Le sinistre de la psychiatrie.

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Re: Le sinistre de la psychiatrie.

Message par SUD Montperrin »

Sarkozy à Erasme

Mardi 2 décembre, le Président de la République est venu dans Hôpital Spécialisé Erasme à Antony. Cette visite à fait suite à un drame dans l’Isère où un patient a commis un meurtre alors qu’il était sorti de l’établissement psychiatrique sans l’accord des médecins. Le directeur de cet établissement a été suspendu et l’ensemble de la profession a dénoncé cette politique du bouc émissaire.


L’Union Syndicale de la Psychiatrie a dénoncé une mesure arbitraire qui ne règle rien.
Elle a affirmé avec force son opposition à :
- la stigmatisation: malades mentaux/délinquants
- la diminution continue des moyens de la Psychiatrie publique,
- l’abandon d’une politique de maillage du territoire en secteurs proposant une palette de soins au plus près des populations,
- Une vision ultralibérale, centrée sur la rentabilité économique du soin psychiatrique.
Elle a appelé à une riposte unitaire contre « une politique à la fois liberticide et d’abandon de la Santé publique ».

Sarkozy voulait bien sur répondre à sa manière !
Sécurité présidentielle oblige : on enferme tous les patients, on baisse les rideaux de la façade d’entrée, Sarko dit bonjour à la caméra en rentrant dans le hall : une visite à l’hôpital psychiatrique en excluant les patients…
Il vient rencontrer la Profession : Médecins et Personnels de la Psychiatrie de toute les Régions, invités en nombre pour la circonstance, parlementaires, membres du conseil d’administration (Mr Devedjan qui n’a jamais assisté à une séance). On a vu arriver 3 autocars et de nombreuses voitures particulières, accueillis par tout un Service de sécurité en nombre !
Il est prévu trois tables rondes de 10 mn et un discours du président.
En 10 mn comment parler du soin en psychiatrie ?

Alors, mardi, on a voulu accueillir Le Président de la République, Mr Sarkozy ! On n’a pas fêté l’anniversaire de la victoire d’Austerlitz … quand bien même un soleil timide éclairait la scène … Mais le Personnel soignant et le syndicat SUD s’est mobilisé depuis tôt le matin, pour dire Non à la pénalisation de la psychiatrie à la confusion dangereuse entre délinquance et maladie mentale.

Les mots d’ordre résonnent :

C’est pas des flics qu’il nous faut ! C’est des soignants dans les hostos.
Maladie mentale, c’est pas du pénal, Il faut des moyens pour la soigner.

Stigmatisation… non, non, non !
Pénalisation … non, non, non !
On n’en veut pas ! Non !
De cette politique là !

Ils savent de quoi ils parlent ! Equipes réduites, trop peu de formation permanente, responsabilités accrues, rythme de travail de plus en plus soutenu … et pourtant, ils s’investissent pour faire face, dans l’intérêt des patients.

Ils disent justement : « le travail en psychiatrie demande du temps, un travail continu de réflexion et de formation, et des structure intra et extra hospitalières pour accompagner et accueillir les patients. »

Soigner, c’est s’investir dans la durée !

Ce qu’ils veulent ?

L’arrêt des suppressions de postes et le recrutement en urgence de personnels qualifiés,
L’arrêt des suppressions de lits et de places,
La création de structures adaptées « au long court »,
La reconnaissance des professions de Santé, avec un véritable cursus professionnel ;
Le maintien du Secteur pour la prise en charge, qui laisse le malade dans son environnement ;
Le maintien d’une psychiatrie généraliste ouverte à toutes les pathologies ; des équipes conséquentes et stables sur chaque Secteur.

C’est simple, et tellement nécessaire !
La voiture présidentielle arrive à environ 11h15. Le programme a été minuté : Temps de parole pour les médecins, pour le personnel, et discours du Président. Le tout en 1 heure …
La communication présidentielle est en action : un discours dont l'introduction pleine de gentillesses "vous accomplissez une œuvre remarquable au service de la société" cache bien mal une vision sécuritaire de la psychiatrie décriée unanimement par les professionnels.

Sarkozy a promis, oh oui ! :
L’autorité des préfets et de la justice sera renforcée concernant les hospitalisations sous contrainte (HO).
La construction d’unités psychiatriques pour malades difficiles (40 millions d’€)
Un programme de « sécurisation » qui a laissé sans voix les soignants participants au discours … caméras de surveillance, unités fermés, chambres d’isolement, système de géo-surveillance (bracelets)… (30 millions d’€) … Le « tout sécuritaire » est en marche.

