3 ème année, doute /capacité, stage difficile, quels acquis?

Le forum des étudiants en soins infirmiers

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la_soso
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Message par la_soso »

Coucou Saralila!

Tu es comme pas mal de personnes qui ne supportent pas très bien la pression que l'IFSI et les stages nous mettent.... Mais la question c'est de savoir si TOI tu te sens à l'aise en service. C'est normal d'avoir peur avant de commencer un stage mais quand tu y es, comment ça se passe?
Et au niveau théorique? Est-ce que ça t'intéresse ce que tu apprends?
EIBO!
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lLilie57
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Message par lLilie57 »

saralila a écrit :bonjour tous , je suis contente d'avoir trouvé ce forum car enfin je me rends compte que je ne suis pas seule a douter, douter de mes capacités. Pour ma part je ne suis qu'en ère année et je passe de justesse en 2 ème année, tout mes stages je les ai validés de justesse et mes msp aussi !
Et cette question me ronge toujours la tète depuis mon 1er stage suis je faite pour ces études et vais je pouvoir aller jusqu en 3 eme année.... sachant que là au niveau des stages j ressens toujours cette espèce de peur : peur de ne pas etre a la hauteur de ttes ces attentes !
Plusieurs fois dans l année mes professeurs m ont dit qu'ils s'inquiétaient et qu'il avaient peur de me voir en souffrance les années suivantes !
ils m ont demandés de savoir si je voulais vraiment continués ce métier et si je ne voulais pa m arrèter ou réfléchir a une autre formation ! Mes doutes sont toujours là et pourtant c'est un métier que j admire vraiment mais comment savoir si il est fait pour moi et si je ne vais pas avoir envie de tout abandonner comme vous en 3 ème année !
Et après je ne sais pas où me réorienter meme si j arrète cette année ?
On me demande de savoir pour quel métier je suis faite mais je ne le sais pas encore et je trouve ça dommage de tout recommencer a zéro sachant que j ai 3 ans derrière moi depuis mon bac !
Je suis un peu dans le mme cas que vous. Merci pour vos réponses


tu sais j'ai une amie qui vient de terminer sa 3e année haut la main !
et pourtant en 1ere année elle avait aussi du mal, mal accueillie dans certains stages, des ratrapages, mais ensuite en 2e année ca allait mieux et en 3e année c'était super, ses formatrices l'ont féliciter pour sa progression
si c'est ce que tu veux faire, il faut s'accrocher, se booster, se montrer a soi-même qu'on en est capable
Infirmière DE
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saralila
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Message par saralila »

ben j ai lu attentivement vos messages et oui kalista j suis pas très loin de parkinson non plus en msp et j me démènes pour ne pas le montrer : heureusement c'est surtout au début quand le prof arrive : j' ai du mal à gérer mon stress. Mais je pense que comme tout problème il y a des solutions alors je fais plein de trucs pour essayer de pas stresser ( danse, tai chi, relaxation, homéopathie, ....). En stage, surtout le premier je n avais pas beaucoup d'éxpérience en pratique :c'est la 1 ère fois que j allais travailler a l'hôpital! On n imagine pas à quel point la 1ère fois est impressionnante on vous dit que si vous faites une erreur, vous pouvez tuer ou finir au tribunal. Après j aurai aimé qu'on me dise que c'est en faisant des erreurs qu'on apprends : après ce stage, j étais obsédé par le fait de ne jamais faire d'erreur, j'étais devenu obsédé par cette peur de mal faire et que le patient aille mal à cause d'une nètise que j aurai faite ! Mais plus, je me disais ça , plus je me pourissait la tète et le stress montait c'était encore pire ! Là c'était moi qui me foutait la pression!
Au delà de ça, j adore ce que j apprends à l école, j ai des bonnes notes pour la théorie ... c'est déjà ça sinon je crois que je serai anéantie lol j exagère ...! Et comment je me sens en stage : j ai envie d'apprendre et je suis toujours contente quand on m apprends de nouvelles choses ...après je suis un peu timide et je crois que quand les infirmières ont plein de choses à faire, je sais jamais quand, ni comment leur demander. Puis défois j ai peur de poser des questions stupides ! Ca se soigne j espère ce que j ai lol !
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augusta
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Message par augusta »

