ESI, Soins généraux et ennui total ...
Modérateurs : Modérateurs, Infirmiers - Psychiatrie
Re: ESI, Soins généraux et ennui total ...
Autrement dit, .cedr1c., quelles seraient les compétences spécifiques du rôle propre et médico-délégué des IDE (post 92) en psychiatrie que ne pourraient mettre en oeuvre les IDE de soins généraux compte tenu de cette spécificité ?
-
- Star VIP
- Messages : 13480
- Inscription : 06 mai 2004 14:45
- Localisation : ici
Re: ESI, Soins généraux et ennui total ...
Si on parle de la population générale, c'est compréhensible dans le sens où la population générale a assez peu d'informations sur ce métier. Personne n'aime se projeter malade, mais qui se projette fou ? (J'ai choisi ce terme parce que c'est celui de monsieur Toulemonde)..cedr1c. a écrit :Léopold, peut être que certains infirmiers sont réduits dans l'esprit collectif à des actes, mais je ne pense pas que cela soit le cas pour l'infirmier de psychiatrie.
Les infirmiers, qui ont pour la plupart une connaissance de la psychiatrie réduite à quelques stages (dans l'ancien programme, deux), arrivent très bien à réduire ce métier au trousseau de clefs et aux gouttes.
On peut toujours trouver des formules réductrices.
Vous montez au créneau pour défendre votre exercice, et je trouve ça plutôt rassurant. Je suis un peu déçu que les infirmiers des services de soins généraux ne viennent pas défendre leur exercice.
Re: ESI, Soins généraux et ennui total ...
""Il y a eu un travail dessus depuis un moment, fait lors de l'élaboration du tutorat, et que l'ordre infirmier a tenté de récupérer (vu l'opposition à l'ordre ultra marquée en psy); j'en ai un petit pavé sous forme d'activités clés (les "tuteurs" sauront de quoi je parle), il y a par exemple, et sans détailler, tout ce qui concerne la gestion d'un collectif, aussi tout ce qui concerne la mise en chambre d'isolement, les médiations, la relation thérapeutique et les moyens pour l'établir, l'élaboration d'un cadre de soin (et pas de démarche de soin avec diagnostics infirmiers), etc."""
Autant dire que si on en est réduit à s'appuyer sur quelques tuteurs pour faire passer ces notions qui ne sont rien d'autre que des pré-requis pour pouvoir aborder un vrai travail thérapeutique avec les patients, c'est pas demain que la psy retrouvera des prises en charge qui tiennent la route.
J'espère cependant que le nouveau programme va permettre des former de futurs soignants moins inadaptés à la spécificité de la psy...
Autant dire que si on en est réduit à s'appuyer sur quelques tuteurs pour faire passer ces notions qui ne sont rien d'autre que des pré-requis pour pouvoir aborder un vrai travail thérapeutique avec les patients, c'est pas demain que la psy retrouvera des prises en charge qui tiennent la route.
J'espère cependant que le nouveau programme va permettre des former de futurs soignants moins inadaptés à la spécificité de la psy...
-
- Star VIP
- Messages : 13480
- Inscription : 06 mai 2004 14:45
- Localisation : ici
Re: ESI, Soins généraux et ennui total ...
Le problème d'un programme, c'est qu'on ne peut pas l'allonger indéfiniment. Si on considère qu'il y a un maximum d'informations que l'on peut faire passer pendant un temps donné de scolarité, si on veut augmenter la quantité d'informations relatives à la psychiatrie, soit on allonge la durée des études, soit on empiète sur d'autres domaines.vertba a écrit :J'espère cependant que le nouveau programme va permettre des former de futurs soignants moins inadaptés à la spécificité de la psy...
Une autre solution qui me semble envisageable, c'est de faire des formations complémentaires. Il faudrait en définir la forme. Un système modulaire (chaque module ne dépassant pas deux mois), avec validation des connaissances, et donnant accès à des compétences validées et bien sûr à un sur-salaire me semble une bonne façon de faire.
- augusta
- Star VIP
- Messages : 10435
- Inscription : 23 mai 2008 19:29
- Localisation : Dans les livres et aussi ailleurs.
Re: ESI, Soins généraux et ennui total ...
.cedr1c. a écrit :C'est un constat plutôt en rapport avec les statistiques: la durée d'exercice d'un infirmier en soin généraux est courte (on parlait de 8-9 ans, mais ça se serait rallongé), alors qu'en psychiatrie, cette durée est bien plus longue.
Il y a peut être à creuser dans la gestion humaine, les rapports au sein des équipes.
(et le sujet n'est pas une charge contre les soins généraux, c'est plus le fait que certains soignants ne s'y retrouvent pas)
Exactement!!!
Il ne s'agit pas de charger les soins généraux!!!