Le « tout sécuritaire » tourne le dos à l’entreprise soignante ; une Société qui voudrait retrancher une partie de ses membres, sous prétexte qu’ils ne sont pas « comme les autres », est une Société qui va mal, et qui refuse de se soigner …

En pleine crise financière, à l’heure du soutien massif aux banques et à la veille d’une crise sociale sans précédent, l’investissement dans le sécuritaire n’apportera rien aux soignants et Psychiatres en charge de contenir la souffrance psychique des patients psychotiques.

Tenons bon !
Un malade mental, c’est peut-être un SDF en errance, usé par des angoisses quotidiennes, ou bien un Cadre déstabilisé par une charge psychique trop forte … un Jeune pour qui la petite flamme de l’espoir se heurte sans cesse à des murs rigides … C’est un être humain qui possède en lui quelque chose qui échappera toujours à une logique formelle un peu trop froide … C’est un miroir de notre monde.

Avoir une vie associative, dire non à l’exclusion des plus faibles, entretenir des réactions de Citoyens devant nos problèmes, dans la société, c’est peut-être un antidote ? N’est-ce pas notre affaire ?
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Re: Le sinistre de la psychiatrie.

Message par SUD Montperrin »

Un autre très beau texte.
Mais si on y réfléchis vous qui travaillez en MCO ou en gériatrie ou ailleurs, est ce que ca ne vous concerne pas également?
La psychiatrie française est devenue folle
mardi 9 décembre par * Christine GINTZ, médecin psychiatre à Grenoble*

Ce qui est sûr dans notre monde, c'est que les fous ne sont pas les plus
dangereux. Que derrière le fou il y a la société et ce qu'elle fait de
l'institution psychiatrique qui, elle, évolue suivant les priorités d'une
époque. Quand cette société applique des solutions rapides et égoïstes, gère
la psychiatrie par le management, estime que l'on peut rentabiliser la
démence, elle devient plus folle que les fous, dangereuse.

Depuis que je suis psychiatre, je n'ai jamais eu de problème avec
l'agressivité, ou la violence de mes patients. Je n'ai jamais eu le
sentiment de faire un travail à risques. Le drame de Grenoble vient
réveiller une « psychose » qui jette la suspicion sur les malades mentaux,
alors qu'il devrait nous pousser à nous interroger encore sur l'évolution
imposée à la psychiatrie depuis 20 ans, au nom du modèle économique
universel dans lequel on l'a priée d'entrer.

C'est un progrès fondamental, la découverte de neuroleptiques, qui a permis
de sortir les fous de l'hôpital. On en a pris ce prétexte du médicament, en
allant bien au-delà du raisonnable, pour oublier le rôle d'asile que jouait
et devrait toujours jouer l'hôpital psychiatrique : offrir à certains une
place habitable, un refuge. C'est au nom du principe actif, celui du
médicament, que bon nombre de schizophrènes qui devraient être soignés à
l'hôpital se retrouvent SDF ou en prison.

Pour ne pas nous masquer, il est vrai qu'un schizophrène peut être sans
recours devant ses « voix » qui lui imposent, parfois, des actes
irréversibles? Mais nous savons surtout que lorsqu'on écoute cet homme ou
cette femme, qu'on lui parle, l'autorité de ses « voix » se fait moins
impérieuse, que c'est ainsi qu'un malade potentiellement dangereux cesse de
l'être.

Mais à force de réduire le nombre de lits en psychiatrie, et le nombre de
soignants attachés aux soins des patients, le souci n'est plus un projet
thérapeutique, forcément long et complexe, mais l'obsession de produire une
solution immédiate, donc prioritairement chimique. Il faut à tout prix
atteindre un bon ratio, un bon « turn over » et libérer des lits aussi vite
que possible. Les soignants n'ont plus de temps à consacrer au dialogue avec
les patients. Pour endiguer agressivité et délire, ils n'ont plus le choix
de la solution puisque la contingence impose le médicament et la chambre
d'isolement.

À mesure que les moyens alloués à la psychiatrie se restreignent, celle-ci
n'a pas d'autre solution que de se faire plus répressive. Les services, qui
avaient ouvert leurs portes lors de la mise en place de la
« sectorisation », les ont refermées. Petit à petit, insidieusement. J'ai
récemment croisé une infirmière, elle reprenait le travail dans son service
après une interruption de plusieurs années. Elle avait quitté un lieu
ouvert. Le retrouvant fermé, elle demande *« Qui a pris la décision de tirer
les verrous ? De fermer, et pourquoi ? »* Personne n'a pu répondre. Le
fermeture s'est faite jour après jour, imposée par les critères économiques.

