monsieur X, vous savez très bien que je suis une soignante et que toute relation intime est interdite entre un patient et un soignant"
sur ce il me dit qu'on peut toujours contourner ces regles qu'il trouve idiotes et qu'une fois sorti de la villa, rien ne l'empechera....
et là j'ai eu un vide, aucune idée de ce que je pouvais bien lui repondre, j'ai vaguement dit que de mon coté j'avais signé un contrat de travail et que je m'engageais à respecter les regles de ce contrat...cependant , après coup, je me dit que j'aurais du lui dire clairement que je n'etais pas interressée par une relation avec lui, peut etre meme lui dire que j'etais mariée... bref je pense avoir foiré ma distance therapeutique avec lui, ne pas avoir reussi à le recadrer, et je ne sais comment rattrapper tout ça.... vous en pensez quoi ?
On peut rire de tout mais pas avec n'importe qui -P.Desproges
CLASS- Centre de Lutte Anti SMS : the fight goes on
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- sonitchkaa
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- Localisation : à l'ouest...
j'ai eu le meme souci un jour que j'étais encore étudiante (de passage, donc plus facile à gérer)
un patient psychopathe qui un jour, me lancant des regards de braise, m'annonce qu'il sort bientôt et que son appartement est pas loin du mien (comment il a su où j'habitais... aller en stage dans son propre secteur c'est vraiment pas du gateau...)
il voudrait qu'on se revoie en dehors du boulot
j'en suis restée sans voix
de but en blanc je lui dis pareil que toi, je suis soignante et lui patient, rien n'est possible entre nous
après coup je suis allée voir un des ISP qui me dit d'avoir un entretien avec le patient en question pour reformuler ma réponse
en effet, lui dire qu'une relation soignant soigné n'est pas possible, ça sous entend que je suis bloquée par rapport à mon statut de soignante mais nullement que je n'ai pas envie de cette relation
donc le patient peut continuer à s'imaginer qu'il y a moyen
j'y suis retournée en lui disant que je ne voulais pas que nous ayons de relations en dehors du travail car je n'étais pas du tout intéressée
je te passe le blabla nécessaire pour qu'il me lache
mais ça a été efficace (bien qu'il m'ait fait la gueule pendant le reste du stage, j'allais pas insister)
et en plus à mon grand soulagement, son appart était insalubre, il a été relogé à 15km plus loin. ouf...
mais je concois parfaitement que tu aies pu te retrouver démunie devant la situation délicate
je ne pense pas que tu aies mis en danger la relation thérapeutique, il est souvent possible de réparer le lien
essaye peut être de mettre plus de distance entre vous pendant un temps, pour qu'il ne se fasse pas d'illusions
bon courage!
un patient psychopathe qui un jour, me lancant des regards de braise, m'annonce qu'il sort bientôt et que son appartement est pas loin du mien (comment il a su où j'habitais... aller en stage dans son propre secteur c'est vraiment pas du gateau...)
il voudrait qu'on se revoie en dehors du boulot
j'en suis restée sans voix
de but en blanc je lui dis pareil que toi, je suis soignante et lui patient, rien n'est possible entre nous
après coup je suis allée voir un des ISP qui me dit d'avoir un entretien avec le patient en question pour reformuler ma réponse
en effet, lui dire qu'une relation soignant soigné n'est pas possible, ça sous entend que je suis bloquée par rapport à mon statut de soignante mais nullement que je n'ai pas envie de cette relation
donc le patient peut continuer à s'imaginer qu'il y a moyen
j'y suis retournée en lui disant que je ne voulais pas que nous ayons de relations en dehors du travail car je n'étais pas du tout intéressée
je te passe le blabla nécessaire pour qu'il me lache
mais ça a été efficace (bien qu'il m'ait fait la gueule pendant le reste du stage, j'allais pas insister)
et en plus à mon grand soulagement, son appart était insalubre, il a été relogé à 15km plus loin. ouf...
mais je concois parfaitement que tu aies pu te retrouver démunie devant la situation délicate
je ne pense pas que tu aies mis en danger la relation thérapeutique, il est souvent possible de réparer le lien
essaye peut être de mettre plus de distance entre vous pendant un temps, pour qu'il ne se fasse pas d'illusions
bon courage!
quitte la psy en mai
Voici la réponse envoyé à Vanice:
Bonjour
C'est assez ennuyeux effectivement.
