TFE : idéal de soin
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TFE : idéal de soin
Bonjour à tous, j'ai besoin de votre aide.
Pour mon TFE j'aimerai traiter de la confrontation entre notre propre idéal de soin et la réalité du quotidien? Comment exercer , devons nous faire le deuil de nos propres conceptions du soin?
Pensez vous qu'il y a matière à traiter???
Avez vous de la documentation, des liens concernant ce thème?
Merci pour vos coups de pouce.
Pour mon TFE j'aimerai traiter de la confrontation entre notre propre idéal de soin et la réalité du quotidien? Comment exercer , devons nous faire le deuil de nos propres conceptions du soin?
Pensez vous qu'il y a matière à traiter???
Avez vous de la documentation, des liens concernant ce thème?
Merci pour vos coups de pouce.
Cela me rappel une conférence de Jean-François Malherbe
(Professeur titulaire
Directeur du « Centre Santé-Éthique et Société »
Faculté de Médecine
Université de Sherbrooke (Canada))
C'est un peu long mais intéressant. Bonne lecture.
Citation:
5- Le piège de l’idéalisme professionnel
Les professionnels de la santé et des services sociaux ne sont pas là pour faire le
bonheur des gens! Mais bien plutôt pour les aider à vivre le moins mal possible en
dépit des vicissitudes de leur histoire singulière. Telle est la conséquence qu’il
convient de tirer du travail du négatif dans le domaine des relations d’aide. Il s’agit-là de constater que l’idéalisme professionnel vient de voler en éclats.
L’idéalisme professionnel s’inscrit souvent dans une culture de la perfection qui
induit paradoxalement chez les professionnels des attitudes et des comportements incompatibles avec les déontologies qui régissent leurs professions.
Comment se présente ce piège ? Quelles en sont les racines ? Et, surtout, comment peut-on espérer le déjouer ?
Une culture de la perfection dénie la vie concrète. Elle refoule les manifestations de la force vitale qui lorsqu’elle traverse les humains devient ambivalente et incline leur parole tantôt vers la perversité la plus délétère (violence diabolique), tantôt vers la créativité la plus salutaire (violence symbolique). Ce déni se retourne contre elle et
induit les effets pervers qu’elle a précisément la prétention d’écarter de la pratique.
L’idéalisme professionnel consiste à se fixer un idéal strict auquel on s’interdit de déroger. Cet idéal est profondément marqué par des valeurs de service, d’honnêteté et d’objectivité professionnelle. Cependant, l’interdiction que l’on se fait d’en déroger induit paradoxalement :
1- des tensions difficiles lorsque les professionnels doivent bien constater qu’il surgit toujours un écart entre leur idéal et leurs pratiques concrètes. Cette tension, lorsqu’elle se fait insupportable, par exemple en cas de questions venant de l’extérieur, tente de se résoudre dans la dissimulation des manquements à l’idéal. Cette tendance est renforcée par la crainte des dénonciations de « manque de professionnalisme » et des sanctions qui pourraient en être la conséquence. Pour préserver son image, le professionnel pose alors les pieds sur le chemin du mensonge. Mais, vu que le mensonge est une faute professionnelle, il sera conduit toujours plus loin sur ce chemin, chaque mensonge en entraînant un suivant pour dissimuler le précédent. À la longue, ce n’est plus la conformité à son idéal professionnel qui servira de norme à l’action du professionnel mais le souci constant et rigide de la « political correctness » de ses pratiques, en dépit du fait que celles-ci puissent à l’occasion ou plus souvent, contredire radicalement cet idéal.
Son éthique devient ce q u’on appelle au Québec une « cosméthique » : il se contente désormais de « faire bonne figure » c’est-à-dire de « sauver les apparences ».
2- la réduction de l’autre (collègue, client) à une pièce à conviction dans le
processus de justification des mensonges susmentionnés. Les collègues ne
sont plus des co-équipiers; ils deviennent des délateurs potentiels et pour
prévenir toute tentation de délation, il s’agit de les charger de nos propres
fautes avant qu’ils ne prennent l’initiative symétrique. Le premier q ui
dénoncera l’autre se donnera les meilleures chances de « sauver les
apparences ». La même attitude s’observe, mutatis mutandis, à l’égard des clients, des bénéficiaires de l’activité professionnelle : c’est de leur faute si quelque chose n’est pas confo rme à l’idéal. Ils sont difficiles, inconstants, irrationnels, stupides. Bref, les « autres » (collègues et clients) sont « instrumentalisés » par le processus mensonger et réduits au rôle d’objets probants sur lesquels étayer les « belles histoires fausses » qui dissimulent les écarts de la pratique à l’égard des normes déontologiques.
