ras le bol...

[pied-de-boeuf]

Bonjour !
Je viens parler un peu ici pour vider mon sac, car je crois que je suis en train de me dégouter de ce métier...
Ca fait 3 ans que j'ai mon D.E. J'ai bossé 1 an et demi dans un SSR de gériatrie, où j'adorais ce que je faisais, mais où j'avais beaucoup de mal avec certains membres de l'équipe, alors je suis partie bosser au CHU du coin... J'avais dit "jamais je bosserai dans cette usine !", et puis m'y voilà... Ca fait exactement 19 mois que je suis dans un service de chir, et que je n'aime pas ça du tout...
La mentalité des chir, c'est vraiment pas pour moi.. Ce dont je 'rêve', c'est travailler aux soins pall.
Je suis "à bout", je pleure presque tous les jours. On a changé de cadre, la nouvelle peut pas me saquer, je viens de bosser 5 WE de suite, une collègue est en arrêt, il est probable que j'en fasse un 6è... J'ai demandé Noel, je travaille du lundi au dimanche avec un jour de repos cette semaine-là... Alors qu'il y avait vraiment moyen de faire le planning autrement... Enfin, ça, c'est une autre histoire...
Et les patients... Y'en a quelques uns sympas, mais parlons pas de ceux qui se défoulent sur nous à longueur de journée. Je supporte plus d'être un punching ball ! Et les élèves ! Quand on en a 2 en même temps qui sont en 1ère et 2è année, alors qu'on s'en sort déjà pas dans les temps tout seul, c'est juste l'enfer... !!
J'ai postulé dans d'autres services, mais pour l'instant : RIEN.
Pour changer de pôle (de chir à médecine), c'est quasi mission impossible sans piston, et pas de chance, je ne connais personne !
Jusqu'à maintenant il fallait avoir exercé 18 mois dans un service pour demander à changer, et j'ai appris il y a qq jours que ça avait changé, il en faut 24 maintenant ! Alors imaginons que quand j'arriverai à mes 24 mois (en avril), ils aient à nouveau changé ?!!
Bref... Je n'aime plus mon métier.
Merci de m'avoir lue, j'espère trouver un peu de réconfort auprès de vous, chèr(e)s collègues...

[execho]

et bien !achètes toi un beau vêtement,une coupe de cheveux,un dessert,des supers vacances,rigole avec ton frère,met un doudou dans ta poche de blouse.Là,perso.à part t'envoyer un bisou,je ne vois pas quoi d'autre.Allez les infirmières,des bisous pour Pied de Boeuf.

[justemoijp]

ca ressemble beaucoup a un burn out ce que tu racontes là. et c'est ta santé qui risque d'en prendre un coup...

une solution est d'aller voir la medecine du travail, ils peuvent intervenir pour accelerer un changement de service. et pourquoi ne pas retourner en geriatrie si tu t'y plaisais ? ils y cherchent toujours du monde

[uij_54936]

Bonjour,

N'hésitez pas à aller voir la médecine du travail pour parler de tout çà et voir si cette médecine peut accélérer un changement de service.
Bon courage

[Invite1]

Il y a 18 ans, mes études à peine finies, quelqu'un m'a dit "change de métier". J'ai été choqué par ces paroles. J'ai persévéré dans le métier. Je voulais aider autrui. Et avec le recul c'est effectivement pour moi le dernier endroit ou je pouvais le faire.
Ce jugement et ces écrits n'engagent que moi. Les conseilleurs ne sont pas les payeurs.
Mais je n'étais ni assez dur ni assez inconscient pour pouvoir continuer à le faire.
Ce n'est que très récemment que je viens de changer pour d'arrêter et que l'horizon s'ouvre à nouveau devant moi.

Sincèrement je pense aussi qu'un forum est le dernier endroit ou tu pourras avoir un conseil qui te corresponde.

[pied-de-boeuf]

Merci pour vos réponses
Je suis allée voir la médecine du travail la semaine dernière pour demander s'ils pouvaient m'aider à changer de service. On m'a répondu "avez vous un pb de santé ? si vous n'en avez pas, on ne peut rien pour vous"... A ce moment là, je n'ai pas pu répondre "je pleure tous les jours"... C'était dans un couloir. Et c'est là bas qu'on m'a dit "en plus, ce n'est plus 18 mois, mais 24 mois pour changer de service"...

Donc j'attends...

[FRED60]

e suis allée voir la médecine du travail la semaine dernière pour demander s'ils pouvaient m'aider à changer de service. On m'a répondu "avez vous un pb de santé ? si vous n'en avez pas, on ne peut rien pour vous"...

