Résultats des écrits (Printemps 2011)

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violet1
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Re: Actualités pour le concours 2011

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Désertification : la mobilisation s'organise pour sauver le lac Tchad
Info rédaction, publiée le 08 septembre 2010

Afrique - Menacé d'asséchement, le lac Tchad a déjà perdu 90% de sa superficie depuis les années 1960, passant de 25.000 km² en 1963 à 2.500 km² en 2010. Alors que selon certains experts, il pourrait disparaître d’ici les vingt prochaines années, la mobilisation internationale commence à s'organiser.

Afin de définir un plan d'actions pour sauver ce qu'il reste de ce lac, la session Afrique du 8e Forum mondial du développement durable lui sera consacrée. Elle se tiendra du 29 au 31 octobre à N’Djamena, capitale de la république du Tchad. De nombreux chefs d'État et de gouvernement, comme des représentants du monde scientifique, économique et social, sont attendus pour discuter de l'avenir de ce lac censé fournir l'eau à plus de 20 millions de personnes dans les quatre pays limitrophes que sont le Tchad, le Cameroun, le Niger et le Nigeria.

D'après les scientifiques, le recul du lac serait la conséquence d’un long déficit de pluviosité allié à une utilisation non raisonnée de ses eaux et des rivières pour l’irrigation. Au cours des quarante dernières années, la population a été multipliée par quatre aux abords du lac. Comme le souligne Hassan Terap, ministre tchadien de l’Environnement et des Ressources Halieutiques, l'asséchement du lac est également en partie engendré par "la prolifération des espèces de papyrus qui poussent sur les rives et consomment d’importantes quantités d’eau". D'ici les vingt prochaines années, le lac pourrait totalement disparaître, après avoir été l’un des plus vastes du monde.
Le sommet international sur la lutte contre le réchauffement climatique, qui se tiendra fin novembre à Cancun, devrait mener à un programme de financements qui seront octroyés aux pays les plus pauvres et les plus menacés par le changement climatique, la survie du lac Tchad étant considérée comme l'une des plus grandes priorités.
Une solution provisoire a été trouvée. Elle consiste en un transfert de l’eau du fleuve Oubangi dans le bassin Congo-Bangui-Sangha au lac Tchad. Une étude de faisabilité est en cours, menée par CIMA International, une compagnie canadienne. Elle ne devrait pas être remise avant le mois d'octobre 2011.
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Message par violet1 »

Internet : passer ses nuits à surfer augmenterait le risque de maladie mentale
Info rédaction, publiée le 04 septembre 2010

Monde – De récentes études établissent un lien entre le comportement de certains adolescents adeptes du surf sur Internet et le développement de troubles psychiatriques.

Nombreux sont les jeunes gens accros à leur ordinateur, passant des heures sur la Toile, devant les forums ou les jeux en ligne. Puisqu'ils sont au collège, au lycée ou à l'université le jour, c'est la nuit qu'ils assouvissent leur addiction. Il résulte de cette pratique un important manque de sommeil.

Une équipe de scientifiques australiens du Woolcock Institute de Sydney et du Brain and Mind Research Institute a étudié le lien entre ces comportements et le développement de troubles psychiatriques à l'âge adulte, comme la dépression par exemple. Il s'avère que chaque heure en moins de sommeil par nuit augmente de 14% le risque de développer un jour une maladie mentale.

Voilà qui devrait pousser les parents à couper la connexion Internet de leurs adolescents après 22 heures.
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Message par violet1 »

Troubles de la mémoire : ils sont plus fréquents chez les hommes

Monde – Selon une récente étude, les hommes seraient plus sujets, avec l'âge, aux troubles de la mémoire.

Des chercheurs de l'université de Mayo aux États-Unis se sont penchés sur les troubles cognitifs légers chez les personnes âgées, c'est-à-dire les déficiences moins graves que celles entraînées par la maladie d'Alzheimer ou d'autres démences séniles. Leurs résultats ont été publiés le mardi 7 septembre dans la revue Neurology.

Ils ont étudié 2.050 personnes de 70 à 89 ans vivant à Olmeast County, dans le Minnesota. Ces sujets ont été soumis à des bilans de santé et des tests de mémoire. Il s'est avéré que sur le groupe, 14% des femmes présentaient de légers troubles, contre 19% des hommes. On a ainsi pu estimer que les risques étaient 1,5 fois plus élevés chez la gent masculine.

On notera qu'un niveau scolaire bas et que le célibat augmentent également les risques de souffrir de troubles cognitifs légers.
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Sida : un gel vaginal à l’essai

Monde – L’Onusida vient d’annoncer le lancement de deux tests cliniques pour aider au développement d’un gel vaginal virucide.

Le programme de recherche du centre pour le sida en Afrique du Sud a déjà effectué une première étude concluante en juillet dernier. Menée sur des femmes sexuellement actives de 18 à 40 ans, celle-ci a permis d’établir l’efficacité du gel, qui a réduit de 39% les risques d’être contaminée par le VIH lors d’une relation sexuelle non protégée par un préservatif. Le gel permet également de prévenir contre le virus de l’herpès.

La mise au point de ce gel est particulièrement importante dans la lutte contre le sida, car il est le premier moyen de prévention facilement utilisable par les femmes, principales victimes de l’épidémie et qui sont tributaires de la volonté des hommes de porter ou non un préservatif. Pour pouvoir terminer la phase d’essai, l’Onusida a indiqué avoir un besoin urgent de financement : sur les 100 millions de dollars nécessaires, seuls 58 millions ont été récoltés pour l’instant.
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Obésité : les enfants doivent dormir pour l'éviter à l'âge adulte

Monde – Si l'on savait déjà que le sommeil est très important chez les enfants, une nouvelle conséquence des "petites nuits" vient d'être découverte. En effet, dormir moins de 10 heures quotidiennement durant l'enfance favoriserait l'obésité à l'âge adulte.

L'obésité est un mal de plus en plus répandu dans notre société. Elle entraîne de nombreux problèmes de santé et afin de la combattre, beaucoup de scientifiques s'intéressent à ses causes.

De très nombreuses études ont démontré l'existence d'un lien entre le nombre d'heures de sommeil et l'obésité chez l'adulte et l'adolescent, ainsi que sur le développement d'un diabète de type 2. Des scientifiques des universités de Washington et de Californie se sont cette fois intéressés à ce lien chez les tout-petits. Leur conclusion : avant l'âge clé de 5 ans, la quantité de sommeil influerait directement sur le risque d'obésité. Il faudrait donc que les bébés et les petits enfants dorment au moins dix heures par nuit.

On peut se demander quel est le mécanisme scientifique qui explique un tel lien. La réponse serait hormonale. En effet, le manque de sommeil causerait un dérèglement des hormones responsables de l'appétit. Ceux qui dorment peu auraient ainsi plus de risques d'avoir faim pendant la journée et d'être tentés par des en-cas.
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Alcool : des comportements de plus en plus préoccupants

Royaume-Uni – L'alcool fait de plus en plus de ravages au pays de Sa Majesté. Une récente étude met en avant des chiffres alarmants concernant la progression des hospitalisations dues à une consommation excessive de boissons alcoolisées.

