Euthanasie: "Je vous demande le droit de mourir"
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- Mallo
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Nous avons aussi un rapport assez spécial avec tout ce qui entoure la mort.
Dans d'autres pays, cela se passe autrement ... Autre mentalité ... Autres rites mortuaires ... Et donc forcément l'assistance à la fin de vie et l'interruption de vie est plus pensée que part chez nous.
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Mallo
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Je me décide enfin à répondre à ce sujet
Je ne pourrais pas pour des raisons de valeurs personnelles à euthanasier quelqu'un au sens donner sciamment la mort (par IVD de KCl par exemple).
En revanche plusieurs fois j'ai été amené à faire de l'accompagnement de fin de vie.... ce qui est très différent. On ne tue pas la personne, on l'aide afin de diminuer aux maximum ses angoisses, sa douleur... et que sa mort arrive sereinement.
Cette décision est toujours prise "collégialement" et après en avoir informé la famille qui doit être d'accord avec nous.
Ca consiste en quoi ??? Ca consiste de mon point de vue, à rassurer la personne, a être très présent pour lui et sa famille, à maintenir son confort et son bien être, à entretenir une atmosphère positive (même si la mort se rapproche) et bien entendu ça consiste à realiser les soins sur prescription médicale (Hypnovel au PSE le plus souvent + Morphine)...
C'est très éprouvant.... pour la famille, pour le soignant .... et pour le patient d'une certaine manière.
Et puis je suis contre l'euthanasie car j'ai vu des patients arrivé dans un état lamentable, étiqueté comme fin de vie qui va mourir dans peu de jours.... et puis je l'ai ai vu repartir au domicile ou ailleurs, relativement autonome, heureux de vivre, avec une famille satisfaite !!!! alors... il n'y a pas de lois qui vaillent je pense...

Je ne pourrais pas pour des raisons de valeurs personnelles à euthanasier quelqu'un au sens donner sciamment la mort (par IVD de KCl par exemple).
En revanche plusieurs fois j'ai été amené à faire de l'accompagnement de fin de vie.... ce qui est très différent. On ne tue pas la personne, on l'aide afin de diminuer aux maximum ses angoisses, sa douleur... et que sa mort arrive sereinement.
Cette décision est toujours prise "collégialement" et après en avoir informé la famille qui doit être d'accord avec nous.
Ca consiste en quoi ??? Ca consiste de mon point de vue, à rassurer la personne, a être très présent pour lui et sa famille, à maintenir son confort et son bien être, à entretenir une atmosphère positive (même si la mort se rapproche) et bien entendu ça consiste à realiser les soins sur prescription médicale (Hypnovel au PSE le plus souvent + Morphine)...
C'est très éprouvant.... pour la famille, pour le soignant .... et pour le patient d'une certaine manière.
Et puis je suis contre l'euthanasie car j'ai vu des patients arrivé dans un état lamentable, étiqueté comme fin de vie qui va mourir dans peu de jours.... et puis je l'ai ai vu repartir au domicile ou ailleurs, relativement autonome, heureux de vivre, avec une famille satisfaite !!!! alors... il n'y a pas de lois qui vaillent je pense...

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- Frédérique
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- Mallo
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Je suis tout à faire d'accord avec Cyril.
Mais il y a tout de même des cas où une législation serait la bienvenue ...
Ne serait-ce "que" pour les futurs Vincent Humbert ou les futures Diane Pretty...
Juste permettre aux personnes qui "réclament" si fort cet acte, de partir tranquillement comme ils le veulent.
Je suis d'accord avec toi sur toute la ligne ... Et il se peut même qu'en apprenant qu'on souffre de telle ou telle maladie ... On passe 6 mois à "programmer" et réclamer à mourir ... Et puis qu'ensuite grâce aux traitements contre la douleur ... On reprenne goût à la vie ...
