Mi putes, mi soumises, mi cuites

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gisou64
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Re: Mi putes, mi soumises, mi cuites

Message par gisou64 »

Merci Ajjaz, votre discours de "jeune IDE" est porteur d'espoir pour l'évolution de notre profession qui comme vous le soulignez ne pourra se faire si on se détourne tant soit peu de l'aspect humain qui la définit..vous avez parfaitement compris le sens du mot empathie et de la relation d'aide...comprendre la souffrance de l'autre sans la partager ni la porter pour autant...aider l'autre a puiser dans ses propres ressources...c'est la base de la relation soignant/soigné et qui fait que nous pouvons être patientes, "dévouées" sans pour autant passer pour des cruches! Il ne s'agit plus ici de répondre AMEN à tout et à n importe quoi!
Je suis une assez vieille IDE et je ne suis toujours pas aigrie...j'ai sans doute été cruche à mes débuts (hé oui, j'avais la cornette et j'ai entendu des milliers de fois "mon petit, vous êtes mariée avec l'hôpital"...!), et comme le dit Loulic j'ai croisé des patients de tous bords, des bons et des "cons" aussi...et bien j'ai essayé d'apprendre l'indulgence en me disant que si la maladie n'a aucune raison de rendre meilleur, mon choix profond de vouloir " bien soigner" m'a considérablement améliorée au fil des ans...Ce sont d'ailleurs les mêmes raisons qui me poussent à me battre pour que cette profession soit valorisée et mieux reconnue car les patients seront les premiers bénéficiaires!
gisou64
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Re: Mi putes, mi soumises, mi cuites

Message par gisou64 »

Je comprends bien Moutarde cet équilibre nécessaire entre ce que l'on donne et ce que l'on attend....Le hic est que l'on "donne" au patient et qu'on attend un retour de la société..sur ces bases, on va droit à la frustration et au dialogue de sourds qui arrange bien du monde! Pour autant nous devons veiller à ne pas faire porter au patient le poids de cette incohérence.
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Indis
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Re: Mi putes, mi soumises, mi cuites

Message par Indis »

Loulic je vous aime.


C'était la réponse intéressante du jour. :?
Anonyme222222

Re: Mi putes, mi soumises, mi cuites

Message par Anonyme222222 »

gisou64 a écrit :Je comprends bien Moutarde cet équilibre nécessaire entre ce que l'on donne et ce que l'on attend....Le hic est que l'on "donne" au patient et qu'on attend un retour de la société..sur ces bases, on va droit à la frustration et au dialogue de sourds qui arrange bien du monde! Pour autant nous devons veiller à ne pas faire porter au patient le poids de cette incohérence.
Oui, exception faite du patient ou entourage qui considère le service apporté comme un dû...
Sinon, le hic, gisou64, je ne pense pas être la seule à l'avoir constaté ? Et l'échelle des frustrations s'étend selon le sujet (individu/soignant) - en passant par des étapes intermédiaires s'entend - de la maltraitance au burn-out.
Aussi, quelque part et pour ne pas se tromper et se désillusionner, n'est-il pas raisonnable de ne rien attendre du patient et de lui apporter ce pourquoi on est formé et payé ? (Patient au sens large du terme).
La question essentielle portant sur le but de notre formation.
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erick
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Re: Mi putes, mi soumises, mi cuites

Message par erick »

gisou64 a écrit :Je comprends bien Moutarde cet équilibre nécessaire entre ce que l'on donne et ce que l'on attend....Le hic est que l'on "donne" au patient et qu'on attend un retour de la société..sur ces bases, on va droit à la frustration et au dialogue de sourds qui arrange bien du monde! Pour autant nous devons veiller à ne pas faire porter au patient le poids de cette incohérence.
La tournure de ce sujet deviens trés interresant, mais je suis trés indécis sur ce que sait le patient de notre rôle.

Avant de penser craindre à ce que le patient porte le poids d' une incohérence, questionne ton patient sur ce qu'il pense savoir de ton rôle professionnel auprés de lui.
Moi je le fais tous les jours depuis un an, et cela m'a valu un état de burn out que je peux n'avouer que maintenant, une différence de taille entre ce que je me faisais alors de mon rôle professionnel et l'attente réelle du dit patient, et de son entourage.

Je n'ai plus l'impression de prendre en charge une personne dans une dimension de globalité des soins en équipe, mais bien parcellaire, axé essentiellement sur un manque organisationnel de temps médical, cela dit ce n'est pas nouveau, c'est ce que nous vivons depuis 2006.
cela se résuma sur une colère noire dirigé vers le médecin qui ne faisait pas, à mon sens, son job jusqu'au bout, et une désagréable sensation de perte de sens identitaire, de ma vue personnelle sur ma profession, lorsque l'AS me dit que je ne délègue pas suffisament mon rôle propre.

Ce que veut le patient, c'est savoir ce que peut être la pilule rouge que nous lui apportons, dont le médecin ne lui aurait apporté aucune explication, idem sur le pourquoi d'un examen et son déroulement.Son questionnement est essentiellement axé sur l' activité médicale et la sempiternelle phrase" je n'ose pas le dire au médecin alors je vous le demande à vous"

L'incohérence de la situation, c'est le patient qui n' ose pas dire à la bonne personne ce qu'il attend d'elle, et moi de vouloir le protéger du poids de cette incohérence.
mais comment vouloir blâmer quelq'un de malade et qui souffre pour lui faire comprendre ce que moi je veux?

Dans ma tête, maintenant, on ne protège pas un patient avec un tel burn out, alors, s'il y a des désagréments coté patient lorsque nous revendiquons sur ce que nous voulons, cela ne me fait pas l'once d'une hésitation, bien au contraire, je pense que nous protégeons d'autant mieux un patient lorsque nous savons ce que nous voulons et que nous pouvons l' obtenir.

Ce n'est pas tant le fait que je veuille faire plus un soin d'hygiène qu'une éducation thérapeutique, c'est que si j'ai le temps de ne faire qu'une action sur les deux sus-citées, je ne laisse au patient que le soin de me dire laquelle est la plus importante pour lui, c'est moi qui suis aux manettes, ce que je ne peux faire à l'instant T sera reporté.

C'est au patient de me dire ce que lui veut, cela commence par un "qu'attendez vous de moi pour vous aider au mieux"
De ce qu'il ne me dit pas est plus clairement une non attente de sa part, et je ne me sens en rien obligé

Lorsque les patients pour la plus part saurons ce qu'ils veulent et que les IDE ne se sentirons pas obligées, on ne se posera plus la question du poids de l'incohérence, l'entière profession IDE passera à l'âge adulte et pas un petit groupe de tête pensante déconnécté du terrain ou concidéré comme tel
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Pour la santé de mon budget personnel, je ne compte pas avec l'argent que je n'ai pas, première leçon de déontologie à avoir.
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Re: Mi putes, mi soumises, mi cuites

Message par binoute1 »

je me permets de remonter, relancer le sujets suite aux malheureux événements de nos collègues suicidés.

ici, j'ai eu droit à « mais il va falloir établir un protocole pour savoir comment l'infirmière va prendre la TA »

mais oui, mais oui...
et je souligne du coup que la photo choisie dans le message originel est bien trouvé : c'est celle que l'on ne veut devenir, mais que l'on risque de devenir avec des conditions pareilles... (et Randall Patrick aime ce sujet)
"Le psychiatre sait tt et ne fait rien, le chirurgien ne sait rien ms fait tt, le dermatologue ne sait rien et ne fait rien, le médecin légiste sait tout, mais un jour trop tard"
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