Il ne s'agit pas qu'un type de service gagne par rapport à un autre.
Certaines ides en soins généraux aiment ce qu'elles font.
Certaines ides sont faites pour bosser en chir ou en médecine, d'autres non.
Parfois il est inutile de vouloir convaincre à tout prix, ou de vouloir faire changer d'avis.
Il n'y a pas un service mieux qu'un autre, il y a juste des services/disciplines qui nous conviennent mieux que d'autres, c'est tout. Il faut accepter cette individualité.
Nous sortons tous avec le même diplome et logiquement avec le même niveau de compétence, mais nous sommes des individus avant d'être des ides: individus avec nos attirances propres, nos souhaits propres.
C'est aussi l'avantage des 15 stages que nous avons: pouvoir évaluer les disciplines qui nous conviennent le mieux.
Enfin je persiste et je trouve dommage que lorsqu'un ESI a un projet pro solide et réfléchi, il ne puisse pas choisir ses disciplines de stage en dernière année.
J'ai terminé mes 2 stages de psy....je vais en avoir 3 d'imposés l'an prochain dans des disciplines autres. C'est dommage.
"Penser, c'est penser jusqu'où on pourrait penser différemment" Michel Foucault
Re: ESI, Soins généraux et ennui total ...
Il existe ou a existé quelques tentatives de formation complémentaire, comme celle réalisée au Centre Charles Perrens à Bordeaux et qui s'étalait sur deux ans, au rythme d'une semaine par mois. Cependant cette formation n'est pas reconnue et n'entraine donc pas de bonification salariale.Leopold Anasthase a écrit :Le problème d'un programme, c'est qu'on ne peut pas l'allonger indéfiniment. Si on considère qu'il y a un maximum d'informations que l'on peut faire passer pendant un temps donné de scolarité, si on veut augmenter la quantité d'informations relatives à la psychiatrie, soit on allonge la durée des études, soit on empiète sur d'autres domaines.vertba a écrit :J'espère cependant que le nouveau programme va permettre des former de futurs soignants moins inadaptés à la spécificité de la psy...
Une autre solution qui me semble envisageable, c'est de faire des formations complémentaires. Il faudrait en définir la forme. Un système modulaire (chaque module ne dépassant pas deux mois), avec validation des connaissances, et donnant accès à des compétences validées et bien sûr à un sur-salaire me semble une bonne façon de faire.
Pourquoi pas une spécialisation comme les IADE ?
Re: ESI, Soins généraux et ennui total ...
Il faudrait voir le nombre d'heures d'enseignement et le contenu des cours pour l'aspect théorique.vertba a écrit :J'espère cependant que le nouveau programme va permettre des former de futurs soignants moins inadaptés à la spécificité de la psy...
Quant à l'aspect pratique, des stages plus longs mais 2 X moins de stages... donc c'est difficile d'évaluer ce qui va ressortir de cette réforme tant en psy qu'en soins généraux.
-
- Star VIP
- Messages : 13480
- Inscription : 06 mai 2004 14:45
- Localisation : ici
Re: ESI, Soins généraux et ennui total ...
Moi je n'ai rien contre, mais je ne pense pas que ça soit dans l'air du temps. C'est pourquoi je propose une formation modulaire, ça permet à chacun de se spécialiser à son rythme, sans effrayer les DSI qui ne trouvent jamais les moyens de vous envoyer en formation pendant des mois...vertba a écrit :Pourquoi pas une spécialisation comme les IADE ?
La vraie négociation concerne surtout àmha le sur-salaire. C'est ça qui va inciter les ide à se spécialiser.
P.S. : on s'écarte un peu du sujet initial...
-
- Star VIP
- Messages : 13480
- Inscription : 06 mai 2004 14:45
- Localisation : ici
Re: ESI, Soins généraux et ennui total ...
Et...augusta a écrit :[...] C'est aussi l'avantage des 15 stages que nous avons: pouvoir évaluer les disciplines qui nous conviennent le mieux.
N'y voyez-vous pas là une certaine incohérence ?augusta a écrit :[...] je trouve dommage que lorsqu'un ESI a un projet pro solide et réfléchi, il ne puisse pas choisir ses disciplines de stage en dernière année.
Vous manquez totalement de recul. Les ési qui ont "un projet pro solide et réfléchi", je m'en souviens comme si c'était hier. Dans ma promotion, certains ne se voyaient qu'en réa, d'autre qu'à domicile, d'autres qu'en extra-hospitalier, d'autres que mère au foyer... J'ai pu avoir des nouvelles de pas mal d'entre eux/elles. Environ un tiers est arrivé à se bricoler le poste dont ils/elles rêvaient, et pour certains ça a mis des années.