Les conséquences néfastes de l'alcool sont nombreuses, comme en témoigne le rapport du Liverpool John Moores University's Centre for Public Health.

Chaque jour, 1.500 personnes sont hospitalisées plus ou moins directement à cause de l'alcool outre-Manche, ce qui représente une augmentation de 65% en cinq ans. 15.000 personnes décèdent chaque année des conséquences de l'alcoolisme ou d'un coma éthylique, tandis que 400.000 infractions dues à l'alcool sont relevées.

Le tableau est très noir, d'autant que l'on suspecte une réalité plus inquiétant encore que celle donnée par les statistiques. En outre, les chiffres devraient doubler ces 20 prochaines années si les comportements continuent à évoluer dans ce sens.

Les scientifiques déplorent ici l'incapacité de la société britannique à regarder la réalité en face et les lois votées par le Labour. Le gouvernement, représenté par le ministre de la Santé, a toutefois promis d'agir.
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Maladies cardiovasculaires : pourquoi la consommation modérée de vin rouge nous protège

France – Une étude de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) vient de prouver les vertus du vin rouge en matière de dilatation des artères, une explication possible au "French paradox".

Au sein des pays industrialisés, la France fait figure d’exception, avec une population à la très bonne santé cardiovasculaire. Une situation que l’on explique depuis plusieurs années par la consommation de vin rouge. L’éthanol qu’il contient a deux effets importants sur le système cardiovasculaire : il diminue la coagulation sanguine et augmente le taux de HDL –le bon cholestérol– dans l’organisme.

Mais en plus de cet alcool, présent dans toutes les autres boissons fermentées, une étude de l’Inserm vient de prouver les vertus spécifiques du vin rouge : ses polyphénols provoquent une dilatation des artères. Ils agissent de manière similaire aux œstrogènes, hormones qui protègent naturellement les femmes, cinq fois moins nombreuses que les hommes à succomber à des maladies cardiovasculaires.

Ces effets bénéfiques du vin rouge sont observés avec une consommation modérée, pouvant aller jusqu’à deux verres par jour pour les femmes, trois pour les hommes
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Le musée du Louvre s'engage en faveur du développement durable

Paris, France - Le jeudi 2 septembre 2010, le musée du Louvre a signé la charte Développement durable des établissements publics et entreprises publiques. Les établissements signatires s'engagent à intégrer dans leurs actions, comme dans leur fonctionnement, une démarche en accord avec les exigences du développement durable.

La charte signée jeudi par le musée du Louvre s’inscrit dans le cadre de la Stratégie nationale de développement durable (SNDD). Le musée devra désormais adopter un fonctionnement et des actions en accord avec le respect de l'environnement et la lutte contre le changement climatique. "Par cette signature, le musée du Louvre s'engage dans un modèle de développement durable, économie verte et équitable, alliant efficacité, sobriété et progrès social. Il rejoint ainsi la soixantaine d'organismes publics déjà engagés au sein du Club des entreprises et organismes publics" souligne dans un communiqué le ministère de l'Environnement.
Plusieurs mesures ont déjà été lancées, notamment pour inciter le personnel du Louvre à préférer des modes de déplacement durables. Des parcs à vélos devraient être créés, le covoiturage sera encouragé, et les employés du musée se verront dispenser une formation à l’éco-responsabilité. Quant au fonctionnement même du musée, des actions ont là aussi déjà été mises en place, telles que la suppression d'environ 70% des imprimantes individuelles.
Afin de mettre en place un programme d'actions adapté, le Louvre a réalisé son audit énergétique, son bilan carbone ainsi qu'un Plan Administration exemplaire. L'engagement du Louvre en matière de développement durable devra également intégrer une essentielle campagne de sensibilisation auprès du public. Elle visera quelque 8,5 millions de visiteurs, et environ 10 millions d’internautes.
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Cybercondriaques : les malades du siècle

Monde – A l'ère d'Internet, nombreuses sont les personnes qui vont chercher un diagnostic sur la toile et se pensent gravement malades. Le plus souvent à tort.

On connaissait déjà les hypocondriaques, voici venir les "cybercondriaques". Il s'agit de toutes les personnes qui, à l'apparition d'un symptôme, vont chercher un diagnostic sur le net et, plutôt que de penser spontanément à un simple rhume, se persuadent qu'elles ont un cancer.

D'après une étude britannique, 60% des adultes seraient concernés. Ainsi, un tiers de ceux qui ont des maux de tête sont convaincus qu'ils souffrent de migraines, voire d'une tumeur et 28% de ceux qui ont mal au ventre penchent pour une appendicite. On peut trouver de nombreux autres exemples.

Cette pratique est à éviter. Tout d'abord parce que, dans la majorité des cas, on s'inquiète pour rien. En cas de doute, le mieux est d'aller consulter un médecin, de lui présenter les symptômes et éventuellement, de lui faire part de ses angoisses. Il faut ensuite faire confiance à son diagnostic.

Si les symptômes persistent, un deuxième avis peut-être le bienvenu. Inutile de préciser que l'on parle ici d'un deuxième avis émanant d'un médecin et non d'un site
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Psoriasis: la bière augmente le risque chez les femmes

il y a 8 heures 14 min Topsante.com

Selon une étude menée par des chercheurs américains auprès de 82.000 femmes de 27 à 44 ans, et publiée par le journal Archives of Dermatology, le risque de psoriasis est plus élevé chez les femmes qui consomme une moyenne de 5 bières par semaine (à l'exception des bières light).La consommation régulière de bière multiplierait même par 2 les risques de développer la maladie par rapport aux femmes qui n'en boivent pas.En revanche, la consommation de bière légère ou d'autres types d'alcool, comme le vin, n'aurait aucun effet sur le développement de la maladie.Selon les chercheurs, le développement du psoriasis est provoqué par divers facteurs, mais pourrait être déclenché plus particulièrement par l'orge, la céréale utilisée pour la fermentation de la bière, qui contient du gluten.
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Alzheimer et le post-it® magique
Pour Roselyne Bachelot, les petits papillons autocollants constituent «un élément très important» de la lutte cantre cette maladie incurable.
Lundi 6 septembre. Gare de l’Est à Paris. Départ officiel d’un étrange outillage ferroviaire itinérant visant à mobiliser l’attention des foules sur les méfaits de la maladie d’Alzheimer. Programme: douze villes en deux semaines. Un train au service d’une communication «à l’ancienne», de celle en vigueur à l’époque des chemins de fer à vapeur et de l’identification au début du siècle dernier par un médecin allemand prénommé Aloïs de la maladie neurodégénérative qui, depuis, porte son nom.