C'est bien ce que je dis!!
Tu manques "juste" de confiance en toi, tu as peur de déranger et peur de mal faire....
Moij'attends mes résultats au concours mais je sais déjà que je serai comme toi= tjs peur de faire une connerie
la cadre de santé que j'ai rencontré pour préparer l'oral et à qui je faisais part de cette peur m'a répondu "je préfère avoir ds mon équipe une ide qui a peur de se tromper qu'une ide qui est sûre d'elle et qui fonce",
l'ide qui a peur verifie, verifie et verifie encore.
N'est-ce pas normal d'avoir peur de se tromper?
Qu'en pensez-vous les étudiants?
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la_soso
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Message par la_soso »

C'est sûr que c'est normal d'avoir peur de faire des bêtises. Il faut profiter des stages où l'équipe s'occupe bien de toi pour essayer de progresser un maximum. Mais ne t'inquiète pas, tu vas acquérir de la confiance au fil des stages et comme dit augusta, il vaut mieux vérifier 2 fois plutôt que de se tromper :clin:
N'ai pas non plus peur de poser des questions, tu es là pour ça :D Il y aura toujours des soignants qui t'enverront bouler parce qu'ils n'aiment pas forcément prendre en charge des étudiants mais c'est quand même pas la majorité. Et si j'étais IDE, je préfèrerai avoir une étudiante qui me harcèle de questions parce qu'elle veut bien faire que de voir une étudiante qui croit tout savoir et qui ne fait que des boulettes :lol:

Aller courage tu vas voir, on progresse très vite :clin:
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saralila
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Message par saralila »

Merci pour vos encouragements , ça me remonte le moral, je commence à connaitre mes défauts ... timidité et manque de confiance en soi ... pas un scoop dans ma vie malheureusement mais je pense que ça peut se résoudre. Au moins j ai cette qualité : je suis persévérante et je crois qu'à tout problème il y a une solution ! Je vais m accrocher mème si ce ne sera pas facile tout les jours car c'est un beau métier malgré les bas et les hauts !!! je vous tiendrai au courant de ma progression si je passe en 2 ème année et de ma 2 ème année aussi lol ! pour l instant je suis en crèche ... ça se passe très bien ... ça me redonne confiance !! Je pense que ça vaut le coup de s'accrocher! Merci Augusta , la soso pour vos conseils ! bisous !!!
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augusta
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Message par augusta »

9a fait plaisir salila de voir que tu as chassé ces mauvaises pensées!!
Tu as la chance de faire une formation qui va te fournir un boulot où il n'y a pas de chomage!! et en plus un job où il y a des centaines d'evolution possible!!!!!
ça vaut le coup d'aller au bout du diplome....quitte à faire autre chose plus tard dans ta vie.
Moi j'attends tjs les résultats du concours!!!
Future esi???
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la_soso
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Message par la_soso »

Bon courage Saralila :clin: La timidité ça me connait aussi :lol:

On croise les doigts pour toi augusta :clin:
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augusta
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Message par augusta »

thank you!!!!!!
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papillonrose1
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Message par papillonrose1 »

Kikou tout l emonde,
Je vais un peu me presenter quand meme loll je suis Marion esi en 4 eme annee car j'ai rendue mon tfe et valider mes 3 années d'etudes.Comme la plupart j'ai tres mal vecue cette formation ou chaque semaine ( sauf en vacances lol) je voulais stopper. En effet , chaque stage est un stress nouveau sans parler des msp qui empechent de dormir ou lorsqu on ne sait pas faire un soin. Mais des infirmiers meme si ils sont rares vous expliquent que ce 'nest pas parce que l'on a le permis qu'on sait conduire cad que meme en fin de parcours on ne maitrise pas tout et c'est a force d'experience qu'on y arrive. Tous mes cours je les travaillais et ma technique etant " le par coeur " il ne faut pas sortir de Saint Cyr pour ce genre d'etude il faut juste savoir gerer son temps et travailler sa memoire.En debut de 1 annee pour une feuille je mettai grosso modo 40 minutes 1 heure en fin de 3 annee 10 a 15 minutes le cerveau est un " muscle " lol.
Ne vous decouragez pas , ne vous devalorisez pas ( d autre s en chargerons pour vous lol) , coryez en vous et osyez toujours motiver.
Bisous :D
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papillon123
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Message par papillon123 »