MAIS il y a aussi des personnes qui ne reprennent jamais goût à rien et qui sont obligés d'écrire au Gouvernement Européen en désespoir de cause ... Là je trouve cela fortement dégu******e !!! Car en arriver à écrire à son propre Ministre (ou à la reine je ne sais plus !) c'est que l'on est tout de même sûr et certain de ce que l'on veut ...
C'est juste pour ces personnes là et les futures que je pense qu'il faut faire une loi pour l'interruption volontaire de vie.
Mais il y a tout de même des cas où une législation serait la bienvenue ...
Ne serait-ce "que" pour les futurs Vincent Humbert ou les futures Diane Pretty...
Juste permettre aux personnes qui "réclament" si fort cet acte, de partir tranquillement comme ils le veulent.
Je suis d'accord avec toi sur toute la ligne ... Et il se peut même qu'en apprenant qu'on souffre de telle ou telle maladie ... On passe 6 mois à "programmer" et réclamer à mourir ... Et puis qu'ensuite grâce aux traitements contre la douleur ... On reprenne goût à la vie ...
MAIS il y a aussi des personnes qui ne reprennent jamais goût à rien et qui sont obligés d'écrire au Gouvernement Européen en désespoir de cause ... Là je trouve cela fortement dégu******e !!! Car en arriver à écrire à son propre Ministre (ou à la reine je ne sais plus !) c'est que l'on est tout de même sûr et certain de ce que l'on veut ...
C'est juste pour ces personnes là et les futures que je pense qu'il faut faire une loi pour l'interruption volontaire de vie.
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- Pandhora
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Je voudrais dire que certains de vos messages me font froid dans le dos, et j'espère que l'euthanasie sera légiférée ne serait ce que "pour ne pas vous retrouver au pied de mon lit" si je devais passer par des situations que j'ai pu voir.
Je reste propriétaire de ma vie, c'est la mienne et si cela devait être mon choix, je souhaite qu'on le respecte. Comme je l'ai déjà dit ce n'est pas aux soignants de s'approprier un droit qu'il n'a pas.
Certes je n'ai pas été formée pour donner la mort mais pour respecter le patient, l'entendre et aussi l'accompagner, je préfère pousser une seringue si cela m'était possible (pas envie de perdre mon diplôme) que de restée totalement impuissante devant les dernières heures d'un patient, où celui hurle, voire déchire les draps de douleurs, qu'on ne peut même plus manipuler ou mobiliser pour faire des soins sans avoir plaintes etc.. je ne rentre pas dans les détails, beaucoup ont pu voir ce genre de situation sur leurs lieux de stage.
Il est bien évident que je parle des patients en fin de vie ou des patients représentés par Vincent Humbert
Je reste propriétaire de ma vie, c'est la mienne et si cela devait être mon choix, je souhaite qu'on le respecte. Comme je l'ai déjà dit ce n'est pas aux soignants de s'approprier un droit qu'il n'a pas.
Certes je n'ai pas été formée pour donner la mort mais pour respecter le patient, l'entendre et aussi l'accompagner, je préfère pousser une seringue si cela m'était possible (pas envie de perdre mon diplôme) que de restée totalement impuissante devant les dernières heures d'un patient, où celui hurle, voire déchire les draps de douleurs, qu'on ne peut même plus manipuler ou mobiliser pour faire des soins sans avoir plaintes etc.. je ne rentre pas dans les détails, beaucoup ont pu voir ce genre de situation sur leurs lieux de stage.
Il est bien évident que je parle des patients en fin de vie ou des patients représentés par Vincent Humbert
Pandhora IDE "IDE voulant devenir Grenouille;-)"
"Le mal se fait sans effort, naturellement,
le bien est toujours le produit d'un art"
C. Baudelaire
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La théorie selon laquelle chacun a le droit de choisir sa vie ...ok je l'entend...
Question: imaginez....vous faites un hématome intra cérébral inopérable, l'oedème cérébral et le coma profond font suite à cela ....le choix où est il? il est dans la décision d'un interne qui va décider de faire une dérivation..pourquoi pas? d'intuber ..pourquoi pas? alors que le pronostic mériterait le respect de cette personne................