C'est l'absurdité du système, on va t'aider quand tu seras au fond du trou à ta 3ème tentative de suicide; quand je pense qu'on nous parle de prévention des risques psychosociaux!
Perso ce que je ferais c'est aller voir au moins ton médecin traitant en expliquant la situation; d'après ce que tu décris il est possible qu'il te mette en arrêt et te donne un traitement; A partir de là reprend contact avec la médecine du travail, ben oui là au moins tu seras vraiment malade...
N'hésite pas à te mettre en arrêt si c'est plus possible, il faut parfois sauver sa santé, les cimetières sont remplis de gens indispensables.

[pied-de-boeuf]

Ben c'est ça, en gros, j'ai jamais été arrêtée donc je vais bien... Mon pb c'est que mon conjoint est médecin, et j'ai peur du qu'en dira-t-on si je me mets en arrêt... Et puis c'est mes collègues que ça va embêter, il y en a déjà 2 en arrêt.

[augusta]

Ben c'est ça, en gros, j'ai jamais été arrêtée donc je vais bien... Mon pb c'est que mon conjoint est médecin, et j'ai peur du qu'en dira-t-on si je me mets en arrêt... Et puis c'est mes collègues que ça va embêter, il y en a déjà 2 en arrêt.

J'aurais dit exactement la même chose que Fred60.

1- ce n'est pas parce que tu n'as jamais été arrêtée auparavant que tu vas bien actuellement.
2- rien ne t'oblige à avoir un AT provenant de ton mari médécin. Tu as bien un médecin traitant?
3- le qu'en dira-t-on, tu t'assoies dessus (la priorité c'est toi).
4- et pour tes collègues idem: soit tu vas bien et tu travailles, soit tu as des signes de gros "ras-le-bol" et tu t'arrêtes.
5- avec 3 arrêts dans le même service....si j'étais ta hiérarchie, je me poserais des questions...

Pour finir, y a un moment faut penser à SOI. Tu dis que tu es "à bout", que tu "pleures presque tous les jours", aimes-tu être dans cet état?
Si la réponse est oui, alors ne change rien, si la réponse est non va voir un médecin.

Bon courage...

[justemoijp]

tu as vu qui a la médecine du travail ? parce que une consultation ça ne se passe pas dans un couloir, mais dans un bureau fermé...
puisqu’ils veulent que tu sois arrêté, fais toi arrêter, de toute façon la situation ne s'améliorera pas toute seul, mais ne fera qu'empirer. surtout si tu en es a pleurer tout les jours...
Le burn out est un diagnostique reconnu, mais ne peut pas s’éliminer sur une discussion de 30 sec dans un couloir.

Tu ne veux pas t’arrêter à cause de tes collègues, mais à long terme tu ne leur rend pas service en continuant. Parce que tant que les ide prendront sur elles, la direction n'aura pas de raison de changer les choses dans votre service... mais si elles se décidaient à faire respecter le code du travail (horaire, ne pas bosser avec 40 de fièvre, paiement des heures sup etc), alors ce seraient peut être compliqué au début, mais au final les conditions de travail s’amélioreraient beaucoup pour tout le monde. et par ricochet, la prise en charge des patients seraient meilleurs.

[pied-de-boeuf]

Alors, il y a à peu près 6 mois, j'ai téléphoné à ma cadre sup' pour savoir si elle pouvait m'aider à changer de service, elle m'a dit qu'elle ne pouvait rien pour moi si je voulais changer de pôle (chir, médecin etc.), qu'il fallait soit que j'appelle la cadre sup' du pôle où je souhaite aller, ou que je me présente à la médecine du travail...
Donc j'ai appelé la cadre sup' de l'autre pôle, qui m'a dit de lui faire une lettre de candidature. J'ai fait. J'ai aussi postulé aux soins pall'. J'ai appelé toutes les 2/3 semaines environ pour leur rappeler que j'étais là. Puis on a fini par me dire "écoutez, là, j'aurai pas de poste avant décembre, et je privilégie les inf' de mon pôle...", donc je n'ai plus appelé. Je suis allée à la médecine du travail la semaine dernière faire le vaccin de la grippe et j'en ai parlé à l'inf qui me l'a fait. Elle m'a dit qu'elle se renseignerait auprès du médecin et m'a rappelée en me disant que si je n'avais pas de pb de santé, on ne pouvait rien pour moi. Voilà l'histoire...

