Psychiatrie en libéral ???
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- caducee1717
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Re: Psychiatrie en libéral ???
mariet69 a écrit :Bonjour,caducee40 a écrit :pour ma part je bosse comme IDEL et j'ai actuellement 3 prise en charge dites de "santé mentale" :
1 patient souffrant de troubles bi-polaires
1 patiente en phase de consolidation sevrage alcool
1 patiente que j'ai débuté récemment atteintes de troubles schizo-affectifs depuis plus de 25 ans et qui sort d'une très longue hospitalisation.
J'ai établie des démarches de soins ciblées sur la prise en charge "psy" et l'accompagnement, l'étayage, et je n'ai à ce jour aucun souci.
J'ai obtenu les bonnes prescription, j'ai particulièrement soigné mes DSI, je les ai argumentées, et honnêtement je crois pouvoir dire que ma présence est un plus pour ces patients qui ne pourraient pas être livrés à eux-mêmes comme ça, d'un seul coup...
Outre la surveillance des traitements (efficacité/innocuité) et le contrôle des paramètres je les écoutent, les soutient, leur propose de façon formelle ou informelle selon le contexte du jour des entretiens IDE plus axés sur le projet ou autre.
J'ai de l'expérience en psy, ainsi qu'en addictologie ce qui est incontestablement un plus, mais franchement ce type de prise en charge est très enrichissant (et la je ne parle pas des honoraires !).
Je travaille en collaboration avec l'IDE de santé mentale qui voit les patients une fois par semaine, le psy (tous les 15 j) et le médecin traitant qui assure le relais si besoin entre les consultations psy...
En revanche l'idée de "spécialiser" plus particulièrement son activité libérale sur la psy me laisse un peu dubitative. Non pas bien sûr par rapport à ce que ça pourrait apporter aux patients mais surtout parce que les CHS sont plutôt structurés pour assurer le suivi en "externe" à la sortie du patient (IDE psy à domicile, CMP, consultations ambulatoires...) et que donc je ne me rend pas très bien compte de ce qui pourrait "rester" pour vous... ou de ce que l'on voudrait bien vous transmettre...
quelle cotation utilisez vous ? car pour les rares patients psy que nous avons, nous n'avons jamais pu coter autre chose que des AMI 1, parfois 1 AIS 3, mais ça devient de plus en plus difficile de coter plus, les médecins traitants "voulant" que l'on fasse les toilettes pour les cotations en AIS sans prise en compte du temps passé à l'accompagnement du patient.
merci
Je ne rencontre pas ce problème (assurer nécessairement les soins d'hygiène pour revendiquer des AIS) avec les médecins traitants avec qui je travaille. Je côte effectivement des AIS pour les suivis psy dont j'ai la charge.
Je ne me contente pas de préparer un pilulier et d'administrer les traitements, j'en évalue l'efficacité, j'alerte le psy ou l'IDE de santé mentale de tout ce qui peut altérer l'équilibre du patient, notamment quand je vois qu'il "décompense" ou que son traitement ne semble plus suffisamment adapté, ou qu'il présente des troubles annexes, je surveille aussi les paramètres, je veille à ce qu'il ou elle respecte le cadre des rendez-vous de suivi ou les activités thérapeutiques qui lui ont été proposées à sa sortie, je gère parfois les crises d'angoisse ou leurs doutes, je leur donne parfois des conseils hygiéno-ditététiques par rapport aux effets de leur traitement, etc, etc... Tout cela demande du temps, de la patience, de l'energie, et mérite d'être reconnu à sa juste valeur...
A l'inverse, lorsqu'une prise en charge s'allège (et ça arrive ) je met alors un terme à ma DSI et repasse en entente préalable classique pour l'administration des traitements par exemple.
souriez...et vous recevrez autant en retour
Re: Psychiatrie en libéral ???
comme quoi, tout dépend des médecins et de la sécu pour changer, le jour où la relation d'aide sera cotée dans les soins dans la nommenclature comme en HAD n'est pas encore arrivé... vos patients ont bien de la chance nous c'est zero de chez zero, même les bigleux n'ont qu'à se débrouiller avec leurs pilluliers ou payer, la préparation des pilluliers n'étant prise en charge que pour les altérations cognitives.
Re: Psychiatrie en libéral ???
Mauvais Epilogue pour le cabinet Saint-Alban (région toulousaine)
http://gps.midipy.over-blog.com/article ... 65484.html
http://www.ladepeche.fr/article/2012/01 ... euros.html
Pour rappel =>
http://www.infirmiers.com/votre-carrier ... ience.html
http://gps.midipy.over-blog.com/article ... 65484.html
http://www.ladepeche.fr/article/2012/01 ... euros.html
Pour rappel =>
http://www.infirmiers.com/votre-carrier ... ience.html
Re: Psychiatrie en libéral ???
Bonjour,
Et aujourd hui ou en sommes nous?
Je suis infirmier DE avec une grosse experience en psy.