Lundi 6 septembre. Gare de l’Est, donc. Roselyne Bachelot, ministre de la Santé et des Sports est là, serrée dans l’un de ses désormais célèbres tailleurs fleuris. Et, comme tous les responsables politiques descendant «sur le terrain», elle parle et sourit, sourit et parle, s’enivrant de ses éléments de langage à la fois compassionnels et volontaristes. Accompagnée par Bernadette Chirac, la ministre commence la visite de l’exposition qui «sillonne» la France jusqu’au 21 septembre grâce au soutien d’un improbable conglomérat de partenaires allant de Pfizer à Nestlé jusqu’à l’assurance maladie et la mutualité française sans oublier Bluelinea société «innovante», son bracelet électronique «BlueTag» et son stylo «BluePen» qui permet le recueil électronique de données manuscrites.

Que retiendra-t-on de cette sortie ministérielle? Cette courte séquence tournée par streetpress.

Ainsi donc cette cette phrase:

«Ah oui ça, le post-it®, est un élément très important du traitement de l’Alzheimer!»

Roselyne Bachelot réagissait à la présence dans une voiture de ce train «dédié» (sur différentes photographies que l’on imagine être de malades ou de membres de leur famille) de petits timbres rectangulaires auto-adhésifs de différentes couleurs sur lesquels on avait écrit le nom des personnes photographiées. Du genre: «Georges tu vois là c’est toi pendant l’été 2008. Tu es avec ta nièce Camille…» En clair ces post-it® seraient les meilleures balises quotidiennes pour guider les victimes de la perte progressive de toute autonomie, l’effacement de tous les repères personnels et spatio-temporels. Postulat: répartis et renouvelés un peu partout dans l’espace de vie du malade, ces messages pourraient (entre mille et une autres astuces pratiques destinées à stimuler l’attention et la mémoire) aider à freiner les mécanismes de la dégénérescence neurologique.

Dont acte. Mais de là à transformer le nom de marque déposée (par 3M) Post-it® (pourquoi ne pas avoir parlé, sinon de «pense-bête» du moins de «papillon adhésif» ou de «papillon autocollant»?) en «élément très important du traitement», il y a un pas qu’un ministre de la Santé ne peut pas franchir sans prendre de grands risques. Tous les soignants spécialisés dans la prise en charge des malades auront sans soute compris qu’il s’agissait d’une sorte d’ellipse.

Pour Roselyne Bachelot, le post-it® n’était ici (du moins peut-on l’espérer) que le symbole de la somme des initiatives techniques ou des stimuli relationnels permettant de garder le plus longtemps possible un lien aussi ténu soit-il avec ceux qui quittent progressivement leur entourage tout en restant vivants. Mais les autres, tous ceux qui n’auront pas perçu l’ellipse? Qu’auront-ils perçu dans la promotion au rang de thérapeutique majeure d’un papier adhésif contre une maladie incurable affectant aujourd’hui près de 800.000 personnes en France? Le post-it®, clef de voûte d’un plan national lancé en 2008 à hauteur de 1,6 milliard d’euros sur cinq ans (1,2 milliard pour le médico-social, 200 millions pour la santé et autant pour la recherche)?

Les incompréhensions créées par cette sortie ministérielle sont d’autant plus paradoxales que les dernières nouvelles du front de la lutte contre la maladie d’Alzheimer indiquent toutes qu’il faut davantage attendre d’une prise en charge «stimulante» au quotidien que de quelconques avancées médicamenteuses. Plusieurs grands essais de molécules prometteuses viennent d’être interrompus, les effets indésirables étant de loin supérieurs aux faibles bénéfices observés.

Plus grave encore, dans les milieux spécialisés de la recherche, on en vient à remettre en cause les hypothèses développées depuis un quart de siècle quant aux causes de cette affection. Au-delà de futures politiques de prévention, l’espoir ne réside plus aujourd’hui que dans la mise au point de techniques de dépistage précoce (avant même l’apparition des premiers symptômes) et dans la stimulation des fonctions cérébrales des personnes ainsi identifiées. Les post-it® auront sans aucun doute toujours une place. Elle est aujourd’hui en moyenne sous la barre des 20 centimètres carré.

Jean-Yves Nau

Photo: Roselyne Bachelot, durant une conférence de presse en Afrique du Sud en juin 2010. REUTERS/Charles Platiau
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Médecine: la révolution ne vient pas
Où sont les traitements promis par les cellules souches, la thérapie génique et le génome humain?



Le Dr. William Langston fait des recherches sur la maladie de Parkinson depuis vingt-cinq ans. Un bref moment, il a pensé qu’il allait lui falloir trouver une autre maladie pour poursuivre ses recherches, tant la découverte d’un remède au Parkinson apparaissait comme imminent. À la fin des années 1980, le champ de la médecine réparatrice semblait susceptible de permettre à des médecins de placer des tissus sains dans un cerveau endommagé, réparant les destructions causées par la maladie.

Langton n’était pas le seul optimiste. En 1999, le directeur de l’Institut national des troubles neurologiques et cardiaques, le Dr. Gerald Fischbach, affirmait devant le Sénat américain que «avec du travail et de la chance», la maladie de Parkinson pourrait être soignée dans les cinq à dix années. Langston, aujourd’hui âgé de 67, déclare qu’il ne pense pas voir apparaître un traitement contre cette maladie avant la fin de sa carrière. Il n’utilise même plus le terme de guérison et reconnaît qu’il s’est montré aussi naïf que ses collègues. Il déclare comprendre la colère et l’impatience des patients qui, dit-il, «se montrent un peu amers» de souffrir encore d’une maladie dont ils espéraient être aujourd’hui débarrassés.

Les déceptions sont à la hauteur des espoirs énormes qui se profilaient. Lors des deux décennies passées, il nous a été affirmé qu’un nouvel âge de la médecine moléculaire –utilisant la thérapie génique, les cellules souches et les connaissances dues à la découverte du génome humain– allait entraîner des miracles médicaux. Comme les antibiotiques avaient mis un terme aux maladies infectieuses, le vaccin éliminé le fléau de la polio et de la variole, la capacité à manipuler les cellules et les gènes était susceptible d’éradiquer toutes les maladies génétiques, comme la maladie d’Huntington ou la mucoviscidose, mais aussi les cancers, le diabète et les problèmes cardiaques.

Cette frustration est encore renforcée par le fait que de nombreux animaux de laboratoire se retrouvent, quant à eux, guéris. Des souris souffrant de Parkinson ont été soignées avec succès à partir de cellules souches, comme d’autres souris victimes de drépanocytose. Des chiens hémophiles ou souffrant de dystrophie musculaire ont été guéris. Mais pour les humains, les souffrances et les morts sont encore à l’ordre du jour. Pourquoi? Comment expliquer l’énorme écart entre les attentes et la réalité? Les remèdes ne viendront-ils pas ou vont-ils mettre plus de temps que prévu à émerger? Les scientifiques nous ont-ils trompés, ainsi qu’eux-mêmes, sur le potentiel réel de ces nouvelles technologies médicales?
Le cerveau n’est pas une pelote d’épingles

La maladie de Parkinson a longtemps été considérée comme le modèle d’éradication des maladies grâce aux nouvelles connaissances et aux nouvelles technologies. Elle est aujourd’hui, au contraire, perçue comme le modèle de leurs conséquences imprévisibles.