Aujourd'hui, sous la pression des « démarches qualités », lorsqu'un malade
saute par la fenêtre, la question qu'on pose n'est plus* « pourquoi en
est-il arrivé là ? »*. Mais : *« la poignée de la fenêtre était-elle bien
aux normes ? »*

Le schizo meurtrier de Grenoble s'est échappé du service d'un psychiatre qui
travaille remarquablement bien, mais contraint d'appliquer une politique de
santé publique en harmonie avec le peu de moyens qu'on lui accorde.

Que nous demande-t-on aujourd'hui ? De mettre des brassards électroniques,
de créer des unités fermées, d'ordonner des « obligations de soins ». Il
faut remarquer que le patient évadé de Grenoble était justement en soins.
Mais lesquels ? Et tout ceci, en terme comptables, ceux de la santé
rentable, a maintenant un coût.

Pourquoi ne pas simplement revenir sur cette pénurie consciencieusement
organisée, et se rendre à l'évidence que le nombre d'infirmiers en
psychiatrie ne se calcule pas en faisant la somme du temps nécessaire à la
distribution des médicaments, du repas, de l'aide à la douche, multiplié par
le nombre de patients, et divisé par 35 heures ! Le temps de parole, celui
des mots adaptés et des phrases qui sauvent n'existe plus.

J'ai connu la psychiatrie hospitalière dans les années 80 à 90. On venait
d'ouvrir les portes des hôpitaux psychiatriques et les anciens témoignaient
du fait que cela avait fait diminuer considérablement la violence. Il faut
revenir sur ce mauvais sort fait aux malades et qui ne laisse plus que le
choix d'enfermer et punir.
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Re: Le sinistre de la psychiatrie.

Message par dan65 »

pas mieux...
je soigne tout ce qui bouge ! Et parfois même ceux qui ne bougent pas...
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Re: Le sinistre de la psychiatrie.

Message par erick »

OHHHHH! que si, le MCO est touché!!!!

Plus de temps de faire du relationnel, et c'est trés grave pour des spécialités comme la psy, gériatrie et cancéro.

je ne parlerai pas de la psy, mais de la cancéro puisque j'y suis, mais au vu de ce texte, les problémes sont fifty fifrelin!

probléme de la douleur que l'on cote.

Cette douleur peut être de 3 ordres: douleur physique, morale ou d'inconfort. Quand je rentre dans la chambre, je ne disais pas "bonjour comment ça va?", mais "comment vous sentez vous?".....puisque "comment ça va", question bateau, amène irrémédiablement la réponse bateau "ça va".
Et j'avais pas mal de résultats où la personne n'allait pas.


Afin de mieux l'écouter, je m'asseyais, il est important de casser le mouvement.....si vous êtes debout, la personne sent qu'il y a toujours la possibilité de fuite en arrière du soignant....et la personne vous dit" je ne peux pas vous le dire, vous avez trop de travail, je ne veux pas vous déranger..... :pleure:

Beaucoup de fois, la personne n'avait pas compris ce que le médecin lui avait dit, ou n'avais pas eu le temps de poser une question parce que doc, lui, il passe en coup de vent.

Et quand j'allais voir l'interne pour parler de cela, j'avais droit à des pfffou et des pfffi, genre"tu me casses les chiroubies avec tes questions à la mort moi le.... " :wouahh:


Et chef :roll: "eric, vous prenez trop vos aises :choque: dans votre secteur, je ne vous vois pas aider vos collègues"

Moi :mal: "attendez, je dis toujours à mes collègues de venir me voir quand ils ont besoin de mon aide, je ne prend pas mes aises, je régle des problèmes :hum: "

Et là re-chef"Ah, alors, il faudrait que je vous suive pour voir ce que vous faites" :choque:

Et re moi du tac au tac" :choque: :mal: "Comment pouvez vous affirmez que je prenne mes aises alors que vous venez de me dire que vous ne savez pas ce que je fais :fache: "

Et re-là, ben plus rien de la part de chef, et pour cause.....y'avais rien a dire :evil:


le blème, c'est pour faire du relationnel, comme je le faisais, cela demande à le faire en heures de dépassement, et que ces heures, même justifiées au regard de ce que je pouvais entendre de la part de mes patients, cela à un coût.......

Donc, j'ai pris une grande décision, pendant mes vacances, je me suis boulotté un cageot entier de Stablon et je refuse de faire une once d'heures sup.

Cela fait 15 jours que je suis revenu dans mon service, et ne fait plus d'HS.

Maintenant c'est "bonjour M'sieurs Dames, je suis votre infirmier, je viens vous prendre la tension. Et là, le relationnel est bloqué fermé à triple tour, je suis là pour un acte rien de plus :mal:

Puis la question" avez vous mal?", sous entendu, je ne m'occupe que de la douleur physique.
Si oui, boullottez donc le médoc morphinique à action rapide,Hop...

