respect de notre profession
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Re: respect de notre profession
Alors qu'est ce qui nous retiens de faire un rapport ou de porter plainte face à des comportements violents ou aux incivilités ?[/quote]
Parce que la hiérarchie ne se montre parfois pas soutenante face à ce type de problème et ne veut pas que des vagues soit faite. Je pense que c'est une tendance que l'on retrouve à l éducation nationale, dans le privé, etc..
Peut-être que les choses changeront à moyen parce que la politique de l'autruche ne mène pas très loin.
Par rapport à la question du respect d'une institution: je pense que c'est comme dans la vie civile: le patient a des droits et des devoirs. Cf charte du patient aux hospitalisés. Le tout est de vivre dans une collectivité qui est complexe et qui a ses contraintes, son fonctionnement, sa philosophie de soins, etc.
Le respect de la profession: les patients peuvent penser ce qu'ils veulent de la profession. Chacun voit midi à sa porte. Le truc , c est que toutes les professions sont respectables: boulangères, plombier, etc. En fait, la notion de respect dépasse le cadre de la profession IDE ou de l'institution puisque c'est une règle/notion qui permet de vivre en société et qui est applicable dans tous les champs de la vie courante.
Parce que la hiérarchie ne se montre parfois pas soutenante face à ce type de problème et ne veut pas que des vagues soit faite. Je pense que c'est une tendance que l'on retrouve à l éducation nationale, dans le privé, etc..
Peut-être que les choses changeront à moyen parce que la politique de l'autruche ne mène pas très loin.
Par rapport à la question du respect d'une institution: je pense que c'est comme dans la vie civile: le patient a des droits et des devoirs. Cf charte du patient aux hospitalisés. Le tout est de vivre dans une collectivité qui est complexe et qui a ses contraintes, son fonctionnement, sa philosophie de soins, etc.
Le respect de la profession: les patients peuvent penser ce qu'ils veulent de la profession. Chacun voit midi à sa porte. Le truc , c est que toutes les professions sont respectables: boulangères, plombier, etc. En fait, la notion de respect dépasse le cadre de la profession IDE ou de l'institution puisque c'est une règle/notion qui permet de vivre en société et qui est applicable dans tous les champs de la vie courante.
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Re: respect de notre profession
Le problème étant que cela ne sert a rien. les signalements sont réguliers, et c'est limite qu'on nous réponde que cela fait partie de notre travail...loulic a écrit : Je suis d'accord. Mais trop souvent quand la violence est gratuite et sans cause "médicale" les soignants l'encaissent sans broncher, sans réagir.
Ca me semble totalement aberrant de se faire menacer ou insulter sans que l'auteur des violences en subisse les conséquences. Ne serait ce que convoquer le cadre pour faire un simple rapport sur l'incident.
....
Alors qu'est ce qui nous retiens de faire un rapport ou de porter plainte face à des comportements violents ou aux incivilités ?
le dépôt de plainte je l'ai déjà fait suite à des coups reçus ayant entrainé une itt de 7 ou 8 jours (j'avais le visage en sang). Et j'ai reçu une belle lettre expliquant en gros que suite à un rappel à l’agresseur de ce qu'il encourait avec de tels actes et sa promesse de ne pas recommencer, ma plainte était classée sans suite...
Le droit de retrait face a une patiente extrêmement virulente et menaçante physiquement, je l'ai déjà exercé, mais ce n'est pas vraiment une solution parce que cela veut dire déplacer le problème auprès des collègues...
Alors face à un système qui semble considérer ça comme normal, oui je me sens particulièrement désarmé face à la violence des patients... et malheureusement, je ne vais plus au travail avec le sourire, comme beaucoup de mes collègues pour en avoir discuté avec eux...
une solution pourrait être de changer d’établissement, mais est ce vraiment mieux ailleurs ? j'en doute un peu ...
- Creol
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Re: respect de notre profession
Je plussoie,
J'en discutais pas plus tard qu'hier avec un collègue qui bosse dan une unité de vie protégée.
Le personnel est constamment harcelé, ouvertement critiqué devant d'autres collègues, résidents et famille de résidents. Chaque jour ce personnel doit fait face aux demandes toujours plus croissantes des familles. Dernièrement c'est le fils ivre d'une résidente qui vient tous les jours menacer le personnel.
Et vous savez quoi c'est le personnel qui a été rappelé à l'ordre par la direction.