Voilà ce que je voulais dire et merci à cette force qui m'a été donnée pour dire STOP.
energi.
Question: imaginez....vous faites un hématome intra cérébral inopérable, l'oedème cérébral et le coma profond font suite à cela ....le choix où est il? il est dans la décision d'un interne qui va décider de faire une dérivation..pourquoi pas? d'intuber ..pourquoi pas? alors que le pronostic mériterait le respect de cette personne................
Voilà ce que je voulais dire et merci à cette force qui m'a été donnée pour dire STOP.
energi.
- Frédérique
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[quote="Pandhora"]
Je reste propriétaire de ma vie, c'est la mienne et si cela devait être mon choix, je souhaite qu'on le respecte. Comme je l'ai déjà dit ce n'est pas aux soignants de s'approprier un droit qu'il n'a pas.............je préfère pousser une seringue si cela m'était possible (pas envie de perdre mon diplôme) que de restée totalement impuissante devant les dernières heures d'un patient...
Et là serais-tu certaine de respecter le choix de ce patient ?
Pour moi bien sûr, si on devait autoriser l'euthanasie il serait essentiel de définir clairement des cadres stricts et des limites claires et non négociables : qui ? pourquoi ? comment ?quand ? par qui ? où ? ......et......
Je reste propriétaire de ma vie, c'est la mienne et si cela devait être mon choix, je souhaite qu'on le respecte. Comme je l'ai déjà dit ce n'est pas aux soignants de s'approprier un droit qu'il n'a pas.............je préfère pousser une seringue si cela m'était possible (pas envie de perdre mon diplôme) que de restée totalement impuissante devant les dernières heures d'un patient...
Et là serais-tu certaine de respecter le choix de ce patient ?
Pour moi bien sûr, si on devait autoriser l'euthanasie il serait essentiel de définir clairement des cadres stricts et des limites claires et non négociables : qui ? pourquoi ? comment ?quand ? par qui ? où ? ......et......
Un texte réglementaire est destiné à s'appliquer à l'ensemble de la population.
Comment peut on demander un tel texte sur la base de quelques cas, certes malheureux mais en aucun cas représentatif de l'ensemble des malades en fin de vie ?
Je lis les propos d'une collègue qui parle de souffrances physiques intolérable et je me demande qui peut s'autoriser aujourd'hui, compte tenu des moyens efficaces dont nous disposons (médicaments, techniques instrumentales, chirurgie éventuellement), à laisser souffrir ses patients au point qu'ils en viennent à préférer la mort ?
Aujourd'hui moins d'un centre de soins sur deux pratique à peu près correctement l'analgésie. Commençons par soigner les malades en souffrance, nous envisagerons de les tuer plus tard.
Enfin, je rappelle un droit essentiel : "la liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres."
Au nom de votre sacro-saint droit à choisir votre vie, et accessoirement votre mort, n'oubliez pas que l'euthanasie implique d'imposer, sous la contrainte sociale - professionnelle ou plus perverse encore familiale, à un tiers de devenir votre assassin et de vivre avec pendant de nombreuses années.
Alors, suicidez vous tout de suite, histoire d'assumer correctement votre conception de vos droits et de nos devoirs.
Comment peut on demander un tel texte sur la base de quelques cas, certes malheureux mais en aucun cas représentatif de l'ensemble des malades en fin de vie ?
Je lis les propos d'une collègue qui parle de souffrances physiques intolérable et je me demande qui peut s'autoriser aujourd'hui, compte tenu des moyens efficaces dont nous disposons (médicaments, techniques instrumentales, chirurgie éventuellement), à laisser souffrir ses patients au point qu'ils en viennent à préférer la mort ?
Aujourd'hui moins d'un centre de soins sur deux pratique à peu près correctement l'analgésie. Commençons par soigner les malades en souffrance, nous envisagerons de les tuer plus tard.
