Premier poste (USLD)
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- Inscription : 01 oct. 2014 16:42
Premier poste (USLD)
Bonjour à tous !
Alors voilà, je suis officiellement diplômée depuis hier! Je souhaiterais travailler en médecine car j'ai pour projet de m'engager entièrement dans l'humanitaire.
N'ayant pas été retenue pour le moment, on m'a proposée un poste en USLD (remplacement) que j'ai accepté.
Je ne sais pas du tout à quoi m'attendre car je n'ai exercé qu'en EHPAD moi ... et ma formatrice m'a donnée une explication en bois
J'aime beaucoup les personnes âgées, seulement est-ce que vous croyez que cela va me pénaliser de travailler ici avant de rejoindre un poste en médecine ? C'est ce que j'ai pu entendre. Après moi je n'aime pas écouter les bruits de couloir mais n'ayant rien entendu d'autre, je flippe total (puis je commence tout juste donc mon cerveau cherche tous les moyens de flipper
)
Voilà, merci de votre attention
Alors voilà, je suis officiellement diplômée depuis hier! Je souhaiterais travailler en médecine car j'ai pour projet de m'engager entièrement dans l'humanitaire.
N'ayant pas été retenue pour le moment, on m'a proposée un poste en USLD (remplacement) que j'ai accepté.
Je ne sais pas du tout à quoi m'attendre car je n'ai exercé qu'en EHPAD moi ... et ma formatrice m'a donnée une explication en bois

J'aime beaucoup les personnes âgées, seulement est-ce que vous croyez que cela va me pénaliser de travailler ici avant de rejoindre un poste en médecine ? C'est ce que j'ai pu entendre. Après moi je n'aime pas écouter les bruits de couloir mais n'ayant rien entendu d'autre, je flippe total (puis je commence tout juste donc mon cerveau cherche tous les moyens de flipper

Voilà, merci de votre attention

- MorganeF76
- Messages : 28
- Inscription : 25 janv. 2017 12:24
Re: Premier poste (USLD)
Bonjour,
Déja félicitation pour ton diplôme! J'ai commencé après mon DE en USLD également. C'est quasiment de la médecine sauf qu'on a bien plus de patients. Là où je travaillais il y avait pas mal de soins et surtout beaucoup de travail de préparation et distribution des traitements.
Personnellement je ne pense pas que ça te pénalise pour aller après travailler en médecine, bien au contraire, tu auras appris à t'organiser avec une charge de travaille importante et tu te seras perfectionner dans les soins dit "techniques"
Bon courage.
Déja félicitation pour ton diplôme! J'ai commencé après mon DE en USLD également. C'est quasiment de la médecine sauf qu'on a bien plus de patients. Là où je travaillais il y avait pas mal de soins et surtout beaucoup de travail de préparation et distribution des traitements.
Personnellement je ne pense pas que ça te pénalise pour aller après travailler en médecine, bien au contraire, tu auras appris à t'organiser avec une charge de travaille importante et tu te seras perfectionner dans les soins dit "techniques"
Bon courage.
- Maximousse1989
- Insatiable
- Messages : 409
- Inscription : 10 juil. 2016 20:42
Re: Premier poste (USLD)
Bonjour,
Alors déjà bravo pour le diplôme.
Ensuite j'ai eu le même parcours, j'ai fait deux ans et demi d'USLD avant de passer (il y a 6 mois) en médecine gériatrique, donc en aigu.
Non ça ne vous pénalisera pas, certes vous ferez moins souvent des actes "techniques" que vos camarades qui commencent en aigu mais d'une part vous en ferez quand même et d'autre part l'USLD permet de développer d'autres compétences, notamment en termes d'organisation, de soins palliatifs et de prise en charge de patients polypathologiques.
C'est un service sous-estimé et difficile, mais si vous aimez la gériatrie ce n'est pas du tout un mauvais choix.
Je donnerai plus de détails plus tard, n'hésitez pas à me contacter par mp.
Cordialement
Maxime
Alors déjà bravo pour le diplôme.