Si non, n'hésitez pas à m'appeler si vous avez mal, je pourrais vous donner un antalgique..... mais je risque de ne pas venir à la seconde même, histoire d'en rajouter une couche, pour que mes pauvres patients pensent" oh non, je ne vais pas le déranger, il a trop de travail :pleure: :pleure: :evil: :fache:

Eh bé là, je pars à l'heure.

Ce qui me chagine, c'est que je ne pars pas en avance, je pars pile poil à l'heure.

En espérant que les familles se plaignent pour faire bouger les choses....actuellement je me récite tous les jours le:
"vous voulez que je fasse de la merde, je vous fais de la merde....In Forlax, we trust....Yes we can!!!" afin de tenir le coup.

Je m'arrete là, je risque d'être trop long.....mais si les gens ne se plaignent pas du manque de relationnel dans les hôpitaux MCO, je crains fort que cela n'arrange pas la psy, parce que la psy,elle, on ne veut pas la voir ni l'entendre.
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Re: Le sinistre de la psychiatrie.

Message par SUD Montperrin »

Merci de ce témoignage. Vraiment c'est désolant.
Mais peut être que certains soignants se complaisent dans cette situation? Lorsque l'on voit l'appétence pour la "technique" et le dégout du "relationnel"...
Hypothèse d'école, mais ne scions nous pas nous même la branche sur laquelle nous sommes assis?
Finalement le poste d'executant bien tranquille qui n'a pas d'imprévus, de problèmes à gérer non prévu par le protocole, bref du technicien qui gère une machine, c'est finalement bien pratique et rassurant.
Aurions nous fabriqués des générations de garagistes plutot que d'infirmiers?
Et je ne vise pas spécialement les nouveaux diplomés, cela existe aussi chez les "anciens".
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Re: Le sinistre de la psychiatrie.

Message par Enthys »

Copie du post laissé sur le forum psy:

La résistance semble s'organiser. Enfin un peu d'espoir ...
Allez régulièrement sur http://www.serpsy.org si vous souhaitez avoir des nouvelles fraîches.

Morceaux choisis :
Lettre ouverte à Monsieur le Président de la République à propos de son discours du 2 décembre 2008 à l’hôpital Erasme d’ANTONY concernant une réforme de l’hospitalisation en psychiatrie.



Etampes, le 8 décembre 2008



Monsieur le Président,

Eluard écrit dans Souvenirs de la Maison des Fous « ma souffrance est souillée ».
Après le meurtre de Grenoble, votre impatience à répondre dans l’instant à l’aspiration au pire, qu’il vaudrait mieux laisser dormir en chacun d’entre nous, et que vous avez semble t-il tant de difficulté à contenir, vous a amené dans votre discours du 2 décembre à l’hôpital Erasme d’Antony à souiller la souffrance de nos patients.

Erasme, l’auteur de « L’Eloge de la Folie » eut pu mieux vous inspirer, vous qui en un discours avez montré votre intention d’en finir avec plus d’un demi siècle de lutte contre le mauvais sort fait à la folie : l’enfermement derrière les hauts murs, lui appliquant les traitements les plus dégradants, leur extermination en premier, quand la barbarie prétendit purifier la race, la stigmatisation au quotidien du fait simplement d’être fou.


Vous avez à Antony insulté la mémoire des Bonnafé, Le Guillant, Lacan, Daumaison et tant d’autres, dont ma génération a hérité du travail magnifique, et qui ont fait de leur pratique, œuvre de libération des fécondités dont la folie est porteuse, œuvre de libération aussi de la pensée de tous, rendant à la population son honneur perdu à maltraiter les plus vulnérables d’entre nous. Lacan n’écrit-il pas « l’homme moderne est voué à la plus formidable galère sociale que nous recueillions quand elle vient à nous, c’est à cet être de néant que notre tâche quotidienne est d’ouvrir à nouveau la voie de son sens dans une fraternité discrète, à la mesure de laquelle nous sommes toujours trop inégaux ».


Et voilà qu’après un drame, certes, mais seulement un drame, vous proposez une fois encore le dérisoire panégérique de ceux que vous allez plus tard insulter leur demandant d’accomplir votre basse besogne, que les portes se referment sur les cohortes de patients.

De ce drame, vous faites une généralité, vous désignez ainsi nos patients comme dangereux, alors que tout le monde s’entend à dire qu’ils sont plus vulnérables que dangereux.


Mesurez-vous, Monsieur le Président, l’incalculable portée de vos propos qui va renforcer la stigmatisation des fous, remettre les soignants en position de gardiens et alarmer les braves gens habitant près du lieu de soin de la folie ?


Vous donnez consistance à toutes les craintes les moins rationnelles, qui désignant tel ou tel, l’assignent dans les lieux de réclusion.


