Témoignages stage en psychiatrie

[camillou38]

J'ai du mal à voir une vision "idéalisée" décrite dans les commentaires précédents (mais peut être que ça permet de se protéger d'imaginer les patients de psychiatrie comme étant des "gens comme nous") mais plutôt un discours d'ouverture sur la rencontre.

Je n'ai pas écrit que les patients de psychiatrie étaient "comme nous", j'ai dit qu'ils n'étaient pas si différents de nous.....et effectivement Camille, c'est à mettre en lien avec le fait d'avoir une ouverture d'esprit suffisante afin de ne pas avoir peur d'aller à leur rencontre.
L'autre étranger m'est-il si étranger?

Comme le disait Loupia, bosser en psy fait forcément s'interroger sur soi. C'est ce qui est aussi passionnant dans ce travail, passionnant et fatiguant.

En fait le : "mais peut être que ça permet de se protéger d'imaginer les patients de psychiatrie comme étant des "gens comme nous"" fait surtout référence au fait de vouloir voir une vision idéalisée de la psychiatrie.

C'est sur que

J'avoue que j'imagine ça pleins de fous qui pourraient m'agresser à tout moment

Cela arrive... avec des traumatismes physiques et psychologiques graves et une bonne dose d'omertà..

est une vision plus juste et quotidienne du travail en psychiatrie heu en fait non. Du coup je confirme : croire que c'est une vision idéalisée permet d'éloigner l'idée que les patients sont avant tout des hommes et des femmes que l'on peut côtoyer, qu'ils sont avant tout comme nous.Et cela pas seulement dans l'apparence physique.

Peut être que la violence est un sujet qui pourra être développé dans le forum psychiatrie (mais la violence de qui ?)Équipe de modération : Ce topic a été verrouillé et déplacé car il a déjà été traité et/ou ne figure pas dans le bon forum. Merci de consulter ce lien pour lire la suite.

[Agrafena]

Quand je suis rentrée en Ifsi, je voulais absolument aller en psy.
Quand enfin j'ai eu mon stage, je ne m'y sentais pas bien du tout... J'ai été sincèrement détruite et en plus j'avais des soucis perso ( père violent, parents un peu trop portés sur la bouteille etc) et les partiels arrivaient à grand pas.
J'ai du partir de chez moi, a 160 km.. Faire le trajet tous les jours...
Pour finalement me faire détruite par l'équipe, et non pas les patients. Comme quoi je ne foutais rien, que je n'avais pas à faire inf etc... Tout le contraire de mon premier stage... Finalement... J'ai arrêté la formation et je le regrette à présent, je vais devoir repasser des concours, et j'ai vraiment, vraiment très peur des équipes que je risque de côtoyer...

Comme quoi ce n'était pas du tout le milieu de la psy, mais un soucis avec l'équipe qui m'a tué mon stage...Équipe de modération : Ce topic a été verrouillé et déplacé car il a déjà été traité et/ou ne figure pas dans le bon forum. Merci de consulter ce lien pour lire la suite.

[augusta]

Malheureusement il existe des équipes qui dysfonctionnent tellement qu'elles ont besoin de casser l'autre (peu importe qu'il soit ESI, patient, collègue...).
La psychiatrie peut renvoyer des choses difficiles sur soi. C'est ça aussi qui rend cette discipline si enrichissante.
Tu n'as trouvé ni bienveillance, ni écoute face à ce que cela te renvoyait.....c'est lamentable.Équipe de modération : Ce topic a été verrouillé et déplacé car il a déjà été traité et/ou ne figure pas dans le bon forum. Merci de consulter ce lien pour lire la suite.

[magicmelo]

Le patient qui bave, qui lèche les murs, qui étale ses selles partout et qui rampe au sol, j'ai connu ça aussi... 1er service en tant qu'infirmière : pavillon des patients dits "régressés". Voilà ma tête J'ai failli pleurer, j'avais totalement idéalisé la psy, moi qui avait été en stage dans un pavillon d'adolescent...
Puis je m'y suis fait, j'y ai trouvé ma place, mon rôle mais j'ai pas été mécontente de changer de service.

La psychiatrie peut renvoyer des choses difficiles sur soi. C'est ça aussi qui rend cette discipline si enrichissante.

Je trouve que c'est un milieu qui renvoie énormément de choses, qui pousse à voir l'humain tel qu'il est, tel qu'on pourrait le devenir. Ça me fait flipper parfois et parfois ça me rassure. Je trouve aussi que c'est épuisant : quand on fait un entretien avec une personne qui a l'idée fixe de s'arracher les yeux et étrangler sa fille, puis qu'on attrape un polytoxico en train de picoler qui vous jure que non, ce que vous avez vu, ce n'est pas la réalité puis une patiente démente qui a étalé ses selles sur le mur, pendant que l'autre frappe la mémé d'à côté. Des fois, quand je rentre chez moi, je suis au bord de la décompensation Équipe de modération : Ce topic a été verrouillé et déplacé car il a déjà été traité et/ou ne figure pas dans le bon forum. Merci de consulter ce lien pour lire la suite.