J'ai réfléchi et me dit que tu ne peux échapper a une remise de "cadre en règle". Pour ta "sécurité". Je pense que tu dois en parler a tes collègues. Que vous devez recevoir ce monsieur a plusieurs et lui dire votre conception des choses. Partant du principe que ce qui n'est pas dit sera pensé et phantasmé par ton patient qui n'a pas accès à la symbolique, il faut que l'institution prenne le relais. Nous avons tous des moments de fatigue qui font qu'a "un moment", on ne se sent pas très soignant. Ce n'est pas l'individu qui est soignant, c'est l'institution (principes de thérapie institutionnelle). Il faut t'asseoir et avec tes collègues en discuter calmement et "reprendre"ce monsieur ensuite avec au moins un collègue. Mettre des mots sur ce qui n'a pas été dit, sur tes "faiblesses"(aucun jugement de valeur la dessus bien sur, ca nous arrive a tous) de ce jour la, sans rentrer ds les détails bien sur. Et l'écouter en groupe.
Pour finir je dirais que ce sujet trouverais bien sa place ds un post car il arrive régulièrement, les réponses permettrai de s'en sortir un peu mieux.
Bon courage, j'espère t'avoir aidée, je reste ta disposition. Bye
"A force de contempler l'abyme, l'abyme te contemple"-Nietzsche
Je crois aussi que tu devrais retourner voir le patient et mettre les choses bien au clair avec lui. Contrairement à Argrath, je ne pense pas que tu doives le revoir à plusieurs car cela va lui donner l'impression d'une intimité violée et d'un jugement. On a beau être psychotique, on a droit à une certaine intimité...
Si possible, rencontre le patient dans le cadre d'un entretien comme le dit sonithckaa (et pas dans le parc), cela te permettra de rappeler clairement le cadre de l'institution et te permettra aussi de te protéger d'une éventuelle réaction violente du patient.
Si possible, rencontre le patient dans le cadre d'un entretien comme le dit sonithckaa (et pas dans le parc), cela te permettra de rappeler clairement le cadre de l'institution et te permettra aussi de te protéger d'une éventuelle réaction violente du patient.
Savoir travailler en tension ...
Le cadre est institutionnel en psy, l'individu non. C'est le collectif qui est garant de la Loi. Ceci dit ca se discute
Bien sur je pense qu'il ne faut emettre aucun jugement de valeur. Après tout on peux même le comprendre si tu lui plait!!!! 


"A force de contempler l'abyme, l'abyme te contemple"-Nietzsche
en fait j'ai eu ce grand moment de vide face à sa question, parce que quelquepart j'etais contente de ce changement . Comprenez moi bien, hein, je n'etais pas contente de le savoir sous mon charme ! mais contente de voir qu'il avait reussi à
toutes ces choses dont il avait été incappable depuis de longs mois .
en meme temps j'ai eu peur de tout faire tomber comme un vieux soufflé s'il prenait mal le fait qu'en aucun cas il n'aurait pu m'interresser.
J'ai eu peur de le voir se dénigrer encore une fois dans le style "je suis bon à rien, personne ne veut de moi" ou pire "elle se croit superieure à moi, mais qui c'est cette pétasse pour me jeter comme ça"
bref....j'ai pas assuré pour deux balles.
enfin je n'y retourne pas avant samedi prochain, là je vais telephoner à l'equipe pour leur en parler , quitte à aller faire un entretien demain avec le psy.
merci de vos reponses
- avoir des affects
- montrer ses affects de manière tout à fait adaptée et cohérente
- avoir des projets futurs à son hospi.
toutes ces choses dont il avait été incappable depuis de longs mois .
en meme temps j'ai eu peur de tout faire tomber comme un vieux soufflé s'il prenait mal le fait qu'en aucun cas il n'aurait pu m'interresser.
J'ai eu peur de le voir se dénigrer encore une fois dans le style "je suis bon à rien, personne ne veut de moi" ou pire "elle se croit superieure à moi, mais qui c'est cette pétasse pour me jeter comme ça"
bref....j'ai pas assuré pour deux balles.
enfin je n'y retourne pas avant samedi prochain, là je vais telephoner à l'equipe pour leur en parler , quitte à aller faire un entretien demain avec le psy.
merci de vos reponses
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- boup
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ben mine de rien avec un psychotique ca peut etre difficile à gérer par la suite.le délire érotomane est toujours une possiblité et peut devenir un ti peu dangereux
mais bon.le seul exemple que j'ai en tete est celui d'une collegue a qui un patient a écrit une lettre enflammée
résultat il a été transféré n urgence dans un autre service...le pauvre il a rien compris a ce qui lui arrivait.