Vous venez de finir d’ouvrir la boîte de Pandore et d’achever ce que vous avez commencé à l’occasion de votre réplique aux pêcheurs de Concarneau, de votre insulte au passant du salon de l’agriculture, avilissant votre fonction, vous déprenant ainsi du registre symbolique sans lequel le lien social ne peut que se dissoudre. Vous avez donc, Monsieur le Président, contribué à la destruction du lien social en désignant des malades à la vindicte, et ce, quelques soient les précautions oratoires dont vous affublez votre discours et dont le miel et l’excès masquent mal la violence qu’il tente de dissimuler.


Vous avez donc, sous l’apparence du discours d’ordre, contribué à créer un désordre majeur, portant ainsi atteinte à la cohésion nationale en désignant à ceux qui ne demandent que cela, des boucs émissaires, dont mes années de pratique m’ont montré que justement, ils ne pouvaient pas se défendre.


Face à votre violence, il ne reste, chacun à sa place, et particulièrement dans mon métier, qu’à résister autant que possible.


J’affirme ici mon ardente obligation à ne pas mettre en œuvre vos propositions dégradantes d’exclure du paysage social les plus vulnérables.


Il en va des lois comme des pensées, certaines ne sont pas respectables ; je ne respecterai donc pas celle dont vous nous annoncez la promulgation prochaine.


Veuillez agréer, Monsieur le Président, la très haute considération que je porte à votre fonction.



Docteur Michaël GUYADER

Chef de service du 8ème secteur

De psychiatrie générale de l’Essonne,

Psychanalyste.
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Re: Le sinistre de la psychiatrie.

Message par SUD Montperrin »

Merci Monsieur Guyader. Un très beau texte.
J'aime beaucoup celui ci issu de SERPSY egalement:
Politique de la peur


Les annonces de Nicolas Sarkozy le 2 décembre au centre hospitalier spécialisé Erasme à Antony sont dans une remarquable continuité avec ses différentes décisions prises depuis l’époque où il était ministre de l’intérieur : loi sur la prévention de la délinquance, amputée de ses articles portant sur les malades mentaux, mais finalement réintroduits dans leur essence dans la loi de rétention de sûreté[1], le fichier Edvige, et maintenant dans une loi sur l’hospitalisation psychiatrique. L’amalgame organisé depuis la loi du 30 juin 1838 entre ordre public et obligation de soins trouve aujourd’hui son achèvement en une identification du soin à la seule mesure d’ordre public au nom d’une dangerosité potentielle, et s’inscrit dans un ensemble liberticide.



Depuis environ 3 ans, à chaque victime exemplairement médiatisée répond une nouvelle loi répressive. Logique démagogique qui ose avec arrogance déclarer ne connaître que les droits de l’homme pour la victime et subordonner les droits des « autres » à leur dangerosité. Logique de juriste besogneux qui se doit d’étalonner le droit à une justice d’élimination. Logique de violence sociale qui condamne la psychiatrie à repérer, contrôler et parquer à vie les marginaux, déviants, malades, désignés potentiellement dangereux. Logique de l’abus rendu légal, enfin, puisque cette dangerosité n’est ni définie, ni précisément limitée, ouvrant la voie à une extension indéfinie des mesures qui la visent. Obsession qui transforme tout accident en événement intolérable, la moindre erreur en défaillance monstrueuse, légitimant des précautions sans cesse durcies et toujours condamnées à se durcir car on ne supprimera jamais la possibilité d’un risque. A terme, nous ne serions même pas dans la mise en place d’un système de défense sociale —historiquement institué et toujours présent dans de nombreux pays européens (Allemagne, Belgique, Italie, Pays Bas, …)— à côté d’un système de soins psychiatriques « civil », mais dans le formatage d’une flic-iatrie dans les murs d’un asile d’aliénés post-moderne comme dans la ville.



Sur ce point, nous tenons à alerter du danger les familles et leurs associations, les associations de patients et ex-patients. Le projet du président de la République n’est pas une obligation de soins ambulatoire, mais bel et bien une détention ambulatoire qui au plan des soins se résumerait à l’injection bimensuelle ou mensuelle d’un neuroleptique à action prolongée ou à la prise forcée d’un thymorégulateur, et qui au plan de la liberté individuelle placerait le sujet sous un régime de la liberté surveillée : tutelle à la personne, assignation à résidence, bracelet électronique, … ; tout cela sous l’égide des services préfectoraux, des services de psychiatrie publique … et de la famille. Pourquoi alors pour les soignants rechercher et travailler le consentement libre et éclairé ? Pourquoi pour les services de psychiatrie se mettre dans l’obligation (pour lui et son entourage) d’accueillir, d’écouter, de prendre soin, de soigner, d’accompagner un sujet souffrant, c’est-à-dire de le considérer dans sa dignité et sa singularité de personne, d’individu social, et de sujet de droit ? Disons aussi clairement aux usagers et à tous les citoyens que le soutien affiché par le chef de l’Etat à sa ministre de la santé pour son projet de loi HSPT (hôpital, santé, patients et territoire), son chantage public au soutien à ses réformes, confirme qu’il n’y a pas contradiction entre politique sécuritaire et politique de réduction des moyens pour la santé et le social. De plus, il semble aussi mettre fin à la psychiatrie de secteur comme psychiatrie généraliste dans la communauté comme les textes sur la nouvelle gouvernance le laissaient prévoir.

