nouvelle réforme des études en septembre 2013

Le forum des étudiants en soins infirmiers

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Anonyme222222

Re: la nouvelle réforme ... une belle pagaille ! On nous éco

Message par Anonyme222222 »

Snor a écrit :Après je suis plus là pour discuter que pour convaincre ... d'autant que ne pratiquant pas encore en service cela reste effectivement que théorique.
Pour les mouches, je n'ai pas d'avis.

Pour le reste, c'est effectivement théorie vs pratique du fait que ceux qui la défende ont quitté le terrain depuis des lustres ou n'y sont pas encore (pas spécialement toi). Et on recrache les mêmes discours à l'envie dans des lieux tels que IFSI, associations ESI, couloirs ministériels, déliquescent ordre infirmier, revues professionnelles (inter)nationales dont outre-Atlantique...etc

La réforme, professionnalisation, mastérisation avec la création des IPA ou “super” IDE représentent elles concrètement, quotidiennement et sur le terrain une évolution qui s’inscrit dans une démarche de qualité des soins, de sécurité des patients et de promotion de la profession/professionnel(le)s.

Si oui, comment ?

Parce que moi, je ne vois pas mais je ne demande qu'à être :idee:

Ce chapelet de réformes réfléchi par les élites auto-proclamés de la profession est supposé répondre aux nouveaux besoins des patients. Mais quels sont donc ces nouveaux besoins qui fleurissent à chaque fin de phrases mais que personne n’a pris le soin de définir précisément ?

En réalité, cette évolution est supposée répondre à un problème de démographie médicale = diminution du temps medical (non anticipé voire organisé) et de mauvaise répartition des médecins sur le territoire (à la condition que ces IPA investissent les lieux désertés par les médecins...) pour un coût à priori moindre et une rentabilité immédiate. Soit une économie à court terme à mon avis.
Cela aggrave aussi l’égal accès aux mêmes soins (médecine à 2 vitesses).

L’émergence de tous ces nouveaux métiers de la santé est une collusion politico-économique du sanitaire et du social (métiers intermédiaires, coopérations inter professionnelles destinées à légaliser les glissements de tâches)basée sur une logique de missions et non de formation diplômante dont le but est la dérèglementation de chaque profession.

En ce qui concerne ces IPA, combien seront concerné(e)s ? Quel statut ? Quelle évolution de carrière ? Passerelles ? Quelle reconnaissance dont salariale ? Quelle prise en charge de leurs prestations par la collectivité et/ou les individus ? Quelle protection assurancielle des nouvelles responsabilités ? Quels liens de subordination avec les médecins et autres collègues IDE (SG ou spé)?...etc.
Anonyme222222

Re: la nouvelle réforme ... une belle pagaille ! On nous éco

Message par Anonyme222222 »

Elyanna a écrit :Dans l'ancien, il y a en plus des stages ( "à l'appréciation de l'équipe pédagogique") qui ne sont donc pas obligatoires. Donc au final, on a pareil en pratique.
Les 700 heures en question (20 semaines = 5 mois) étaient facultatives ???
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Indis
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Re: la nouvelle réforme ... une belle pagaille ! On nous éco

Message par Indis »

Snor a écrit :D'un point de vue purement théorique (enfin j'espère), enculer des mouches ça reste pas mal non plus.
Après je suis plus là pour discuter que pour convaincre ... d'autant que ne pratiquant pas encore en service cela reste effectivement que théorique. On verra d'ici quelques années.