[Mathou10]

Stage S2 en psychiatrie dans une pavillon fermé pour moi. J'étais très réticente car je ne connaissais pas. J'ai tout simplement adoré. Je découvrais tous les jours de nouvelles choses.
Je me levais le matin avec le sourire et l'envie d'y aller et je suis partie avec les larmes

J'espère que tu passeras un bon stage. Équipe de modération : Ce topic a été verrouillé et déplacé car il a déjà été traité et/ou ne figure pas dans le bon forum. Merci de consulter ce lien pour lire la suite.

[AmThLi]

C'est pas la cage aux fauves non plus....lol
Je pense de plus en plus que la violence en psy pourrait être liée au fonctionnement du service, à ce qui s'y fait....ou plutôt à ce qui ne s'y fait pas.
En tous les cas cette violence, quand violence il y a, signifie quelque chose.

Complètement, bien souvent la violence est due au rouleau compresseur institutionnel : quand le fonctionnement de l'institution, ladite institution n'en ayant que le nom car n'existant que comme une entité artificielle, mécanique et désincarnée, empêche toute possible expression par la parole "hors cadre", je veux dire par là la parole émise ailleurs que là où, au choix, le bon vouloir de l'équipe ou les règles édictées par l'établissement/le service... Quelle autre issue pour le patient que la violence pour s'exprimer et surtout manifester qu'il existe. Un type qui pète la porte du bureau infirmer parce que cette porte ne peut sous aucun prétexte être ouverte à l'initiative du soigné, il faut peut être s'interroger sur la portée symbolique de l'acte.

Le type que son traitement angoisse, et on lui dit qu'il doit le prendre, c'est comme ça, c'est l'heure, et s'il n'en veut pas, ça sera l'injection, il faut pas s'étonner qu'il tape, si ça l'angoisse trop, il n'a pas d'autre espace de parole pour dire non, pour exister en tant que sujet avec un désir, une angoisse, etc... Bref attention.

Sans parler de toutes les fois où la violence a un sens plus individuel, moins institutionnel, en tant qu'acting out ou passage à l'acte qui s'inscrit dans un lien direct à la maladie et à la relation de soin, style le patient qui casse la gueule à untel qui lui parle "comme sa mère".

Je développerai ailleurs quand j'aurai le temps.

Et j'ajoute que dans plein de service les gens bavent, désolé c'est une réalité, beaucoup de services ont un fonctionnement asilaire, avec les malades qui bavent car les neuroleptiques sont trop dosés, ou alors ils ne bavent pas, mais ils ont quand même la camisole chimique de l'injection retard systématique qui leur retire toute possibilité d'utiliser le médicament comme moyen de contact avec l'équipe (de par son refus par exemple), ou le pyjama d'office pour les entrants, pour bien désubjectiver tout le monde, fonctionnement type prison.

Faut pas se mentir, y'a des services avec une pratique humaine qui n'est absolument pas idéalisée, avec du respect de l'autre, mais aussi plein qui ont régressé (voire qui n'ont jamais dépassé) le stade asilaire pur.Équipe de modération : Ce topic a été verrouillé et déplacé car il a déjà été traité et/ou ne figure pas dans le bon forum. Merci de consulter ce lien pour lire la suite.

[Yoshii]

Désolé pour cette si longue absence, je vais essayer de répondre globalement et non pour chaque message il y en a beaucoup^^
Déjà je pensais bien que la psy est un milieu difficile, qui pousse à bcp de réflexions. Pour cette raison, la psychiatrie faisait partie des services où je souhaite aller en stage, donc je ne suis pas déçu de mon affectation. J'aurai quand même préféré un peu plus tard, pas pour mon premier stage et y aller avec plus de connaissances et après avoir vu d'autres services aussi. Enfin je peux pas être trop exigeante
Je ne pense pas idéaliser ce secteur. C'est simplement flou pour moi, ça m'est vraiment inconnu. Mais j'arrive mieux à imaginer grâce à vos réponses.
C'est vrai c'est également très angoissant de ne pas connaître l'équipe. J'ai aussi connu un service où même en me faisant toute petite je me faisais persécuté à longueur de journée. Les IDE, AS et ASH (j'étais ASH) ne se mélangeaient surtout pas, aucun travail d'équipe, "chacun sa merde" (comme on nous le disait lorsqu'on demandait de l'aide) et tout le monde refourguait son travail aux autres (je faisais partie des "autres", j'étais la petite nouvelle qui n'avait pas son mot à dire et le jour où j'en ai eu marre j'ai été plus que rabaissé, peut être ai-je trop attendu...). Moi qui suit très discrète (et même trop!) je n'ose rien dire, me laisse faire et prend sur moi. Je sais que je vais devoir changer à ce niveau.
En fait c'est un tout qui me fait tant peur. J'ai juste hâte que ce stage commence enfin^^
En tout cas je vous remercie tous et si jamais vous avez des conseils pour les objectifs de stage je suis preneuse Équipe de modération : Ce topic a été verrouillé et déplacé car il a déjà été traité et/ou ne figure pas dans le bon forum. Merci de consulter ce lien pour lire la suite.