Que de vigilance obligée, que d’énergie perdue pour défendre les moyens existants face au bulldozer administratif et comptable. Pour les internés, nous savons : des moyens pour des cellules d’isolement, des unités pour malades difficiles, des vigiles et des caméras de surveillance. Pour les personnes qui seront soumises au traitement psychiatrique ambulatoire contraint (et elles seront beaucoup plus nombreuses que l es « sorties d’essai » prévues par la loi du 27 juin 1990) : Pour faire quoi et comment en dehors de la contrainte à la compliance des patients et d’une carcéralité ambulatoire, y compris pour des personnes n’ayant jamais fait l’objet d’une mesure de placement? Quels seraient les critères pour prendre une telle mesure ? La question de la levée d’une telle mesure fait également problème : la guérison ?



Que nous soyons contraints de répéter une fois de plus qu’il n’y a pas à assimiler crime ou délinquance et « maladie mentale », dangerosité et « maladie mentale », nous blesse professionnellement et politiquement au regard des décades de luttes et de pratiques de progrès dans le champ de la santé mentale. Que nous soyons contraints de répéter qu’il n’y a pas de risque zéro, que les politiques dites de « tolérance zéro » (pas davantage que les politiques de « défense sociale ») n’éliminent la dangerosité sociale, nous fait craindre que nous tendions —loi d’attaque sociale après loi d’élimination, outrances policières ou politiques après outrances policières ou politiques— au système décrit et dénoncé par Hannah Arendt : Le totalitarisme ne tend pas à soumettre les hommes à des règles despotiques, mais à un système dans lequel les hommes sont superflus (in Les origines du totalitarisme). Le type de pouvoir exécutif à l’œuvre ne laisse rien échapper, intervient sans cesse sur les professionnels pour les sanctionner et les corriger au moindre accident. Il conduit ceux-ci à l’excès de zèle pour prévenir les risques de ce qui n’est même plus excusé en tant que « bavures » ; au mieux, nous avons droit aux phrases compassionnelles du chef de l’Etat. La banalité du mal s’installe en même temps que les scandales s’accumulent : pour les « sans papiers », il faut faire du chiffre ; pour éduquer les collégiens contre la drogue, il faut faire une descente musclée de gendarmes ; pour que « justice soit faite », il faut l’affaire consternante du journaliste de Libération ou encore la menace de centres de rétention pour sdf récalcitrants.

Il ne s’agit donc guère de sagesse populaire et de vertu républicaine, mais bien d’une idéologie populiste et d’une politique sécuritaire dangereuses, qui dans le même temps poursuivent au pas de course la démolition des services publics et une politique de santé entrepreneuriale et de paupérisation.



Nous nous déclarons opposants résolus à cette idéologie et à cette politique. Nous déclarons que nous continuerons d’y résister concrètement et solidairement. Nous appelons tous ceux qui agissent à élaborer un manifeste constituant d’un front du refus.





Contact : cedep.paris@wanadoo.fr


Signataires (à la date du 9 décembre 2008) :


