Billet d'humeur du soir ... désespoir ???

[V. Benet]

Tout commençait comme une MSP "normale".
.... de bon matin, j'allais dans le service évaluer deux étudiantes, en compagnie fort charmante d'une IDE très impliquée dans la formation.

Les présentations des patients étaient incomplètes, les problèmes du jour totalement absents, les projets de soin pas du tout compris. Nous avons eu une compilation d'informations, genre "millefeuille d'informations pêchées dans les dossiers médicaux". Nous étions en soins de suite réadaptation cardio, le module cardio validé ....... eh bien il n'en restait pas grand choses au bout de 9 mois .....
En ce qui concerne les connaissances, nous avons eu un consternant "euh .... on lui donne des trucs pour le coeur", une impossibilité partielle à répondre à une question concernant l'angor, et une incapacité totale à expliquer le risque majeur de la phlébite (qui monte directement au cerveau en cas de migration de l'embol).
Les soins étaient plutôt "bien" sur le plan dextérité, avec un bon relationnel, mais les mains dans la poubelle, non, désolée, c'était trop !

Lors de l'évaluation finale, c'est à dire de la notation, une des deux étudiantes à négocié pied à pied chacun des points que je retirai allègrement. Il a fallu que j'argumente TOUT. Jusqu'aux mains dans la poubelle, qu'elle essayait de m'argumenter comme étant une procédure "normale".

J'ai été d'un calme royal, mais j'avoue que lorsque j'ai pris les feuilles de démarche de soins dans la figure, j'ai monté d'un ton. Du coup, ma grosse voix a calmé le jeu. Mais à chaque fois que j'essayais de dire qu'il y avait un travail de fond à faire, et que je ne notais pas au temps passé à préparer les démarches, ni au poids de papier fourni, rebelotte, cris, larme, menaces.

Bref, non, je ne cèderai pas au chantage. Oui, on a besoins de professionnels, mais de professionnels .... pas de sales gosses qui réagissent en explosant à chaque fois qu'ils se mettent eux même en position délicate.
J'avoue prendre souvent le parti des étudiants, mais là, ça dépasse les bornes. On peut être en colère, mais le comportement déviant de ce type devient monnaie courante, et ça me déplait fortement.

Voila .....

[Loupiac]

pour l'ESI!! ouste, à la porte de l'IFSI!!

[davmag]

Cette Esi était en quelle année?
Vous rencontrez souvent des situations de "violence" similaires?

[Gengis]

c'est absolument sidérant tel que tu le racontes mais je ne suis qu'à peine étonné !... pourquoi ?

Respect pour ton savoir-faire et ton savoir-être




j'ai pas osé le bisou de réconfort

[V. Benet]

Cette Esi était en quelle année?
Vous rencontrez souvent des situations de "violence" similaires?

Début de deuxième année...... Ca promet !
Débordements verbaux, quasiment tous les jours. Débordements "physiques", assez rarement .... 1 à 2 par an sur des promos de 60 ......

[marie-jeanne]

[quote="V. Benet"]à négocié pied à pied chacun des points que je retirai allègrement. Il a fallu que j'argumente TOUT. Jusqu'aux mains dans la poubelle, qu'elle essayait de m'argumenter comme étant une procédure "normale".

J'ai été d'un calme royal, mais j'avoue que lorsque j'ai pris les feuilles de démarche de soins dans la figure, j'ai monté d'un ton. Du coup, ma grosse voix a calmé le jeu. Mais à chaque fois que j'essayais de dire qu'il y avait un travail de fond à faire, et que je ne notais pas au temps passé à préparer les démarches, ni au poids de papier fourni, rebelotte, cris, larme, menaces.

Bref, non, je ne cèderai pas au chantage. Oui, on a besoins de professionnels, mais de professionnels .... pas de sales gosses qui réagissent en explosant à chaque fois qu'ils se mettent eux même en position délicate.
J'avoue prendre souvent le parti des étudiants, mais là, ça dépasse les bornes. On peut être en colère, mais le comportement déviant de ce type devient monnaie courante, et ça me déplait fortement.


Et comment comptes tu rétablir le lien avec cette ESI "cette sale gosse"
Pourquoi parles tu de désespoir
Comment preparez vous les futurs professionnels a la gestion des conflits ,a l'assertivité...en dehors des soins techniques
La "violence"des comportements soignants est de + en+ mise en évidence Quels liens fais tu avec la pauvreté de la formation a l'egard de la relation...de la communacation...de la parole libre et respectueuse

[S@ndy_]

Quels liens fais tu avec la pauvreté de la formation a l'egard de la relation...de la communacation...de la parole libre et respectueuse

Ah bah nos DE ne doivent pas dater de la même époque.
Un module transversal est réservé à la relation d'aide et à la communication. Ce module étant 'étalé' sur les 3 ans.