Salut,
je me joins à vous car moi aussi ras le bol, fatigue et stress que je n'arrive plus à maitriser.
Je suis en 2ème année, j'ai tout valider SAUF la dernière MSP, je suis au rattrapage de juillet, et franchement je suis fatiguée, j'ai donc demander un report de scolarité, pour ennuie de santé mais en plus avec ce rattrapage ça ne m'aide pas psychologiquement, je prefere faire ainsi, de toutes les manières je n'aurais pu assister à mon stage car operation prevue :pleure:
Je comprends la plupart d'entre vous, cette formation est dure surtout ,il faut etre fort(e) dans sa tête, surtout quand il y a des stages difficiles, des formatrices à qui ta tête ne reviens pas et j'en passe et des meilleurs, mais bon je pense qu'arriver jusqu'en deuxieme année et abandonner... mieux vaut aller jusqu'au bout, même si on echoue au moins on aura essayer, que de se dire "si je n'avais pas abandonner, aurais-je été jusqu'au bout?" et avoir des regrets.

Au pire faite un report de scolarité, prenez le temps de reflechire sur vous-même et sur ce que vous voulez vraiment, cela peut-être benefique avant de faire un burn out, et que la formation vous ecoeure definitivement.
ESI 2ème année
marieanais786
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Message par marieanais786 »

je suis exactement dans le même cas que toi papillon123. MSP de rattrapage en juillet. Mais chez moi c'est viscéral je ne peux plus aller en stage, je ne peux plus rentrer dans un hôpital. Je ne supporte plus les odeurs. Je ne dors plus à l'idée d'aller en stage le lendemain, je fais des crises d'angoisse. Alors ma décision est prise. Je pars faire un BTS commercial a la rentrée. Mais je vais quand même faire un report. On ne sait jamais.
Peux tu me dire comment tu as fait ton report? Quelles sont les modalités?
Merci.

Et surtout bon courage a tous ceux qui ont vraiment envie de faire ce beau métier. Accrochez-vous! Moi je n'ai pas pu mais ça ne veut pas dire que vous vous ne pouvez pas! Il faut des infirmiers! Ne lâchez pas!
ESI en 2e année en galère
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papillon123
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Message par papillon123 »

En fait dans mon IFSI, tu vois le directeur, on fait le courrier de report ensemble avec la date de rentrée de l'année prochaine, voilà, c'est tout.
ESI 2ème année
amioce
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y'en a marre!

Message par amioce »

Voici un extrait d'un article que j'avais mis sur mon blog...Un peu long mais parlant!
J'ai l'immense privilège de faire partie de la grande famille des étudiants infirmiers de la Croix Rouge. Les plus érudits d'entre vous savent que je suis en deuxième année.

Et, pour la plupart d'entre vous, vous n'êtes jamais allés dans un IFSI (le nom de l'école si on se la pète un peu) et etes allés dans un hôpital seulement pour y voir un ami que l'on aurait torturé où pour vous faire torturer vous-même!
Et bien vous savez tous que moi j'y vais pour apprendre à soigner (ou torturer, c'est selon).
Beaucoup d'entre vous me disent "Moi je pourrais jamais faire ça!". Certes! Mais je vous rappelle que j'étais la première à tourner de l'oeil devant du sang, qu'il fallait 8 infirmière pour me tenir lors d'une prise de sang (chiffre véridique; score atteint à l'âge de 10 ans!)
Alors je sais que, pour vous, souvent, vous entendez parler de la profession à la télé: les infirmières font un travail difficile, des heures de fou, et quand elles font grèves, elle se mettent un ridicule brassard "en grève" sur le bras et vont quand même bosser pasqu'il est difficile d'expliquer aux femmes que ben non, faut pas accoucher aujourd'hui pasqu'on fait grève, ou de dire aux malade agonisants :"écoutez, je vais vous expliquer comment on se fait un injection de morphine pasque demain, y'aura personne". Non, non, c'est pas possible. Résultat, tout le monde s'en fout des grèves du personnel.