Langston, chef de l’Institut et Centre clinique de la maladie de Parkinson explique que les scientifiques croyaient que les dégâts causés au patient étaient localisés dans une petite partie du cerveau, la substance noire. «C’était une petite cible. Tout ce que nous avions à faire, c’était de remplacer les cellules manquantes, une seule fois, et cela guérirait la maladie», déclare Langston. «Mais nous avions tort. Cette maladie affecte bien d’autres parties du cerveau. On ne peut pas greffer un transplant ici, ou là. Le cerveau n’est pas une pelote d’épingle.»

Dans les années 1980, les malades de Parkinson étaient des cobayes, recevant des transplantations de tissus fœtaux –précurseurs de la thérapie des cellules souches– dans le cerveau. Certains rapports faisant état d’améliorations spectaculaires, une nouvelle ère semblait s’ouvrir. Mais pour s’assurer que les résultats étaient bien réels, dans les années 1990, un groupe de patients accepta de participer à une double expérience: la moitié subirait une intervention médicale avec transplantation de tissus fœtaux, l’autre se ferait seulement ouvrir le crâne, mais sans transplantation. (Oui, il y a des patients qui sont prêts à se faire trouer la tête pour faire avancer la science.)

La déception fut grande lorsque l’on constata que les deux groupes ne montraient que des différences marginales dans les manifestations de la maladie –les bénéfices précédents s’avéraient être largement dus à l’effet placebo. Puis, de manière terrifiante, un an après l’expérience, une différence majeure se fit jour: 15% des patients ayant reçu des tissus foetaux se mirent à développer des mouvements incontrôlables, «tragiques et catastrophiques».

Bien sûr, une expérience qui tourne mal –et dans ce cas, terriblement mal– ne devrait pas fermer à tout jamais un champ entier de recherche. La longue route des avancées médicales est parsemée de cadavres. Mais des questions demeurent posées, relatives à la greffe de nouveaux tissus ou l’insertion de gènes chez les patients: la greffe prendra-t-elle et ces nouveaux matériaux rempliront-ils leurs fonctions pour le patient? Maintenant que les patients ayant reçu ces tissus meurent, les autopsies révèlent de manière encourageante que les tissus foetaux demeurent viables. Mais il y a aussi de mauvaises nouvelles. La surprise déplaisante, que, selon Langston, «personne n’avait vu venir», est qu’au cours des années, les tissus sains développent des symptômes manifestes de la maladie de Parkinson. Ce qui veut dire qu’au lieu de remplacer les cellules endommagées, les cellules transplantées succombent elles aussi à la maladie.

Langston affirme que le remplacement de tissus dans un cerveau endommagé, comme dans le cas de la maladie d’Alzheimer ou de la sclérose latérale amyotrophique –la maladie de Charcot– est au-delà de nos capacités «S’il faut en tirer un enseignement, c’est que les maladies neurodégénératives humaines sont résistantes. Nous ne sommes jamais parvenu à en guérir une et nous ne sommes pas même parvenus à en ralentir les effets.»
Le problème des miracles

Les développements technologiques tonitruants portent en eux la promesse de guérisons extraordinaires. Un des avocats les plus enthousiastes de cette théorie –ce qui n’est pas étonnant si l’on se souvient qu’il joua un grand rôle dans la mise au point de ces avancées– est le Dr. Francis Collins. Collins, actuel directeur de l’Institut national de la santé aux Etats-Unis était à la tête du Projet Génome Humain, ce gigantesque projet international qui passa plus de dix ans à séquencer les 3 milliers de paires de base de notre ADN. Son nouveau livre, The Language of Life: DNA and the Revolution in Personalized Medicine, est un manifeste d’optimisme biotechnologique. Mais sa carrière à elle seule démontre l’étendue du fossé séparant la découverte de la guérison.

Collins a fait partie de l’équipe ayant identifié le gène de la mucoviscidose, il y a plus de vingt ans, après ce qu’il a décrit comme «de nombreuses années d’un travail éreintant» cette découverte laissait imaginer que la maladie pourrait être guérie. «La mucoviscidose semblait être la maladie idéale pour la thérapie génique», déclarait Collins dans une interview. L’idée de la thérapie génique est que les mauvais gènes peuvent être remplacés par de bons gènes, comme on change des pneus défectueux. Le remède à la mucoviscidose semblait d’une élégante simplicité: placer des gènes dans les poumons et ils remplaceraient les gènes défaillants. Très excités, Collins et son équipe se lancèrent dans des travaux au sein d’un laboratoire dans l’année qui suivit la découverte du gène.

Mais les poumons humains ne se sont guère montrés coopératifs. Toutes les tentatives effectuées ces dernières années ont échoué. «Les premières années, tout le monde a sous-estimé la difficulté de la tâche», me disait Collins.

La thérapie génique est demeurée expérimentale vingt ans après les premières expériences sur des êtres humains, en raison d’une suite de problèmes contrariants. Le nouveau gène devait déjà être placé au bon endroit et continuer de fonctionner –sans provoquer d’effets indésirables. En 1999, Jesse Gelsinger, âgé de 18 ans, devint une figure centrale de la thérapie génique et son martyr inattendu. Gelsinger souffrait d’un dysfonctionnement génétique du foie, mais la maladie, bénigne, pouvait être traitée par voie médicamenteuse. Il se porta volontaire pour une thérapie génique afin de le corriger. Quelques heures après la transplantation de gènes sains administrés par le biais d’un virus froid, il devint fiévreux; quelques jours plus tard, il mourait d’un dysfonctionnement généralisé des organes vitaux. Sa mort porta un coup sévère à la thérapie génique, mettant un terme à l’idée que la guérison d’une maladie par la manipulation des gènes serait simple et sans danger.

Mais les scientifiques ne se sont pas découragés pour autant. Dans une certaine mesure, la thérapie génique à destination des garçons frappés par un problème immunitaire mortel, une immunodéficience liée au chromosome X, connue également sous le syndrome de «l’enfant-bulle», est un miracle réalisé. Greffer de bons gènes à ces enfants a permis à certains d’entre eux de vivre une vie normale. Malheureusement, au bout d’un certain nombre d’années de traitement, certains ont développé une leucémie. La thérapie génique a en fait activé des gènes provoquant des cancers chez ces enfants. C’est ce que le découvreur de la structure de l’ADN, James Watson, décrit comme le «calcul déprimant»: soigner une maladie à coup sûr fatale en espérant que le traitement ne provoquera pas une maladie potentiellement mortelle.

