Quand tout bascule...
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Quand tout bascule...
Bonjour,
Je souhaite partager avec vous ce qui m'arrive actuellement dans mon travail afin d'avoir vos avis sur la situation que je subit actuellement.
J'ai longtemps hésité à poster. Mais aujourd'hui je souhaite avoir l'opinion de personne extérieure à ce que je vis.
Voilà, IDE diplômée de 2005 je suis arrivé en Cardiologie en 2007 au sein du CHU; Motivée, plein d'étoiles dans les yeux au début, tout s'est bien passé, 2 ans sans histoire. J'ai eu l'occasion de faire des nuits et j'ai beaucoup appréciée. Pendant 6 mois j'ai fait des nuits et jours sans broncher. Comme partout nous avions des problèmes de manque de personnel, le sentiment de ne pas travailler en sécurité.
Et une nuit tout à basculé...
Voilà les faits :
La nuit nous sommes 3 IDE, une sur le conventionnel 14 lits, 1 sur les soins intensifs et télémétrie soit 10 patients scopées et une IDE pour 4 lits d'urgences cardio ainsi qu'une aide soignante pour tout le secteur.
La nuits l'IDE des urgences devait quitter son poste quand il y avait une coronarographie en urgence.
Cette nuit là, on reçoit une patiente, ma collègue billante, scope fait l'ECG; une tension basse, le teint pale... Elle va mal. Dans le même temps on nous appelle pour la coro. L'IDE des urgences n'étant pas disponible, c'est l'IDE du conventionnel qui s'absente de son service ainsi que l'AS pour brancarder le brancard. Le pronostique vitale de la patiente s'aggrave, médecin de garde, 2 réa, l'interne sont à son chevet. Vite héparine dobu pose de sonde vésicale, pose d'une 2eme voix, pose de voix centrale... Moi j'étaie cette nuit là au soins intensifs.
Mais j'étais prise entre 2 feux : surveiller tranquillement mes scopes avec des patients lourds, susceptibles de faire un arrêt ou aider ma collègue qui n'avait pas le matériel sous la main( il n'y avait juste de quoi piquer dans la salle d'urgence). Sur le moment aucunes hésitations, j'aide ma collègue pour faire les premiers soins.
Une foi la patiente transférée sur le CHR je reprend mon poste au soins intensifs. Réflexions faite sur les difficultés de personnel que nous avons rencontré cette nuit là je fait une fiche d 'évènement indésirable, en expliquant la situation et que pendant que j'aidais ma collègue sur la réa, mes patients n'étaient plus surveillé correctement. J'ai signée toute seule, l'erreur que j'ai fais... Mais d'habitude mes collègues qui ont fais des fiches d'évènement indésirables n'ont jamais eu de retour.
Fin de nuit fatiguée, j'ai envoyé ma fiche à la commission qualité comme marqué au dos.
Une semaine plus tard je suis convoquée dans le bureau de mon cadre avec le cadre sup m'expliquant que je n'aurais jamais du faire cette fiche, que nous étions désorganisée dans notre travail cette nuit là; que ce que je marquais dedans était faux. Que cette fiche résultait de mon stress et la sanction tombe( même si on m'a dit que ça n'en était pas une...), je suis changé de service dès le mois prochain... Il ont voulu me faire signer un rapport confortant leur dire, que j'ai refusée.
Ayant énormément mal digérée mon changement de service, j'ai eu du mal à m'adapter dans mon nouveau service. Le sentiment d'être arrivé avec une valise... Effectivement on a déjà dit à mes nouvelles collègues que je ne savais pas gerer les situations d'urgences... En plus j'y suis arrivée sur une période d'été, ce qui n'a pas facilité les choses. Mal intégrée dans mon équipes, j'ai craquée j'étais à bout, je me suis arrêter 6 jours pour y voir plus claire et pouvoir reprendre dans de meilleures conditions. Et j'apprends que je ne suis pas titularisée ! Report de 6 mois pour permettre de m'évaluer sur mon nouveau service ! Alors que ma période de stage à été effectué sur la cardio !
Et on me dit stress = manque de compétences.
Manque d'adaptation
Arrêt maladie = on ne peut pas compter sur cet agent. Ce qui a pesé lourd dans la balance au passage...