Mais bon ça, vous le savez déja. Mais qu'est ce qui se passe réellement dans ce monde blanc et aseptisé?

Je vais tenter de vous exliquer ce qu'est la vie d'un stagiaire infirmier. Alors, pour ceux qui souffle en se disant "ben on s'en fout, on le sera jamais", laissez moi vous répondre que les élèves d'aujourd'hui sont les pro de demain et que, évidement, un jour ou l'autre vous aurez besoin de nous. En plus ce que l'on vit en tant qu'élève conditionne notre future comportement...Héhéhé.

Alors, si vous tapez sur Google "Avis étudiant infirmier" (je l'ai fait moi même), quelque chose vous frappera sûrement: Sur tous les forums ou des étudiants donnent leur avis sur leur conditions de stage, on voit ceci:
Premier article: un gars écrit parcequ'il a vécu une sale expérience sur un stage et demande des avis ou conseils.
Deuxième article: un autre étudiant lui répond en lui disant que lui aussi a vécu ça mais qu'il ne faut pas généraliser.
Troisième article: un autre étudiant (en dernière année, genre vieux routard de la vie) lui dit d'un ton paternaliste qu'il faut s'accrocher, que c'est pas pareil partout, etc...
S'en suit une suite d'article de plus en plus optimistes sur les stages genre "C'était trop génial!" ou "l'équipe était super!"...Bref que du concentré de bonheur de stage! La touche finale sera un sacro saint conseil d'une infimière en poste qui dira à coup sûr un truc du style "serres les dents, bats toi, etc".

Et là, on peut se demander si tout ceci aura vraiment aidé notre petit élève du premier article qui lui est en train de galérer. Et moi je dis NON!
Alors, se taire, c'est bien, serrer les dents c'est conseiller et sourire, c'est encore mieux!
Jusque là, vous avez compris à peu près le comportement que nous devons adopter pour chaque stage. Je précise: Donc un élève va à l'école pendant quelques semaines où on lui inculque tout ce qu'il faut savoir pour être un infirmier, en théorie: les soins (piqûres, pansements, ...), les valeurs (respects, ampathie, ecoute...).
Il choisi un lieu de stage sur un listing pré préparé par l'école. Et là, premier hic! L'intitulé des stages ne lui permettent pas de savoir ce qu'on y fait réellement, genre: Chirurgie gynécologique traditionnelle (Hahaha! c'est où je suis actuellement!). Bon alors là, viennent les premières questions:
C'est quoi la chirurgie traditionnelle en gynéco? C'est une tradition ancestrale d'ablation d'ovaires, d'utérus, de seins? Genre us et coutumes médicales? Style "Madame, votre uterus est malade! La tradition veut qu'on vous l'enlève!"...Bref, un peu vague tout ça.
Le dernier jour d'école avant le stage, on donne à l'élève une grille d'évaluation qu'il doit donner à l'équipe du service pour que celle ci le note à l'issue de ses quatres semaines. A l'élève de chercher le numéro de téléphone du service pour demander ses horaires, et le lieux de son service. Une voix le plus souvent très sympathique lui répond "Bâtiment truc, étage machin, UF2, soyer là à 6h30". Bien, bien, bien. De plus on est noté sur le lieu de stage par un prof qui vient nous observer pendant deux heures (pour les deuxièmes années) sur des soins et après faut lui exposer genre la vie de patients choisis, avec leurs problemes, les soins, et pourquoi, et quand ça, et patati et patata... C'est ce que l'on appelle une MSP. Evidement, il est hors de question de se prendre moins de 10/20 à une msp sinon c' est rattrapage l'été!