Et puis il y a les cellules souches qui séduisent avec les myriades de possibilités qu’elles offrent: permettre aux diabétiques de jeter leur insuline à la poubelle, régénérer des tissus cardiaques endommagés après un infarctus, restaurer les fonctions de patients atteint de lésions de la moelle osseuse [1] épinière (pour qui la Food and Drug Administration vient d’autoriser les premières expériences avec des cellules souches issues d’embryons). Les cellules souches issues d’embryons (et qui ont provoqué tant de controverse, comme en témoigne la nouvelle décision de restreindre leur utilisation) ont été mis en culture dans un labo il y a moins de dix ans; en 2006, nouvelle avancée avec des cellules adultes modifiées pour produire des cellules souches. (Les transplantations de moelle osseuse épinière utilisent des cellules souches, un traitement utilisé depuis des décennies.) Mais faire en sorte que les cellules souches fonctionnent au sein du corps humain est un processus malaisé et qui n’est pas sans conséquences. Les chercheurs craignent que les cellules souches, une fois libérées, n’en fassent qu’à leur tête; des cellules destinées au cœur pourraient finir, par exemple, dans le cerveau. Elles pourraient également proliférer excessivement, provoquant des lésions aux tissus voisins. Ils pourraient générer des tumeurs. Ces craintes ne sont pas hypothétiques. Des docteurs de Moscou ont injecté des cellules souches embryonnaires dans le cerveau et le liquide cérébrospinal d’un jeune homme souffrant d’une maladie génétique, l’ataxie télangiectasie. La bonne nouvelle, c’est que les cellules transplantées ont persisté. La mauvaise est qu’elles n’ont pas pu efficacement guérir sa maladie. Pire encore: ces cellules ont également provoqué des tumeurs au cerveau et à la moelle osseuse épinière du patient.

Les chercheurs ayant analysé le cas de ce patient admettent que ces nouvelles thérapies audacieuses destinées à guérir les maladies graves comportent des risques graves. Francis Collins écrit: «Je suis très excité par le potentiel des cellules souches.» Mais il ajoute: «Nous devons être très prudents.» Il est suffisamment prudent pour ne pas s’avancer sur la date à laquelle leur potentiel parviendra à atteindre les patients.
Pourquoi est-ce si compliqué?

Lorsque le Dr. Nancy Wexler était encore jeune femme, elle décida de ne jamais avoir d’enfants. Sa mère avait été diagnostiquée comme atteinte de la maladie d’Huntington, une maladie rare et héréditaire qui détruit lentement le cerveau, invalidant le corps et finissant par tuer ceux qui en sont atteints. L’enfant d’une personne atteinte de cette maladie à une chance sur deux de développer la maladie et d’y succomber.

Avant que la technologie ne permette de séquencer facilement l’ADN, Wexler, qui avait passé sa carrière à travailler sur la maladie d’Huntington, était déterminée à identifier le gène qui a tué sa mère. Certains scientifiques lui déclarèrent que la tâche était si futile qu’elle pouvait prendre 100 ans. Mais en 1993, après quinze ans d’efforts, une équipe a identifié le gène mutant. Les scientifiques ont découvert la protéine produite par le gène mutant qui provoque les lésions cérébrales. Grâce à cette avancée cruciale, les chercheurs espéraient pouvoir un jour mettre ce gène hors d’état avant qu’il ne s’attaque à ses victimes.

Mais aujourd’hui, un diagnostic de la maladie d’Huntington signifie la perte irrémédiable des facultés et la mort. Comme le dit Wexler, «la question est: pourquoi est-ce si compliqué? A ce jour nous ne savons toujours pas ce que fait cette protéine».

Le New York Times a récemment montré que dix ans après l’établissement de la première cartographie du génome humain, les espoirs suscités par la possibilité d’identifier les causes génétiques de nos plus grands ennemis mortels, comme les cancers et les maladies cardiaques, se sont envolés. Des dizaines et même des centaines de variations géniques sont liées à ces maladies. Comme de telles mutations ne permettent pas de prédire qui tombera malade, les scientifiques se demandent si des associations de gènes qui paraissaient prometteuses ne sont pas en fait de pures coïncidences. Et le fait de savoir quel gène mutant provoque une maladie –comme celle d’Huntington ou la mucoviscidose– ne signifie pas forcément que ces maladies puissent être prévenues ou guéries.

Parfois, notre connaissance approfondie révèle de nouveaux boulevards pour des interventions thérapeutiques, bien que sa complexité ait de quoi impressionner. Le Dr. Bruce Stillman, président du Laboratoire de Cold Spring Harbor, dit que les progrès médicaux seraient au point mort sans les avancées de la biologie moléculaire de ces quarante dernières années. Il cite les succès de l’Herceptin dans la guérison des cancers du sein et du Gleevec dans celui de la leucémie myéloïde aiguë, deux traitements dont la conception a été rendue possible par notre plus grande connaissance du fonctionnement des cellules. Nous avons également appris que le cancer n’est pas qu’une maladie et qu’il en existe de nombreux sous-types et qu’il n’existera donc jamais un traitement unique de type pénicilline. «En fait, le cancer est devenu un problème plus grand en raison de notre meilleure compréhension de son fonctionnement», dit Stillman.
Vous voulez vraiment savoir?

Le jour approche qui verra le séquençage du génome d’un individu ne coûter que quelques milliers de dollars. Déjà, Glenn Close, Henri Louis Gates Jr. et un caniche nommé Shadow ont vu leur génome séquencé. Collins dit que cela constituera un élément crucial du dossier médical de chacun, nous permettant de voir où se cache le danger dans nos gènes. Mais le Dr. David Goldstein, directeur du Centre d’étude des variations du génome humain de l’université de Duke dit: «A l’heure actuelle, nous ne savons que très, très peu de choses des causes génétiques des maladies de chacun.»

Le blogueur scientifique Daniel MacArthur a écrit que même si nous pouvons avoir un aperçu de notre ADN, cela ne signifie pas pour autant que nous puissions en faire quelque chose: «Chacun de nous est pourvu de génomes littéralement couverts de variantes génétiques qui ressemblent à de mauvaises mutations mais qui n’ont que peu ou pas d’effets sur la santé… La technologie du séquençage va aujourd’hui bien plus vite que notre capacité à en interpréter les données.»

L’état de notre ignorance est illustré par le séquençage récent du génome de l’évêque Desmond Tutu et de quatre Bushmen. Trois des Bushmen ont une mutation génique associée à une maladie du foie qui tue les gens lorsqu’ils sont jeunes. Mais tous ces Bushmen ont plus de 80 ans –ce qui veut dire que la variation ne signifie pas automatiquement la maladie, ou qu’il existe des facteurs qui en protègent les Bushmen.

William Langston, expert de la maladie de Parkinson, dit que lorsque le génome humain a été séquencé il y a dix ans, «les gens pensaient que toutes les clés des maladies étaient fondamentalement génétiques. Une fois qu’on avait identifié les gènes, tout se mettrait en place». Mais les années ont passé et l’on a compris que les influences de l’environnement peuvent être au moins aussi importantes. Si notre génome est fini, les influences de l’environnement sur l’expression de nos gènes –la nourriture que nous mangeons, les infections que nous contractons, le stress qui est le nôtre– sont infinies.