Ensuite j'ai eu le même parcours, j'ai fait deux ans et demi d'USLD avant de passer (il y a 6 mois) en médecine gériatrique, donc en aigu.
Non ça ne vous pénalisera pas, certes vous ferez moins souvent des actes "techniques" que vos camarades qui commencent en aigu mais d'une part vous en ferez quand même et d'autre part l'USLD permet de développer d'autres compétences, notamment en termes d'organisation, de soins palliatifs et de prise en charge de patients polypathologiques.
C'est un service sous-estimé et difficile, mais si vous aimez la gériatrie ce n'est pas du tout un mauvais choix.
Je donnerai plus de détails plus tard, n'hésitez pas à me contacter par mp.
Cordialement
Maxime
La gériatrie c'est la vie!
- f*l*o*r*i*a*n*e
- Insatiable
- Messages : 554
- Inscription : 10 mars 2011 12:00
Re: Premier poste (USLD)
J'avais eu mon tout premier post en USLD... Ca m'a énormément appris... C'était aléatoire au niveau des soins (personnes âgées qui ont besoin de beaucoup de médicalisation parfois), mais l'avantage en étant jeune DE c'est que les patients sont toujours les mêmes on peut prendre le temps de bien les connaître, s'améliorer, avoir vraiment une vision globale...
Je suis allée en médecine après, et j'ai trouvé que c'était idéal, j'étais à l'aise même si c'est plus la course et ça change beaucoup plus que le long séjour, je n'ai eu aucun mal à m'adapter.
Je suis allée en médecine après, et j'ai trouvé que c'était idéal, j'étais à l'aise même si c'est plus la course et ça change beaucoup plus que le long séjour, je n'ai eu aucun mal à m'adapter.
ESI 2008/2011 - IDE -
Infirmière piqueuse
Infirmière piqueuse
- Maximousse1989
- Insatiable
- Messages : 409
- Inscription : 10 juil. 2016 20:42
Re: Premier poste (USLD)
L'USLD ou Long Séjour c'est quoi concrètement?
Une USLD accueille des personnes âgées dépendantes nécessitant une présence médicale, des soins infirmiers et une aide pour les soins d'hygiène sur une période supérieure à 6 mois.
La plupart des patients rentrent en USLD et y restent jusqu'à la fin de leur vie, les EHPAD ne pouvant généralement pas les accueillir. Dans mon service la durée moyenne de séjour était de 3 ans et demi, avec d'énormes écarts (certains étaient là depuis 5,10,20 ans, d'autres ne sont restés que quelques mois avant de décéder).
Évidemment il y a des exceptions, certaines personnes sont plus autonomes mais n'ont pas les moyens d'aller en Ehpad (isolement social, situations complexes), d'autres attendent justement un placement dans une autre structure.
Nous avons par exemple eu le cas d'un patient ex-SDF, assez autonome sur le plan des soins d'hygiène, pouvant marcher, sans troubles cognitifs, ici il s'agissait plus d'un hébergement car il n'avait pu être admis dans aucune autre structure.
Le profil type reste la personne de plus de 85 ans, polypathologique, incontinente, avec des troubles cognitifs, des troubles de la déglutition et souvent un risque très important de développer des escarres.
L'USLD est un service sous-estimé, souvent boudé et on entend pas mal de bêtises dessus. L'un des préjugés les plus courants est que l'on y "perdrait" ses compétences acquises pendant les études, sous prétexte qu'il y a peu de "technique", il serait donc difficile de changer de service ensuite.
Je ne suis pas d'accord du tout.
Certes il y a des actes techniques que vous ne ferez pas ou peu, par exemple on ne transfuse pas et on utilise rarement la VVP cependant on le fait quand même et chez des patients ayant souvent des antécédents longs comme le bras, parfois opposant...bref un simple bilan sanguin ou pose de VVP en vue d'un scanner peut se transformer en aventure...
j'ai appris à chercher des veines dans des endroits parfois improbables.
