Une infirmière convoquée au commissariat
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Re: Une infirmière convoquée au commissariat
Oh, mais c'est intéressant comme réflexion ! Donc pour vous, il faut être inscrit à l'ordre pour exercer..cedr1c. a écrit :Pour votre question, elle est quand même un pêu idiote, non? Si la personne est exclue, elle n'exerce plus, non? Dans le même genre, je vous propose: continueriez vous d'acheter vos fruits à votre marchand qui a fermé sa boutique?
La loi n'est pas une chose immuable, puisque vous vous employez à prouver le contraire : votre objectif est d'obtenir que la loi sur l'ordre change..cedr1c. a écrit :Je ne vous parle pas de la loi, qui n'est pas une chose immuable, mais de votre vision de celle-ci.
Et c'est justement de la vision de la loi dont il s'agit. Dans ma vision, l'ordre infirmier est là pour la profession infirmière :
-le contrôle des diplômes est fait par les infirmiers ;
-les infirmiers s'occupent des problèmes entre infirmiers, des dérives des mauvais infirmiers (je sais, ça n'existe pas, mais on ne sait jamais) ;
-l'ordre, en fédérant la profession, en fait une véritable force de pression, non seulement sur les décisions la concernant, mais sur les décisions de santé publique en général.
Nous sommes au moins d'accord sur un point, l'ordre est mal barré. Mais notre interprétation des faits diffère.
Selon moi, l'ordre a été accordé par les pouvoirs publics parce qu'il ne pouvait pas faire autrement : après avoir accordé un ordre à plusieurs autres professions de santé, il devenait indéfendable de ne pas en créer un pour les ide.
Une fois cet ordre créé, il fallait à tout prix éviter qu'il ait le moindre pouvoir. C'est pourquoi les différents organes du pouvoir ont milité pour une cotisation ridicule (30 euros, ça n'est même pas le prix d'un magazine professionnel).
À partir du moment où le conseil national a voté la cotisation à 75 euros, ça a été la guerre ouverte avec les pouvoirs publics, et le grand lâchage de l'oni par le pouvoir en place. Pas de décrets d'application des lois parues, refus de donner à l'oni les moyens d'appliquer la loi. Les prétextes étaient quand même incroyables : Roselyne ne voulait pas se mêler d'un oni créé par un autre ministre, Roselyne ne voulait pas se fâcher avec les ide...
Au total, on en arrive à un ordre qui va partir en quenouille, mais ça n'est pas la faute du gouvernement. Le message devient "vous avez voulu un ordre, on vous l'a donné, mais vous n'avez pas été capable de vous en servir". Et Roselyne Pilate et consœurs s'en lavent les mains.
J'ai déjà posé la question, mais je la repose : demandez-vous à qui le crime profite.
Re: Une infirmière convoquée au commissariat
De fait le diplôme est délivré par des infirmiers à l'issue de la formation. Et sa validité est contrôlé par l'état, soit les citoyens.Leopold Anasthase a écrit : -le contrôle des diplômes est fait par les infirmiers
Je ne vois pas l'utilité de rajouter une énième instance. D'autres professions ont un niveau ordinal est ceci n'évite pas les faux diplômés, même en CHRU. Si des directeurs peu scrupuleux ne verifient pas la validité des diplômes et/ou l'inscription au fichier ADELI, ils ne chercheront pas l'inscription à un quelconque ordre.
Les problèmes des infirmiers ne sont pas strictement liés à la profession. Les infirmiers sont des animaux sociaux travaillant avec d'autres professionnels. D'ailleurs l'ordre a bien dit qu'il ne s'occupait pas des conditions de travail et des salaires.Leopold Anasthase a écrit : -les infirmiers s'occupent des problèmes entre infirmiers, des dérives des mauvais infirmiers (je sais, ça n'existe pas, mais on ne sait jamais)
En fédérant la profession ? C'est pas parce que vous regroupez un demi millions de professionnels dans une association que vous les unissez ou que vous leurs donnez un quelconque pouvoir.Leopold Anasthase a écrit : -l'ordre, en fédérant la profession, en fait une véritable force de pression, non seulement sur les décisions la concernant, mais sur les décisions de santé publique en général.
Cette agglomération est artificielle et les intérêts des uns est diamétralement opposé à ceux des autres. Quand on était sur les barricades en octobre des associations d'IBODE ou de puer ayant leurs entrées au carré VIP de l'ordre ont tiré à boulet rouge sur les IADE. Merci la féderation.