Nous savons que notre comportement peut entraîner des dégâts génétiques –demandez donc à un fumeur atteint d’un cancer du poumon. Mais une école de recherche se développe, l’étude de l’épigénétique, qui tente de comprendre comment les interactions entre notre environnement et nos gènes provoquent des maladies. L’épigénétique étudie les marqueurs chimiques qui se situent juste en dehors de nos gènes et qui détermine si tel ou tel gène va s’allumer ou s’éteindre. Une des choses qui distingue notre épigénotype de notre génome est la flexibilité, la manière dont il évolue en réponse aux influences extérieures. Par exemple, une rate qui élève ses petits provoque des changements épigénétiques qui font de ses petits des adultes calmes. Les ratons qu’elle néglige deviennent anxieux en grandissant et ont davantage de diabète et de maladies cardiaques –le stress du rejet provoque des changements dans les marqueurs chimiques de l’épigénotype, qui entraîne alors la mise sous sommeil ou le réveil de chaque gène. Étonnamment, certains de ces changements non-génétiques peuvent être transmis à la génération suivante: les ratons dont la mère ne s’est pas occupée sont à l’âge adulte des mères négligentes, qui produisent davantage de petits rejetés.

Aussi la longue et coûteuse cartographie de l’épigénome a-t-elle commencé, une entreprise massive qui, comme l’indique le NIH «requerra le développement de meilleures technologies».

Une étude récente démontre que, parfois, même nos outils les plus sophistiqués nous plongent davantage encore dans le mystère de notre biologie. Les chercheurs du Groupe de recherche des scléroses multiples de l’Université de Californie-Los Angeles (UCLA) ont conduit l’examen le plus approfondi à ce jour du génome et même de parties de l’épigénotype, sur des jumeaux, dont un seul était frappé par la maladie. Les scientifiques sont persuadés que la sclérose multiple est provoquée par une combinaison de susceptibilités génétiques et de déclencheurs externes. Trouver les différences entre les deux jumeaux pourrait permettre de comprendre pourquoi l’un d’eux était malade. Mais les chercheurs ne sont pas parvenus à mettre en lumière la moindre disparité significative.
La question financière

Si vous suivez les informations, vous avez pu avoir dernièrement l’impression que le cancer du sein peut-être guéri par simple vaccination. C’est ce que le chercheur le plus en pointe dans la recherche d’un tel vaccin pour les souris aimerait à vous faire croire: «Nous pensons que ce vaccin sera un jour utilisé pour prévenir les cancers du sein chez les femmes adultes, de la même manière que les vaccins empêchent la polio et la rougeole chez les enfants», dit le docteur Vincent Thuohy dans un communiqué de presse de la Clinique de Cleveland.

Une expérience a récemment permis de soigner des maladies rétiniennes chez des souris par l’utilisation des nanotechnologies. Le rédacteur en chef du journal ayant publié l’étude, le Dr. Gerald Weissmann, déclare que «comme nous avons augmenté notre compréhension de l’évolution, de la génétique et des nanotechnologies, il existe une chance pour que des traitement “miraculeux” finissent par devenir aussi monnaie courante que ceux proclamés par les anciens et actuels rebouteux».

Voilà le genre de discours qui pousse le commun des mortels à se demander pourquoi son médecin ne fait pas de miracles. Il existe des puissances, internes et externes, qui poussent les scientifiques à survendre leurs découvertes. Sans argent, il n’y a guère de science. Aux Etats-Unis, les chercheurs doivent constamment convaincre les administrations récipiendaires des fonds publics, les investisseurs et les donateurs individuels que les travaux qu’ils effectuent auront des effets. Nancy Wexler affirme qu’afin de récolter des fonds, «vous devez promettre des traitements, et montrer que vous franchissez régulièrement des étapes décisives».

Cette mode de «l’infommercial» pour les thérapies géniques et les cellules souches n’est pas tant liée au besoin des chercheurs de convaincre les bailleurs de fonds, qu’au désir qu’ils ont d’y croire. Le Dr. Theodore Friedmann, professeur en pédiatrie au Centre médical de l’Université de Californie de San Diego, ancien président de la Société américaine des thérapies géniques et cellulaires, fut un des pionniers de la thérapie génique. Il déclare que la nature de la science veut que ce qui ressemble à de brusques avancées majeures est généralement précédé par des années d’échecs répétés et de petites victoires. Par exemple, la transplantation réussie d’organes a mis des décennies à être obtenue. Avant que les médecins ne parviennent à régler par des médicaments les rejets des greffes, les chirurgiens ont tenté sans succès des interventions qui détruisaient le système immunitaire des patients par des doses de radiations massives et même par la transplantation d’un rein dans un sac en plastique.

Mais il reconnaît que sa profession a oublié ces leçons lorsque la thérapie génique est apparue: «Des scientifiques de bonne foi furent emportés par leur propre enthousiasme et l’ont transmis à des patients désespérés.»

La manière d’y remédier, pour le grand public comme pour les scientifiques, est simple mais peu enthousiasmante: l’humilité et la patience. Friedmann déclare que le découragement et la déception nés des thérapies géniques étaient mal placés: «L’avancée est récente. En comparaison des progrès de la médecine, le délai est très court.» Il affirme que les interférences sur la biologie fondamentale provoquent inévitablement des conséquences imprévisibles.
De l’optimisme malgré tout

Alors voilà? La médecine du futur demeure inatteignable? Certains affirment qu’elle arrive lentement. Certains chercheurs qui travaillent sur la thérapie génique commencent à obtenir des résultats: un type rare de cécité génétique a été traité avec succès lors de travaux récents. L’œil est peut-être un domaine de recherche privilégié pour la thérapie génique, car il constitue un espace restreint qui ne provoque pas de réaction immunitaire massive. Ignorant de tels avertissements, Theodore Friedmann déclare que rendre la vue à des patients est une preuve que la thérapie génique fonctionne. «Si ce n’est pas une nouvelle ère de la médecine, je ne sais pas ce que c’est!»

Même William Langston déclare qu’il ressent un nouvel optimisme dans ses recherches sur la maladie de Parkinson. Peut-être n’y aura-t-il pas de traitement, ni même de possibilité de renverser la tendance une fois la maladie déclarée, mais la possibilité demeure que, si la maladie est identifiée plus tôt, lorsque ses effets sont encore mineurs, des traitements en cours de test pourraient faire cesser la progression de la maladie. Avec des «si», on peut certes mettre Paris en bouteille, mais Langston déclare qu’une étude, nom de code ADAGIO, a montré des résultats prometteurs pour des patients récemment diagnostiqués.

Il pense également que les cellules souches ont le potentiel d’éclairer le processus encore mal connu du développement de la maladie de Parkinson. Si des cellules de patients atteints peuvent être rendu à leur état normal et transformé, en laboratoire, en cellules de dopamine développant les caractéristiques de la maladie, «nous aurons Parkinson dans une assiette», dit-il. Il s’agirait là d’une avancée technologique majeure, tant pour la compréhension du déclenchement de la maladie que pour les tests de thérapies potentielles ne mettant pas en danger la vie des patients.

