Suicide

[execho]

cher Léo,ta tristesse totale me touche vraiment,on est là et on entend.

[madouce]

J'ai mis une heure à lire ce post... douloureux pour moi.... je comprends que trop bien ce que tu ressens Léo...
Après 18 ans de "loyaux" services, je suis dans l'interrogation... Mettre une distance, oui bien sur... mais les conditions de travail ont tellement évolué!!! Toujours +.... tant de pression.... Toujours mieux.... A n'avoir dès fois pas le temps d'aller aux wc! Et ça parait normal....
N'être plus qu'un matricule... un piont... et écraser les + faibles....
Je ne peux plus.....
Esprit d'équipe????? Un mois que je suis en arrêt... personne ne s'est inquiété... Ah si ma cadre,voulant connaitre ma date de reprise.... Je ne sais pas si je dois en rire ou pleurer....
Alors voilà.... j'ai fait une promesse un jour et je me dois de vivre.... Le chemin sera surement long ... mais je veux m'en sortir... et probablement avec la nécessité de passer à autre chose...
Bon courage Léo... tu sembles entouré.... profites-en...
Et craquer n'est pas un signe de faiblesse... ça peut arrive à n'importe qui... surtout à ceux qui se croit plus fort à l'abri....

[majorhouse]

je viens de lire la detresse de Léo et Madouce : vlan ça tombe comme ça leur douleur ! je dis que leur souffrance est telle qu'ils n'ont pas été suffisament encadrés et soutenus semble t'il par rapport à leur travail . N'y a t'il désormais dans nos institutions que le taf et le rendement qui compte ? je veux dire nos supérieurs , nos dirigeants , n'ont t'ils que le désir du travail fait et ceci sans faire de bruits, ni ombrage , du genre : ferme la et bosse !

c'est effroyable la detresse que rencontre certains de nos collégues et je suis sure que pas mal de nous l'avons vécu avec plus ou moins de resistance physique et psychologique mais que de ça on n'en parle pas !

Bref , je veux pas me faire l'avocat du diable mais si là il y a 2 personnes qui ont besoin de notre aide ce sont bien Léo et Madouce .


que dire et faire ici et maintenant ? bah les 2 loulous qui lisaient nos posts soyez assurés que l'on comprend ce qui vous arrive et que l'on ne vous juge pas .

Venez de temps et temps lire nos petits mots de soutien et surtout croyez que la Vie vaut le coup d'être vécue, il y a des petits paradis que l'on ne connait pas et qui permettent de vivre : la main de celui qui vous aime , le sourire de votre voisine de palier, le rire des enfants du 2éme, la tendresse de votre compagnon , frére ou soeur de coeur, que sais je ?

Allez Madouce et Léo , si ça va mal il y a surement un être aimé prés de vous qui est pret à écouter , ne baissez pas les bras et donnez de vos nouvelles !

[viperus]

Le syndrome France-Tel touche aussi notre profession... Un collègue est passé de l'autre côté il y a quelques mois (il avait certes des soucis personnels, mais le boulot n'a rien arrangé) ... un autre vient d'échouer, mais il est en "très mauvais état" (celui là s'est trouvé anéanti par la charge et les rythmes de travail imposés dans son service de soins) ...

[dan65]

Le syndrome France-Tel touche aussi notre profession...

oui, mais qui en parle en dehors de ce lieu apaisant, certes, mais reservé à notre profession ? Loin de moi l'idée de lancer une polémique, mais il faudra bien qu'un jour ces choses là se sachent. Je ne me résigne pas à voir partir nos collègues en silence.

[Norma Colle]

Le syndrome France-Tel touche aussi notre profession...

oui, mais qui en parle en dehors de ce lieu apaisant, certes, mais reservé à notre profession ? Loin de moi l'idée de lancer une polémique, mais il faudra bien qu'un jour ces choses là se sachent. Je ne me résigne pas à voir partir nos collègues en silence.

sans faire de polémique mal perçue dans ce sujet, une proposition à la question de Dan65.

Peut-être ouvrir un topic et faire une enquête sur les hôpitaux et les suicides chez les soignants?Combien d'agents se sont-ils suicidé dans votre hôpital? Y'-a-t-il des remontées des médecins du travail et des statistiques lors des CHSCT?
Une grande enquête (nationale???) sur les conditions de travail devrait être lancée par le syndicat C--T....ces jours-ci...