Bref, outre le fait que l'étudiant a une msp, deux partiels dès son retour de stage,et des devoirs en plus, il arrive souriant, le lundi matin, à 6h30 (la marque de l'oreillet encore visible sur sa joue), un peu essouflé (ben oui, l'hôpital étant en travaux, il n'y a plus de place de parking, et commeil n'y a pas de bus chez lui pour allez sur son lieu de stage, il est obligé de prendre sa voiture, de faire trois fois le tour des parkings en maudissant les scooters garés sur des place de voitures, en longeant les parkings réservés des médecins à moitiés vides la plupart du temps mais fermés par une barrière, trouvant finalement à se garer un peu au milieu, derrières d'autres voitures mais ne génant pas la circulation, courir vers l'hôpital, chercher dans le méandre des bâtiments lequel est le bon, attendre les ascenseurs surchargés pour aller au septième, choisissant un peu au pif un service en demandant si c'est bien là, se faire réorienter de manière approximative vers le service en face, arriver jusqu'à la salle de soins! OUF!) mais l'élève est motivé, veut faire bonne impression.
Il lance un "bonjour!" optimiste, et là, second hic personne ne lui répond. Tous les regards se tournent vers lui genre "Oh Mon Dieu! Il parle!" et une femme, des lunettes sur le bout du nez, boucles d'oreilles clinquantes, une blouse blanche style médecin, maquillée, pomponnée, presque fraîche (pas de traces de fatigue liée à un reveil plus que matinal sur son visage!) le dévisage et lui dit d'une voix monocorde et lassée :"Ah. Vous êtes le nouvel élève." (c'est en fait, il l'apprendra plus tard, la cadre du service) . Puis les discussions reprennent comme si de rien était. Cependant, l'élève, planté debout à la porte, devenu invisible, avec son sac, son petit panier repas, connait lui un véritable moment de solitude, comme foudroyé par cet accueuil glacial. Sachez que sa position peut durer plusieurs minutes, au bout desquelles, une des infirmières lui dira "Pose tes affaires là, prends une feuille et note la relève". Un peu perdu, un peu gauche, l'étudiant obéira au doigt et à l'oeil, adoptant une attitude concentrée et se rassurant intérieurement. Il scrutera un peu les visages, sourira bêtement lorsque, par accident, une infirmière posera les yeux sur lui, puis les détournera aussitôt.
Le premier jour, tout ira trés vite pour lui, il devra s'adapter: à l'organisation du service, aux patients, aux pathologies, etc...Pour peut qu'on le prenne en charge! Car, évidement, il est possible que strictement personne ne s'interesse à lui, passant à côté sans le voir.SI SI SI! Dans cet univers de respect, d'ampathie, cela existe!
Il ne nous reste plus qu'à explorer un des pires scénario:
au bout d'une semaine: personne ne parle à l'élève, excepté pour lui aboyer dessus genre: "Eh! (bien sûr peu de gens on retenu son nom) Viens m'aider!" "Il est où le stagiaire! Ah, T'es là?! Viens regarder ce pansement!" "Pourquoi tu reste planter là?" "Ah mais tu sais pas ça?! Et ben faut tout lui apprendre à çui-là!" "Comment ça tu sais pas faire ça?! C'est pas ton premier stage pourtant!" "Va falloir être plus rapide et moins empoté!"

On ne lui laissera rien faire, à part des soins de base genre prendre la tension et pour peu qu'on lui donne l'ordre de faire un soin plus élaboré, que l'élève maitrise puisqu'il aura deja fait dans d'autres services, l'infirmier le collera, le stressera à l'extreme, devant le patient, ce qui rendra l'étudiant gauche et maladroit, craignant à chaque fois de faire une bétise source de remontrances sèches et de moqueries.
Durant les pauses, personne ne lui proposera de venir et quand il s'incrustera malgrè tout, personne ne lui parlera ou alors on le traitera comme un "petit jeune", ignorant qu'il a déjà fait d'autres études avant, qu'il a bossé en tant qu'aide soignant pendant 5 ans et autres pour payer ses études, qu'il s'investit dans une association d'aide caritative de façon permanente, qu'il a déja bivouaqué dans le desert du Kalahari et qu'il est passionné par l'art Roman. L'étudiant ne dira rien. Et personne ne lui demandera quoi que ce soit.
Quelque fois, il prendra des initiatives, seul, par rapport à l'état d'un patient qui se sent mal, d'ailleurs, il discutera beaucoup avec les patients qui le trouvent efficace et très humain.
Il transmettra ce qu'il a fait au infirmières qui lui diront "Ah oui, d'accord". Aucun encouragements, rien!