J'ai essaye moi aussi de me torturer l esprit afin de créer du liberal psy mais en vain
Quand on voit le programme décousu et inadapté en psy dans les IFSI on peut facilement s'imaginer le manque d intérêt pour cette derniere .
Les cmp sont saturés , les psychiatres aussi . Ne pourrions nous pas être l'interface, le maillon manquant ?
Il faudrait pour cela que le malade souffrant psychiquement soit reconnu en tant que tel et reconnaitre que voir cette personne tous les 2 mois ne soit pas suffisant.
Et aujourd hui ou en sommes nous?
Je suis infirmier DE avec une grosse experience en psy.
J'ai essaye moi aussi de me torturer l esprit afin de créer du liberal psy mais en vain
Quand on voit le programme décousu et inadapté en psy dans les IFSI on peut facilement s'imaginer le manque d intérêt pour cette derniere .
Les cmp sont saturés , les psychiatres aussi . Ne pourrions nous pas être l'interface, le maillon manquant ?
Il faudrait pour cela que le malade souffrant psychiquement soit reconnu en tant que tel et reconnaitre que voir cette personne tous les 2 mois ne soit pas suffisant.
Re: Psychiatrie en libéral ???
Au même point.inf08 a écrit :Et aujourd hui ou en sommes nous?
Pas de connections entre la ville et les structures psy, pas forcément de compétences et/ou d'intérêt pour la psychiatrie de la part de tous les possibles intervenants en ville (et inversement), pas de financements qui permettent de pérenniser une activité libérale à orientation psy.
Restent peut-être la création d'HAD spécifiques mais les HAD actuelles (somato) ne font pas rêver en terme de qualité, sécurité, accompagnement...etc
Re: Psychiatrie en libéral ???
Je suis dans le departement des ardennes et toi?
Tu as deja essayé de créer quelquechose toi?
Tu as deja essayé de créer quelquechose toi?
Re: Psychiatrie en libéral ???
La lenteur des institutions est bien souvent cause de nombreux désespoirs mais contrairement à ce qui peut être fantasmé d'une généralisation négative, les structures psychiatriques sont plutôt dans un mouvement d'ouverture vers l'extérieur. Avec des mouvements parfois de recul mais la réflexion est là. N'hésitez pas à vous rapprochez du (des) secteur de psychiatrie avec lesquels vous pourriez travailler afin d'avoir une réflexion commune, vous faire connaître et qui sais peut être écrire un projet commun pour le présenter aux différentes instances.
Re: Psychiatrie en libéral ???
Bref, des longues phrases et des bons mots pour finalement arriver à la conclusion que rien change vraimentbrrruno a écrit :La lenteur des institutions est bien souvent cause de nombreux désespoirs mais contrairement à ce qui peut être fantasmé d'une généralisation négative, les structures psychiatriques sont plutôt dans un mouvement d'ouverture vers l'extérieur. Avec des mouvements parfois de recul mais la réflexion est là.

l'IDEL ne vit pas de d'amour (de son patient) et d'eau fraîche même s'il est vrai que le don de soi et le bénévolat soient une forme de normalité chez les IDE(L).
Re: Psychiatrie en libéral ???
C'est votre interprétation... La résistance de certains (certaines) IDEL est également un frein heureusement vous n'êtes pas une généralité.
Re: Psychiatrie en libéral ???
Je ne suis pas résistante. Ce sont les pouvoirs publics qui le sont ainsi que ceux qui clivent systématiquement psy/somato, structures/libéral.
Je pense que les IDEL avec une orientation psy seraient une très bonne initiative pour des PEC spécialisées. Je l'ai toujours dit.
Mais la NGAP ne le prévoit pas à part (+MAU). Ce qui ramène l'acte (ou plus) à
3,15 + 1,35 = 4,50 € brut
C'est ça la réalité...
Je pense que les IDEL avec une orientation psy seraient une très bonne initiative pour des PEC spécialisées. Je l'ai toujours dit.
Mais la NGAP ne le prévoit pas à part (+MAU). Ce qui ramène l'acte (ou plus) à
3,15 + 1,35 = 4,50 € brut
C'est ça la réalité...
Re: Psychiatrie en libéral ???
Ne pas vouloir reconnaître les liens qui se réfléchissent et qui se créent et la manière dont vous le répandez me laisse quand même fortement pensez l'inverse. Mais cela n'est que mon avis.
Re: Psychiatrie en libéral ???
à ce jour,il n'y a pas d'AIS sans soins d'hygiène.C'est dur mais c'est comme ça.Et la sécu prend le temps pour réclamer des indus même si entente préalable non refusée.Par contre,il est vrai que dans le cadre des 4 euros personne n'empêche une infirmière de travailler en coopération avec le secteur.Je suis d'accord avec moutarde,c'est la sécu qui bloque,pas les infirmiers.
Re: Psychiatrie en libéral ???
Je suis curieux de savoir comment associer le libéral "psy" et les principes de continuité des soins et d'accroche du transfert multifocal.