[madouce]

La dépression reste un sujet tabou... j'ai mis un moment à accepter d'en parler... pou beaucoup dépressif = faible... On est montré du doigt... et la rumeur circule de + belle... "hein tu te rends compte elle (il) est en arrêt pour dépression" On pense aussi souvent que c'est une simulation... une "excuse" pour être payé à rien faire... Et tant que ces mentalités de m**de n'auront pas évolué, ceux qui sont touchés par cette maladie n'oseront pas en parler....
Je connais pas mal de collègues qui sont passés par là, dont une bonne partie suite à du harcèlement moral.. ils ont quitté l'hôpital.. et aucune suite n'a été donné... Pire... la cadre responsable de ces harcèlements a été nommé chef de pôle
Un matricule s'en va... un autre le remplace... (et comme souvent en bas de l'échelle revient moins cher à l'entreprise... tout bénéf)
Un soutien???? Une enquête???? c'est se battre contre l'Etat.... qui va oser????????

[sag??line]

Plusieurs pistes:

se faire aider d'un syndicat.

Alerter la med du travail: c'est pris très au sérieux maintenant le mal être au travail pour harcèlement.


Aller voir son med ttt

Consigner dans un cahier les exactions du harceleur: des faits et rien que des faits, datés, (et les témoins quand il y en a) .

Déposer des mains courantes au commissariat.

Et quand on n 'en peut plus, utiliser son droit d'alerte et de retrait ( la paye reste conservée).

[piloupilou bis]

La dépression reste un sujet tabou... j'ai mis un moment à accepter d'en parler... pou beaucoup dépressif = faible... On est montré du doigt... et la rumeur circule de + belle... "hein tu te rends compte elle (il) est en arrêt pour dépression" On pense aussi souvent que c'est une simulation... une "excuse" pour être payé à rien faire... Et tant que ces mentalités de m**de n'auront pas évolué, ceux qui sont touchés par cette maladie n'oseront pas en parler....
Je connais pas mal de collègues qui sont passés par là, dont une bonne partie suite à du harcèlement moral.. ils ont quitté l'hôpital.. et aucune suite n'a été donné... Pire... la cadre responsable de ces harcèlements a été nommé chef de pôle
Un matricule s'en va... un autre le remplace... (et comme souvent en bas de l'échelle revient moins cher à l'entreprise... tout bénéf)
Un soutien???? Une enquête???? c'est se battre contre l'Etat.... qui va oser????????

Madouce,je crois que la dépression de vient de moins en moins tabou,et ce "grace" aux personnes qui "osent" en parler justement.
J'en discutais hier avec une collégue que j'ai eu comme patiente et qui en a été affectée(pas par rapport au travail,en tout cas pas en premier lieu),et elle me disait que des collégues l'avaient bcp soutenue au point de devenir des amies.
Nous étions plusieurs a discuter avec elle,et personne n'a porté de jugement.
Alors merci a ceux qui osent en parler,et n'oublions pas de noous protéger,méme si c'est difficile,il faut tenter de prévenir plutot que de guérir,ca passe parfois par un arrét de travail avant de sombrer réellement,encore faut-il se rendre compte que l'on sombre.

[madouce]

Oui pilou c'est mon cas.... aller travailler avec la boule au ventre ça ne m'était jamais arrivé en 18 ans... J'ai dit stop au bout d'une semaine et suis allée voir mon toubib (qui me connait depuis quelques décennies et qui ne m'avait jamais vu comme ça)... Mais je pensais remonter + vite... et là je traine... ça ne me ressemble pas...
Se laisser du temps.... pas facile quand sa cadre met la pression.....

[piloupilou bis]

J'imagine...
Mais comme je te l'ai dit tu es épatante d'optimisme,et je suis convaincue que tu as en toi les ressources suffisantes pour rebondir,aprés ta cadre tant pis,hein?!!
TOI D'ABORD.

[jardin]

Oui pilou c'est mon cas.... aller travailler avec la boule au ventre ça ne m'était jamais arrivé en 18 ans... J'ai dit stop au bout d'une semaine et suis allée voir mon toubib (qui me connait depuis quelques décennies et qui ne m'avait jamais vu comme ça)... Mais je pensais remonter + vite... et là je traine... ça ne me ressemble pas...
Se laisser du temps.... pas facile quand sa cadre met la pression.....

je comprend trop bien ton ressenti...c'est dramatique la situation d'aujourd'hui...nous allons droit dans le mur...Madouce prend soin de toi...si tu ne te sens pas prête, retournes voir ton médecin...et puis la cadre devra faire avec si ton arrêt est prolongé, prend le temps qu'il te sera nécessaire...

[malou70]

Après une longue hésitation, je viens vous laisser un message

Chevaul, Madouce, je vous comprends.... Prenez soin de vous.

Depuis quelques temps, je me demande si je suis faite pour cette profession, pas que je ne l'aime pas, que je ne suis pas capable de faire ce joli métier... Mais tout simplement parce que je n'arrive plus a assumer les contraintes et les frustrations qu'il me renvoie. Trop sensible, peut etre, voire certainement, mais pourquoi ferais je abstraction de ce trait qui me caractérise...
Du soutien au travail : peu, voire pas, s'entendre dire que notre blouse est faite pour absorber la frustration, reflexion que je n'ai toujours pas "digerée", qu'avec le temps je vais me "blinder".
La dépression, sujet tabou, je te rejoins Madouce. Encore plus ou j'exerce... Voyons on est protegé!
J'avais démissionné puis je suis revenu car l'herbe n'était pas plus verte ailleurs, que faire...
Arreter ce métier pour moi, serait un echec, mais continuer ainsi je ne le peux...