L'ordre des médecins ne fédere pas ceux ci. Ca permet juste à certains de regler leurs conflits de territoire.
Quant à votre question de départ, je n'ai jamais demandé à un médecin, un kiné, ou une SF si celui ou celle ci était inscrit à son ordre, ni s'il avait eu maille à patir avec celui ci.
Vous ne connaissez pas de médecin alcooliques, toxicomanes, voleurs, ... qui sont dûment inscrit à l'ordre ?
Dès qu'il eut franchi le pont, les fantomes vinrent à sa rencontre.
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Re: Une infirmière convoquée au commissariat
Donc laissons à l'État le soin de vérifier les diplômes, et aussi d'admettre en équivalence d'autres diplômes, sans nous en mêler.loulic a écrit :D'autres professions ont un niveau ordinal est ceci n'évite pas les faux diplômés, même en CHRU.
Voire, et l'État ne s'en est pas privé, de retirer la nécessité d'un diplôme pour donner des soins infirmiers. Comment ça je délire ? Pendant mes études, la définition de l'infirmière figurait dans l'article L 471 du code de la Santé publique. Elle était à savoir par cœur, et du coup je l'ai retenue : est considéré comme infirmier ou infirmière toute personne qui, en fonction des diplômes qui l'y habilite, donne habituellement des soins infirmiers, sur prescription ou conseil médical, ou en application du rôle propre qui lui est dévolu. Vous pouvez rechercher ce qu'est devenue cette définition, renumérotée dans le code de la Santé Publique : c'est l'article L4311-1.
Et ça donne :
Est considérée comme exerçant la profession d'infirmière ou d'infirmier toute personne qui donne habituellement des soins infirmiers sur prescription ou conseil médical, ou en application du rôle propre qui lui est dévolu.
Eh oui, la notion de diplôme qui l'y habilite a disparu du code. Ça date de 1999, c'était dans les diverses mesures d'ordre sociale de la loi créant la CMU. Et ça a permit d'autoriser les aides opératoires non diplômées à continuer d'exercer.
Comme quoi, les coups tordus à la profession d'infirmière ne sont pas réservés à une tendance politique...
Leopold Anasthase a écrit :-les infirmiers s'occupent des problèmes entre infirmiers, des dérives des mauvais infirmiers (je sais, ça n'existe pas, mais on ne sait jamais
Je vous parle de déontologie. Sans ordre, ça signifie qu'on confie à d'autres le soin de dire quels sont nos devoirs, voire de nous juger et de nous sanctionner pour manquement à nos devoirs que d'autres ont décidé.loulic a écrit :Les problèmes des infirmiers ne sont pas strictement liés à la profession.
J'ai fait un rêve, le rêve d'une profession adulte qui décide pour elle-même un certain nombre de choses la concernant, et qui participe à toutes les décisions la concernant.
Il est temps que je me réveille, la profession infirmière n'a pas l'intention de quitter la quiétude de sa servilité.
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Re: Une infirmière convoquée au commissariat
Ça partait pas trop mal... Mais vous n'avez pas pu vous retenir..cedr1c. a écrit :[...] vos devenez d'un ridicule...
Des arguments, je ne réponds qu'aux arguments.
Re: Une infirmière convoquée au commissariat
Entièrement d'accord avec vous sur ce coup là.Leopold Anasthase a écrit :Comme quoi, les coups tordus à la profession d'infirmière ne sont pas réservés à une tendance politique...
Mais il n'est pas dans les prérogatives d'un ordre de décider si d'autres pourront ou pas venir empiéter sur ses plates bandes.
En admettant que l'ordre survive à ses querelles intestines, et que demain un gouvernement décide de démanteler complétement la profession, l'ordre n'y pourra rien.
On nous dira que c'est pour résoudre les problèmes de pénurie médicale, que ça faits des économies, et que ces éconnomies profiterons au patients... Bref en embobinant bien le pékin, on fera passer les infirmiers pour des conservateurs rétrogrades arc bouté sur des prérogatives d'un autre temps, et on expliquera que l'efficience des soins c'est des petits techniciens vite formés et peu payés.
C'est dans l'air du temps, l'ordre applaudi, et de toute façon s'il n'applaudi pas, on fera sans lui.
L'ordre ne peut s'attaquer qu'aux infirmiers, si demain un gouvernement crée une autre professions qui nous bouffe la laine sur le dos, l'ordre n'y pourra rien.