Enfin, je rappelle un droit essentiel : "la liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres."
Au nom de votre sacro-saint droit à choisir votre vie, et accessoirement votre mort, n'oubliez pas que l'euthanasie implique d'imposer, sous la contrainte sociale - professionnelle ou plus perverse encore familiale, à un tiers de devenir votre assassin et de vivre avec pendant de nombreuses années.
Alors, suicidez vous tout de suite, histoire d'assumer correctement votre conception de vos droits et de nos devoirs.
J'ai hésité longtemps avant de répondre à ce post, tant ce sujet peut être sujet à polémique.
Plusieurs choses me font réagir. Quand vous dites que votre vie vous appartient, peut être dans votre conception de la vie. Mais, nullement dans le fait que nous appartenons à une société et delà notre vie ne nous appartient pas. Ce n'est pas à la société de s'adapter à "un-dividu". C'est à cet individualisme que nous devons beaucoup de problèmes, comme les situations vécues cet été.
Vouloir choisir sa vie, oui, mais au service de la collectivité. Nous avons tous un rôle à jouer et particulièrement, nous, soignants.
De même notre mort ne nous appartient pas. Elle appartient aux autres, à ceux qui restent et qui doivent vivre avec. Je ne veux pas être responsable de la mort de quiconque, ni qu'un individu soit responsable de la mienne. Par contre, j'accepte d'être responsable de la vie.
Ce qui est valable pour quelques uns ne peut l'être pour l'ensemble. En cela une loi pour décider du droit à mourir est inopportune. Par contre une loi pour vivre jusqu'au bout dans la dignité ne semble beaucoup adaptée. J'ai sais, c'est peut-être jouer sur les mots. mais quand nous parlons de la vie et de la mort, chaque mot a son rôle, sa définition propre et une signification différente selon la situation.
Parler de l'euthanasie, c'est parler de maux. Et ses maux-là chacun les ressent différemment. La fin de vie nous pose question, mais c'est surtout la fin de notre propre vie qui nous angoisse, dans les souffrances, dans la déchéance de l'autre nous voyons nos souffrances, notre déchéance en devenir. Je ne sais plus qui a dit: La déchéance n'existe que dans le regard que nous portons sur l'autre.
Accompagner une personne à la fin de sa vie, ce n'est pas abréger sa vie et ce n'est pas seulement soulager ses douleurs. C'est aussi, lui permettre de rester un membre de la communauté qui a autant de valeur, ni plus, ni moins, que n'importe qui d'entre nous.
Certes, quand la médecine ne peut guérir, la question de la mort se pose cruellement, mais il existe des alternatives à l'euthanasie, suicide assisté ou autres. Encore faut-il que chacun en prenne conscience.
Avant le légiférer sur l'euthanasie, ne pourrait-on pas appliquer, déjà, les textescontre les conduites thérapeutiques abusives, sur le droit aux soins palliatifs et le soulagement de la douleur pour tous?
Je hurle quand j'entend dire que la morphine provoque la mort et qu'il faut plutot aider à mourir. (Je sais, c'est un honteux raccourci.) Mais je l'ai vu. "On" refuse la morphine, pour le lendemain pousser un cocktail lytique parce que la personne, après avoir hurler de douleur pendant 24 heures, demande la mort. Et je ne parle pas des proches.
Soyons un tantinet logiques, quand nous exigeons le droit de disposer de notre vie et de notre mort, commençons déjà, à exiger le droit de ne plus souffrir, car cela nous en avons les moyens et, pour le peu, le cadre légal existe.
C'est à nous d'agir dans nos services, à nous de trouver les mots pour persuader les réfractaires, c'est à nous et c'est maintenant.
Sur ce, que la nuit vous soit douce, c'est peut-être la dernière
Nana Berstein
Plusieurs choses me font réagir. Quand vous dites que votre vie vous appartient, peut être dans votre conception de la vie. Mais, nullement dans le fait que nous appartenons à une société et delà notre vie ne nous appartient pas. Ce n'est pas à la société de s'adapter à "un-dividu". C'est à cet individualisme que nous devons beaucoup de problèmes, comme les situations vécues cet été.