Si les scientifiques n’étaient pas optimistes, la science n’aurait pas de raison d’être. La recherche médicale est bien trop frustrante, trop exigeante et la perspective que des années de dévotion pourraient ne déboucher sur rien est trop déprimante. Comme le résume Nancy Wexler: «Si je ne pensais pas que notre fondation travaille à des progrès susceptibles de provoquer des avancées, ma situation serait insupportable. Mais une question demeure, lancinante: suis-je en train de faire les bons choix?»

Emily Yoffe

Traduit de l’anglais par Antoine Bourguilleau

[1] Rectificatif: Une première version de cet article comportait une grossière erreur. La moelle osseuse n'est pas la moelle épinière. Avec nos excuses et un remerciement à l'internaute vigilant.

Photo: Une vue microscopique d'une colonie de celules souches embryonnaires. REUTERS/Alan Trounson/California Institute for Regenerative Medicine/
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Message par violet1 »

Le «baby blues» des jeunes papas

Contrairement à ce que l'on pourrait croire, le «baby blues» n'est pas seulement l'affaire des jeunes mamans. Les jeunes pères souffrent aussi de dépression post-natale et les médecins devraient songer à moins les ignorer. C'est la conclusion d'une étude américaine menée par le Dr James Paulson de l'Eastern Virginia Medical School, et publiée dans le Journal of the American Medical Association.
Un jeune père sur 10 pourrait souffrir de «baby blues», selon les chercheurs, dont les conclusions se fondent sur 43 études ayant inclus 28.004 parents de 16 pays différents.
Le Dr Paulson demande que plus d'attention soit accordée à ces pères dont la dépression post-natale est rarement diagnostiquée. Il déplore que peu de médecins soient même au courant du phénomène.
Le manque de sommeil, les nouvelles responsabilités, ou la dépression post-natale de la jeune mère comptent parmi les causes de ce «baby blues». La dépression, quand elle existe, étant souvent partagée par les deux parents, les chercheurs proposent donc que des traitements en couple soient envisagés.
Le «baby blues» n'apparaît pas tout de suite. D'après l'étude, les jeunes pères sont généralement très heureux dans les premières semaines après la naissance. la dépression n'arrive qu'au bout de 3 ou 6 mois. Comme chez les jeunes mères, les signes de dépression sont très variables, pouvant aller d'une dépression «douce» à des pensées suicidaires.
Il ne faut pas sous-estimer le «baby blues» des papas, mais attention aux excès, prévient Ellie Lie, une professeure de politique sociale a l'Université de Kent interrogée par la BBC. Selon elle, il ne faut pas en arriver à médicaliser des émotions normales:
Il est bien sûr essentiel de diagnostiquer et de soigner sérieusement des dépressions cliniques. Mais il y a une tendance à abuser de l'étiquette médicale. Ce qui est intéressant, c'est que le fait de dire que les hommes peuvent avoir une dépression post-natale rompt le lien que l'on faisait avec la biologie. Ce n'est pas qu'une question d'hormones.
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Message par violet1 »

Le sida «hors de contrôle» chez les homosexuels français
Près d’une nouvelle contamination sur deux concerne désormais «des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes».


Deux informations en provenance du front – français — de la lutte contre le sida. La première est que le nombre des personnes contaminées chaque année en France par le VIH est en baisse. La seconde est que ces contaminations concernent à nouveau, pour l’essentiel, les membres de la communauté homosexuelle masculine; ou – pour reprendre le jargon épidémiologique officiel — « les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes » (HRSH ; acronyme anglais, MSM). Tel est le bilan d’une publication à paraître dans le numéro daté de novembre de «The Lancet Infectious Diseases» [PDF].

En pratique près de la moitié des 7.000 personnes infectées par le VIH en 2008 en France étaient des «HRSH»; et dans ce groupe, l'incidence de l’infection est désormais environ deux cents fois plus élevée que dans la population française hétérosexuelle; soit «hors de contrôle». Ce résultat est le fruit d'une analyse de modélisation statistique, qui souligne l’urgence qu’il y aurait pour les autorités sanitaires françaises à développer de nouvelles initiatives préventives vis-à-vis du VIH et ciblées sur les groupes dont les membres sont aujourd’hui les plus à risque d’être contaminés; ou de contaminer.

Il faut, pour comprendre, savoir que la surveillance (nationale ou, plus largement, «régionale») de l'épidémie de l’infection par le VIH en Europe est aujourd’hui fondée sur la base de calculs de l’incidence de nouveaux diagnostics d'infection par ce virus; une approche à la fois rigoureuse mais incertaine du fait des délais pouvant exister entre l’infection causale et le diagnostic porté; des incertitudes qui ne permettent pas de refléter au plus près les principales tendances de la contamination virale dans une population donnée. Tel n’est pas tout à fait le cas en France grâce à la mise en œuvre depuis 2003 de tests de dépistage de routine (dosage immuno-enzymatique dit “EIA-RI”) qui permet d’identifier le caractère plus ou moins récent des infections par le VIH.

Une équipe de chercheurs français dirigée par Stéphane Le Vu (Inserm, Paris) et Francis Barin (CHU Bretonneau, Tours) a voulu en savoir plus. Sur la base des données biologiques recueillies à l’échelon national entre janvier 2003 et décembre 2008 (et après avoir pris en compte les divers biais statistiques de nature à polluer leurs conclusions), ils estiment pouvoir conclure en ces termes:

«Dans l’ensemble, les infections par le VIH diagnostiquées en France ont diminué de façon significative, passant de 8.930 nouvelles infections annuelles en 2003 à 6.940 en 2008. Toutefois, le nombre de nouvelles infections chez les HSH sont restés stables et ont représenté 48% des nouvelles infections en 2008».

En d’autres termes, ces contaminations concernent avant tout la communauté homosexuelle masculine comme en témoignent différentes donnés épidémiologiques récentes concernant les infections sexuellement transmissibles.

Et les auteurs ont cette formule: «épidémie hors de contrôle». Le constat est là, un quart de siècle après l’émergence du sida. Reste la seule question qui vaille: que faire?

Jean-Yves Nau
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Re: Actualités pour le concours 2011

Message par violet1 »

Bioéthique: une loi pour rien
Mères porteuses? Non! Recherches sur l’embryon? Non! Enfants conçus pour couples homosexuels? Non! Jusqu’à quand?

Ecartelée entre «sport» et «santé» Roselyne Bachelot a bien des talents; à commencer par celui des périphrases boisées. Présentant il y a quelques jours à «la presse» le projet de révision de la loi de bioéthique elle a ainsi annoncé: «ce texte comporte un certain nombre de dispositions innovantes, mais aucune ne vient percuter les principes cardinaux». Bigre. Elle aurait pu le dire autrement: voici une loi pour rien. Car ce texte est bel et bien la copie conforme de la loi de 1994; à quelques infimes détails pratiques près. Elle aurait aussi pu inciter à chercher le diable niché dans l’un de ces détails.