C'est ce qui arrive aux kiné. Leur ordre ne peut rien contre les divers masseurs charlatanesques qui ne prétendent pas être MK.
Je travaille dans le respect du code de santé publique, et je préfère avoir un juge professionnel pour juger si oui ou non je respecte la loi, plutôt qu'un collège d'amateurs plus ou moins éclairé.Leopold Anasthase a écrit :Je vous parle de déontologie. Sans ordre, ça signifie qu'on confie à d'autres le soin de dire quels sont nos devoirs, voire de nous juger et de nous sanctionner pour manquement à nos devoirs que d'autres ont décidé.
Leopold Anasthase a écrit : J'ai fait un rêve, le rêve d'une profession adulte qui décide pour elle-même un certain nombre de choses la concernant, et qui participe à toutes les décisions la concernant.
Il est temps que je me réveille, la profession infirmière n'a pas l'intention de quitter la quiétude de sa servilité.
Un ordre n'a pas les moyens de réaliser vos rêves. Il n'est que consultatif. Et on ne le consulte que lorsqu'on le veut bien.
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Re: Une infirmière convoquée au commissariat
Réponse à Créol:Pourquoi elle et maintenant?
C'est la question que je me pose depuis que je suis sortie du commissariat ou
plutôt depuis que j'ai repris mes esprits aprés le choc reçu.
Je remercie Hugues Dechilly pour l'aide apportée et tous ceux et celles qui ont plublié ici un message de soutien à mon égard.Cela fait beaucoup de bien de se sentir comprise .Le reste je m'en désinteresse volontairement histoire de tenir le coup ,tout simplement.
C'est la question que je me pose depuis que je suis sortie du commissariat ou
plutôt depuis que j'ai repris mes esprits aprés le choc reçu.
Je remercie Hugues Dechilly pour l'aide apportée et tous ceux et celles qui ont plublié ici un message de soutien à mon égard.Cela fait beaucoup de bien de se sentir comprise .Le reste je m'en désinteresse volontairement histoire de tenir le coup ,tout simplement.
Re: Une infirmière convoquée au commissariat
bon courage à toi, Agatha Christine, et surtout ne te laisse pas faire
je sais que c'est facile à dire quand on n'est pas concerné, mais il faut vraiment que ceux qui sont impliqués personnellement dans les travers de l'ordre, se battent contre, ce sont eux qui ont les cartes en main

je sais que c'est facile à dire quand on n'est pas concerné, mais il faut vraiment que ceux qui sont impliqués personnellement dans les travers de l'ordre, se battent contre, ce sont eux qui ont les cartes en main
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Re: Une infirmière convoquée au commissariat
Non, mais l'ordre a la possibilité de faire savoir à la population qu'on est en train de la rouler dans la farine. L'ordre (celui auquel on cotise) a des moyens, de quoi se payer de la communication.loulic a écrit :Mais il n'est pas dans les prérogatives d'un ordre de décider si d'autres pourront ou pas venir empiéter sur ses plates bandes.
Ce que le peuple veut, Dieu le veut : nous sommes en démocratie. Si la France veut de la merde pour sa santé, libre à elle. Si chaque français se soucie de son système de santé comme d'une guigne, il aura ce qu'il souhaite.loulic a écrit :On nous dira que c'est pour résoudre les problèmes de pénurie médicale, que ça faits des économies, et que ces éconnomies profiterons au patients...
Le problème est donc de permettre aux français de faire leur choix en toute connaissance de cause. Avec un ordre, on peut imaginer que certains expliquent les choses de façon différente de celle proposée par les pouvoirs publics.
À la place d'un juge professionnel, vous aurez une commission de discipline de la fonction publique. Avec un peu de chance, certains membres seront infirmiers.loulic a écrit :Je travaille dans le respect du code de santé publique, et je préfère avoir un juge professionnel pour juger si oui ou non je respecte la loi, plutôt qu'un collège d'amateurs plus ou moins éclairé.
Re: Une infirmière convoquée au commissariat
On peut imaginer ... Ca me laisse pantois.Leopold Anasthase a écrit :Le problème est donc de permettre aux français de faire leur choix en toute connaissance de cause. Avec un ordre, on peut imaginer que certains expliquent les choses de façon différente de celle proposée par les pouvoirs publics.
Et quel poids aura l'ordre face à l'industrie pharmaceutique ? A l'ordre des médecins ? Aux groupes privées qui rachetent les cliniques de l'hexagone ?