Vouloir choisir sa vie, oui, mais au service de la collectivité. Nous avons tous un rôle à jouer et particulièrement, nous, soignants.
De même notre mort ne nous appartient pas. Elle appartient aux autres, à ceux qui restent et qui doivent vivre avec. Je ne veux pas être responsable de la mort de quiconque, ni qu'un individu soit responsable de la mienne. Par contre, j'accepte d'être responsable de la vie.
Ce qui est valable pour quelques uns ne peut l'être pour l'ensemble. En cela une loi pour décider du droit à mourir est inopportune. Par contre une loi pour vivre jusqu'au bout dans la dignité ne semble beaucoup adaptée. J'ai sais, c'est peut-être jouer sur les mots. mais quand nous parlons de la vie et de la mort, chaque mot a son rôle, sa définition propre et une signification différente selon la situation.
Parler de l'euthanasie, c'est parler de maux. Et ses maux-là chacun les ressent différemment. La fin de vie nous pose question, mais c'est surtout la fin de notre propre vie qui nous angoisse, dans les souffrances, dans la déchéance de l'autre nous voyons nos souffrances, notre déchéance en devenir. Je ne sais plus qui a dit: La déchéance n'existe que dans le regard que nous portons sur l'autre.
Accompagner une personne à la fin de sa vie, ce n'est pas abréger sa vie et ce n'est pas seulement soulager ses douleurs. C'est aussi, lui permettre de rester un membre de la communauté qui a autant de valeur, ni plus, ni moins, que n'importe qui d'entre nous.
Certes, quand la médecine ne peut guérir, la question de la mort se pose cruellement, mais il existe des alternatives à l'euthanasie, suicide assisté ou autres. Encore faut-il que chacun en prenne conscience.
Avant le légiférer sur l'euthanasie, ne pourrait-on pas appliquer, déjà, les textescontre les conduites thérapeutiques abusives, sur le droit aux soins palliatifs et le soulagement de la douleur pour tous?
Je hurle quand j'entend dire que la morphine provoque la mort et qu'il faut plutot aider à mourir. (Je sais, c'est un honteux raccourci.) Mais je l'ai vu. "On" refuse la morphine, pour le lendemain pousser un cocktail lytique parce que la personne, après avoir hurler de douleur pendant 24 heures, demande la mort. Et je ne parle pas des proches.
Soyons un tantinet logiques, quand nous exigeons le droit de disposer de notre vie et de notre mort, commençons déjà, à exiger le droit de ne plus souffrir, car cela nous en avons les moyens et, pour le peu, le cadre légal existe.
C'est à nous d'agir dans nos services, à nous de trouver les mots pour persuader les réfractaires, c'est à nous et c'est maintenant.
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- Robinson
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Le problème aujourd'hui, c'est qu'on se retrouve seuls face à cette décision (je ne veux pas être le médecin qui agit seul en cachette sachant pertinemment qu'il a donné la mort envers et contre la loi) c'est très délicat comme position...
Il faut légiférer, pour sortir de l'hypocrisie actuelle (tout le monde le sait, mais personne ne le dit, c'est le moyen âge!)
Si on est capable d'organiser une rencontre entre plusieurs disciplines, le patient et sa famille pour décider de la meilleure option thérapeutique pour certaines pathologies (cancers…) pourquoi ne pas prendre une décision collégiale et "officielle" regroupant les avis de tous les acteurs importants dans cette décision: Je pense au médecin du service, le patient (s'il le peut), les proches, un psychiatre, personnel soignant, un médecin extérieur (spécialiste de la douleur?) et un représentant de la loi, plus d'autres (représentants de culte…).