Pour l'arrêt, vous avez sans doute raison... Je vais y réfléchir...
En fait on a une "faisant fonction cadre", qui n'en est pas une. Elle a 2 ans d'ancienneté IDE, n'a passé aucun concours, ça s'est décidé comme ça, vite fait, parce que le cadre qui devait remplacer la notre a été muté. Et cette infirmière a pris la grosse tête, nous parle comme à des chiens à longueur de journée. Nous impose des Soirs/matins (nous n'en faisons plus ds notre chu), lorsque je lui ai dit que je n'en voulais pas, elle m'a répondu "eh bien, ne viens plus rien me demander"... C'est depuis ce moment-là qu'elle me "saque" comme elle peut : une fournée de 4matins 1RH, 2 matins, 1RH et 4 matins... Les autres seuls repos que j'ai se profilent comme ça : Soir repos Matin... Pour Noel que j'avais demandé, je travaille donc 6 jours dans la semaine sauf le 25 (donc je n'ai rien à dire, j'ai mon Noël.....), elle m'impose 5jours de vacs à nouvel an, que j'aurais préférés début décembre : c'est niet.
Il me restait 8 jours à poser, elle me certifiait que non, il m'en restait que 4... J'ai du aller me renseigner plus haut pour lui prouver que non, il m'en restait 8...
Enfin voilà...
Et ça, ce n'est que me concernant, je ne parle pas de la prise en charge des patients catastrophiques etc.

[justemoijp]

et il n'y a pas de syndicat ?

parce que grosse tête ou pas, il y a le code du travail. d’après ce que tu nous dit, elle est tout bonnement incapable d'assumer le poste de cadre...

décret no 2002-9 du 4 janvier 2002, Art. 6. -
L'organisation du travail doit respecter les garanties ci-après définies.
La durée hebdomadaire de travail effectif, heures supplémentaires comprises, ne peut excéder 48 heures au cours d'une période de 7 jours.

Les agents bénéficient d'un repos quotidien de 12 heures consécutives minimum et d'un repos hebdomadaire de 36 heures consécutives minimum.

Le nombre de jours de repos est fixé à 4 jours pour 2 semaines, deux d'entre eux, au moins, devant être consécutifs, dont un dimanche.

moralité elle a tout faux. et si quelqu'un pouvait lui glisser au passage que le harcèlement moral est punissable de peine de prison ferme... ( pas toi, car il ne faut jamais utiliser ce terme de premier abord, c'est le juge qui doit statuer)

voit avec tes collègues, faites front et aller voir les syndicats, mais ne vous laissez pas marcher dessus comme ça.
et va voir ton médecin traitant pour qu'il t’arrête en lui expliquant la situation.

[FRED60]

Personne n'a le courage de dire me..e à cette jeune IDE qui veut jouer les chefs?
Pauvre service...

[pied-de-boeuf]

On essaie de faire front, mais c'est pas facile puisqu'elle se venge sur les plannings.
Nous avons demandé une réunion jeudi avec toute l'équipe... On va voir...

Alors d'après ce que tu dis Justemoijp, en octobre par exemple, j'ai travaillé ainsi :
SS RH MMSS RH MMM RH SS RH SSS ce serait illégal ? Je ne fais que ça... Et là, on n'a pas encore nos plannings de décembre...

[zabouka]

Bonsoir,

Je suis infirmière depuis 25 ans. J'ai fait 20 ans d'hématologie-cancérologie à Paris. J'ai déménagé dans la Vienne et bien sûr, au chu, on m'a remise en hématologie-cancérologie. En soit, cela ne me dérangeait sauf que la province et paris, cela n'a rien à voir. C'était le travail à la chaîne et je me sentais frustrée dans mon travail car je n'avais pas assez de temps pour être auprès des patients qui avaient besoin d'aide. Chaque fois que j'ai demandé un changement, ce n'était pas possible vue mon expérience dans ce secteur, ils avaient besoin de moi là, dans ce service. Et bien, j'ai craqué. Après 20 ans de boulot, j'ai été arrêtée 1 an et demi. J'ai repris en mi-temps thérapeutique dans un autre service et finalement, j'ai quitté cet hôpital public qui ne pense qu'au fric et non à l'être humain (soignés et soignants). J'ai fait de l'intérim et les missions, dans ma région, ce n'est pas ce qui manque. Maintenant, je suis en libéral et je ne regrette pas d'avoir quitté cet hôpital.
N'as-tu jamais entendu cette réflexion :"Pour bien soigner, il faut d'abord prendre soin de soi". Donc, pense d'abord à toi, arrête-toi, réfléchis à ce que tu peux faire : retourner en gériatrie, faire de l'intérim...Il y a toujours une solution et surtout, moques toi du "quand dira-t-on ". Les "autres" ne sont pas dans ton corps, dans ton âme.

Prends soin de toi.