Repenser les fondements humanistes du soin, coordonné par Walter Hesbeen (Seli Arslan)
La qualité éthique de pratiques de soin qui ne doivent pas oublier l’humain, cela n’a rien d’automatique. Et c’est plus que jamais un impératif à repenser face aux défis d’aujourd’hui.
Le besoin d’affirmer la place de l’humain dans les métiers du soin n’est pas nouveau, bien que cette exigence paraisse aller de soi. On sait toutefois que ce n’est pas forcément le cas dans un système de santé dont la rationalisation à marche forcée a pu déshumaniser le rapport au malade. Ajoutez à cela des conditions de travail et de recrutement qui impactent la motivation dans une pénurie de moyens où le grand défi de l’hôpital a de plus en plus tendance à ressembler à une lutte pour la survie, et l’on se retrouve aujourd’hui avec une problématique sur l’humain plus aigüe que jamais. Donc une urgence à repenser et à reposer les fondements humanistes du soin. Ce que propose cet ouvrage collectif dirigé par l’infirmier et docteur en santé publique Walter Hesbeen. Un livre qui s’attache avant tout à préserver la pratique du soin du risque d’une banalisation susceptible de conduire à négliger l’humanité de l’ensemble des acteurs concernés : les soignés et leurs proches mais aussi les soignants, sans oublier les étudiants.
Pour un accompagnement approprié à l’individualité
Avec l’objectif de mieux déployer une éthique pluriprofessionnelle du soin qui revient à ses fondements, il est d’abord mis l’accent sur la formation, notamment avec des dispositifs de mentorat et du tutorat pour les infirmiers. L’humanité se cultive ensuite dans des pratiques quotidiennes auprès de patients de tout âge, de l’adolescence en psychiatrie à la fin de vie en Ehpad. Avec un accompagnement à chaque fois approprié à l’individualité. Le partenariat avec le patient est une autre facette de l’humanisation que l’on voit ici s’exprimer avec des malades chroniques ou dans un service de cancérologie. « Arrêtons de prendre en charge pour (re)prendre soin », préconisent par ailleurs deux infirmières à l’origine d’une expérience de mise en œuvre d’un modèle humaniste de soin que l’on découvre dans sa réalité quotidienne. Assortie d’autres témoignages et réflexions, ce livre rappelle finalement l’importance d’une vigilance permanente, individuelle et collective. Ce qui se travaille.
Et aussi…
BIEN-ÊTRE
La santé sans ordonnance, d’Olivier Vankemmel (Editions du Rocher)
Chirurgien urologue, Olivier Vankemmel a longtemps pratiqué son art comme il l’avait appris à la faculté et dans des livres où l’on professait l’idée que la médecine hyper-spécialisée était synonyme de progrès pour tous. Et puis il a perçu une sorte d’incompréhension réciproque entre médecins et patients. Cela s’est accompagné de la découverte de la micro-nutrition - une spécialité qui se préoccupe non pas de votre alimentation mais de l’énergie apportée à vos cellules - et du constat que les médicaments ne faisaient que lutter contre les maladies. Sans se préoccuper des forces vives du corps d’un patient qui devrait déjà prendre soin de lui en utilisant sa « pharmacie intérieure » et la nature qui l’entoure. Avec des règles non négociables, et cinq piliers que sont les cinq sources d’énergie de la santé : la respiration, l'hydratation, l'alimentation, l'activité physique et le soleil fournisseur de vitamine D. Dans ce guide, Olivier Vankemmel, prescrit de s’en servir au mieux comme d’une médecine naturelle qui ne coûte pas un euro mais permet d’éviter des maladies hors de prix.
ÉTHIQUE
Penser les vulnérabilités dans la santé et le social, coordonné par Flora Bastiani (Seli Arslan)
Publié par le même éditeur que Repenser les fondements humanistes du soin, cet autre ouvrage collectif en est complémentaire en se portant plus particulièrement sur la notion de vulnérabilité. Souvent associée à la fragilité ou à la perte d’autonomie qui incitent à une posture bienveillante chez le soignant, elle couvre en fait un champ plus large qu’analysent une douzaine d’auteurs en s’appuyant sur des expériences vécues pour ouvrir des perspectives. Cela rappelle que la vulnérabilité peut toucher tout le monde, y compris, bien sûr, les soignants. Le livre zoome sur des situations de soin complexe, par exemple avec le récit d’une infirmière en service de réanimation pédiatrique au contact de ses jeunes patients et de leurs proches avec lesquels elle tente de faire émerger la relation familiale. Est aussi proposée une nouvelle cartographie de ce que signifie être vulnérable, ou soignant. Et en posant le regard du patient sur la vulnérabilité, on nous dévoile une maladie qui ne scelle pas le sort du malade mais le conduit à se découvrir différent, et à en acquérir une nouvelle forme de savoir.