APP psychiatrie
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Re: APP psychiatrie
A lire pour cloturer le débat sur tutoiement/vouvoiement
http://www.prendresoin.org/wp-content/u ... rmiers.pdf
http://www.prendresoin.org/wp-content/u ... rmiers.pdf
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Re: APP psychiatrie
Bonjour,06karim a écrit :A lire pour cloturer le débat sur tutoiement/vouvoiement
L'article est intéressant. Cela dit, ça reste un article, et donc le reflet de ce qu'en pense la personne qui le rédige. Donc le débat n'est pas clos (du verbe « clore », que je préfère à « clôturer », qui a initialement le sens de « entourer d'une clôture », même s'il a également le sens figuré de « terminer » ; mais ça n'est que mon avis ;-).
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Re: APP psychiatrie
Tenez, je vous propose un extrait de cet article :06karim a écrit :http://www.prendresoin.org/wp-content/u ... rmiers.pdf
Il y a des familles où tout le monde se vouvoie, et pas seulement dans la haute bourgeoisie.Il y a évidemment des personnes que nous pouvons tutoyer sans problème : ce sont nos parents, nos amis et les malades jeunes, de même que les enfants.
« [...] les malades jeunes », qu'est-ce qui ferait qu'un malade jeune pourrait être tutuoyé « sans problème » ? Est-ce que ce tutoiement peut être réciproque ? Par exemple, si un jeune hospitalisé que vous n'avez jamais vu vous dit « salut Jocelyne, comment vas-tu ? ». S'il le dit au chef de service ?
Re: APP psychiatrie
Bonjour,
comme ça a déjà été rappelé, le sujet à effectivement dérivé vers le tutoiement et le vouvoiement qui n'était pas la question de départ. Il n'est pas inintéressant de s'intéresser à l'effet de similarité : la familiarité (je vous rassure ce n'est pas une insulte, inutile de s'emporter).
Comme l'a rappelé Leopold les différents écrits sur cette thématique ne cloront jamais le sujet tant ils relèvent d'une question subjective, mais permettent d'en clôturer (borner) la réflexion pour que chacun puisse penser et s'approprier ces modes relationnels.
Pour ma part il me semble que c'est une question qui se joue d'abord à deux (celui qui parle et celui à qui s'adresse la parole). Il faut que la personne qui parle soit à l'aise avec la forme qu'elle emploie (tutoiement/vouvoiement nom/prénom ...) mais il faut aussi s'assurer que la personne à qui cette parole s'adresse soit en mesure d'accepter une telle forme.
Pour ma part, je vouvoie les patients quelque soit leur age sans avoir à me forcer (de même quand je prends quelqu'un en stop même si c'est un ado, c'est naturellement que je vouvoie). Si on me demande de tutoyer (ce qui est arrivé fréquemment) j'explique pourquoi je vouvoie, et ça a toujours été entendu, compris et accepté.
De même pour l'utilisation du nom de famille (que je n'utilise qu'auprès des adultes). La "distance thérapeutique" ou tout autre nom pseudo-professionnel que l'on pourrait invoquer ne se joue pas au travers d'un protocole, mais dans quelque chose de plus subtil : dans le jeu relationnel, et dans la considération de la place des protagonistes dans la scène psychique (pour ne pas dire inconsciente) du patient.
comme ça a déjà été rappelé, le sujet à effectivement dérivé vers le tutoiement et le vouvoiement qui n'était pas la question de départ. Il n'est pas inintéressant de s'intéresser à l'effet de similarité : la familiarité (je vous rassure ce n'est pas une insulte, inutile de s'emporter).
Comme l'a rappelé Leopold les différents écrits sur cette thématique ne cloront jamais le sujet tant ils relèvent d'une question subjective, mais permettent d'en clôturer (borner) la réflexion pour que chacun puisse penser et s'approprier ces modes relationnels.
Pour ma part il me semble que c'est une question qui se joue d'abord à deux (celui qui parle et celui à qui s'adresse la parole). Il faut que la personne qui parle soit à l'aise avec la forme qu'elle emploie (tutoiement/vouvoiement nom/prénom ...) mais il faut aussi s'assurer que la personne à qui cette parole s'adresse soit en mesure d'accepter une telle forme.
