Urgences: envoyer un patient seul aux examens

[alexiaD]

Bonjour, je suis IDE dans un service d'urgences et il arrive que certain patients, perfusés ou non doivent se rendre à des examens radio. Pour cela ils restent au sein même du bâtiment. Lorsque ces patients sont valides, aptes, et sont capables de se déplacer seuls à la radio, ai-je le droit de les y envoyer seuls? Y a t-il une différence si ils sont perfusés? Et si ils sortent du bâtiment?
Merci d'avance car je ne trouve pas de textes législatifs répondant à mon problème.
(parfois les brancardiers sont débordés, ou absent et c'est assez prenant de devoir pousser un pied à perf alors que le patient est capable de se rendre seul à la radio)

[uij_54936]

C'est une bonne question.
S'il y'a une cadre dans le coin qui pourrait ns répondre.

[myloma]

personnellement, je n imagine pas une personne venant aux urg, aller seul en radio
ils s'y sont présenté car ils ont un problème de santé (qui peut se majorer).
et s'ils font un malaise (seuls) dans les couloirs?

dans certains CHU il faut un GPS et une boussole pour s'orienter, tu n as pas peur de trouver un patient errant depuis des heures et des heures?

je ne connais pas les textes de loi, mais je pense qu'ils doivent être accompagnés par un membre de l'équipe, encore plus sûrement s'ils sont perfusés, (par sécurité)
bien sûr le manque chronique de personnel -à quelque secteur que ce soit- n'aide pas

[Indis]

Où je bosse, la radio est à deux pas, dans les urgences (ainsi que scanner)...

Aucune règle à mon sens, sinon du bon sens. Si on part du principe que tout patient peut faire un malaise, on peut aussi scoper tout le monde, faire des bodyscan à tout le monde, cocher toutes les cases des feuilles de bilans sanguins et on aura aucune surprise.

Dans les faits, entre le patient de 20 ans qui vient pour une suspicion d'entorse de la cheville, et un patient plus sérieux ( sepsis sévère, neuro vasculaire etc) il y a probablement une marge.
Je pars du principe qu'un patient qui n'a pas besoin de surveillance continue scopée, n'a pas besoin de surveillance H24.
Le même patient dans un box d'examen peut faire un malaise, il n'y aura personne à côté, si il y avait un ratio d'un soignant/ patient ça se saurait.

Tout est affaire de "cas", et donc aucune généralité à tirer... mais envoyer un patient en radio sans personne avec lui ne me semble pas aberrant, une bonne partie des radios effectuées aux urgences relevant de la médecine de ville.

La perfusion ne change pas la donne à mon avis, on peut être perfusée pour un sepsis sévère, on peut aussi l'être pour une multitude d'autres raisons qui ne nécessitent pas forcément de rester en position allongée et autorisent la marche.

[loulic]

Moi ce qui me pose question c'est plus ça :

(parfois les brancardiers sont débordés, ou absent et c'est assez prenant de devoir pousser un pied à perf alors que le patient est capable de se rendre seul à la radio)

Parce que le problème n'est pas vu sous l'angle de "quelle solution est acceptable en fonction de l'état du patient", mais bien de "on a pas assez de monde pour envoyer les patients à la radio, alors est ce qu'ils peuvent y aller tout seul" ?

Vous êtes en train de reflechir à une solution pour pallier à vos dégradation de travail et au manque de personnel. C'est pas votre problème. Il n'y a pas assez de brancardiers, luttez plutôt pour en faire embaucher.

[alexiaD]

Merci pour vos réponses. C'est un nouveau service d'urgences, et meme si je demander sans cesse qu'ils embauchent des brancardiers, je dois bien envoyer les patients à la radio! Si je fais le brancardage, je ne peux pas aller perfuser, bilanter, faire les soins, surveillances... Est-ce que si le médecin inscrit sur l'ordonnace radio: "peut se rendre seul à la radio" cela me couvre? Dans l'idéal j'aimerai qu'un brancardier les accompagne, mais c'est clairement impossible. Je veux aussi me couvrir pour ne pas être responsable si un incident se produit.

[execho]

et le service de radio,il renvoie le patient seul?Ils ont le même problème dans l'autre sens?A mon avis,le patient a un bon moment dans la salle d'attente de la radio,autant qu'il reste près de vous à attendre un brancardier libre.A discuter avec le cadre.

[Indis]

Mouais.
Mais du coup, si je comprend ce que vous dites:
- si je vais pisser je peux pas assurer les surveillances
- si je vais manger/ boire je peux pas assurer les surveillances
- si je vais voir ma cadre dans son bureau je peux pas assurer les surveillances

Si y a un patient à surveiller à tel point qu'on ne puisse pas le laisser 5 minutes dans les box sans votre propre surveillance, peut-être qu'il n'est pas à sa place dans un "simple" box d'examen.
De même que quand on doit s'absenter quelques instants, pour une raison X ou Y, ben il y a des collègues, des reports de scopes... bref, du monde pour prendre le relais.



Trouver une organisation, ça semble souhaitable, mais si on part du principe qu'à tout moment, un patient est susceptible de décompenser en un problème grave etc etc ... on s'en sort pas.


Si vous n'avez vous, perso, aucun temps à dégager pour transporter des gens à la radio, il y a également - à mon sens - un souci.

[alexiaD]

Je parle bien évidemment des cas où le patient peut marcher sans risques. le service d'urgence où je travaille est un nouveau service, avant que le service ouvre les brancardiers étaient déjà débordés, ce service leur rajoute du travail et lorsqu'il s'agit de patient qui peuvent se déplacer, ils ne sont pas prioritaires (par rapport aux blocs par exemple) et cela reviendrai à les faire attendre bien trop longtemps et donc rallonger la prise en charge. Ma question était surtout sur un point de vue légal.