Mais maintenant j'ai l'impression qu'on ne me fait plus confiance et que si demain il y a un problème avec un patient et que je me trouve au mauvais moment au mauvais endroit, c'est moi qui vais tout prendre.
Je suis vraiment dans une mauvaise passe, je n'en peux plus et je n'arrive toujours pas à comprendre ce qui m'arrive.
Merci de m'apporter votre avis sur cette situation.
Désolé pour ce poste indigeste !
Je souhaite partager avec vous ce qui m'arrive actuellement dans mon travail afin d'avoir vos avis sur la situation que je subit actuellement.
J'ai longtemps hésité à poster. Mais aujourd'hui je souhaite avoir l'opinion de personne extérieure à ce que je vis.
Voilà, IDE diplômée de 2005 je suis arrivé en Cardiologie en 2007 au sein du CHU; Motivée, plein d'étoiles dans les yeux au début, tout s'est bien passé, 2 ans sans histoire. J'ai eu l'occasion de faire des nuits et j'ai beaucoup appréciée. Pendant 6 mois j'ai fait des nuits et jours sans broncher. Comme partout nous avions des problèmes de manque de personnel, le sentiment de ne pas travailler en sécurité.
Et une nuit tout à basculé...
Voilà les faits :
La nuit nous sommes 3 IDE, une sur le conventionnel 14 lits, 1 sur les soins intensifs et télémétrie soit 10 patients scopées et une IDE pour 4 lits d'urgences cardio ainsi qu'une aide soignante pour tout le secteur.
La nuits l'IDE des urgences devait quitter son poste quand il y avait une coronarographie en urgence.
Cette nuit là, on reçoit une patiente, ma collègue billante, scope fait l'ECG; une tension basse, le teint pale... Elle va mal. Dans le même temps on nous appelle pour la coro. L'IDE des urgences n'étant pas disponible, c'est l'IDE du conventionnel qui s'absente de son service ainsi que l'AS pour brancarder le brancard. Le pronostique vitale de la patiente s'aggrave, médecin de garde, 2 réa, l'interne sont à son chevet. Vite héparine dobu pose de sonde vésicale, pose d'une 2eme voix, pose de voix centrale... Moi j'étaie cette nuit là au soins intensifs.
Mais j'étais prise entre 2 feux : surveiller tranquillement mes scopes avec des patients lourds, susceptibles de faire un arrêt ou aider ma collègue qui n'avait pas le matériel sous la main( il n'y avait juste de quoi piquer dans la salle d'urgence). Sur le moment aucunes hésitations, j'aide ma collègue pour faire les premiers soins.
Une foi la patiente transférée sur le CHR je reprend mon poste au soins intensifs. Réflexions faite sur les difficultés de personnel que nous avons rencontré cette nuit là je fait une fiche d 'évènement indésirable, en expliquant la situation et que pendant que j'aidais ma collègue sur la réa, mes patients n'étaient plus surveillé correctement. J'ai signée toute seule, l'erreur que j'ai fais... Mais d'habitude mes collègues qui ont fais des fiches d'évènement indésirables n'ont jamais eu de retour.
Fin de nuit fatiguée, j'ai envoyé ma fiche à la commission qualité comme marqué au dos.
Une semaine plus tard je suis convoquée dans le bureau de mon cadre avec le cadre sup m'expliquant que je n'aurais jamais du faire cette fiche, que nous étions désorganisée dans notre travail cette nuit là; que ce que je marquais dedans était faux. Que cette fiche résultait de mon stress et la sanction tombe( même si on m'a dit que ça n'en était pas une...), je suis changé de service dès le mois prochain... Il ont voulu me faire signer un rapport confortant leur dire, que j'ai refusée.
Ayant énormément mal digérée mon changement de service, j'ai eu du mal à m'adapter dans mon nouveau service. Le sentiment d'être arrivé avec une valise... Effectivement on a déjà dit à mes nouvelles collègues que je ne savais pas gerer les situations d'urgences... En plus j'y suis arrivée sur une période d'été, ce qui n'a pas facilité les choses. Mal intégrée dans mon équipes, j'ai craquée j'étais à bout, je me suis arrêter 6 jours pour y voir plus claire et pouvoir reprendre dans de meilleures conditions. Et j'apprends que je ne suis pas titularisée ! Report de 6 mois pour permettre de m'évaluer sur mon nouveau service ! Alors que ma période de stage à été effectué sur la cardio !