Donc oui nous sommes désarmés, oui les directions couvrent constamment les patients et accompagnants par peur d'être nommé sur le journal local. Et si on se plaint le pignouf du coin nous dira qu'on est payé pour ça.
J'en discutais pas plus tard qu'hier avec un collègue qui bosse dan une unité de vie protégée.
Le personnel est constamment harcelé, ouvertement critiqué devant d'autres collègues, résidents et famille de résidents. Chaque jour ce personnel doit fait face aux demandes toujours plus croissantes des familles. Dernièrement c'est le fils ivre d'une résidente qui vient tous les jours menacer le personnel.
Et vous savez quoi c'est le personnel qui a été rappelé à l'ordre par la direction.
Donc oui nous sommes désarmés, oui les directions couvrent constamment les patients et accompagnants par peur d'être nommé sur le journal local. Et si on se plaint le pignouf du coin nous dira qu'on est payé pour ça.
infirmier dans une vie antérieure.
Re: respect de notre profession
En effet, je suis d'accord avec vous.
Mais il n'y a pas que la hiérarchie directe, il y le CHSCT, l'ARS, … divers instances, commissions, qui peuvent recevoir les rapports et plaintes des soignants.
Mais il n'y a pas que la hiérarchie directe, il y le CHSCT, l'ARS, … divers instances, commissions, qui peuvent recevoir les rapports et plaintes des soignants.
Dès qu'il eut franchi le pont, les fantomes vinrent à sa rencontre.
Re: respect de notre profession
La responsabilité de la mauvaise gestion de ces incivilités revient aux directions d'établissements qui ne font pas ce qu'il faut.justemoijp a écrit :une solution pourrait être de changer d’établissement, mais est ce vraiment mieux ailleurs ? j'en doute un peu ...
Un début de solution serait :
1) que les établissements déposent systématiquement plainte lors d'agressions.
2) Qu'ils mettent en œuvre des mesures de protection des personnels (télésurveillance, vigiles...) pour les établissements importants.
3) que les personnels soient formés à la gestion de l'agressivité.
Mais il y a surement d'autres pistes.
"Il suffit de nous regarder pour voir comment une forme de vie intelligente peut se développer d'une manière que nous n'aimerions pas rencontrer."
Stephen HAWKING
Stephen HAWKING
Re: respect de notre profession
Je pense qu'il y a plusieurs choses à prendre en compte:
- La personne qui nous agresse suite à une annonce d'une énième mauvaise nouvelle par rapport à son état de santé, une nouvelle vvp à poser...
Là, il faut arriver à prendre du recul, distinguer que cette colère n'est pas contre soi, et ne pas hésiter à le formuler: j'ai l'impression que quelque chose ne va pas, est ce que vous voulez m'en parler? On peut reporter à plus tard, et laisser souffler la personne, l'idée est de permettre au patient d'exprimer son angoisse ou sa détresse ....
- Et il y a celui qui te prends délibérément pour son larbin, qui croit que tout lui est dû, que tu est payé pour lui amener le café quand ça lui chante, et que la politesse écorche la bouche.
Alors là, pas de pitié: moi, le patient qui n'a pas de trouble psychiatrique pour l'excuser, je ne me gêne pas: je leur rappelle les bases de la politesse ( svp, merci, bonjour, au revoir), et leur rappelle également que moi je l'utilise alors qu'on est toujours débordé, surchargé. Si ça ne marche pas au premier coup, je fais comme pour les enfants :"il manque le mot magique " !! C'est tout bête, mais de se faire traiter comme un gamin de 4 ans quand on en a 80, ça vexe, et souvent ils retiennent la leçon ! Et surtout il faut essayer de partir de la chambre sur un ton aimable ou un petit sourire pour qu'il ne se braque pas. Le but étant d'avoir une relation cordiale et un minimum de respect pour toute la durée du séjour.
Et si vraiment le patient est agressif verbalement ou physiquement, nous on fait en sorte de rester à plusieurs soignants dans la chambre, et signalement dans les transmissions écrites et orales, et au médecin qui nous soutient et recadre le patient. Chez nous le cadre de santé est peu efficace pour ces situations, mais déclaration d'événement indésirable dès qu'il y a geste agressif.
Moi ce que je remarque surtout c'est que les personnes de plus de 70ans ont une nette tendance à croire que tout leur est dû.