Pour ma part, je vouvoie les patients quelque soit leur age sans avoir à me forcer (de même quand je prends quelqu'un en stop même si c'est un ado, c'est naturellement que je vouvoie). Si on me demande de tutoyer (ce qui est arrivé fréquemment) j'explique pourquoi je vouvoie, et ça a toujours été entendu, compris et accepté.
De même pour l'utilisation du nom de famille (que je n'utilise qu'auprès des adultes). La "distance thérapeutique" ou tout autre nom pseudo-professionnel que l'on pourrait invoquer ne se joue pas au travers d'un protocole, mais dans quelque chose de plus subtil : dans le jeu relationnel, et dans la considération de la place des protagonistes dans la scène psychique (pour ne pas dire inconsciente) du patient.
Re: APP psychiatrie
Je trouve le dernier post de Brrruno pertinent dans la mesure ou il termine sur la notion de subtilité. En effet, je pense qu'il faut revenir à la subtilité de la relation soignant/patient. Un patient est unique, idem pour le soignant, et chaque service a sa spécificité. Alors les lois inexistantes, sur interprétées, les pseudo règles etc...foutaise. Un soignant de 60 ans ne communiquera peut être pas pareil qu'un jeune de 25 ans. On ne s'adresse pas à un enfant de 8 ans comme avec un jeune adulte ou une personne âgés. Il peut exister des habitudes de services qu'on ne peut balayer d'une main. Et ça peut dépendre du contexte, on peut dire un jour Albert et un autre Mr X. pour la même personne, suivant la façon dont on souhaite communiquer. Il serait plus facile de se réfugier derrière des codes bien établis mais la communication dans la relation soignant/patient est plus subtile, pour être de qualité je pense qu'elle doit être abordée au cas par cas, alors attention aux généralités et aux amalgames. Il n'y a pas de recette universelle, a chacun je pense de trouver son savoir communiquer. La diversité des positionnements et savoir être des soignants au sein d'une équipe peut aussi être vue comme une richesse pour les patients. Peut importe avec quel soignant tel ou tel patient préfère se confier et sous quelle forme, l'important est que l'info remonte et circule.
Re: APP psychiatrie
Tout le début de l’article n’exprime que les préjugés de l’auteur. Préjugés qui ne se vérifient nullement par ailleurs.06karim a écrit :A lire pour cloturer le débat sur tutoiement/vouvoiement
http://www.prendresoin.org/wp-content/u ... rmiers.pdf
Et comme son article découle de ses propres postulats de départ, je crois qu’on est pas près de clore le sujet avec ça.
D’ailleurs pour quoi le clore ? C’est un sujet intéressant.
Dès qu'il eut franchi le pont, les fantomes vinrent à sa rencontre.
Re: APP psychiatrie
Bonsoir,
Je vais commencer par un petit remerciement à Estienne pour la remarque sur la pertinence de mon écrit. J'aurais du écrire "subtil" plus tôt. La plaisanterie passer, je me questionne sur votre exemple où il serait possible d'appeler Albert par son prénom un jour et ensuite l'appeler Mr X (l'inverse me choquerait moins à condition qu'il ne soit pas utilisé dans un instant relatif à une situation mais pris dans une continuité) ; je cherche différentes situations qui pourraient le justifier mais pour l'instant je sèche. Il me semble que si la diversité au sein d'une équipe a toute sa pertinence, une certaine continuité dans le rapport de personne à personne me paraît primordial en psychiatrie. C'est ainsi une manière de poser un cadre de soin sécurisant (la sécurité ce n'est pas les portes fermés à clé et autres mesures sécuritaire, il s'agit avant tout d'une sécurité relationnelle). Mais je suis tout ouïe pour découvrir une telle situation.
Concernant l'article (dont je n'ai lu que le début), même si les dires du début ne sont qu'énoncés à la va-vite, je suis globalement en accord avec ce que j'ai lu. Et pour la vérification, il suffit de lire les différents écrits des forums (de ce site par exemple), c'est une bonne source d'inspiration.