Et on me dit stress = manque de compétences.
Manque d'adaptation
Arrêt maladie = on ne peut pas compter sur cet agent. Ce qui a pesé lourd dans la balance au passage...
Mais maintenant j'ai l'impression qu'on ne me fait plus confiance et que si demain il y a un problème avec un patient et que je me trouve au mauvais moment au mauvais endroit, c'est moi qui vais tout prendre.
Je suis vraiment dans une mauvaise passe, je n'en peux plus et je n'arrive toujours pas à comprendre ce qui m'arrive.
Merci de m'apporter votre avis sur cette situation.
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Re: Quand tout bascule...
Il est bien sûr facile d'avoir raison a posteriori, mais si vous aviez des problèmes depuis longtemps, il aurait été souhaitable de le signaler par écrit (fiche d'événement indésirable) dès le départ.Jenny59 a écrit :Comme partout nous avions des problèmes de manque de personnel, le sentiment de ne pas travailler en sécurité.
À vue de nez, ça ne fait déjà pas beaucoup de personnel.Jenny59 a écrit :La nuit nous sommes 3 IDE, une sur le conventionnel 14 lits, 1 sur les soins intensifs et télémétrie soit 10 patients scopées et une IDE pour 4 lits d'urgences cardio ainsi qu'une aide soignante pour tout le secteur.
Est-ce que ces 28 lits sont dans un espace commun, affin que la surveillance puisse être assurée par d'autres, ne serait-ce que par des renvois d'alarme ?
Bref, est-ce qu'une organisation est prévue pour remplacer l'ide qui va en coro ?
Encore une fois, c'est facile d'avoir raison a posteriori, mais la rédaction d'une fiche d'événement indésirable est un exercice difficile, il faut le faire à tête reposée et de façon collective.Jenny59 a écrit :Réflexions faite sur les difficultés de personnel que nous avons rencontré cette nuit là je fait une fiche d 'évènement indésirable, en expliquant la situation et que pendant que j'aidais ma collègue sur la réa, mes patients n'étaient plus surveillé correctement. J'ai signée toute seule, l'erreur que j'ai fais...
C'est une technique franco-française : au lieu de faire une analyse systémique (qu'est-ce qui, dans l'organisation, a buggé ?), on cherche à couper un cou. Or vous leur avez donné des verges pour vous battre, en écrivant noir sur blanc que vous aviez délaissé la surveillance de vos patients.Jenny59 a écrit :Une semaine plus tard je suis convoquée dans le bureau de mon cadre avec le cadre sup m'expliquant que je n'aurais jamais du faire cette fiche, que nous étions désorganisée dans notre travail cette nuit là; que ce que je marquais dedans était faux.
Le véritable problème était que l'organisation n'était pas adaptée. Mais s'attaquer au véritable problème est bien plus complexe que de couper votre cou.
Si mes souvenirs sont bons, cette décision est prise par une commission, vous êtes prévenue à l'avance et vous pouvez vous défendre, ou confier votre défense à un représentant de votre choix. Est-ce qu'on vous a donné cette possibilité ?Jenny59 a écrit :Et j'apprends que je ne suis pas titularisée ! Report de 6 mois pour permettre de m'évaluer sur mon nouveau service
Le report de titularisation est assez fréquent quand on change de service. C'est totalement abusif, mais les cadres veulent avoir l'année entière pour vous évaluer. Cela dit, en dehors du fait que ça soit blessant, ça ne changera pas grand chose à votre carrière.
Vous avez trois façons de faire face :
1) La plus simple, faire le dos rond. Demander à une personne étrangère au service mais en qui vous avez confiance de vous aider à analyser ce qui s'est passé, pour arriver à clore l'événement. Et vous concentrer sur votre nouveau service, vous donner les moyens de bien y travailler et d'être satisfaite de votre travail.
