téléphone portable ?

[Nico_ide]

Le retrait du téléphone portable est - quelles qu'en soient les raisons - une atteinte aux libertés individuelle, ce qui - bien heureusement - s'entend et s'argumente dans un service de soin... au bénéfice du soin et de la personne soignée.
Pour autant il convient donc que (1) le retrait du téléphone portable soit notifié dans le règlement intérieur s'il est systématique ou (2) notifié dans le dossier de soin (éventuellement via un protocole) par le médecin.

Les raisons pouvant amener au retrait (systématique ?) des téléphones portables dans un service de soin - a fortiori en psychiatrie :

• possibilité de téléphoner à n'importe quelle heure et pendant n'importe quelle durée, au détriment du repos ou du repos des voisins.
• possibilité que le téléphone sonne à n'importe quelle heure ou quel moment (pendant les repas).
• possibilité (pour la grande majorité désormais) de prendre des photos ou filmer avec un téléphone portable, ce qui va à l'encontre des libertés individuelles et de la discrétion médicale.
• objet de (grande) valeur pouvant être abîmé / cassé / volé.
• objet de dispute / chantage / harcellement d'autres patient voulant l'utiliser "en prêt".

La liste n'est pas exhaustive et certains items sont moins discutables que d'autres. Ce que j'ai pu observer c'est que dans les services où le portable était "mis au coffre" dès l'entrée, cela ne posait aucun problème (les patients pouvant toujours téléphoner au point phone avec une carte et y recevoir des appels). Paradoxalement les problèmes qui survenaient autour des téléphones portables dans les services qui l'autorisaient se référaient plus à des questions de droit qu'à des questions de soins ; cela devient vite un point de négociation majeur pendant la consultation médicale, au détriment du temps accordé à l'amélioration des symptomes ou du comportement. Le téléphone portable apparait presque toujours comme une source de frustrations ou de privations, qui ne permettent pas l'instauration d'un sentiment de sécurité chez le patient... c'est du moins ce que j'en conclus, mais ce n'est que mon avis propre.

Il est je pense important de soulever ce point de "règlement" avec le médecin responsable de l'unité, et de le remettre à l'ordre du jour à chaque difficulté rencontrée avec un téléphone portable. C'est typiquement le genre de chose sur laquelle l'équipe dans son ensemble doit être claire et unanime dans sa réponse.

[Norma Colle]

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Pourquoi ce questionnement Norma ?

Car pas de réglement intérieur pour mon service.....Incident regrettable avec un patient qui a géré "sa sortie" non autorisée (sortie qui n'a pas été réalisée par une porte.... ....je peux pas en dire plus) et qui a joint ses "potes" pour négocier rencart de point de "repêchage".....Donc remontée de bretelles par le cadre pour non confiscation de portable du patient........

[Darkangel]

Bonjour,

cette "sortie" de ton patient n aurait elle pas été possible en utilisant le telephone d'une cabine(si le son portable avait été confisqué),accessible par le patient?

Je veux dire par là,que meme si on confisque le tel portable d un patient,celui ci a d'autre moyen pour organiser sa fugue..

[Nico_ide]

Car pas de réglement intérieur pour mon service.....Incident regrettable avec un patient qui a géré "sa sortie" non autorisée (sortie qui n'a pas été réalisée par une porte.... ....je peux pas en dire plus) et qui a joint ses "potes" pour négocier rencart de point de "repêchage".....Donc remontée de bretelles par le cadre pour non confiscation de portable du patient........

Je trouve ça très léger de la part du cadre (seulement?) de faire un lien entre une fugue et la possession d'un téléphone portable par le patient-fugueur... et encore plus léger d'en incriminer la "responsabilité" à l'équipe soignante.

De fait si ce patient avait pour projet de fuguer, il l'aurait fait d'une manière ou d'une autre... et qu'on ne me fasse pas croire que sa fugue fut pulsionnelle, pulsion dont l'expression aurait été majorée par la possession de son téléphone portable !

SI ce patient était "repéré" comme fugueur potentiel (avez-vous mis en place une échelle de risque de fugue ?) alors les consignes médicales devaient - je suppose - porter en ce sens : pas de visite, pas d'appels téléphonique (ni émettre, ni recevoir), pas de sortie de parc et pas de vêtements personnels. Si tel n'était pas le cas, c'est un joli râté du médecin et de l'équipe (qui ne le lui aurait pas soufflé )...
... OU BIEN la fugue de ce patient n'était pas prévisible, auquel cas le patient jouissait de libertés élémentaires telles que passer et recevoir des appels téléphoniques... et sinon du point phone, pourquoi pas de son téléphone portable - et inversement.

Enfin il apparait (peut-être) plus rassurant de savoir ce patient "récupéré" par ses potes ou sa famille, que de le savoir en fugue et perdu dans la nature. Cela ouvre la possibilité de discuter la prise en charge plus globalement avec la famille et/ou les potes, afin d'éviter ou d'assurer une prochaine hospitalisation dans de meilleures conditions.

...et pendant que j'écrivais ce post, Darkangel a eu la même réflexion que moi

[Norma Colle]

Non ce patient n'était pas reperé comme fugueur potentiel.Il bénéficiait de visites (visiteur qui a d'ailleurs fourni en "douce" le portable), il n'était pas en pyjama et avait donc accès à ses vêtements personnels, n'avait pas de restriction pour appels téléphoniques (du moins les médecins n'avaient rien précisé), mais était en service fermé ......

[Nico_ide]

OK.

Ben pour ma part je trouve cela bien plus pertinent et dans le sens du soin de reprendre (quand ce sera possible) cet évènement avec le patient, que de le faire immédiatement avec l'équipe paramédical.

D'un côté il y a la démarche de soin, l'accompagnement dans l'acceptation de troubles psychique et de la nécessité de soins qui l'accompagne... et de l'autre il y a la pensée magique tout-sécuritaire qui soignerait "tout seul" le patient en lui offrant un cadre hyper strict et - surtout - sans défaillance humaine.

Il y a là pour l'équipe moyen de reprendre, en revanche, cet évènement, pour discuter non pas de la question du portable et de la fouille (encore que...), mais surtout du sens de la démarche de soin pour ce type de patient qui "organisent leur fugue" et donc qui sont dans le déni des troubles et dans l'insécurité dans le service. Comment l'équipe peut-elle améliorer sa réponse, afin de garantir - au moins - un sentiment de sécurité satisfaisant aux patients dès leur entrée ?
etc...