Alors, pour les deux tiers qui vont exercer ailleurs que dans la structure de leurs rêves, et pour la quasi-totalité qui va y exercer une partie de sa carrière, le "projet pro solide et réfléchi" aurait conduit à faire l'impasse sur des stages qui leur auraient été utiles pendant leur exercice professionnel.
- augusta
- Star VIP
- Messages : 10435
- Inscription : 23 mai 2008 19:29
- Localisation : Dans les livres et aussi ailleurs.
Re: ESI, Soins généraux et ennui total ...
Non ce n'est pas incohérent.
En début de 3ème année , on a déjà 10 stages derrières nous.
Je trouve que si certains ESI ont un avis précis sur leur projet professionnel...orienter les 5 autres ou une partie des 5 derniers stages serait très très pertinent.
Certains ESI n'ont pas de préference, aucune discipline d'exercice ne se détache clairement durant la formation jusqu'au DE. Mais combien ont une idée précise de ce qu'ils n'aiment pas?, et de ce qu'ils aiment??
Beaucoup....dans ma promo.
En début de 3ème année , on a déjà 10 stages derrières nous.
Je trouve que si certains ESI ont un avis précis sur leur projet professionnel...orienter les 5 autres ou une partie des 5 derniers stages serait très très pertinent.
Certains ESI n'ont pas de préference, aucune discipline d'exercice ne se détache clairement durant la formation jusqu'au DE. Mais combien ont une idée précise de ce qu'ils n'aiment pas?, et de ce qu'ils aiment??
Beaucoup....dans ma promo.
"Penser, c'est penser jusqu'où on pourrait penser différemment" Michel Foucault
Re: ESI, Soins généraux et ennui total ...





j'avais fait une superbe réponse !!!!



bon alors je recommence de tête.....mais ce n'est pas gagné j'étais du matin ^^
@ augusta: moi pour ne pas mentir je dis "j irai bosser où l'on veut de moi" ^^ comme ça je ne vexe personne et je ne ment pas ^^
ensuite, dans ma promo c'était soit: psy soit services très techniques comme projets pro...
pour ma part je trouve qu'en psy nous ne sommes pas prêts, c'est pour ça que dans ma région, si on postule à l'hôpital psy il y a des formations internes obligatoires !!!!
je trouve très bien d'avoir déjà des projets professionnels !!!!!! le Directeur des soins infirmiers de l'hosto où il y a mon IFSI apprécie ce genre de candidature par exemple....
perso: au jour d'aujourd'hui je sais où je ne veux surtout pas aller bosser, mais il est vrai que par exemple mon stage en SSPI m'a beaucoup plus, mais juste 5 semaines, allez un mois ou deux pourquoi pas, mais pas plus alors que je me disais "pas le bloc et la SSPI" beurk, mais bon équipe bien, pro, médecins et chirurgiens trop bien donc oiu, ça aide.
pour la psy deux stages: un très bien l'autre le pire de ma formation (mais là aussi ça venait de l'équipe)
bon j'arrete là.
poilou
moustique professionnel depuis le 25.11.2010 à 10 h
- Creol
- VIP
- Messages : 2110
- Inscription : 07 janv. 2008 16:51
- Localisation : vit dans un camping car au pays des cigognes
Re: ESI, Soins généraux et ennui total ...
Bonjour
Me revoilà après un épisode de dengue hémorragique, je vois qu'il y a beaucoup de discussions depuis.
Alors je voulais revenir sur mon ressenti au niveau des soins généraux. Mon ennui est purement structurel :
- Dans les services de médecine que j'ai connu c'est principalement le sous effectif qui limite le champs d'action des soignants. Il est difficile de prendre soin d'un patient lorsque 20 autres attendent leur tour.
-Dans les services de médecine, les patients sont sectorisés pour une meilleur efficience du travail à la chaine. La notion de travail d'équipe disparait au profit du "chacun son côté, chacun ses patients". Donc 60 patients divisés en deux infirmières et un cadre qui surveille chaque coûts.
-La quasi impossibilité de travailler en réseau. Si les infirmières sont débordés, je ne vous parle même pas des aide soignantes véritablement harcelés et quotidiennement. Elles représentent ce dernier maillon de dialogue qui vole en éclat. On se retrouve avec des patients que l'on "traite" à défaut de soigner.
Dans d'autres services, l'organisation est tout autre et ce n'est donc pas les soins en eux même qui me gênent mais bien cet organisation du travail et le fait que le patient ne se retrouve pas au centre du projet de soins mais qu'il se transforme en une sorte de paquet à 'traiter" et dont on surveille chaque dépense effectué pour rester "rentable".
Me revoilà après un épisode de dengue hémorragique, je vois qu'il y a beaucoup de discussions depuis.