2) La plus complexe, ne pas vous laisser faire. Contacter vos représentants syndicaux, ceux qui sont sensés vous défendre. Demander à ce qu'il y ait une réelle analyse systémique des problèmes d'organisation du service. Demander à être réintégrée dans votre ancien poste.
Ça va être très difficile, même si vous avez raison, surtout si vous avez raison. Parce que ça impliquera de mettre en cause des personnes bien plus haut placées que vous, ça impliquera pour l'hôpital d'admettre que le traitement de l'incident n'a pas été adapté, non seulement par rapport au problème posé, mais également par rapport à l'attitude de la direction vis-à-vis de vous.
Si vous n'êtes pas prête à mordre, ne montrez pas les dents.
3) La fuite. Cherchez-vous un nouvel établissement, démissionnez, et repartez à zéro. C'est assez complexe, parce que si vous ne voulez pas que tout vous suive, il faut temporairement abandonner la fonction publique hospitalière.
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Re: Quand tout bascule...
Avez-vous une assurance professionnelle personnelle? Si oui, contactez les juristes de votre assurance.
A savoir que si vous choisissez l'option de ne pas vous défendre, vous aurez toujours le sentiment d'injustice (un peu comme les femmes violées qui ne portent pas plainte contre leur agresseur) et surtout une perte d'estime de vous. Parfois mener le combat est très très très difficile mais ne pas perdre cette estime est beaucoup plus important sur le long terme.
D'autre part, rien ne vous empêche d'aller discuter avec vos représentants syndicaux et ensuite prendre des décisions: agir , ne pas agir
......ce sera votre choix....
Sur quels critères vos cadres disent-ils que vous mentez dans votre rapport?
A savoir que si vous choisissez l'option de ne pas vous défendre, vous aurez toujours le sentiment d'injustice (un peu comme les femmes violées qui ne portent pas plainte contre leur agresseur) et surtout une perte d'estime de vous. Parfois mener le combat est très très très difficile mais ne pas perdre cette estime est beaucoup plus important sur le long terme.
D'autre part, rien ne vous empêche d'aller discuter avec vos représentants syndicaux et ensuite prendre des décisions: agir , ne pas agir
......ce sera votre choix....
Sur quels critères vos cadres disent-ils que vous mentez dans votre rapport?
Re: Quand tout bascule...
Aux réponses déjà postées, je rajouterais bravo et merci aux collègues directes et à l'ensemble de l'équipe.
Dans bien des cas, c'est chacun sa m...e !
Dans bien des cas, c'est chacun sa m...e !
Re: Quand tout bascule...
Merci pour vos réponses.
J'ai contacter mon syndicat qui sera présent à la commission paritaire pour me défendre.
J'ai été voir le cadre supérieur qui maintient mon avis défavorable et qui m'a dit que l'on ne me fera pas de cadeau. Réintégrer mon ancien service est impossible.
Effectivement parmi les solutions qui s'offre à moi c'est de démissionner. Mais j'ai le sentiment d'injustice présent. L'impression que mes bons services ne sont pas reconnus, l'impression d'être une mauvaise infirmière alors que cette nuit là on a sauvé une vie.
Mais dans mon futur emploi, que vais je dire quand on va me demander pourquoi je suis partie de l'hôpital? J'ai l'impression d'avoir fait une faute grave et je me sens terriblement seule dans cette affaire. Mais collègues disent que je n'aurais pas du faire de" Vagues" et que j 'essaye de créer un scandale.
Pourtant je ne suis pas du genre " grande gueule". Je suis très discrète et plutôt réservée. Mais j'en ai marre de me laisser faire.
Un nombre incalculable de fiches d'évènements indésirables avait été faites mais nous n'avions jamais de retour. Nous supposions qu'elles n'arrivait jamais à destination...Il est bien sûr facile d'avoir raison a posteriori, mais si vous aviez des problèmes depuis longtemps, il aurait été souhaitable de le signaler par écrit (fiche d'événement indésirable) dès le départ.
Les soins intensifs sont à proximité des urgences cardio, mais il n'y avait pas le renvois des alarmes dans la salle d'urgences( salle d'urgences toute neuve puisque ouverte récemment). Nous avions les scopes des soins intensifs et télémétrie aux soins intensifs et un écran avec les télémétries dans le service conventionnel.Est-ce que ces 28 lits sont dans un espace commun, affin que la surveillance puisse être assurée par d'autres, ne serait-ce que par des renvois d'alarme ?