Une fois passée la phase d'adaptation L'USLD peut donner une trompeuse impression de simplicité, il est vrai que l'infirmier confirmé qui en fait le minimum peut avoir l'impression de passer sa journée à remplir des piluliers avant de poser des perfusions sous-cutanées en plus les patients changent peu, on finit par connaître leurs habitudes, les problèmes qui reviennent souvent.
Erreur, vous êtes face à des personnes âgées avec souvent des antécédents compliqués car multiples, plus ou moins bien diagnostiqués et entremêlés.
Il vous faudra souvent démêler tout ça, donc vous documenter pour approfondir vos connaissances sur une multitude de sujets (diabète chez la personne âgée, syndrome de glissement, dépression secondaire à une démence, etc).
Quand je suis arrivé dans mon service actuel (Gériatrie Aiguë, médecine polyvalente réservée aux patients âgés) je complexais un peu, par exemple je me demandais si je n'allais pas être à la traîne pour perfuser en IV (encore) vu que, jusque là j'avais du poser environ une VVP tous les mois alors qu'il s'agissait d'un acte quasi quotidien en aigu.
Pas du tout.
Au contraire, ayant été habitué à des patients au capital veineux très dégradé, je me suis rendu compte que j'avais énormément progressé par rapport à mon niveau de jeune DE et que j'étais tout à fait dans le coup, même par rapport à des gens pratiquant ce geste très souvent.
Pareil pour les actes techniques courants (sondages, bilans, injections, aspirations,, seringues électriques, etc).
Quant aux pansements L'USLD m'avais habitué à des prises en charge assez complexes (escarres à des stades très avancés, ulcères...) donc pas de problème non plus sur ce point.
Bien sûr j'ai du réapprendre certaines choses, par exemple on ne faisait pas de transfusion dans mon USLD et je ne me rappelais plus de toutes les procédures, mais c'est une gymnastique qui revient vite et je pense que dans tout changement de service il y a des choses à revoir.
Donc voilà, le passage vers un service d'aigu n'a pas posé de vrai problème en ce qui concerne la technique, de toute façon quand j'ai un doute je demande, pas d'hésitation à avoir. Par exemple il se trouve que je n'avais pas eu en USLD l'occasion d'utiliser une alimentation par SNG, j'ai fait appel à mes collègues pour me rafraîchir la mémoire et c'est passé tout seul, j'avais surtout besoin de vérifier que je n'oubliais rien. Personne n'a le droit de vous reprocher cela.
Non seulement je n'ai pas perdu mon niveau global acquis en IFSI mais j'ai aussi développé des points forts correspondant aux situations rencontrées en USLD:
-Organisation et collaboration : dans mon service j'étais très régulièrement le seul infirmier pour 45 patients, ce qui peut faire peur.
Dans ces conditions j'ai été forcé d'apprendre à planifier au mieux, à hiérarchiser, à communiquer énormément avec mes collègues AS, autant de choses qui me faisaient un peu défaut quand j'ai commencé à travailler.
Bien entendu chaque service à une organisation différente, il n'empêche que savoir s'adapter et communiquer est utile partout.
Contrairement à une idée reçue on ne fait pas "rien" en USLD, certes il y a peu de transferts, d'entrées et de sorties certes et la surveillance des constantes n'est pas systématique.
Par contre il est courant de commencer la matinée par une course contre la montre pour arriver à donner les stupéfiants pré-mobilisation aux 3 lève-tôt du service toit en contrôlant les hgt de 5,6,7 personnes avant de foncer pour vérifier et préparer les traitements de tout le monde..et ce n'est que le début de la journée, après viennent les aides au repas, les pansements puis très vite le tour de midi, déjà...
Bref, il ne faut pas avoir les deux pieds dans le même sabot, j'ai bien mis 2-3 mois avant d'arriver à trouver mon rythme.
-Autonomie et analyse : c'est un peu la même idée, l'infirmier en USLD est plus que jamais le relais entre les patients/familles et les autres professionnels de santé.