Alors je voulais revenir sur mon ressenti au niveau des soins généraux. Mon ennui est purement structurel :
- Dans les services de médecine que j'ai connu c'est principalement le sous effectif qui limite le champs d'action des soignants. Il est difficile de prendre soin d'un patient lorsque 20 autres attendent leur tour.
-Dans les services de médecine, les patients sont sectorisés pour une meilleur efficience du travail à la chaine. La notion de travail d'équipe disparait au profit du "chacun son côté, chacun ses patients". Donc 60 patients divisés en deux infirmières et un cadre qui surveille chaque coûts.
-La quasi impossibilité de travailler en réseau. Si les infirmières sont débordés, je ne vous parle même pas des aide soignantes véritablement harcelés et quotidiennement. Elles représentent ce dernier maillon de dialogue qui vole en éclat. On se retrouve avec des patients que l'on "traite" à défaut de soigner.
Dans d'autres services, l'organisation est tout autre et ce n'est donc pas les soins en eux même qui me gênent mais bien cet organisation du travail et le fait que le patient ne se retrouve pas au centre du projet de soins mais qu'il se transforme en une sorte de paquet à 'traiter" et dont on surveille chaque dépense effectué pour rester "rentable".
infirmier dans une vie antérieure.
-
- Star VIP
- Messages : 13480
- Inscription : 06 mai 2004 14:45
- Localisation : ici
Re: ESI, Soins généraux et ennui total ...
Oui, mais encore une fois vous n'avez aucun recul. Beaucoup ont une idée précise de ce qu'ils veulent faire. Et par expérience, je peux vous dire que ça ne correspondra pas à ce qu'ils feront. Parce qu'on n'a pas toujours ce qu'on veut comme poste, parce que le choix peut être limité, parce que finalement, ce poste dans un service qu'on n'aime pas mais avec la place en crèche, c'est pas si mal...augusta a écrit :Certains ESI n'ont pas de préference, aucune discipline d'exercice ne se détache clairement durant la formation jusqu'au DE. Mais combien ont une idée précise de ce qu'ils n'aiment pas?, et de ce qu'ils aiment??
Beaucoup....dans ma promo.
-
- Star VIP
- Messages : 13480
- Inscription : 06 mai 2004 14:45
- Localisation : ici
Re: ESI, Soins généraux et ennui total ...
Ce genre de problème n'est pas propre aux services de médecine. Ça peut se produire dans un service de réanimation, ou dans un bloc opératoire. Et même en psychiatrie.Creol a écrit :[...] Mon ennui est purement structurel :
- Dans les services de médecine que j'ai connu c'est principalement le sous effectif qui limite le champs d'action des soignants. Il est difficile de prendre soin d'un patient lorsque 20 autres attendent leur tour.
[...]
Dans d'autres services, l'organisation est tout autre et ce n'est donc pas les soins en eux même qui me gênent mais bien cet organisation du travail et le fait que le patient ne se retrouve pas au centre du projet de soins mais qu'il se transforme en une sorte de paquet à 'traiter" et dont on surveille chaque dépense effectué pour rester "rentable".
Quel que soit le service, quand les moyens manquent, quand l'encadrement médical et infirmier sont déficients, quand il n'y a pas de projet de service, le meilleur service peut partir en c... en quelques mois.
Re: ESI, Soins généraux et ennui total ...
Leopold Anasthase a écrit :Oui, mais encore une fois vous n'avez aucun recul. Beaucoup ont une idée précise de ce qu'ils veulent faire. Et par expérience, je peux vous dire que ça ne correspondra pas à ce qu'ils feront. Parce qu'on n'a pas toujours ce qu'on veut comme poste, parce que le choix peut être limité, parce que finalement, ce poste dans un service qu'on n'aime pas mais avec la place en crèche, c'est pas si mal...augusta a écrit :Certains ESI n'ont pas de préference, aucune discipline d'exercice ne se détache clairement durant la formation jusqu'au DE. Mais combien ont une idée précise de ce qu'ils n'aiment pas?, et de ce qu'ils aiment??
Beaucoup....dans ma promo.
effectivement, mais entre faire de la psychiatrie si on n'aime pas ou faire des soins généraux si on aime pas il y a différents stades , et heureusement !!!
et puis, ensuite, il faut savoir se vendre, et oser postuler plus loin avec un vrai projet professionnel pour avoir au plus près de ses choix !!
pour ma part, je veux être puer, mon ancien employeur (hosto de mon IFSI qui a accès à mon dossier car DDS est aussi directeur de mon IFSI) me demande constamment si je reviens, moi oui si ce n'est pas le pole gériatrique car au vu de mon projet pro, ça ne va pas tenir la route...et s'il ne me propose rien de mieux, ben il n'y a pas que lui en france !!!!
moustique professionnel depuis le 25.11.2010 à 10 h