Non, mais depuis que je suis partie du service ils ont mis en place des astreintes pour la coro. Ceci était marqué dans les textes mais n'avait jamais été mis en place pour des raisons de budget d'après mon syndicat.Bref, est-ce qu'une organisation est prévue pour remplacer l'ide qui va en coro ?
Ma cadre m'a informé de l'avis défavorable à la titularisation, la commission est la semaine prochaine.Si mes souvenirs sont bons, cette décision est prise par une commission, vous êtes prévenue à l'avance et vous pouvez vous défendre, ou confier votre défense à un représentant de votre choix. Est-ce qu'on vous a donné cette possibilité ?
Non, je n'ai pas d'assurance professionnelle.Avez-vous une assurance professionnelle personnelle? Si oui, contactez les juristes de votre assurance.
A savoir que si vous choisissez l'option de ne pas vous défendre, vous aurez toujours le sentiment d'injustice (un peu comme les femmes violées qui ne portent pas plainte contre leur agresseur) et surtout une perte d'estime de vous. Parfois mener le combat est très très très difficile mais ne pas perdre cette estime est beaucoup plus important sur le long terme.
D'autre part, rien ne vous empêche d'aller discuter avec vos représentants syndicaux et ensuite prendre des décisions: agir , ne pas agir
......ce sera votre choix....
J'ai contacter mon syndicat qui sera présent à la commission paritaire pour me défendre.
J'ai été voir le cadre supérieur qui maintient mon avis défavorable et qui m'a dit que l'on ne me fera pas de cadeau. Réintégrer mon ancien service est impossible.
Effectivement parmi les solutions qui s'offre à moi c'est de démissionner. Mais j'ai le sentiment d'injustice présent. L'impression que mes bons services ne sont pas reconnus, l'impression d'être une mauvaise infirmière alors que cette nuit là on a sauvé une vie.
Mais dans mon futur emploi, que vais je dire quand on va me demander pourquoi je suis partie de l'hôpital? J'ai l'impression d'avoir fait une faute grave et je me sens terriblement seule dans cette affaire. Mais collègues disent que je n'aurais pas du faire de" Vagues" et que j 'essaye de créer un scandale.
Pourtant je ne suis pas du genre " grande gueule". Je suis très discrète et plutôt réservée. Mais j'en ai marre de me laisser faire.
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Re: Quand tout bascule...
C'est justement parce que les IDE même quand elles sont dans leurs droit ne bronchent pas qu'on arrive au fiasco infirmier actuel et une démotivation profonde!!! A quand les vraies colères et révoltes qui seraient peut-être plus constructives que de courber le dos. Actuellement nous partons toujours battus d'avance....et nous n'essayons même pas de nous battre .. Même seul on peut y arriver: en ce qui me concerne je viens de gagner face à une administration hospitalière obtue.....et je vous jure çà fait du bien. Arrêtons de courber l'échine et nous serons prise en compte!!Jenny59 a écrit :
L'impression que mes bons services ne sont pas reconnus, l'impression d'être une mauvaise infirmière alors que cette nuit là on a sauvé une vie.
Pourtant je ne suis pas du genre " grande gueule". Je suis très discrète et plutôt réservée. Mais j'en ai marre de me laisser faire.
Pour moi les humiliations au boulot, les accusations injustes sont finies: si je pense être dans mon droit, j'ouvre ma g-eu-le !!!!Et pourtant je n'en suis pas une de grande g--ule mais par la force des choses, l'administration hospitalière et son rouleau compresseur m'ont appris que si je laissais tout faire, on arrivait aux idées suicidaires....alors tant qu'à choisir autant choisir la lutte!
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Re: Quand tout bascule...
[...] il aurait été souhaitable de le signaler par écrit (fiche d'événement indésirable) dès le départ.