[Pimkie]

Bonsoir à tous!
D'ici une semaine, je serais en stage en psychiatrie et santé mentale. Il s'agit d'un centre pour personnes âgées avec des problèmes de démence dus au vieillissement.
Si vous avez des conseils ou des témoignages, je suis preneuse!
J'appréhende, non pas pour le milieu psychiatrique, mais parce qu'il s'agit de mon tout premier stage après 1 mois 1/2 de cours seulement ...
Merci par avance Équipe de modération : Ce topic a été verrouillé et déplacé car il a déjà été traité et/ou ne figure pas dans le bon forum. Merci de consulter ce lien pour lire la suite.

[augusta]

D'ici une semaine, je serais en stage en psychiatrie et santé mentale.

ça partait plutôt bien....

Il s'agit d'un centre pour personnes âgées avec des problèmes de démence dus au vieillissement.

Sauf que ça....c'est pas de la psychiatrie.
Eventuellement de la géronto-psy.
Mais la Psychiatrie, ce n'est pas ça....Équipe de modération : Ce topic a été verrouillé et déplacé car il a déjà été traité et/ou ne figure pas dans le bon forum. Merci de consulter ce lien pour lire la suite.

[AmThLi]

Oui mais ces lieux entrent dans la nomenclature "santé mentale" ce qui est un problème.Équipe de modération : Ce topic a été verrouillé et déplacé car il a déjà été traité et/ou ne figure pas dans le bon forum. Merci de consulter ce lien pour lire la suite.

[cassandre82]

je vais ajouter ma pierre à l'édifice... même si je risque d'avoir des personnes qui vont me contredire (mais tant mieux, ça permet d'étayer la conversation)

je travaille en psy. alors pour certains mon service n'est pas de la psy. pourquoi ? parce que dans mon service ce sont des patients atteints de psychoses infantiles, d'autisme, de retard mental... alors certes ce n'est pas la psy conventionnelle avec des dépressifs, des schizo, des bipolaires... mais c'est de la psy.
dans mon service, oui il y a des patients qui crient, qui bavent, qui étalent leur selles.... bref la plupart des élèves arrivent en stage complètement paniqués, la trouille au ventre... la 1ère minute où il rentre dans le service ils ont limite peur, et se disent "comment je vais tenir ?????". au bout d'un jour, le discours changent "waouh c'est génial ! c'est passionnant en fait !" et à la fin du stage "ah c'était trop bien, j'ai appris beaucoup, il y a bientôt des postes de libres ?" bon ok j'exagère un peu mais en général ils repartent super heureux du stage. et pourtant mon service représente la vieille psy d'antan, avec tout ce qui fait peur et les clichés.... mais l'équipe permet de transformer tout ça en quelque chose de super. comme dit au dessus, il n'y a pas que les patients dans un service, il y l'équipe aussi ! ça joue beaucoup !

quand au stage en psy avec les personnes agées, je pense que c'est comme mon service. ok ce n'est pas de la "vraie" psy mais c'est une forme de psy dirons nous. et effectivement cela fait aussi parti de la santé mentale.

il faut se dire que chaque stage est enrichissant Équipe de modération : Ce topic a été verrouillé et déplacé car il a déjà été traité et/ou ne figure pas dans le bon forum. Merci de consulter ce lien pour lire la suite.

[augusta]

Bah il y a quand même une grande différence entre "l'autisme, les psychoses infantiles, les patients souffrant de déficience mentale" et les PA souffrant de démence due au vieillissement.

Je dis juste que les IFSI abusent à mon sens en faisant rentrer dans des cases des choses qui se situent en dehors!

Et après l'ESI va dire "ouais j'ai fait mon stage en psy....c'était comme ci, comme ça"....alors que ce stage ne sera absolument pas représentatif de la discipline où on a voulu l'intégrer.Équipe de modération : Ce topic a été verrouillé et déplacé car il a déjà été traité et/ou ne figure pas dans le bon forum. Merci de consulter ce lien pour lire la suite.