Comment, en regard d'interventions liées à un secteur de psy publique ou à une clinique privée, les libéraux peuvent-ils intervenir sans que ça dissocie la prise en charge entre des acteurs indépendants les uns des autres, uniquement liés par une contractualisation ou un "partenariat", lien artificiel qui ne fait pas illusion longtemps chez les patients.
Trop d'acteurs indépendants les uns des autres dissocie la prise en charge : on le voit par exemple dans les pôles où l'organisation fait que l'intra et l'extra hospitalier agissent chacun de leur côté en roue libre. Tout est dissocié et rien ne tient !
Le principe du libéral c'est que même dans un partenariat, tu agis en ton nom propre et pour toi-même, pas au nom d'une institution. Le risque dissociatif me semble grand. Le soin psychiatrique ne peut pas se limiter à une série d'intervenants qui se parlent une fois par mois. Sinon on ferait des miracles partout ! Je suis dubitatif sur le principe. Je crois que tout ça c'est du palliatif face à l'échec du secteur. Mais ça peut peut-être marcher ? Je ne sais pas.
Il faut bien comprendre que la continuité des soins en psy, ça n'est pas une histoire de coopération entre diverses personnes qui bossent chacun pour elles, c'est une histoire qu'une équipe unifiée par l'institution dont les déclinaisons dans et hors les murs créée une série de scènes où le transfert peut se jouer, se fixer, se réunifier un peu, c'est ça qui soigne, bien plus que des entretiens, des médocs, des ateliers qui ne peuvent pas être réduits à des éléments indépendants les uns des autres, tout est en interaction ! Jean Oury parle très bien de ça, quand il dit que "La Borde" ça se joue bien au delà des murs de la clinique, ou quand La Chesnaie a une série d'apparts associatifs à Blois et Paris où des moniteurs de la clinique interviennent.
Les "coopérations", c'est un cicaplaie sur la dissociation entre les intervenants. Je ne vois aucune horizontalité là dedans. En plus y'a de grandes chances que les IDEL deviennent les exécutantes de tous les soins dont le CMP veut se décharger, le tout sur prescription du médecin d'intra, hop, de la hiérarchie, de l'exclusion, de la segmentation, du cloisonnement, tout est foutu.
Après, rien n'interdirait à des IDEL de faire "du psy" en leur nom propre et avec une tarification plus juste et adaptée à ce type de soins. Mais une fois encore, lorsque chacun intervient de son côté, ça ne tient jamais longtemps, en tout cas chez les psychotiques.
Comment, en regard d'interventions liées à un secteur de psy publique ou à une clinique privée, les libéraux peuvent-ils intervenir sans que ça dissocie la prise en charge entre des acteurs indépendants les uns des autres, uniquement liés par une contractualisation ou un "partenariat", lien artificiel qui ne fait pas illusion longtemps chez les patients.
Trop d'acteurs indépendants les uns des autres dissocie la prise en charge : on le voit par exemple dans les pôles où l'organisation fait que l'intra et l'extra hospitalier agissent chacun de leur côté en roue libre. Tout est dissocié et rien ne tient !
Le principe du libéral c'est que même dans un partenariat, tu agis en ton nom propre et pour toi-même, pas au nom d'une institution. Le risque dissociatif me semble grand. Le soin psychiatrique ne peut pas se limiter à une série d'intervenants qui se parlent une fois par mois. Sinon on ferait des miracles partout ! Je suis dubitatif sur le principe. Je crois que tout ça c'est du palliatif face à l'échec du secteur. Mais ça peut peut-être marcher ? Je ne sais pas.
Il faut bien comprendre que la continuité des soins en psy, ça n'est pas une histoire de coopération entre diverses personnes qui bossent chacun pour elles, c'est une histoire qu'une équipe unifiée par l'institution dont les déclinaisons dans et hors les murs créée une série de scènes où le transfert peut se jouer, se fixer, se réunifier un peu, c'est ça qui soigne, bien plus que des entretiens, des médocs, des ateliers qui ne peuvent pas être réduits à des éléments indépendants les uns des autres, tout est en interaction ! Jean Oury parle très bien de ça, quand il dit que "La Borde" ça se joue bien au delà des murs de la clinique, ou quand La Chesnaie a une série d'apparts associatifs à Blois et Paris où des moniteurs de la clinique interviennent.
Les "coopérations", c'est un cicaplaie sur la dissociation entre les intervenants. Je ne vois aucune horizontalité là dedans. En plus y'a de grandes chances que les IDEL deviennent les exécutantes de tous les soins dont le CMP veut se décharger, le tout sur prescription du médecin d'intra, hop, de la hiérarchie, de l'exclusion, de la segmentation, du cloisonnement, tout est foutu.
Après, rien n'interdirait à des IDEL de faire "du psy" en leur nom propre et avec une tarification plus juste et adaptée à ce type de soins. Mais une fois encore, lorsque chacun intervient de son côté, ça ne tient jamais longtemps, en tout cas chez les psychotiques.
"La plus grande proximité, c'est d'assumer le lointain de l'autre."
J. Oury
J. Oury
Re: Psychiatrie en libéral ???
puis je vous demander quelle est votre profession?