L'avantage des fiches d'événements indésirables, c'est qu'elles sont toujours lues. L'inconvénient, c'est d'arriver à les rédiger pour qu'elles impliquent une réponse (il faut que la ou les personnes qui la lisent soient persuadées que ne rien faire leur apportera plus d'ennuis que de faire quelque chose).Jenny59 a écrit :Un nombre incalculable de fiches d'évènements indésirables avait été faites mais nous n'avions jamais de retour. Nous supposions qu'elles n'arrivait jamais à destination...
est-ce qu'une organisation est prévue pour remplacer l'ide qui va en coro ?
Vous pouvez d'ores et déjà considérer ça comme une victoire, et une victoire à laquelle vous avez participé.Jenny59 a écrit :Non, mais depuis que je suis partie du service ils ont mis en place des astreintes pour la coro.
C'est ainsi en France, on laisse courir l'incendiaire mais on crucifie celui qui porte la mauvaise nouvelle.
Leopold Anasthase a écrit : [...] cette décision [de report de titularisation] est prise par une commission, vous êtes prévenue à l'avance et vous pouvez vous défendre, ou confier votre défense à un représentant de votre choix. Est-ce qu'on vous a donné cette possibilité ?
Donc ça n'est pas encore fait. Contactez votre représentant, faites l'inventaire de vos arguments. Le fait qu'on ait mis en place une astreinte est un argument à mettre en avant.Jenny59 a écrit :Ma cadre m'a informé de l'avis défavorable à la titularisation, la commission est la semaine prochaine.
Je trouve la comparaison un peu hardie. Ce qui compte le plus dans ce genre de situation, c'est d'avoir soi-même pu poser à plat les tenants et les aboutissants. On a le droit d'avoir raison et d'être condamné à tort, on a même le droit d'avoir tort et d'être condamné à raison, à condition d'avoir réussit à clore l'événement, d'en avoir tiré les conséquences, et de s'orienter positivement vers l'avenir.Norma Colle a écrit :A savoir que si vous choisissez l'option de ne pas vous défendre, vous aurez toujours le sentiment d'injustice (un peu comme les femmes violées qui ne portent pas plainte contre leur agresseur) et surtout une perte d'estime de vous.
Parfois, mener un combat qu'on estime juste et le perdre est plus destructeur que de ne pas mener ce combat si on sait qu'il est perdu d'avance.Norma Colle a écrit :Parfois mener le combat est très très très difficile mais ne pas perdre cette estime est beaucoup plus important sur le long terme.
Attention, je ne prends pas parti pour ou contre la lutte. Je dis simplement que je suis conseilleur et pas payeur, il me serait trop facile d'encourager dans un sens ou dans l'autre. Donc il faut bien poser les choses à plat et envisager toutes les options.
Voilà, c'est exactement mon avis. En plus des discussions avec les représentants syndicaux, vous pouvez discuter avec n'importe quelle personne en qui vous avez confiance, et de préférence qui n'est pas impliquée directement.Norma Colle a écrit :rien ne vous empêche d'aller discuter avec vos représentants syndicaux et ensuite prendre des décisions: agir , ne pas agir
......ce sera votre choix....
Si vous décidez d'argumenter, vous pouvez faire l'inventaire des personnes prêtes à vous défendre, et leur demander d'écrire ce qu'ils/elles pensent de vous. Eh oui, ça leur demandera de se mouiller.Jenny59 a écrit :J'ai été voir le cadre supérieur qui maintient mon avis défavorable et qui m'a dit que l'on ne me fera pas de cadeau.
Protégez-moi de mes amis... Rappelez-leur que grâce au scandale, on a créé une astreinte, et que ça leur rendra service.Jenny59 a écrit :Mais collègues disent que je n'aurais pas du faire de" Vagues" et que j 'essaye de créer un scandale.
Est-ce que des situations similaires se sont déjà produites ? Comment ont-elles été gérées ?
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Re: Quand tout bascule...
Avez-vous fait une photocopie de votre fiche d'évènements indésirable( il faut toujours en faire une)? Avez-vous eu un retour écrit de réception de cette fiche????
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Re: Quand tout bascule...
