La survie des patients atteints d’adénocarcinome pulmonaire, tumeur maligne représentant la principale histologie du cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC), s’est nettement améliorée au cours des 20 dernières années, observe le Collège des Pneumologues des Hôpitaux Généraux en France dans une étude épidémiologique publiée dans le Journal international de médecine (voir encadré). « En 2020, le taux de SG [survie globale, ndlr] à 3 ans pour l’ensemble des patients atteints d’adénocarcinome pulmonaire était de 38,6 %, contre 16,3 % en 2000 et 21,2 % en 2010. La médiane de survie globale est passée de 8,5 mois en 2000 à 20,7 mois en 2020 », indiquent ainsi ses auteurs.
Le taux de survie dépend toutefois fortement en fonction du stade de la maladie au moment du diagnostic. En 2020, il était de 84,0 % à trois ans pour les stades I, de 65,9 % pour les stades II, de 49,5 % pour les stades III et de seulement 21,3 % pour les stades IV. Chez les patients métastatiques, la survie globale à 3 ans était de 36,0 % pour ceux présentant une altération moléculaire (EGFR, ALK, ROS1) traitée par thérapie ciblée, contre 18,5 % en l’absence d’altération. Pour ces derniers, elle était de 36,2 % à 3 ans avec immunothérapie en première ligne, contre 14,3 % sans immunothérapie. « La médiane de survie passait de 4,2 à 21,0 mois avec l’immunothérapie », détaille l’étude. Les femmes, les patients plus jeunes, les patients non-fumeurs et ceux qui sont diagnostiqués à un stade plus précoce présentent de meilleurs taux de survie.
Un cancer qui demeure de mauvais pronostic malgré les innovations thérapeutiques
Pour expliquer cette amélioration, les auteurs avancent bien entendu les progrès réalisés sur les thérapeutiques, dont la thérapie ciblée et l’immunothérapie. Pour autant, le cancer du poumon, « première cause de mortalité par cancer dans le monde, reste un enjeu majeur de santé publique en raison de son incidence élevée et de son pronostic défavorable. » En dressant le bilan de ses 20 ans d’existence, l’Institut national de lutte contre le cancer notait, lui, une baisse de l’incidence du cancer du poumon chez les hommes, mais déplorait son augmentation chez les femmes (+5%). Il appelait à poursuivre la recherche mais aussi à renforcer la prévention par la lutte contre les facteurs de risque, dont le tabac. Malgré les innovations observées dans le champ des traitements, « le pronostic reste très lié au stade au moment du diagnostic », rappelle l'étude de son côté. « Ces progrès soulignent l’importance du dépistage précoce, de la caractérisation moléculaire des tumeurs et de l’accès équitable aux traitements innovants pour tous les patients. »
Méthodologie de l'étude
Depuis 2000, le Collège des Pneumologues des Hôpitaux Généraux en France, conduit des études épidémiologiques (KBP) tous les dix ans. Celles-ci permettent de « suivre l’évolution de la démographie et d’analyser les résultats notamment en termes de survie globale. » Pour réaliser cette étude, un collectif a recueilli l’ensemble des nouveaux cas de cancer primitif du poumon observés dans les hôpitaux généraux, soit :
- 5 667 patients en 2000
- 7 051 patients en 2010
- Et 8 999 patients, dont 5015 cas d’adénocarcinome, en 2020
- L’âge moyen au diagnostic en 2020 était de 67,2%
- 40% de ces patients étaient des femmes, contre 24,5% en 2000.
« La proportion de patients âgés de 80 ans ou plus a doublé en 20 ans, passant de 6,4 % à 12,7 % », précise l’étude.
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