Cette « instrumentalisation » consiste à les nier comme personnes, c’est-à-dire à les tuer symboliquement. Les mensonges nécessaires à soutenir l’idéalisme professionnel conduisent donc à enfreindre, au moins symboliquement, l’interdit de l’homicide.
3- le flou sur la ligne de démarcation entre le domaine personnel et le domaine professionnel. Idéalement parlant, un bon professionnel se prémunit de toute interférence de son domaine personnel avec son domaine professionnel. C’est là, dit-on, une condition d’objectivité et d’impartialité. Mais cet idéal est inatteignable car nul, à moins de se déshumaniser complètement (or la déontologie exige que l’on fasse preuve d’« humanité »…), ne peut se désubjectiver. Notre équation personnelle est en perpétuelle interaction avec tout ce que nous vivons, même professionnellement. La subjectivité est un indépassable. Mais il ne faut pas confondre la subjectivité et l’arbitraire. Sous prétexte de chasser la subjectivité, on ouvre la porte à la déshumanisation des relations. Sous le couvert d’une séparation théorique rigide du professionnel et du personnel, se glissent des confusions concrètes qui induisent des
conduites incestueuses.
Bref, l’idéalisme professionnel induit dans la pratique un paradoxe mortifère que l’on pourrait schématiser par l’injonction suivante dont le second terme reste habituellement non-dit : « Sois parfait; je te l’interdis ». Le second terme est d’ailleurs d’autant p lus efficace qu’il reste voilé. Il fait sentir sa pression par le truchement de la nécessité de la performance économique des professionnels.
Mais, confrontés, consciemment ou non à ce paradoxe, les professionnels n’ont guère le choix qu’entre :
a- le « burn out » ou diverses maladies plus ou moins professionnelles,
b- la violence explosive (délinquance, passages à l’acte, suicide, …), et
c- l’apraxie c’est-à-dire un manque de créativité, d’initiative et de responsabilité motivé par un repli frileux derrière le bouclier des réglementations.
« Sauver les apparences » et surtout « ne pas se faire remarquer », tels sont devenus les mots d’ordre des professionnels idéalistes. Inutile de préciser qu’ils ont piètre opinion d’eux-mêmes car, en définitive, ils savent très bien en leur for intérieur que « le vice a pris les apparences de la vertu » et, à moins de verser dans le plus
complet cynisme, ils n’en sont pas fiers.

je suis diplomée IDE depuis novembre 2006, et mon mémoire traité entre autre sur la qualité des soins, qu'est-ce qu'un soin, qu'est ce que la qualité? ... au final, il s'avére que la qualité est surtt un idéal propre a chacu, chacun à sa définition propre !
Pour parler de qualité soignante, il faut aussi parler du soignant, de l'Art soignant... (lecture de W.Heesbenn)
Bon courage !
Pour parler de qualité soignante, il faut aussi parler du soignant, de l'Art soignant... (lecture de W.Heesbenn)
Bon courage !
il faut croire en notre metier, Dur mais si beau metier...
tout depend de ta situation de départ...
pour ma part, ds ma situation, n'ayant pas réussi mon soin, je pensait qu'il était dc mal fait, et dc, sans qualité !
En fait, ds mon mémoire, en expliquant la qualité, et l'Art soignant, j'ai démontré qu'il ne s'agissait pas de faire des soins pr faire des soins! et que même si on s'y reprenait à plusieurs fois pr faire un soin, on peut être "un bon soignant" !
...Il faut que tu parte de ta situation et aprés, tu aura une problématique...
Bon courage !
pour ma part, ds ma situation, n'ayant pas réussi mon soin, je pensait qu'il était dc mal fait, et dc, sans qualité !
En fait, ds mon mémoire, en expliquant la qualité, et l'Art soignant, j'ai démontré qu'il ne s'agissait pas de faire des soins pr faire des soins! et que même si on s'y reprenait à plusieurs fois pr faire un soin, on peut être "un bon soignant" !
...Il faut que tu parte de ta situation et aprés, tu aura une problématique...
Bon courage !
il faut croire en notre metier, Dur mais si beau metier...
en fait mes situations concernent des soins qui m'ont "chocquées" personnellement, que je n'aurai pas pu faire car les personnes dans ces situations ne sont plus que sujet, elle subisse les décisions, les problèmes d'équipe (absence, manque de temps et de personnel). j'ai pas l'impression d'être claire, dite le moi si faut que je précise. En gros ma question c'est comment faire un soin lorqu'on est paralysée par ses émotions ou ses propres valeurs?