De ce coté là, la formation n'est pas "pauvre"
Et heureusement...

En tout cas V.Benet j'admire votre réaction.
Le pire dans tout cela, c'est la non remise en question de l'ESI.
Désormais, ils se croient tout permis

[marie-jeanne]

[quote="S@ndy_"][Ah bah nos DE ne doivent pas dater de la même époque.
Un module transversal est réservé à la relation d'aide et à la communication. Ce module étant 'étalé' sur les 3 ans.

Sur les 4760h de formation:
théorique:2240h....
cliniques:2380h...
suivi pédagogique:140h...etc
combien d'heures sont consacrées à ce module

[Typh-]

Qu'elle demande de justifier chacun des point enlevés, ça ne me choque pas au contraire, ça peut montrer une volonté de savoir pourquoi elle s'est plantée mais qu'elle ne comprenne pas qu'on ne met pas les mains dans la poubelle pendant un soin

Je comprends l'énervement, mais peut être faut il aider cette étudiante qui a peut être des problèmes

PS :

Désormais, ils se croivent tout permis

quelle horreur pire que le SMS "croient" c'est très bien aussi

[V. Benet]

........Et comment comptes tu rétablir le lien avec cette ESI "cette sale gosse"
Pourquoi parles tu de désespoir
Comment preparez vous les futurs professionnels a la gestion des conflits ,a l'assertivité...en dehors des soins techniques
La "violence"des comportements soignants est de + en+ mise en évidence Quels liens fais tu avec la pauvreté de la formation a l'egard de la relation...de la communacation...de la parole libre et respectueuse

Pour moi, la relation n'est pas rompue. Alors je n'ai rien à rétablir !
Le désespoir, c'est le mien. C'est de l'humour au troisième degré. Un peu comme une maman qui lève les yeux aux ciel parce que son gamin a encore laissé traîner ses affaires par terre .....

En ce qui concerne la gestion des conflits, c'est distillé au cours des 3 années d'études. Avec un temps très fort de communication en première année ..... mais là, il va falloir du rattrapage !!! Je ne remets en question que la forme de la réaction. Pas le fait que l'étudiante ait parlé.

En ce qui concerne la pauvreté de la relation / communication, ce n'est pas le cas à l'IFSI où j'exerce. Alors la question n'a pas lieu d'être.
La libre parole respectueuse, pas de soucis. la preuve évidente : la notation se fait AVEC l'étudiant. On dépouille la grille d'évaluation ensemble, on note ensemble.

A mon avis, nous ne sommes pas dans la violence des soignants. Simplement dans une réaction épidermique de jeune fille en fin d'adolescence, qui n'a jamais entendu "NON" chez elle. Bref, le manque de repères, le manque de cadrage.

[Leopold Anasthase]

[...] Les présentations des patients étaient incomplètes, les problèmes du jour totalement absents [...] une compilation d'informations, genre "millefeuille d'informations pêchées dans les dossiers médicaux". [...] le module cardio validé ....... eh bien il n'en restait pas grand choses au bout de 9 mois .....[...]"euh .... on lui donne des trucs pour le coeur", une impossibilité partielle à répondre à une question concernant l'angor, et une incapacité totale à expliquer le risque majeur de la phlébite (qui monte directement au cerveau en cas de migration de l'embol).

Ce que vous écrivez dénote un réel problème. Le système de modules fait que l'étudiant bachote avant l'évaluation et oublie tout après. Les cours ressemblent bien souvent à une liste de pathologies (avec certes leur présentation et leur traitement), mais ne s'étendent pas sur la physiopathologie (pourquoi ça ne marche pas). L'exemple de la phlébite est consternant : je suis sûr que cette étudiante poura parler de caillot dans la veine du mollet, de douleur à la dorsiflexion du pied, de dissociation pouls-température, de chaleur locale, de complication du décubitus, d'anticoagulants et d'inr. Tout ça figure dans son cours, et elle l'a appris. Mais pour parler de caillot qui monte dans le cerveau, il faut avoir négligé un léger détail : le schéma de la petite et de la grande circulation.

Les soins étaient plutôt "bien" sur le plan dextérité, avec un bon relationnel, mais les mains dans la poubelle, non, désolée, c'était trop !