Je vais commencer par un petit remerciement à Estienne pour la remarque sur la pertinence de mon écrit. J'aurais du écrire "subtil" plus tôt. La plaisanterie passer, je me questionne sur votre exemple où il serait possible d'appeler Albert par son prénom un jour et ensuite l'appeler Mr X (l'inverse me choquerait moins à condition qu'il ne soit pas utilisé dans un instant relatif à une situation mais pris dans une continuité) ; je cherche différentes situations qui pourraient le justifier mais pour l'instant je sèche. Il me semble que si la diversité au sein d'une équipe a toute sa pertinence, une certaine continuité dans le rapport de personne à personne me paraît primordial en psychiatrie. C'est ainsi une manière de poser un cadre de soin sécurisant (la sécurité ce n'est pas les portes fermés à clé et autres mesures sécuritaire, il s'agit avant tout d'une sécurité relationnelle). Mais je suis tout ouïe pour découvrir une telle situation.
Concernant l'article (dont je n'ai lu que le début), même si les dires du début ne sont qu'énoncés à la va-vite, je suis globalement en accord avec ce que j'ai lu. Et pour la vérification, il suffit de lire les différents écrits des forums (de ce site par exemple), c'est une bonne source d'inspiration.
Re: APP psychiatrie
En réponse à Brunnno et sans vouloir rentrer trop dans les détails, j'ai en effet pratiqué cette alternance dans de rares cas ou je tutoyais le patient en l'appelant par son prénom en entretien individuel à sa demande car proche hors contexte de soins, mais il préférait être vouvoyé et appelé par son nom comme les autres en réunion de groupe, dans un contexte de soins relationnel hors psychiatrie pure (service d'addictologie). Je pense qu'il y a d'autres exemples proches de ce type où la communication en individuel sera différente que celle pratiqué en groupe. Je ne prétend pas donner le bon exemple en agissant de la sorte, ç'est juste ma façon de faire, je suis ouvert et ça peut être discutable. Comme quoi le débat est ouvert et le sujet intéressant.
Re: APP psychiatrie
Merci pour cette réponse. Par contre je ne saisi pas le "proche hors contexte de soin" de l'entretien individuel. Un entretien individuel est une situation de soin à part entière et l'on est en plein contexte de soin. Enfin à condition de s'interroger sur les enjeux "transférentiels".
Je dois avouer que la situation me laisse tout de même perplexe, mais il faudrait plus de détails pour en comprendre le jeu mis en place et ses intérêts.
Je dois avouer que la situation me laisse tout de même perplexe, mais il faudrait plus de détails pour en comprendre le jeu mis en place et ses intérêts.
Re: APP psychiatrie
"proche hors contexte de soins", je reconnais que ma formulation est imprécise, c'est juste qu'il s'agissait d'une personne que je connais bien dans ma vie privée, en dehors de mon travail d'infirmier, et qui ne souhaitait pas particulièrement que les autres patients le sachent.
Hormis ce contexte, on peut imaginer que dans un groupe de parole on s'adresse à tous les patients de la même façon pour les laisser s'exprimer sur un pied d'égalité et ne pas créer de différences (généralisation du vous, du prénom ou du nom, et qu'en entretien individuel on fasse du cas par cas en fonction du souhait des patients. Je n'ai pas de certitude et me suis souvent posé la question sur le sujet dans ce type de service (post cure SSR).
Hormis ce contexte, on peut imaginer que dans un groupe de parole on s'adresse à tous les patients de la même façon pour les laisser s'exprimer sur un pied d'égalité et ne pas créer de différences (généralisation du vous, du prénom ou du nom, et qu'en entretien individuel on fasse du cas par cas en fonction du souhait des patients. Je n'ai pas de certitude et me suis souvent posé la question sur le sujet dans ce type de service (post cure SSR).
Re: APP psychiatrie
Effectivement il faut s'interroger au cas par cas, mais pour le faire il faut pouvoir interroger le souhait du patient en regard de la clinique afin de saisir quelque chose des modalités et du vécu des liens relationnels. Cette question me semble primordial dans tout travail qui intègre la dimension psychologique, mais elle est encore plus centrale dans la question de l'addiction : la relation à l'objet (au sens le plus large) pour ne pas dire "relation d'objet". Et cela même si on l'aborde au travers du deuil. D'où l'idée qu'on ne répond pas à une demande mais qu'on la traite (ce qui n'empêche pas d'y répondre à un moment donné).
Alors comment traiter cette demande institutionnelle (?) d'appeler systématiquement les patients par leur prénom ?
Alors comment traiter cette demande institutionnelle (?) d'appeler systématiquement les patients par leur prénom ?