Un arrêté du 13 mars précise qu'à partir du 1er avril, la première délivrance de pansements sera limitée à 7 jours de traitement, se réjouit le syndicat libéral Convergence Infirmière dans un communiqué. Ce décret s'inscrit dans la droite ligne de l’action menée par Convergence Infirmière au titre de l’opération « Balance Ton Gaspi », souligne le syndicat des infirmiers libéraux, alors que «la deuxième édition» doit se dérouler le 2 avril 2025 à travers 12 villes (Beauvais, Bordeaux, Bourgoin-Jallieu, Cannes, Chalon-sur-Saône, Chambéry, Marseille, Nancy, Strasbourg, Toulon, Toulouse, Tours) auxquelles s’ajoute Mende en Lozère le 7 avril.
123 millions d'euros par mois de gaspillage
«L’an dernier, Convergence Infirmière en lien avec le C2 DS (Comité pour le Développement Durable en Santé) et l’agence Primum Non Nocere, leader en santé environnementale a chiffré le gaspillage à 123 millions d’euros par mois soit 1,476 milliards par an sur la base de 35 000 cabinets infirmiers composés en moyenne de 3 infirmiers prenant en charge en moyenne 37 patients par jour». Une alerte entendue par la CNAM qui a depuis «mis en place un groupe de travail 'pertinence et sobriété' avec les syndicats représentatifs infirmiers afin d’apporter des réponses à cette problématique du gaspillage», affirme Convergence.
"Il faut aller plus loin"
«La limitation à 7 jours de la première délivrance de pansements figurait au rang des propositions. C’est une bonne chose mais il faut aller plus loin pour éviter des dépenses inutiles et un immense gâchis», assure encore le syndicat qui demande notamment à ce que la consultation infirmière soit rapidement mise en place, conciliant ainsi l'avancée vers plus d'autonomie, l'une des revendication de longue date des infirmiers, et la lutte anti-gaspi. «Pour les soins post-opératoires cela permettra aux infirmières et aux infirmiers libéraux d’évaluer les besoins du patient en fonction du matériel dont il dispose déjà au domicile». Et le syndicat d'appeler les IDEL à participer à une action de communication : «À l’approche du 2 avril, nous demandons aux infirmières, aux infirmiers, mais également aux patients, de venir déposer dans les villes où se déroule l’opération, médicaments – périmés ou non – dispositifs médicaux et petits matériels, afin que nous puissions constater, de visu, la masse colossale qui est gaspillée chaque année, en France».
Des gains financiers pour revaloriser la profession
Pour le syndicat, les «gains financiers» réalisés grâce à la mobilisation de tous contre le gaspillage pourrait «permettre de revaloriser une profession laissée pour compte depuis des années et des années». Et le syndicat de dresser sa liste de doléances : «augmenter nos horaires bloqués pour la plupart depuis 15 ans, permettre un départ en retraite dès 62 ans et reconnaître la pénibilité de notre métier».
«C’est l’enjeu des négociations conventionnelles qui doivent être ouvertes au plus tôt et c’est l’enjeu des élections Carpimko qui se dérouleront du 24 juin au 8 juillet 2025».
LÉGISLATIVES
Un infirmier libéral dénonce le « harponnage de procuration »
SYNDICAT
Réingénierie du métier infirmier : la première mouture du référentiel est sur la table
PROTESTATION
Colère des IDEL : la Fédération nationale des infirmiers lance "un avertissement au gouvernement"
IDEL
Infirmiers libéraux et familles : des relations complexes à gérer