Ceci évite:
-d'être seul face à une telle décision, et diminue d'autant le sentiment de culpabilité, le doute que décrit si bien Energi
-d'être dans l'illégalité et donc le risque de procès qui peut en découler
Et permet:
-d'éviter les abus liés à une décision unilatérale
-de préparer et suivre les proches et soignants dans l'épreuve
-au patient de décider, enfin, officiellement de mettre fin à ses jours si c'est justifié par son état.
-à la société de démystifier l'euthanasie
-de déresponsabiliser les acteurs d'une telle pratique
-de pouvoir "punir" officiellement ceux qui agissent hors cadre légal (ce qui signifierait alors "oui à une euthanasie réfléchie et non aux abus")
On ne peut pas continuer à cautionner ce système où chacun fait sa petite "popote" de son coté, dans l'ombre de tous les regards d'une société qui a peur.
Je ne suis ni pour ni contre l'euthanasie, c'est tellement du cas par cas…
C'est pourquoi je pense qu'il faut traiter le problème au cas par cas mais légalement!
Est-ce qu'une décision collégiale aurait permis à ceux qui ont mal vécu une telle situation de mieux pouvoir faire le deuil? De vivre avec moins de doutes?
Il faut légiférer, pour sortir de l'hypocrisie actuelle (tout le monde le sait, mais personne ne le dit, c'est le moyen âge!)
Si on est capable d'organiser une rencontre entre plusieurs disciplines, le patient et sa famille pour décider de la meilleure option thérapeutique pour certaines pathologies (cancers…) pourquoi ne pas prendre une décision collégiale et "officielle" regroupant les avis de tous les acteurs importants dans cette décision: Je pense au médecin du service, le patient (s'il le peut), les proches, un psychiatre, personnel soignant, un médecin extérieur (spécialiste de la douleur?) et un représentant de la loi, plus d'autres (représentants de culte…).
Ceci évite:
-d'être seul face à une telle décision, et diminue d'autant le sentiment de culpabilité, le doute que décrit si bien Energi
-d'être dans l'illégalité et donc le risque de procès qui peut en découler
Et permet:
-d'éviter les abus liés à une décision unilatérale
-de préparer et suivre les proches et soignants dans l'épreuve
-au patient de décider, enfin, officiellement de mettre fin à ses jours si c'est justifié par son état.
-à la société de démystifier l'euthanasie
-de déresponsabiliser les acteurs d'une telle pratique
-de pouvoir "punir" officiellement ceux qui agissent hors cadre légal (ce qui signifierait alors "oui à une euthanasie réfléchie et non aux abus")
On ne peut pas continuer à cautionner ce système où chacun fait sa petite "popote" de son coté, dans l'ombre de tous les regards d'une société qui a peur.
Je ne suis ni pour ni contre l'euthanasie, c'est tellement du cas par cas…
C'est pourquoi je pense qu'il faut traiter le problème au cas par cas mais légalement!
Est-ce qu'une décision collégiale aurait permis à ceux qui ont mal vécu une telle situation de mieux pouvoir faire le deuil? De vivre avec moins de doutes?
Les moustiques, les bestioles, mer marron... des arbres à perte de vue, l'enfer vert ? Non, la Guyane, espace de biodiversité…et de COVID19, dengue, palu...'
Traiter le problème au cas par cas légalement, ca n'existe pas. Une loi traite un problème globalement.
Si aujourd'hui les gens "font leur petite popotte dans leur coin" c'est qu'ils n'ont rien compris à la problématique de l'agonie.
Quand une personne approche de la fin de sa vie en milieu hospitalier, il convient de s'assurer qu'elle n'est pas en mesure de mourir dans un environnement plus adapté pour elle et ses proches (problèmes techniques, médicaux, familiaux, etc.). Il faut ensuite lui donner, à elle et à ses proches la possibilité de suivre toutes les étapes de l'agonie pour que le travail de deuil puisse s'effectuer des deux côtés.
Enfin, il faut réorganiser le fonctionnement du service vs à vis de ces personnes pour ne pas interférer dans leurs besoins.