Vu qu'il y a souvent un seul infirmier et un seul médecin (pas le week-end) il faut apprendre à évaluer la gravité d'une situation, à savoir qui contacter pour tel problème (psychologue, ergothérapeute, orthophoniste...) sans forcément toujours aller chercher le médecin avant; en USLD on apprend vire à prendre des initiatives et à les réévaluer ensuite car tout le monde à quelque chose à vous demander.
J'ai beaucoup progressé en termes de capacité d'analyse, le fait d'être face à des patients souvent très dépendants pour les actes du quotidien, peu ou pas capables de communiquer, aux antécédents multiples force à se questionner en permanence, que ce soit pour évaluer la douleur, comprendre les origines possibles d'une décompensation ou encore déceler un risque suicidaire chez une personne présentant un début de démence.
-Capacité relationnelles: fondamentales dans le métier, particulièrement en gériatrie et surtout avec des personnes âgées souvent atteintes de troubles cognitifs plus ou moins avancés.
On apprend à faire face à la violence verbale, parfois physique (notamment dans le cas d'une personne démente et opposante) , à écouter, à rassurer la personne et sa famille, à apaiser des conflits (y compris entre un soignant et un patient).
Là non plus il n'y a pas de recette miracle, c'est d'abord une question de pratique.
-Soins d'hygiène et de confort : Certains me diront peut-être que "c'est la base", que c'est censé être parfaitement maîtrisé dès l'obtention du DE; il n'empêche que L'USLD est un terrain idéal pour s'améliorer dans ce domaine, surtout quand on démarre dans le métier, car base ou pas base il y a une marge de progression et ce sont des compétences utiles dans tous les services.
Beaucoup de toilettes complètes au lit, de personnes à faire manger malgré des troubles de la déglutition, des mobilisations difficiles avec utilisation de matériel (lève-malade, verticalisateur, etc) ..avec des personnes âgées dépendantes il faut avoir des yeux partout, organiser l'environnement au mieux et savoir quand adapter sa technique.
-Soins palliatifs: En USLD vous serez fréquemment confrontée à des situations de fin de vie (une bonne trentaine en deux ans et demi pour moi) , que la situation soit connue dès l'entrée ou qu'il s'agisse simplement d'une dégradation de l'état général de la personne.
Comme la plupart des hôpitaux nous avons une équipe mobile de soins palliatifs, il faut absolument les solliciter pour répondre à vos interrogations, les soins palliatifs impliquent une démarche intellectuelle spécifique et des techniques propres (par exemple c'est à cette occasion que j'ai découvert l'utilisation du pousse-seringue en sous-cutané.
L'USLD fait partie des quelques services d'hospitalisation hors USP où les soignants réalisent une prise en charge palliative très régulièrement.
Les compétences acquises alors sont précieuses, y compris dans un service de médecine.
Bref, si vous vous impliquez non seulement vous ne "perdrez" pas mais vous apprendrez beaucoup.
Evidemment lorsque vous changerez de service vous serez moins rodée que vos collègues sur certains points (normal, eux auront l'habitude du service, vous vous débarquerez d'ailleurs) mais vous pourrez faire valoir certaines compétences que L'USLD permet de développer tout particulièrement.
Questionnez-vous, lisez, formez vous en interne, impliquez vous et vous apprendrez.
Vous aurez certainement des difficultés au début, notamment au point de vue de l'organisation et c'est un service assez "usant" où les infirmiers restent peu.
Personnellement au bout de deux ans et demi je sentais que je voulais voir autre chose, de toute façon vu que c'était mon premier poste je n'avais pas prévu de rester plus de 2-3 ans, je voulais multiplier les expériences de terrain.
Ne vous découragez pas, il est normal de "galèrer" quand on débute, absolument tout le monde traverse une phase d'adaptation.
Vue la date de votre message d'origine je pense que vous avez déjà commencé à travailler, n'hésitez pas à revenir (y compris par mp) si vous rencontrez des difficultés ou tout simplement si vous avez des questions.