A la fin de son stage (je vous passe les trois autres semaines identiques avec son lots de remarques désobligeantes, de chuchotements, de souffles exaspérés ou d'indifférence totale), on lui reprochera son manque de sociabilité et d'esprit d'équipe.

Alors évidement, ce scénario est genre dramatique et peutêtre qu'on me dira, faut pas généraliser, qu'une infirmière me dira:"faut serrer les dents". Attendez! Que feriez vous? D'autres diront:"Il faut appeler l'école, prévenir les profs!" Mais quelle sera la réaction des profs? de te dire qu'il faut serrer les dents, que c'est pas partout comme ça, etc... Au final, l'étudiant se demandera ce qu'il fout là.
Il regardera ces infirmières à qui on a, jadis (et moins jadis que ça) appris le respect et l'ampathie. Il se demandera comment c'est possible d'être comme ça? Parceque pour lui, le respect c'est avec tout le monde, aussi bien les patients que l'équipe. Parcequ'il serait plus motivé si on lui souriait, si les infirmières à qui il a affaire lui disaient simplement bonjour ou lui expliquaient d'emblée, de façon simple comment poser une sonde ou retirer un drain, et surtout si elles n'oubliaient pas que, elles aussi sont passées par là et que, quand on est stagiaire infirmier, on voit les mêmes choses, on fait le même travail, on se lève aux mêmes heures qu'elles, et, en plus, on est pas payé!
Alors oui, une majorité d'étudiant veulent faire ce métier dont la plupart des gens se disent "Moi je ne pourrais jamais le faire", mais on les dégoute avec de telles attitudes, on les ecoeure, dans un milieux où on devrait quand même se serrer les coudes, transmettre aux autres son savoir et s'enrichir de nouvelles connaissances aussi.
Alors qu'on ne s'étonne pas si on manque d'infirmiers en France et si on entend souvent des cas de maltraitance ou des anciens patients qui disent "Y'avait une infirmière froide, pas sympa, etc...". Même si, dés fois, on entend le contraire...Parcequ'il n'y a, à la sortie de l'école, qu'une sélection théorique, un jeu de rôle, mais pas de véritable tri sur les qualités humaines. Parcequ'un infirmier de trente ans, qui traite un élève de cette façon, abusant de son autorité ainsi sur quelqu'un qu'il ne voit que comme élève, aura, dans 20 ans peut-être la même attitude envers un patient... Et qu'un élève qui, en 3 ans et demi a subi ça au cours de la moitié de ses stages, une fois diplômé, aura deux options: changer les choses ou refaire pareil pour se sentir respecter. Ca endurci de se prendre des pierres dans la tête. Un peu trop parfois.

Un étudiant infirmier qui subi ce genre de stage n'a personne a qui le dire et pour preuve: la censure par les professeurs du site d'étudiants infirmiers de la Croix Rouge de Toulouse où, sur le forum, on a pas le droit de décrire réellement la vie dans tel ou tel service, où on a pas le droit d'avertir ses camarades en leur disant tout ce que je viens de dire, où on a pas le droit d'écrire: "n'y allez pas, c'est des imbéciles qui se foutent de vous et qui vous feront vivre un enfer"
Voila ce qu'est réellement ce mileu et si on interrogeait les étudiants infirmiers, on en entendrait des choses peu reluisantes qui chambouleraient pas mal ce milieu. Parce qu'un élève est un observateur des comportements humains formé. Et que, le plus souvent, son avis est neuf, emotionnel et pas encore formaté par ce milieu particulier fait de non dit, de dépressions, d'hypocrisie, et d'erreurs.

Et là, chers fans, vous vous dites: elle est en train de nous peter un câble! Peut-être. Mais tout ça, c'est du vécu et encore je n'ai pas tout dit... Mais j'essaierai de tenir bon. Par contre je ne sais pas si je pourrais encore longtemps serrer les dents...Ne m'en demandez pas trop!
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augusta
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Message par augusta »

Bravo pour cet excellent témoignage!!!!
Si le milieu te dégoute tu pourras tjs te lancer dans l'écriture!! tu es très douée.
Ceci dit, tu m'as bien fais peur......j'espère que je n'aurais pas droit à tout ce cirque l'an prochain!!!!!!!!!
Sans blague t'en penses quoi? c'est vraiment si affreux????
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