Certes Mr Léopold, je vous concède volontiers que la comparaison est un peu hardie...mais je n'arrive pas à trouver les mots justes qui traduisent mon sentiment. Ce que j'essaie d'expliquer maladroitement certainement , c'est que si on laisse faire sans rien tenter pour changer la situation de victime dans laquelle on se sent, on a davantage de mal à s'en sortir.La reconstruction de l'estime de soi est plus dure à reconquérir...Suis-je plus limpide ???Leopold Anasthase a écrit :
Je trouve la comparaison un peu hardie. Ce qui compte le plus dans ce genre de situation, c'est d'avoir soi-même pu poser à plat les tenants et les aboutissants. On a le droit d'avoir raison et d'être condamné à tort, on a même le droit d'avoir tort et d'être condamné à raison, à condition d'avoir réussit à clore l'événement, d'en avoir tiré les conséquences, et de s'orienter positivement vers l'avenir.Norma Colle a écrit :A savoir que si vous choisissez l'option de ne pas vous défendre, vous aurez toujours le sentiment d'injustice (un peu comme les femmes violées qui ne portent pas plainte contre leur agresseur) et surtout une perte d'estime de vous.
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Re: Quand tout bascule...
Je ne sais pas trop....Ce que je pense mais qui n'engage que moi également , c'est que par avance on ne peut pas trop savoir quelles cartes on aura en main. Il arrive parfois que des cartes qu'on croyait pourries se révèlent d'excellentes cartes telles que des collègues qui semblent soutenir des harceleurs dans une équipe et qui du jour au lendemain vous surprennent en décidant de devenir les alliés de l'individu harcelé....Donc oui des fois on part battus d'avance et donc on ne fait rien...et des fois à l'arrivée on gagne tout de même. Tout dépend de ce que chacun se sent capable de faire, de comment il ressent le problème, où est sa survie (car parfois pas d'autre choix pour survivre il faut mener le combat).Leopold Anasthase a écrit :Parfois, mener un combat qu'on estime juste et le perdre est plus destructeur que de ne pas mener ce combat si on sait qu'il est perdu d'avance.Norma Colle a écrit :Parfois mener le combat est très très très difficile mais ne pas perdre cette estime est beaucoup plus important sur le long terme.
Je ne vous conseillerai donc ni la lutte, ni de baisser les bras. Voyez quelles sont vos ressources personnelles, les aides que vous pouvez collecter autour de vous, vos points forts, les preuves irréfutables ( cf ce que cite MR Léopold sur les changements organisationnels effectués après votre FEI).... Réfléchissez, et prenez votre décision en toute conscience personnelle!
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Re: Quand tout bascule...
Vous avez donné les mots les plus importants : l'estime de soi. Le plus important est de réussir à faire le point sur l'événement, à le clore, à s'orienter vers l'avenir, et à conserver cette estime de soi. La reconnaissance par le tribunal (au sens large), et même l'estime des autres n'est pas le plus important.Norma Colle a écrit :[...] si on laisse faire sans rien tenter pour changer la situation de victime dans laquelle on se sent, on a davantage de mal à s'en sortir.La reconstruction de l'estime de soi est plus dure à reconquérir...
En fait, nous sommes d'accord mais nous l'exprimons de façon différente.
Ce pourquoi je veux mettre les gens en garde, c'est que perdre un combat qu'on estime juste peut être plus destructeur que de ne pas combattre. Cela dit, ça peut dépendre du caractère de chacun : certains préfèrent se battre quitte à perdre plutôt que de ne pas se battre.
Trois choses encore :
-nous n'avons pas les moyens de déterminer qui a raison ou tort dans cette affaire ; nous n'avons qu'un son de cloche ; donc j'évite de répondre blanc ou noir ;
-une personne impliquée (ici, Jenny59) peut avoir du mal à faire la part des choses, et c'est pourquoi je recommande de prendre conseil auprès d'une personne à qui on aura le temps d'expliquer en détail la situation, qui a les éléments pour la comprendre (donc plutôt quelqu'un qui connaît l'hôpital), mais qui n'est pas impliquée ;
-quand on part au feu, dans ce genre de situations, il faut être certain de rien avoir à se reprocher ; parce que vos adversaires n'hésiteront pas à s'engouffrer dans les trous de votre défense ; là, la zone d'ombre d'après la situation décrite, c'est l'abandon des patients sans surveillance, alors que si j'ai bien compris, il y avait déjà un médecin et une infirmière pour s'occuper du patient en situation critique ; ça peut se défendre en évoquant l'état de nécessité et le danger immédiat comparé au danger potentiel, mais ça reste un gros trou dans la défense.