Cordialement
Maxime
Une USLD accueille des personnes âgées dépendantes nécessitant une présence médicale, des soins infirmiers et une aide pour les soins d'hygiène sur une période supérieure à 6 mois.
La plupart des patients rentrent en USLD et y restent jusqu'à la fin de leur vie, les EHPAD ne pouvant généralement pas les accueillir. Dans mon service la durée moyenne de séjour était de 3 ans et demi, avec d'énormes écarts (certains étaient là depuis 5,10,20 ans, d'autres ne sont restés que quelques mois avant de décéder).
Évidemment il y a des exceptions, certaines personnes sont plus autonomes mais n'ont pas les moyens d'aller en Ehpad (isolement social, situations complexes), d'autres attendent justement un placement dans une autre structure.
Nous avons par exemple eu le cas d'un patient ex-SDF, assez autonome sur le plan des soins d'hygiène, pouvant marcher, sans troubles cognitifs, ici il s'agissait plus d'un hébergement car il n'avait pu être admis dans aucune autre structure.
Le profil type reste la personne de plus de 85 ans, polypathologique, incontinente, avec des troubles cognitifs, des troubles de la déglutition et souvent un risque très important de développer des escarres.
L'USLD est un service sous-estimé, souvent boudé et on entend pas mal de bêtises dessus. L'un des préjugés les plus courants est que l'on y "perdrait" ses compétences acquises pendant les études, sous prétexte qu'il y a peu de "technique", il serait donc difficile de changer de service ensuite.
Je ne suis pas d'accord du tout.
Certes il y a des actes techniques que vous ne ferez pas ou peu, par exemple on ne transfuse pas et on utilise rarement la VVP cependant on le fait quand même et chez des patients ayant souvent des antécédents longs comme le bras, parfois opposant...bref un simple bilan sanguin ou pose de VVP en vue d'un scanner peut se transformer en aventure...

Une fois passée la phase d'adaptation L'USLD peut donner une trompeuse impression de simplicité, il est vrai que l'infirmier confirmé qui en fait le minimum peut avoir l'impression de passer sa journée à remplir des piluliers avant de poser des perfusions sous-cutanées en plus les patients changent peu, on finit par connaître leurs habitudes, les problèmes qui reviennent souvent.
Erreur, vous êtes face à des personnes âgées avec souvent des antécédents compliqués car multiples, plus ou moins bien diagnostiqués et entremêlés.
Il vous faudra souvent démêler tout ça, donc vous documenter pour approfondir vos connaissances sur une multitude de sujets (diabète chez la personne âgée, syndrome de glissement, dépression secondaire à une démence, etc).
Quand je suis arrivé dans mon service actuel (Gériatrie Aiguë, médecine polyvalente réservée aux patients âgés) je complexais un peu, par exemple je me demandais si je n'allais pas être à la traîne pour perfuser en IV (encore) vu que, jusque là j'avais du poser environ une VVP tous les mois alors qu'il s'agissait d'un acte quasi quotidien en aigu.
Pas du tout.
Au contraire, ayant été habitué à des patients au capital veineux très dégradé, je me suis rendu compte que j'avais énormément progressé par rapport à mon niveau de jeune DE et que j'étais tout à fait dans le coup, même par rapport à des gens pratiquant ce geste très souvent.
Pareil pour les actes techniques courants (sondages, bilans, injections, aspirations,, seringues électriques, etc).
Quant aux pansements L'USLD m'avais habitué à des prises en charge assez complexes (escarres à des stades très avancés, ulcères...) donc pas de problème non plus sur ce point.
Bien sûr j'ai du réapprendre certaines choses, par exemple on ne faisait pas de transfusion dans mon USLD et je ne me rappelais plus de toutes les procédures, mais c'est une gymnastique qui revient vite et je pense que dans tout changement de service il y a des choses à revoir.
Donc voilà, le passage vers un service d'aigu n'a pas posé de vrai problème en ce qui concerne la technique, de toute façon quand j'ai un doute je demande, pas d'hésitation à avoir. Par exemple il se trouve que je n'avais pas eu en USLD l'occasion d'utiliser une alimentation par SNG, j'ai fait appel à mes collègues pour me rafraîchir la mémoire et c'est passé tout seul, j'avais surtout besoin de vérifier que je n'oubliais rien. Personne n'a le droit de vous reprocher cela.

