«Ce vote unanime, soutenu par plusieurs amendements convergents, marque une étape politique majeure et vient répondre à une revendication portée de longue date par le Syndicat National des Infirmiers Anesthésistes (SNIA) : reconnaître le haut niveau de compétences des IADE, forgé par deux années de formation spécialisée, dans un cadre juridique adapté à la réalité de leur exercice avancé», notait le conseil syndical du Syndicat National des Infirmier(e)s Anesthésistes (SNIA) dans un communiqué à la suite du vote. Pour les infirmiers anesthésistes, qui savourent cette victoire, il s'agit d'une reconnaissance importante. «La loi telle qu'elle a été votée change quelque chose de primordial en créant une nouvelle forme de pratique avancée», souligne Christophe Paysant, président du SNIA. «Jusque-là, il n'existait en France qu'une seule forme de pratique avancée basée sur le métier infirmier de pratique avancée et le législateur a créé ce qu'on peut appeler une nouvelle 'valence', c'est à dire une nouvelle forme de pratique avancée qui aura sa propre autonomie». C'est donc un «changement de paradigme» pour Christophe Paysant, qui acte «la création d'une forme parallèle de pratique avancée infirmière» et dans le même temps, signe «la reconnaissance de l'autonomie clinique des infirmiers anesthésistes».
Si cette «avancée» consacre en effet le principe selon lequel la pratique avancée ne peut se réduire au seul modèle des infirmiers en pratique avancée (IPA), le Conseil National Professionnel des Infirmier(e)s Anesthésistes rappelle toutefois que cette «évolution législative ne saurait être perçue comme l’instauration d’une hiérarchie entre les différentes valences de la pratique avancée infirmière qu’elle institue, ni comme la mise en concurrence de statuts professionnels. La pratique avancée infirmière repose sur une dynamique de complémentarité et de synergie, dans laquelle chaque professionnel intervient au sein d’une collaboration interprofessionnelle renforcée. Il n’est aucunement question d’introduire une logique de supériorité entre les catégories d’infirmiers exerçant en pratique avancée».
Les infirmiers anesthésistes diplômés d’Etat «attendaient depuis longtemps cette évolution législative» et seront «force de propositions dans la préparation des textes d’application de cette loi», souligne le Conseil National Professionnel des Infirmier(e)s Anesthésistes dans un communiqué daté du 7 juillet.
Reconnaître l'existant et réfléchir à l'application de cette loi
La vraie question à présent est celle de savoir comment les choses vont s'organiser sur le terrain. Aujourd'hui, Christophe Paysant voit deux volets prioritaires : «reconnaitre l'existant, c'est à dire reconnaitre notre autonomie clinique. Quand on lit la loi, ça peut se faire assez rapidement parce qu'il faut juste que le ministre de la Santé nous inscrive sur une liste, dans un arrêté. Dans un second temps, il y a un vrai travail de réflexion de fond à mener sur les missions des infirmiers anesthésistes et sur la façon dont on peut apporter notre pierre à l'édifice auprès des patients au quotidien, que ce soit en anesthésie, en soins critiques (services SMUR, soins douleur...)»
Ces réflexions se traduiront donc par des travaux réglementaires : «actuellement un gros travail est en cours sur le métier socle», se réjouit Christophe Paysan. «Aujourd'hui on commence à voir se dessiner les nouvelles missions, la nouvelle organisation, le nouveau rôle des infirmiers métier socle». Le travail autour des spécialités viendra dans un deuxième temps. «Il faudra ensuite s'atteler à la pratique avancée infirmière des spécialités. En termes de calendrier, on souhaiterait attaquer ce chantier fin 2025- début 2026», veut croire le président du SNIA. L'occasion, aussi, pour les infirmiers, de se lancer notamment dans un long travail d'explication, alors que les médecins anesthésistes montrent parfois quelques réticences.
Retrouvez ici le communiqué du CNPIA dans son intégralité.
Le CNPIA propose de s'inspirer du modèle PEPPA pour guider les travaux à venir :
Le modèle d’implantation – le modèle PEPPA (Participatory Evidence-based Patient-focused process for Advanced Practice Nursing role development), est un modèle participatif, fondé sur les preuves, dans un processus centré sur le patient, pour le développement du rôle des IPA.
Il comporte 9 étapes :
1. Identifier la population cible et décrire le modèle de soins actuel
2. Impliquer toutes les parties prenantes dans la définition d’un nouveau modèle intégrant la participation de l’IPA
3. Déterminer les forces et les faiblesses du modèle actuel
4. Prioriser les problèmes et définir les objectifs à mettre en regard
5. Définir le nouveau modèle de soin pluridisciplinaire et le champ d’action de l’IPA
6. Planifier l’implantation ; identifier les leviers et les freins
7. Initier le plan d’implantation
8. Evaluer
9. Evaluer sur le long terme
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