[Cedric88]

Bonsoir,
Après avoir parcouru ce topic, je vais me permettre de réagir.

Tout d'abord j'adresse mon soutient à Leo et aux autres qui sont dans une situation difficile.

Je comprends le moment par lequel vous passez. Moi même étant jeune dans le métier et exerçant en psy, j'ai fait une dépression consécutive à un Burn Out en même pas une année d'expérience et suis passé pas loin de tenter de commettre l'irréparable. Tout ça pour simplement avoir voulu faire mon métier avec conviction, passion et professionnalisme. J'ai donné à 200% pour même pas pouvoir offrir le minimum qu'aurai du recevoir les patients que l'ont avaient à prendre en charge.

Cela n'à pas été faute de tirer la sirène d'alarme au sein de la hiérarchie de notre établissement, ainsi qu'au niveau des instances régionales pour les avertir des dégratations de nos conditions de travail, d'une qualité de prise en charge des patients déplorable, et que la sécurité des patients et la notre n'était plus assurée comme elle devrait l'être.
Départ de personnel non remplacer, travail sur ces jours de repos, changement de planing au jour le jour, population difficile à prendre en charge, médecin ayant jetter l'éponge, les soignants qui se décarcassent en bas auprès des patients font tout ce qu'ils peuvent, et si la "boutique" tourne en sous effectif la hiérarchie se frotte les mains, peu importe qu'on y laisse notre peau, ont vit à l'heure de la main d'œuvre kleenex, enfin désolé je m'écarte du sujet.

Tout ça pour dire que ce post ma fait mal aux tripes et à encore fait remonter ma rage d'un cran, cela va faire un an que je suis tombé malade pour simplement vouloir bien faire mon métier, après plusieurs mois d'arrêt maladie la reconstruction personnelle et professionnelle et longue et dure, les "cicatrices" sont encore à vif et les séquelles mettrons sans doute longtemps avant de disparaitre.
J'ai aujourd'hui changé d'établissement, je gobe tous les jours mes pilulles "miracles" pour simplement pouvoir vivre normalement, et encore pire pour pouvoir faire mon métier...

Le mal être des soignants n'intéresse personne, sans doute la vérité serait-elle trop dur à avaler si on la voyait en face notre état n'a pas besoin de cette mauvaise pub supplémentaire.
Certains diront que c'est une faiblesse de notre part, mais la dépression et le burn out reste un sujet tabou dans notre métier, un soignant ne peut pas tomber malade, et encore moins à cause de son métier, personne ne sais parmi mes nouveaux collègues ce qui m'est arrivé, je ne connais que trop bien ces jugement attife qui peuvent être tiré lorsque l'on aborde ce genre de sujet.

Quoi qu'il en soit beaucoup de courage à vous pour remonter la pente, il faut prendre du temps et surtout ne pas se culpabiliser, la faute et le problème ne vient pas de nous, même si malheureusement nous simple soignant en bas de l'échelle qui en payons l'addition, à quand une reconnaissance pour les personnes tombées malades pour leur job.

[mandoline]

c'est touchant ce que tu dis malou, et madouce ça fait peur de réaliser que certains cadres de par leur comportement peuvent être le déclencheur dans le versant dépressif voire suicidaire de certaines personnes.

la dépression, on a peur d'en parler, on en a pas forcément conscience, elle peut revêtir diverses aspects parfois on dort trop parfois on arrive pas à trouver le sommeil, mais c'est une souffrance, une difficulté à vivre comme tout le monde, des médicaments qu'on a honte d'avaler parce qu'ils nous rappellent qu'on est malade. Je me suis souvent dis que jamais je m'en sortirais.

actuellement en période d'acalmie, je sais que je suis sujette à rechute donc vigilente. J'espère aller jusqu'au bout de ce que je voulais faire il y a trois ans : infirmière. j'ai dû stopper car je me suis demandée si j'allais être capable de faire ce métier et le souvenir de ma maladie encore trop présent faisait parasite dans mon projet. Peut-on devenir infirmière avec un passé de dépressif ?

Maintenant je travaille en tant qu'aide-soignante et je suis étonnée moi-même d'avoir passé un cap qui me paraissait infranchissable, j'étais restée sur un échec concernant le travail depuis 10 ans, je ne me croyais plus capable de travailler, de répondre à des exigeances professionnelles.

Bon courage pour ceux qui sont au creux de la vague