Non seulement je n'ai pas perdu mon niveau global acquis en IFSI mais j'ai aussi développé des points forts correspondant aux situations rencontrées en USLD:
-Organisation et collaboration : dans mon service j'étais très régulièrement le seul infirmier pour 45 patients, ce qui peut faire peur.
Dans ces conditions j'ai été forcé d'apprendre à planifier au mieux, à hiérarchiser, à communiquer énormément avec mes collègues AS, autant de choses qui me faisaient un peu défaut quand j'ai commencé à travailler.
Bien entendu chaque service à une organisation différente, il n'empêche que savoir s'adapter et communiquer est utile partout.
Contrairement à une idée reçue on ne fait pas "rien" en USLD, certes il y a peu de transferts, d'entrées et de sorties certes et la surveillance des constantes n'est pas systématique.
Par contre il est courant de commencer la matinée par une course contre la montre pour arriver à donner les stupéfiants pré-mobilisation aux 3 lève-tôt du service toit en contrôlant les hgt de 5,6,7 personnes avant de foncer pour vérifier et préparer les traitements de tout le monde..et ce n'est que le début de la journée, après viennent les aides au repas, les pansements puis très vite le tour de midi, déjà...

Bref, il ne faut pas avoir les deux pieds dans le même sabot, j'ai bien mis 2-3 mois avant d'arriver à trouver mon rythme.
-Autonomie et analyse : c'est un peu la même idée, l'infirmier en USLD est plus que jamais le relais entre les patients/familles et les autres professionnels de santé.
Vu qu'il y a souvent un seul infirmier et un seul médecin (pas le week-end) il faut apprendre à évaluer la gravité d'une situation, à savoir qui contacter pour tel problème (psychologue, ergothérapeute, orthophoniste...) sans forcément toujours aller chercher le médecin avant; en USLD on apprend vire à prendre des initiatives et à les réévaluer ensuite car tout le monde à quelque chose à vous demander.

J'ai beaucoup progressé en termes de capacité d'analyse, le fait d'être face à des patients souvent très dépendants pour les actes du quotidien, peu ou pas capables de communiquer, aux antécédents multiples force à se questionner en permanence, que ce soit pour évaluer la douleur, comprendre les origines possibles d'une décompensation ou encore déceler un risque suicidaire chez une personne présentant un début de démence.
-Capacité relationnelles: fondamentales dans le métier, particulièrement en gériatrie et surtout avec des personnes âgées souvent atteintes de troubles cognitifs plus ou moins avancés.
On apprend à faire face à la violence verbale, parfois physique (notamment dans le cas d'une personne démente et opposante) , à écouter, à rassurer la personne et sa famille, à apaiser des conflits (y compris entre un soignant et un patient).
Là non plus il n'y a pas de recette miracle, c'est d'abord une question de pratique.
-Soins d'hygiène et de confort : Certains me diront peut-être que "c'est la base", que c'est censé être parfaitement maîtrisé dès l'obtention du DE; il n'empêche que L'USLD est un terrain idéal pour s'améliorer dans ce domaine, surtout quand on démarre dans le métier, car base ou pas base il y a une marge de progression et ce sont des compétences utiles dans tous les services.
Beaucoup de toilettes complètes au lit, de personnes à faire manger malgré des troubles de la déglutition, des mobilisations difficiles avec utilisation de matériel (lève-malade, verticalisateur, etc) ..avec des personnes âgées dépendantes il faut avoir des yeux partout, organiser l'environnement au mieux et savoir quand adapter sa technique.
-Soins palliatifs: En USLD vous serez fréquemment confrontée à des situations de fin de vie (une bonne trentaine en deux ans et demi pour moi) , que la situation soit connue dès l'entrée ou qu'il s'agisse simplement d'une dégradation de l'état général de la personne.