[AmThLi]

Après c'est compliqué, pendant longtemps on a fait rentrer les démences dans le champ psychiatrique (R. Gentis a même écrit un bouquin sur "les séniles"... les années 60...), mais actuellement on a coutume de dire que ce n'est pas psychiatrique, c'est neurologique, etc...

Je me méfie un peu car d'instinct je dirais pareil sauf qu'on commence aussi à dire que la schizophrénie c'est neurologique, génétique, etc... alors que restera t-il du champ psychiatrique ? D'autant que dissocier psychiatrie et neurologie est un peu douteux, faut lire Jeangirard qui en parle bien, le corps et le psychisme c'est pareil, la construction du psychisme se fait en même temps que les "finitions" neurologiques et motrices, l'un ne va pas sans l'autre, le développement pulsionnel se fait en rapport au développement moteur, pas de pulsion dromique sans marche (à deux ou à quatre pattes ).

Une intervenante nous disait à l'IFSI qu'on pouvait construire une théorie de la démence dite "sénile" souvent décompensée après un choc, un deuil, etc... comme un éclatement du moi, ça vaut ce que ça vaut, mais ça fait réfléchir, dans un sens ou dans un autre.Équipe de modération : Ce topic a été verrouillé et déplacé car il a déjà été traité et/ou ne figure pas dans le bon forum. Merci de consulter ce lien pour lire la suite.

[Pimkie]

Bah il y a quand même une grande différence entre "l'autisme, les psychoses infantiles, les patients souffrant de déficience mentale" et les PA souffrant de démence due au vieillissement.

Je dis juste que les IFSI abusent à mon sens en faisant rentrer dans des cases des choses qui se situent en dehors!

Et après l'ESI va dire "ouais j'ai fait mon stage en psy....c'était comme ci, comme ça"....alors que ce stage ne sera absolument pas représentatif de la discipline où on a voulu l'intégrer.

J'ai cité les démences dues au vieillissement car lors de ma présentation de stage, ça a été insisté dessus. Mais il y aura aussi des personnes âgées avec Alzheimer, etc. C'est juste qu'il n'y a que des personnes âgées là où je suis affectée, et que les pathologies sont toutes "acquises" avec le vieillissement et non "innée"Équipe de modération : Ce topic a été verrouillé et déplacé car il a déjà été traité et/ou ne figure pas dans le bon forum. Merci de consulter ce lien pour lire la suite.

[gazougazou]

J'apporte rapidement mon témoignage. Je suis en 2ème année et actuellement je termine 5 semaines de stage en Hôpital de jour de psychiatrie adultes. C'est un stage d'une grande richesse. Certes pas ou très peu de soins dits "techniques" mais des soins relationnels comme jamais je n'ai pu en pratiquer en services lors de mes précédents stages hospitaliers.
J'en veux pour preuve que dans mes précédents stages, le contact se fait en général plutôt vite avec le patient : "Bonjour, je suis infirmière stagiaire, je viens prendre votre tension, température, changer votre perfusion... rayer la mention inutile ou ajouter à la liste d'autres actions " et puis ... on fait le geste, on écoute un peu, on prend congé et on revient pour le soins suivant en fonction du planning. C'est vite résumé j'en convient voire caricatural mais soyons honnête j'exagère à peine parfois.

Ici, j'ai mis presque un mois pour obtenir la confiance de certains patients (pas tous !). Les équipes sont primordiales. Nous parlons beaucoup ensemble. J'ai appris énormément sur ces patients, leurs pathologies bien sûr, les traitements, leurs réactions mais aussi sur moi, mes interrogations, mes craintes.

On ne ressort pas "indemne" d'un tel lieu de stage et j'estime avoir eu beaucoup de chance de le vivre ainsi. Des patients psychotiques j'en croiserai partout quel que soit le service où j'irai en stage et je serai je pense mieux à même de le prendre en soin désormais au delà de l'aspect purement "technique".

Ce stage me donne envie désormais de connaître ce qui se passe avant l'arrivée en hôpital de jour. Les soins psychiatriques plus aigus. L'IDE qui m'encadre me confiait que c'était un bonne chose d'avoir commencé par cette structure avec des patients plus stabilisés car cela permet de se dire que la psychiatrie ce n'est pas que la folie telle que l'on peut la fantasmer. Ce sont aussi des patients qui travaillent, qui sont capables de réflexions pertinentes et qui souvent me laissent sans voix. Bref, je vis un stage particulièrement riche à tous niveaux.Équipe de modération : Ce topic a été verrouillé et déplacé car il a déjà été traité et/ou ne figure pas dans le bon forum. Merci de consulter ce lien pour lire la suite.