j'aurai tendance aussi à repreciser els choses.qu'il ai de l'affect est en effet un point positif mais recentrer les choses,personnelement je pense que je m'appuierai aussi sur l'équipe pour le faire.
ne pas en faire une affaire d'état mais resituer les choses.
je pense pas q'y ai eu gaffe de ta part.lui de son coté va aussi cogiter la dessus et qui sait peut etre qu'autre chose en sortira
mais bon.le seul exemple que j'ai en tete est celui d'une collegue a qui un patient a écrit une lettre enflammée

j'aurai tendance aussi à repreciser els choses.qu'il ai de l'affect est en effet un point positif mais recentrer les choses,personnelement je pense que je m'appuierai aussi sur l'équipe pour le faire.
ne pas en faire une affaire d'état mais resituer les choses.
je pense pas q'y ai eu gaffe de ta part.lui de son coté va aussi cogiter la dessus et qui sait peut etre qu'autre chose en sortira
je crois que le principal a deja été dit
juste une anecdote
il y a environ 1 an, un ancien patient nous appelait tous les jours pour parler à une collègue et eventuellement la revoir pour la "remercier", les première excuse du genre elle n'est pas la ayant été trop utilisées, nous en avons discuté en equipe et evons convaincu notre collègue d'accepter une rencontre au sein de l'hopital (et oui, certains ont parlé précédement du cadre institutionnel) afin de mettre un terme a cette situation, la collègue a pu exprimer au patient son ressenti de la situation et mettre gentillement un point final aux "idées" de ce monsieur.
depuis nous n'avons plus eu de nouvelles.
attention au sentiment de rejet chez une personne psychotique, il faut donc bien mesurer ce que l'on dit pour que la chose ne soit pas vécue comme telle.
juste une anecdote
il y a environ 1 an, un ancien patient nous appelait tous les jours pour parler à une collègue et eventuellement la revoir pour la "remercier", les première excuse du genre elle n'est pas la ayant été trop utilisées, nous en avons discuté en equipe et evons convaincu notre collègue d'accepter une rencontre au sein de l'hopital (et oui, certains ont parlé précédement du cadre institutionnel) afin de mettre un terme a cette situation, la collègue a pu exprimer au patient son ressenti de la situation et mettre gentillement un point final aux "idées" de ce monsieur.
depuis nous n'avons plus eu de nouvelles.
attention au sentiment de rejet chez une personne psychotique, il faut donc bien mesurer ce que l'on dit pour que la chose ne soit pas vécue comme telle.
cedr1c a écrit :attention au sentiment de rejet chez une personne psychotique, il faut donc bien mesurer ce que l'on dit pour que la chose ne soit pas vécue comme telle.
voilà exactement ce qui m'est passé en tête et qui m'a empeché de reagir, je n'ai pas trouvé ce que je pouvais dire pour qu'il n'y ait pas de sentiment de rejet mais pas de faux espoirs non plus...
En tout cas j'ai eu mon equipe d'hier au téléphone (je ne les avais pas mis au courant avant puisque tout ca s'etait passé sur le parking quand je partais avant les autres) , le message sera passé au psy demain qui me fera vraissemblablement revenir pour un entretien avec le patient..je vous tiens au courant
Dernière modification par Vanice le 28 févr. 2006 20:48, modifié 1 fois.
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alors pour les nouvelles :
la flamme de son amour s'est éteinte brusquement, monsieur le patient a, du jour au lendemain, oublié qu'il était fou de moi..
(comment est-ce possible?
)
Il est, bien evidemment, toujours hospitalisé, il a jeté sucessivement son dévolu sur deux ou trois patientes, une ou deux étudiantes, il a reçu des reponses négatives de presque toutes (une patiente a cédé)...
Et il a l'air de très bien survivre aux refus des amours de sa vie
la flamme de son amour s'est éteinte brusquement, monsieur le patient a, du jour au lendemain, oublié qu'il était fou de moi..


Il est, bien evidemment, toujours hospitalisé, il a jeté sucessivement son dévolu sur deux ou trois patientes, une ou deux étudiantes, il a reçu des reponses négatives de presque toutes (une patiente a cédé)...
Et il a l'air de très bien survivre aux refus des amours de sa vie

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Ou bien c'est un erotomane ou bien c'est un schizophrène qui clive ses pbs. Tu es un bon objet jusqu'a ce que tu refuses, tu deviens alors un mauvais objet. Attention a ce type de patient qui peuvent etre agressifs si tu deviens un objet trop mauvais a supporter.
"A force de contempler l'abyme, l'abyme te contemple"-Nietzsche