Copié-collé, donc. Le gouvernement avait pourtant claironné son intention de faire tourner ici à plein régime la machine démocratique. Il avait organisé à grands frais, pour la première fois, des Etats Généraux et autres forums citoyens numérisés pour débattre en profondeur des grandes questions morales soulevées par les avancées de la biologie et de la médecine. Tout cela, de bien faible rendement, fut largement mis en scène. En coulisses les camps opposés s’affrontaient avec virulence sur quelques sujets à haute valeur symbolique et concrète. A commencer par la dépénalisation de la pratique des mères porteuses ou encore l’accès des couples homosexuels aux techniques de l’assistance médicale à la procréation. Certains commencèrent aussi à s’indigner du fait que l’on interdise, en France, une pratique acceptée dans un nombre croissant de pays: permettre aux parents d’un nouveau-né de faire conserver, par congélation, les cellules souches du sang du cordon ombilical et ce en vue d’éventuelles applications thérapeutiques le concernant, dans le futur.

Au sein du corps médical des voix s’étaient également élevées pour que le législateur permette enfin, le cas échéant, aux femmes devenues veuves de disposer de leurs embryons conçus par fécondation in vitro et conservés par congélation. Enfin de nombreuses équipes scientifiques espéraient que la France en finisse avec cette formidable hypocrisie qui veut que les recherches sur l’embryon et les cellules souches embryonnaires soient interdites par principe et, au compte-goutte, autorisées à titre dérogatoire. Dans tous les cas le même fil conducteur: retracer ou pas les frontières entre la libre disposition de mon propre corps et les interdits (structurants) de la loi.

Résultat des courses: Etats Généraux ou pas, forums citoyens et usage de la Toile ou pas, polémiques ou pas sur ces on en restera –sauf bien improbable jacquerie des députés et sénateurs- aux termes de la loi promulguée en 1994.

Mais soyons justes: quelles sont donc les fameuses «dispositions innovantes» qui ne viendront surtout pas «percuter les principes cardinaux»?

Le «don croisé» de rein est autorisé.

Dans le cadre des dons d’organes effectués par des personnes vivantes (dons de rein pour l’essentiel) le projet de loi autorise le «don croisé» entre deux paires de «donneur-receveur». Aujourd’hui les dons effectués du vivant de la personne ne peuvent bénéficier qu’à des membres très proches du cercle familial. Or il peut exister des situations d’incompatibilité immunologique entre proches. Avec le «don croisé» deux personnes (candidates au don mais non compatibles avec leur proche malade) «s'échangent» «leur» receveur respectif. Le projet de loi prévoit un prélèvement simultané des organes et la préservation de l'anonymat entre les deux couples «donneur-receveur» concernés. Le don croisé sera géré et régulé par l'Agence de la biomédecine. Cette disposition devrait permettre de réaliser de 100 à 200 greffes de rein supplémentaires par an*.

Levée – toute relative- de l'anonymat des donneurs de sperme ou d’ovocytes

Cette disposition, mise en œuvre dans de nombreux pays européens, était réclamée par ceux qui estiment que chacun devrait avoir le droit de connaître ses origines biologiques. Les enfants conçus à partir d'un don de spermatozoïdes ou d’ovocytes (soit un peu plus d’un millier chaque année) pourront (du moins s’ils savent qu’ils ont été conçu de la sorte et après avoir atteint leur majorité) avoir accès à une série de données concernant leur co-géniteur. Transparence? Ces données seront «non identifiantes» (taille, niveau socioprofessionnel, origine géographique...) concernant le donneur ou la donneuse. L’identité de ces derniers ne sera communiquée que ces derniers y consentent. Il s’agit, a expliqué Mme Bachelot d’une mesure de nature à «responsabiliser le don». On aimerait comprendre.

Information intrafamiliale en cas d’anomalie génétique grave

Une personne chez qui une anomalie génétique grave a été détectée pourra habiliter le médecin à informer des membres de sa famille, dans le respect du secret médical (et ce sans que son nom soit mentionné). Une disposition dont on mesure déjà les possibles conséquences psychologique.

C’est tout. De facto les «principes cardinaux» du dispositif législatif français de bioéthique ne sont en rien «percutés».

Pour autant reste l’essentiel niché dans cette disposition qui prévoit ainsi l’abandon de la clause de révision systématique (tous les cinq ans) qui était incluse dans les précédentes lois de bioéthique, de 1994 et de 2004. Outre le fait qu’elle n’a jamais été respectée (il aura fallu non pas cinq mais dix ans avant la révision de celle de 1994 et celle de 2004 aurait dû être révisée l’an dernier) on comprend aisément les raisons d’une telle mesure. A sa manière l’actuel projet de loi en fournit la démonstration: pourquoi dépenser une telle énergie démocratique et législative pour, au total, accoucher de quelques mesures pratiques qui auraient pu être prises par d’autres voies, nettement plus simples ?

Dans son dernier ouvrage le généticien-philosophe Axel Kahn (aujourd’hui président de l’université Paris-Descartes) explique en quoi, selon lui, le principe de cette révision systématique et perpétuelle est une «mauvaise chose». «Ma préférence, écrit-il, va dans le sens d’une loi-cadre qui pose les principes, rentre dans quelques détails, et qui installe une série d’agences indépendantes chargées d’un rôle jurisprudentiel, c'est-à-dire d’interpréter l’esprit de la loi, dire ses valeurs, en fonction des nouveautés pratiques. Si on adopte le principe d’une révision permanente, on suggère par là que la morale est soluble dans l’évolution de la science. »

Régression démocratique.

Avec l’aval du Parlement, il devrait donc en être bientôt fini du principe de la révision systématique tous les cinq ans. Très bien. Mais faute de cette loi-cadre que souhaite le Pr Kahn mais à laquelle personne ne travaille le piège se referme. Les interdits actuels qui nourrissent –et continueront de nourrir – de passionnantes polémique dans la société française ne feront plus l’objet de débats dans l’enceinte parlementaire.

Partisans et adversaires (de la pratique des mères porteuses, de l’accès des couples homosexuels à l’assistance médicale à la procréation, de la recherche sur l’embryon, du droit à conserver le sang de cordon etc...) pourront certes toujours continuer à s’affronter dans l’espace public. Mais sans l’espoir désormais d’être entendus par le législateur à échéances régulières, au moment de la révision législative. A ce titre -et si cette disposition est maintenue lors des débats parlementaires (annoncés pour octobre)- la prochaine loi de bioéthique aura pour principal effet de fossiliser, ou plus précisément, vitrifier la situation qui prévaut en cette fin 2010. On pourrait le dire autrement: cette vitrification n’est rien d’autre que la programmation d’une régression.

Jean-Yves Nau

Photo: Cellules souches d'un embryon humain en cours de différenciation Reuters
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