Ça rejoint les mamies qui te passent devant au supermarché, qui ne regardent pas avant de traverser la route et qui râlent qu'on est des bons à rien et qu'au moins avant ils savaient travailler...
Parce qu'ils ont bossé toute leur vie, qu'ils ont une mutuelle, on devrait leur faire des ronds de jambe!!! C'est typiquement le genre de personne que je recadre à la moindre réflexion désobligeante: nous aussi on bosse, pas qu'un peu, et sans être sûr qu'on aura encore droit à une retraite un jour. Un merci ça n'a jamais fait de mal à personne, mais ça aide à tenir toute la journée avec le sourire.
Et si vraiment les gens sont mécontents de nous et de la prise en charge de l'établissement, je n'hésite pas à leur conseiller d'aller se faire soigner ailleurs, car c'est très important de pouvoir faire confiance aux personnes qui nous soignent.( et sur 5 ans dans le même établissement, je n'en compte pas plusieurs 10 qui l'ont fait, tous services confondus).
Au final le plus difficile c'est d'arriver à remettre les gens en place et les choses dans leur contexte, de manière ferme mais pas agressive, sinon on ne s'en sort pas...
Une préparation dans la formation initiale ne serait pas de trop pour gérer ces situations...
- La personne qui nous agresse suite à une annonce d'une énième mauvaise nouvelle par rapport à son état de santé, une nouvelle vvp à poser...
Là, il faut arriver à prendre du recul, distinguer que cette colère n'est pas contre soi, et ne pas hésiter à le formuler: j'ai l'impression que quelque chose ne va pas, est ce que vous voulez m'en parler? On peut reporter à plus tard, et laisser souffler la personne, l'idée est de permettre au patient d'exprimer son angoisse ou sa détresse ....
- Et il y a celui qui te prends délibérément pour son larbin, qui croit que tout lui est dû, que tu est payé pour lui amener le café quand ça lui chante, et que la politesse écorche la bouche.
Alors là, pas de pitié: moi, le patient qui n'a pas de trouble psychiatrique pour l'excuser, je ne me gêne pas: je leur rappelle les bases de la politesse ( svp, merci, bonjour, au revoir), et leur rappelle également que moi je l'utilise alors qu'on est toujours débordé, surchargé. Si ça ne marche pas au premier coup, je fais comme pour les enfants :"il manque le mot magique " !! C'est tout bête, mais de se faire traiter comme un gamin de 4 ans quand on en a 80, ça vexe, et souvent ils retiennent la leçon ! Et surtout il faut essayer de partir de la chambre sur un ton aimable ou un petit sourire pour qu'il ne se braque pas. Le but étant d'avoir une relation cordiale et un minimum de respect pour toute la durée du séjour.
Et si vraiment le patient est agressif verbalement ou physiquement, nous on fait en sorte de rester à plusieurs soignants dans la chambre, et signalement dans les transmissions écrites et orales, et au médecin qui nous soutient et recadre le patient. Chez nous le cadre de santé est peu efficace pour ces situations, mais déclaration d'événement indésirable dès qu'il y a geste agressif.
Moi ce que je remarque surtout c'est que les personnes de plus de 70ans ont une nette tendance à croire que tout leur est dû.
Ça rejoint les mamies qui te passent devant au supermarché, qui ne regardent pas avant de traverser la route et qui râlent qu'on est des bons à rien et qu'au moins avant ils savaient travailler...
Parce qu'ils ont bossé toute leur vie, qu'ils ont une mutuelle, on devrait leur faire des ronds de jambe!!! C'est typiquement le genre de personne que je recadre à la moindre réflexion désobligeante: nous aussi on bosse, pas qu'un peu, et sans être sûr qu'on aura encore droit à une retraite un jour. Un merci ça n'a jamais fait de mal à personne, mais ça aide à tenir toute la journée avec le sourire.
Et si vraiment les gens sont mécontents de nous et de la prise en charge de l'établissement, je n'hésite pas à leur conseiller d'aller se faire soigner ailleurs, car c'est très important de pouvoir faire confiance aux personnes qui nous soignent.( et sur 5 ans dans le même établissement, je n'en compte pas plusieurs 10 qui l'ont fait, tous services confondus).
Au final le plus difficile c'est d'arriver à remettre les gens en place et les choses dans leur contexte, de manière ferme mais pas agressive, sinon on ne s'en sort pas...
Une préparation dans la formation initiale ne serait pas de trop pour gérer ces situations...