Donc comme vous, si j'ai raison, je ne ferme pas ma g..., sauf s'il est envisageable qu'il soit possible que j'aie ne serait-ce qu'un tout petit peu tort.
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Re: Quand tout bascule...
Je suis d'accord à 100% avec tout et surtout sur les quotes ci-dessus!Leopold Anasthase a écrit : Vous avez donné les mots les plus importants : l'estime de soi. Le plus important est de réussir à faire le point sur l'événement, à le clore, à s'orienter vers l'avenir, et à conserver cette estime de soi. La reconnaissance par le tribunal (au sens large), et même l'estime des autres n'est pas le plus important.
En fait, nous sommes d'accord mais nous l'exprimons de façon différente.
Donc comme vous, si j'ai raison, je ne ferme pas ma g..., sauf s'il est envisageable qu'il soit possible que j'aie ne serait-ce qu'un tout petit peu tort.
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Re: Quand tout bascule...
Ton histoire est hallucinante et terrible à la fois. Tu dénonces des conditions insoutenables et tu en subis les conséquences.
Courage.
Il aurait été plus facile de changer de service sans rien dire (pas faire de vagues surtout) mais tu as choisi de dénoncer cela et c'est tout à ton honneur.
Surtout, ne perds pas confiance en toi.
Courage.
Il aurait été plus facile de changer de service sans rien dire (pas faire de vagues surtout) mais tu as choisi de dénoncer cela et c'est tout à ton honneur.
Surtout, ne perds pas confiance en toi.
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Re: Quand tout bascule...
j'ai été très touchée par ton témoignage car je crois que ça peut arriver à tout le monde, le nombre de fois où j'ai été coincée dans une chambre en laissant mes patients sans surveillance..
là on dirait que tes supérieurs ne veulent pas que ça s'ébruite...on fait disparaitre celle qui fait soulever le pb et voilà ni vu ni connu tout va bien dans le service
tu nas pas contacté tes collègues pour leur de mander de témoigner aussi?

là on dirait que tes supérieurs ne veulent pas que ça s'ébruite...on fait disparaitre celle qui fait soulever le pb et voilà ni vu ni connu tout va bien dans le service

tu nas pas contacté tes collègues pour leur de mander de témoigner aussi?
Avant j'avais des principes, maintenant j'ai des enfants
Re: Quand tout bascule...
ce que tu decrit c'est malheureusement de plus en plus la cas, les "fiches d'alerte", ne servent absolument a rien puisque la première explication retenue pour un problème quel qu'il soit est systematiquement une faute de l'agent (c'est plus facile a règler et ça coute moin cher , dans ton cas ça se traduit par 6 mois de plus d'evaluation , ce qui pour eux correspond a une economie substancielle).
en fait je n'ai qu'un conseil a te donner , barre-toi de l'hosto si tu peux, liberal, MR, centre de soin, c'est pas les lieux qui manquent.
en ce moment la hierarchie se durcit et se radicalise avec comme seul objectif une rationnalisation des cout le plus possible, le paramètre de qualité des soin n'etant meme pas abordé dans leur logique bornée.
et comme la profession n'est ni corporatiste ni syndiquée elle ne bouge pas et se laisse faire ;ce n'est pas un jugement c'est un constat
personnellement j'ai jeté l'eponge au bout de 10 ans d'hp, et je ne regrette absolument pas .
bonne chance en tout cas.
en fait je n'ai qu'un conseil a te donner , barre-toi de l'hosto si tu peux, liberal, MR, centre de soin, c'est pas les lieux qui manquent.
en ce moment la hierarchie se durcit et se radicalise avec comme seul objectif une rationnalisation des cout le plus possible, le paramètre de qualité des soin n'etant meme pas abordé dans leur logique bornée.
et comme la profession n'est ni corporatiste ni syndiquée elle ne bouge pas et se laisse faire ;ce n'est pas un jugement c'est un constat

personnellement j'ai jeté l'eponge au bout de 10 ans d'hp, et je ne regrette absolument pas .
bonne chance en tout cas.