L'ordre n'exprime même pas une voix, il n'est que l'aggrégat de divers syndicats infirmiers qui se tirent déjà dans les pattes en dehors.
L'ordre n'est pas un chevalier blanc de la santé portant la voix unifié des infirmiers, c'est une caisse d'enregistrement de conflits personnels et d'intérêts particuliers.
Et en attendant il applaudit au rapport Hénart ...
Dès qu'il eut franchi le pont, les fantomes vinrent à sa rencontre.
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Re: Une infirmière convoquée au commissariat
Mais que fait-on le puissant ordre des médecins? Le système public part en cacahuètes....çà tarifie,çà tarifie....çà fait sortir les patients darre-darre...Faut croire qu'un ordre m^me puissant cautionne à donf la mort de la santé en france! Alors pfitt des IDE quel poids auront-ils?Leopold Anasthase a écrit :te.
Le problème est donc de permettre aux français de faire leur choix en toute connaissance de cause. Avec un ordre, on peut imaginer que certains expliquent les choses de façon différente de celle proposée par les pouvoirs publics.
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Re: Une infirmière convoquée au commissariat
et comme disait ici un forumeur,bientôt les IDE feront les prélèvements de cornée,les échocardiaques non invasives...etc....et tout çà sans reconnaissances supplémentaires...Faut bien combler les pénuries médicales...seringuelectrique a écrit :loulic a écrit :Leopold Anasthase a écrit :
Et en attendant il applaudit au rapport Hénart ...![]()
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Re: Une infirmière convoquée au commissariat
Alors c'est foutu. Il n'y a rien à faire.loulic a écrit :Et quel poids aura l'ordre face à l'industrie pharmaceutique ? A l'ordre des médecins ? Aux groupes privées qui rachetent les cliniques de l'hexagone ?
Je vais me reconvertir, ou acheter une clinique (peut-être pas dans la région de Nice...).
Re: Une infirmière convoquée au commissariat
Si, rassurez vous, on peut faire quelque chose.Leopold Anasthase a écrit :Alors c'est foutu. Il n'y a rien à faire.
Déjà supprimer l'ordre, qui n'est qu'un carcan à la botte du ministère.
C'est pas parce que la situation est pourrie qu'on se précipiter sur le premier gadget venu. L'ordre n'a aucun poids face au pouvoir, et c'est le principal reproche que je lui fais : son inutilité et son inadéquation à la situation.
L'ordre ne dispose d'aucun levier pour faire pencher la balance en sa faveur. Son seul pouvoir est coercitf à l'intention des infirmiers. Il n'est pas différent des autres ordres, qui sont eux même totalement inutiles.
Dès qu'il eut franchi le pont, les fantomes vinrent à sa rencontre.
Re: Une infirmière convoquée au commissariat
La loi a fait l'oni : ok. Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi la grande majorité des infirmiers ne se plient pas à celle-ci, et pourquoi ceux qui sont inscrits, l'ont été, pour le plus grand nombre, de force.
L'oni s'était mis en tête de convaincre : mais, comment convaincre d'une inutilité et, de surcroit, avoir à payer pour cela ?
Alors il a fallu contraindre, et on voit le résultat.
Cette loi est née d'un mensonge éhonté qui ne servait qu'une minorité bien ciblée. Cela prouve au moins que l'on ne peut pas faire n'importe quoi, et de prendre des grands airs légalistes, ironiques et suffisants ne changera pas l'opinion de la profession infirmière : l'ordre a misérablement vécu et sa disparition est un bienfait pour tous, sauf pour ceux qui vont payer.
L'oni s'était mis en tête de convaincre : mais, comment convaincre d'une inutilité et, de surcroit, avoir à payer pour cela ?
Alors il a fallu contraindre, et on voit le résultat.
Cette loi est née d'un mensonge éhonté qui ne servait qu'une minorité bien ciblée. Cela prouve au moins que l'on ne peut pas faire n'importe quoi, et de prendre des grands airs légalistes, ironiques et suffisants ne changera pas l'opinion de la profession infirmière : l'ordre a misérablement vécu et sa disparition est un bienfait pour tous, sauf pour ceux qui vont payer.
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Re: Une infirmière convoquée au commissariat
Et on revient à la situation antérieure, qui n'était pas spécialement brillante.loulic a écrit :Déjà supprimer l'ordre, qui n'est qu'un carcan à la botte du ministère.