C'est donc un travail de groupe, incluant les membres du service (de l'ASH au chef de service), le patient et sa famille, si nécessaire des intervenants extérieurs (psychologue, équipe de soins palliatifs, etc.).
Quand un patient est excessivement algique, il peut arriver que les traitements analgésiques interfèrent dans la capacité de communication entre le patient et son entourage. Dans ce cas il faut trouver avec le patient le point maximal de douleur qu'il accepte pour conserver suffisamment de conscience.
Enfin les traitements autres (antibiotiques, anticancéreux, etc.) doivent être réduits ou adaptés pour ne pas majorer la souffrance ou l'inconfort puisque le but n'est plus de guérir mais d'accompagner.
En aucun cas il ne faut aider ceux qui préfèrent pousser une seringue pour se débarrasser d'un problème, mais ceux qui veulent se battre pour conserver aux individus leur dignité et leur humanité dans toutes les phases de leur vie.
Si aujourd'hui les gens "font leur petite popotte dans leur coin" c'est qu'ils n'ont rien compris à la problématique de l'agonie.
Quand une personne approche de la fin de sa vie en milieu hospitalier, il convient de s'assurer qu'elle n'est pas en mesure de mourir dans un environnement plus adapté pour elle et ses proches (problèmes techniques, médicaux, familiaux, etc.). Il faut ensuite lui donner, à elle et à ses proches la possibilité de suivre toutes les étapes de l'agonie pour que le travail de deuil puisse s'effectuer des deux côtés.
Enfin, il faut réorganiser le fonctionnement du service vs à vis de ces personnes pour ne pas interférer dans leurs besoins.
C'est donc un travail de groupe, incluant les membres du service (de l'ASH au chef de service), le patient et sa famille, si nécessaire des intervenants extérieurs (psychologue, équipe de soins palliatifs, etc.).
Quand un patient est excessivement algique, il peut arriver que les traitements analgésiques interfèrent dans la capacité de communication entre le patient et son entourage. Dans ce cas il faut trouver avec le patient le point maximal de douleur qu'il accepte pour conserver suffisamment de conscience.
Enfin les traitements autres (antibiotiques, anticancéreux, etc.) doivent être réduits ou adaptés pour ne pas majorer la souffrance ou l'inconfort puisque le but n'est plus de guérir mais d'accompagner.
En aucun cas il ne faut aider ceux qui préfèrent pousser une seringue pour se débarrasser d'un problème, mais ceux qui veulent se battre pour conserver aux individus leur dignité et leur humanité dans toutes les phases de leur vie.
- Frédérique
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Robert a écrit :
En aucun cas il ne faut aider ceux qui préfèrent pousser une seringue pour se débarrasser d'un problème, mais ceux qui veulent se battre pour conserver aux individus leur dignité et leur humanité dans toutes les phases de leur vie.
L'un n'empêche pas l'autre !
En fait, je suis tout à fait d'accord avec Robinson. Il devient urgent de cesser la politique de l'autruche, la loi est quotidiennement bafouée et ne répond pas apparemment aux besoins d'une partie de la population.
Je suis d'accord avec toi !
MAIS il faut un sacré "cran" (pour ne pas dire cou***e) pour faire l'acte de se suicider ...
On voit sur ce post toute la complexité du discours autour de l'euthanasie ... J'aime pas ce nom ! Je préfère dire interruption de vie ...
Autour de toute cette complexité, je comprends mieux maintenant pourquoi nos amis Belges ont mis 10 longues années à "sortir" un cadre juridique ...
MAIS il faut un sacré "cran" (pour ne pas dire cou***e) pour faire l'acte de se suicider ...
On voit sur ce post toute la complexité du discours autour de l'euthanasie ... J'aime pas ce nom ! Je préfère dire interruption de vie ...
Autour de toute cette complexité, je comprends mieux maintenant pourquoi nos amis Belges ont mis 10 longues années à "sortir" un cadre juridique ...