Comme la plupart des hôpitaux nous avons une équipe mobile de soins palliatifs, il faut absolument les solliciter pour répondre à vos interrogations, les soins palliatifs impliquent une démarche intellectuelle spécifique et des techniques propres (par exemple c'est à cette occasion que j'ai découvert l'utilisation du pousse-seringue en sous-cutané.
L'USLD fait partie des quelques services d'hospitalisation hors USP où les soignants réalisent une prise en charge palliative très régulièrement.
Les compétences acquises alors sont précieuses, y compris dans un service de médecine.
Bref, si vous vous impliquez non seulement vous ne "perdrez" pas mais vous apprendrez beaucoup.
Evidemment lorsque vous changerez de service vous serez moins rodée que vos collègues sur certains points (normal, eux auront l'habitude du service, vous vous débarquerez d'ailleurs) mais vous pourrez faire valoir certaines compétences que L'USLD permet de développer tout particulièrement.
Questionnez-vous, lisez, formez vous en interne, impliquez vous et vous apprendrez.
Vous aurez certainement des difficultés au début, notamment au point de vue de l'organisation et c'est un service assez "usant" où les infirmiers restent peu.
Personnellement au bout de deux ans et demi je sentais que je voulais voir autre chose, de toute façon vu que c'était mon premier poste je n'avais pas prévu de rester plus de 2-3 ans, je voulais multiplier les expériences de terrain.
Ne vous découragez pas, il est normal de "galèrer" quand on débute, absolument tout le monde traverse une phase d'adaptation.
Vue la date de votre message d'origine je pense que vous avez déjà commencé à travailler, n'hésitez pas à revenir (y compris par mp) si vous rencontrez des difficultés ou tout simplement si vous avez des questions.
Cordialement
Maxime
La gériatrie c'est la vie!
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- Inscription : 01 oct. 2014 16:42
Re: Premier poste (USLD)
Un GRAND merci pour vos réponses claires, précises et rassurantes !
Malheureusement je pensais recevoir une alerte du coup j'ai cru que personne ne m'avait jamais répondu --"
Je peux simplement vous lire en me disant que j'ai pris la bonne décision !
Ça n'aura pris que trois mois avant que je rejoigne une service médecine mais j'ai beaucoup appris notamment en organisation !
Merci à vous ! C'est super de se dire que des gens prennent le temps pour toi via un écran hihi
Bonne continuation à tous!
Malheureusement je pensais recevoir une alerte du coup j'ai cru que personne ne m'avait jamais répondu --"
Je peux simplement vous lire en me disant que j'ai pris la bonne décision !
Ça n'aura pris que trois mois avant que je rejoigne une service médecine mais j'ai beaucoup appris notamment en organisation !
Merci à vous ! C'est super de se dire que des gens prennent le temps pour toi via un écran hihi
Bonne continuation à tous!
- Maximousse1989
- Insatiable
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- Inscription : 10 juil. 2016 20:42
Re: Premier poste (USLD)
Mais y a pas de quoi
le forum est là pour ça.
3 mois ça ne m'étonne pas, la plupart des gens restent très peu.
Une cadre de mon hosto a même osé dire que c'était à cause de la mentalité des jeunes générations, alors que les premiers à dire que ça se dégrade sont les anciens justement.
Ça ne peut pas être à cause des conditions de travail infâmes, ce serait trop simple, trop évident.
On envoie les jeunes diplômés au casse-pipe, on ne se remet jamais en question mais attention on se sent compétent et encadrant

3 mois ça ne m'étonne pas, la plupart des gens restent très peu.
Une cadre de mon hosto a même osé dire que c'était à cause de la mentalité des jeunes générations, alors que les premiers à dire que ça se dégrade sont les anciens justement.
Ça ne peut pas être à cause des conditions de travail infâmes, ce serait trop simple, trop évident.
On envoie les jeunes diplômés au casse-pipe, on ne se remet jamais en question mais attention on se sent compétent et encadrant

La gériatrie c'est la vie!