Sophie Baron – Laforet, psychiatre praticien hospitalier, vice-présidente de l’ARTASS
Francine Bavay, vice présidente de la région Ile de France en charge des solidarités et du développement social - les Verts
Alain Buzaré, psychiatre praticien hospitalier, Angers
Alain Chabert, psychiatre responsable de service, Chambéry
Franck Chaumon, psychiatre praticien hospitalier, psychanalyste, Paris
Jean Danet, universitaire, Nantes
Gilles Devers, avocat, Lyon
Claude Olivier Doron, philosophe et anthropologue de la santé, Université Paris VII
Jean-Pierre Dubois, président de la Ligue des Droits de l’Homme
Hélène Franco, secrétaire générale du syndicat de la magistrature, juge pour enfants à Bobigny
Dominique Friard, vice-président du Serpsy, cadre de santé
Jean Furtos, psychiatre responsable de service, Directeur scientifique de l’ORSPERE / ONSMP
Claire Gekiere, psychiatre responsable de service, Union Syndicale de la Psychiatrie
Serge Klopp, cadre de santé, militant du PCF, Paris
Pénélope Komites, adjointe au maire du XIIème arrondissement en charge de l’action sociale – les Verts
Anik Kouba, psychologue clinicienne, Clichy sous bois-Montfermeil, CEDEP
Olivier Labouret, psychiatre responsable de service, Toulouse
Jean Claude Laumonier, responsable santé de la LCR, cqdre de santé retraité
Christian Laval, sociologue, Lyon
Anne-Marie Leyreloup, présidente du Serpsy
Claude Louzoun, psychiatre praticien hospitalier, président du CEDEP ; Union syndicale de la psychiatrie
Jean-Pierre Martin, psychiatre praticien hospitalier, vice-président du CEDEP ; Union syndicale de la Psychiatrie
Jacques Michel, professeur à l’Institut des sciences politiques, Lyon
Marie Napoli, présidente de l’Union Syndicale de la psychiatrie
Pierre Paresys, psychiatre responsable de service, Lille
Serge Portelli, vice-président du tribunal d’Evry, syndicat de la magistrature
Marie Rajablat, vice-présidente du Serpsy
Pauline Rhenter, politologue, Groupe de recherches en sciences sociales Ville et santé mentale, Paris
Jean Vignes, secrétaire Fédération Sud santé sociaux
Et un ptit bonjour à Mister Jean Vignes de chez nous. :clin:
Je vous avoue être assez fier d'appartenir à une organisation qui se mobilise pour cette cause.
On va peut etre même finir par l'emporter? :ave:
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Message par SUD Montperrin »

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Psychiatrie, pour un nouveau plan santé mentale
09 déc 2008Par Yves Gigou
A distance de la sinistre annonce du 2 décembre, nous invitons tous les français à s'associer à un nouveau plan de santé mentale, adapté à la situation de la France en Décembre 2008, intégrant dans un seul ensemble la psychiatrie et les continuateurs de son action que sont l'action sociale et médico-sociale (les soins et la vie sociale de la personne étant ainsi intégrés dans son contexte de vie).

Cessons de 'surveiller et punir', pour, exceptionnellement 'temporiser pour soigner' (aucun soin réel ne s'établit sous la contrainte et donc sans susciter le désir du patient). Il est temps de définir les nécessités du soin psychique et les conditions de la santé mentale en 15 points indissociables.

PLAN SANTE MENTALE 2008

1-rendre rare et de courte durée toute hospitalisation sous contrainte en psychiatrie : remplacer la loi de 1990, ségrégative, simple toilettage de la loi de 1838 sur l'internement, par une loi de droit commun, ne faisant pas allusion au fantasme de dangerosité, une contrainte lorsque nécessaire sera limitée à dix jours maximum.

2-recentrer chaque secteur sur la réalité humaine d'une Cité, son assise politique. Pour cela, tous les soins doivent être présents dans le tissu de la ville et les élus locaux doivent installer, avec tous les partenaires du champ de la Santé Mentale, y compris usagers et familles, le Conseil Local de Santé Mentale

3-reconvertir dans les 5 ans tous les grands hôpitaux psychiatriques si fortement stigmatisants 'en soins diversifiés en ville', dont 20 lits par secteur dans des « cliniques de service public » où seront réunis les lits de 2 à 3 secteurs, chacun disposant d'une équipe mobile d'Accueil, assurant ainsi les urgences

Chaque clinique est située 'hors hôpital', grâce à l'intégration d'un somaticien.

4-diminuer le nombre de structures de soin par secteur en renforçant son personnel, et en y augmentant les modalités de soin différenciées

5-assurer la continuité des soins des patients en s'appuyant sur leurs proches, retrouvant ainsi les trois principes essentiels de la psychiatrie de secteur, enfin installés sur le terrain :continuité, proximité, contextualité

6-renforcer le caractère 'généraliste' des équipes de secteur en faisant l'économie des intersecteurs adultes lourds qui s'opposent à la continuité et la proximité des soins, rapprochant aussi les enfants et adolescents des adultes d'un même territoire (sans les confondre) les équipes ayant besoin de s'enrichir de leurs savoirs réciproques et de la contigüité des générations, tous construisant les soins sur le support majeur qu'est le contexte relationnel de la personne.

7-contractualiser en urgence un nombre suffisant de psychiatres libéraux pour faire face à la vacance des postes du service public (2ème pays le plus riche en psychiatres), et revaloriser le statut des psychiatres du service public

8-créer une spécialisation des infirmiers 'en psychiatrie' pour leur redonner, grâce à cette identité, le 'souffle' et le dynamisme dont ils ont l'ambition et dont les patients ont tant besoin. Soutenir 'le travail d'équipe pluri professionnelle'

9-développer au plus vite les applications de la loi 2005-102 sur l'Egalité des Chances et de la Citoyenneté pour les personnes en situation de handicap psychique, la chance étant ainsi donnée à tous de réaliser l'unité de la 'santé mentale' en rassemblant tous les acteurs de ce champ. Dans cet objectif, former tous les acteurs de la santé mentale à créer des liens constants dans l'élaboration des réponses aux troubles psychiques et aux pertes de chances associées (handicap psychique).