Là encore, j'ai l'impression d'un problème global. Les étudiants s'intéressent à la gestuelle, ils arrivent en stage avec pour objectif de poser des perfusions, ils connaissent par coeur les trois temps de la bétadine, ils se posent des questions métaphysiques sur la décontamination du plateau, du chariot, le lavage des mains à quel moment et les sha à quel moment. Mais demandez leur pourquoi on pose la perfusion, pourquoi on a choisit ce soluté, quelle quantité on doit en passer par jour, on a souvent droit à "c'est ce qui est prescrit".

[S@ndy_]

PS :

Désormais, ils se croivent tout permis

quelle horreur pire que le SMS "croient" c'est très bien aussi

la honte
le pire c'est qu'en l'écrivant je me dis, tiens ça fait bizarre

c'est plausible si je justifie la faute de frappe

mode flood off

[marie-jeanne]

[quote="V. Benet.....

En ce qui concerne la gestion des conflits, au c'est distillé cours des 3 années d'études. Avec un temps très fort de communication en première année En ce qui concerne la pauvreté de la relation / communication, ce n'est pas le cas à l'IFSI où j'exerce. Alors la question n'a pas lieu d'être.


Il semble que le mot "pauvreté" ne soit pas adapté et j'ai besoin d'une réponse chiffrée pour être au plus près de la réalité et ne pas risquer de rester que sur du subjecitif,source de malentendus. ..
Sur les 4760h de formation combien d'heures sont consacrées a la relation d'aide
c'est quoi "un temps fort"
Au sein de IFSI ,y a t'il un espace d'expressiong(groupe de paroles où de soutien....) où les ESI osent s'exprimer...vraiement

[V. Benet]

....Il semble que le mot "pauvreté" ne soit pas adapté et j'ai besoin d'une réponse chiffrée pour être au plus près de la réalité et ne pas risquer de rester que sur du subjecitif,source de malentendus. ..
Sur les 4760h de formation combien d'heures sont consacrées a la relation d'aide
c'est quoi "un temps fort"
Au sein de IFSI ,y a t'il un espace d'expressiong(groupe de paroles où de soutien....) où les ESI osent s'exprimer...vraiement

Le mot pauvreté ne vient pas de moi ....
Ne confondons pas l'enseignement de la rélation d'aide, qui est une technique de soins à destinée du patient, et les enseignements de relation / communication, qui sont initialement à destination de l'étudiant, puis qui servent dans la professionnalisation.
De tête, à quelques heures près .... 120 heures en première année, 30 heures en deuxième année et autant en troisième année, uniquement en terme de cours / TP. Il est bien entendu que ces enseignements sont complétés et enrichis au travaers des différentes situations rencontrées, mais que je ne peux évidemment pas chiffrer.
Un temps fort, c'est un groupage d'heures de cours, avec une logique d'articulation, qui font qu'on a une réelle évolution de l'apprentissage sur le plan pédagogique. Au contraire d'un enseignement distillé quelques heures par ci par là, sans réel lien.
Oui, les étudiants ont des groupes de parole (que je n'ai pas compté dans les heures pré citées), en cours de stage de première année, puis en géronto psy en deuxième année. Il y a des temps de régulation formalisés sur les trois années, pour la promotion entière, ainsi que le suivi pédagogique, qui représente 170 heures sur les 3 ans.

Nous avons donc plusieurs options d'expression libre :
- avec la psychologue, lors des régulations de stage
- avec les formateurs lors des régulations de groupe
- avec la directrice sur RV pour tout problème non résolu avec les formateurs
- à n'importe quel moment des 3 années avec les formateurs référents
- avec les délégués / FNESI, puisque nous libérons du temps pour participer aux diverses manifestations, sur demande anticipée et motivée.

Sinon, la psy, c'est comme partout 360 heures d'enseignements. La relation d'aide, comme l'entretien de psychiatrie, font partie de ces enseignements.

Par contre, il n'y a pas de cours pour apprendre à dire bonjour, à frapper avant d'entrer, à respecter la distance avec "la hiérarchie". Mais l'an passé, j'ai pris 1/4 d'heure pour expliquer comment on se sert de la balayette à WC. Ce n'est pas dans le programme ........

Si le nombre d'heures (que j'ai fort probablement sous estimé) vous semble faible ...... je rappelle que le cours sur les gelures / hypothermies, c'est 2 heures, que celui sur les brûlés, c'est 4 heures .....
Nous avons la chance d'avoit un ethnologue attitré. C'est précieux dans ce genre d'études ......

[anksoun]

Mais, comment une telle élève, visiblement immature et à l'éducation carencée, parvient- elle à décrocher son admission à l'ifsi ?