10- La Psychiatrie, avec l'Action Sociale, et Médico-sociale sont suffisamment importantes et spécifiques pour constituer une unité de gestion « une Agence Régionale de Santé Mentale », ARSM, tangentielle à la médecine, englobant une part sanitaire et une part sociale et médico-sociale. L'EPLSM «l'établissement public local de santé mentale» étant réparti, au sein du tissu social en espaces de soins et espaces sociaux à dimension humaine,

11-humaniser la gestion des équipes de secteur généralistes en déléguant à chaque secteur un responsable administratif, 'à son niveau', pouvant aussi gérer les activités sociales et médico-sociales proches,

12-soutenir énergiquement le développement des associations d'usagers et de familles, acteurs à part entière de la santé mentale aux côtés des professionnels de la psychiatrie et de l'action sociale, d'autant qu'ils sont à la fois des acteurs du soin et de l'accompagnement social.

13-consolider les Maisons Départementales de l'Egalité des Chances et de la Citoyenneté (Mdph rebaptisées dans l'esprit de la loi 2005-102) en soutenant leurs liens et leur articulation avec leurs partenaires,

14-développer le travail d'information et de formation continue dans les deux champs, à la fois dans un tronc commun et dans des spécialisations précises, en lien avec les usagers et les familles. Y impulser les recherches

15-instituer sans délai un Institut de Recherche sur le bilan de 48 ans de la Psychiatrie de Secteur dans ses liens avec l'Action Sociale. (1960-2008)


Ainsi la politique de secteur sera t'elle enfin redéfinie et installée.


"Ce Plan de Santé Mentale ne se conçoit que si dans le même temps un autre Plan est instauré pour lutter contre la pauvreté et la précarité"



Guy Baillon Baillon, Dimitri Karavokyros, Patrick Chaltiel, Yves Gigou, Jean-Marc Antoine, Pierre Delion



Pour plus d'informations sur ce projet, et pour le soutenir voici l'adresse : http://www.acpsy.com/Appel/" target="_blank
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Enthys
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Re: Le sinistre de la psychiatrie.

Message par Enthys »

Je vous avoue être assez fier d'appartenir à une organisation qui se mobilise pour cette cause.
+1
Sont où les autres? Je n'ai pas encore vu (lu) de réactions...
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Re: Le sinistre de la psychiatrie.

Message par SUD Montperrin »

J'espère que ca suivra.
Maintenant que les élections sont terminées avec les conséquences désastreuses que l'on sait faudrait peut etre au lieu de lutter contre les uns les autres, lutter contre cette politique?
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Re: Le sinistre de la psychiatrie.

Message par antochrit »

Le nouvel appel de bondy est sur acpsy
Venez signer
http://www.acpsy.com/
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Re: Le sinistre de la psychiatrie.

Message par SUD Montperrin »

Déjà fait gente voisine :clin:
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Re: Le sinistre de la psychiatrie.

Message par antochrit »

Ouais voisin ! mais pour signer....il faut le lien :P tout le monde ne lit pas le forum "psychiatrie" :(

En attendant, trève de plaisanterie, il est grand temps de bouger notre c....!

Voyez vous les frémissements européens???? italie, espagne, grêce... certes ce sont pas les soignants qui se bougent mais ....

Historiquement depuis 68 ce sont souvent les étudiants qui ont permis de lancer les mouvements d'ampleur.
Embrayons nom de Dieu!
Bon je ne veux pas me faire de pub mais mon petit blog reflète mes humeurs et j'y met ce qui serait trop subversif ici.
Quitte à être fichée autant que je le sois pour subversion, incitation à l'insurrection.....c'est plus noble!
:up: :evil:
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Re: Le sinistre de la psychiatrie.

Message par erick »

J'ai signé la pétition.

le temps de la relation d'aide dans mon service de cancéro est réduit à néant, je ne peux pas voir la psy se dégrader.
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Pour la santé de mon budget personnel, je ne compte pas avec l'argent que je n'ai pas, première leçon de déontologie à avoir.
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Re: Le sinistre de la psychiatrie.

Message par dan65 »

signé aussi, cet appel me semble plein de bon sens :) . Mais le bon sens est-il une valeur reconnue en ces temps incertains :roll: ?
je soigne tout ce qui bouge ! Et parfois même ceux qui ne bougent pas...
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