Ce que j'entends pas là moi de base, c'est que, parmi toute la population infirmière de France, je suis pas certain qu'une majorité ait l'impression d'être actuellement dans des conditions optimales pour exercer son métier.
Je parle pas de sciences infirmière ou de spécialisation en ceci ou cela ou n'importe quoi d'autre, je dis que, peu de monde (à mon sens) n'a à l'heure actuelle, ne serait ce que la possibilité d'effectuer correctement son travail, du moins dans des conditions acceptables.
Mais même en étant étudiant vous avez déjà dû en avoir des retours:

- personnel énervé, vindicatif envers sa direction, envers ses "cadres qui branlent rien"
- équipes stressés, toujours à courir partout
-tâches multiples dont on a strictement rien à secouer (paperasses à n'en plus finir et autres ouvertures de parapluies)
- temps très limité pour encadrer les étudiants (et remplir leurs putfkdfjklfkl de putzkdkeke de feuilles à la con ... d'autant plus maintenant puisque, comme on a plus que les portefolio, les services se gênent pas pour créer d'autres feuilles en plus à remplir, ben voui).



Bref, je pense qu'avant de vouloir aller encore plus loin dans la bêtise il faudrait qu'on puisse déjà faire notre boulot tel qu'on le considère actuellement. Perso, faire l'abeille, rentrer, dire bonjour, piquer, dire au revoir, sortir, je ne considère pas ça comme faire son boulot.
Aux urgences où je bosse, sur certains postes (genre aux lit porte), je trouvais il y a encore 6 mois qu'on avait un poil de temps pour rester un peu avec les gens, discuter et pratiquer notre belle relation d'aide qu'on trouve dans les bouquins... c'est plus vrai aujourd'hui: antichambre de l'unité neuro vasculaire, des soins intensifs gastro, ou de la post réa qu'on est devenus.


Je rajoute à cela que, si on regarde un peu plus loin ce qu'on nous propose, ça ressemble quand même vachement à tout un tas de choses que personne ne veut faire...et c'est déjà en marche:

- infirmière d'annonce: Ben oui, le cancéro il en a rien à secouer de dire à papy "vous avez un glioblastome qui est pas opérable aurevoir mr " ... la recherche, c'est mieux, pis son article dans " le Mag du CHU de <insérer un nom de bled>", ça c'est cool.

- super infirmières: comme on a vu dans un reportage, une IDE spéciale "onco cérébrale", qui lit les IRM et tout, qui fais des prescriptions ... et qui passe sa journée penchée en avant à se faire enfiler jusqu'au trognon à faire du boulot de médecin (avec les responsabilités qui vont avec) pour....... ben pour rien... (ha si, le droit de porter une blouse longue et d'être en civil comme les PH (ou les Professeurs, encore mieux :love: :love: :love: ).


Et puis sincèrement, il faudrait peut-être également qu'il y ait:

- un minimum de reconnaissance de la part du médical, ce qui est loin d'être le cas partout.

- un minimum de reconnaissance de la part du para médical, des IDE pensant encore être les larbins de service, acceptant tout et n'importe quoi

- un minimum d'union dans la profession, pas de tirage dans les pattes et compagnie comme on peut en voir de partout. Et moi je tolère pas ci, et les IADE ils se la pètent (c'est vrai), et les trucs c'est les plus forts, et putain en réa quelle bande de branleurs .... et aussi, un minimum d'envie de se serrer un peu les coudes autour de choses qui me semblent un minimum importantes.
Et j'entends par "se serrer les coudes" autre chose que: " Non mais les syndicats ils sont où là hein ?????!!!! Quoi j'suis pas syndiquée, ouais et alors ... ? " ...


Pour faire évoluer quelque chose, de base, je pars du principe qu'il faut pas que se soit un géant aux pieds d'argile comme c'est le cas actuellement.



@ Elyanna: tu peux aussi ne pas me faire:

- de procès d'intention
- dire ce que j'ai pas dis.

Tu as déjà eu un stagiaire à former ? Je veux dire en tant que professionnelle ?
Ben j'ai eu à le faire, et non ce n'est pas simplement "ha ouais ben ça fait partie du métier faut le faire", c'est pas aussi simple que ça.
C'est aussi ça qui fait que parfois certains étudiants ici me semblent détestables, ils n'ont pas la moindre fichue idée de ce que ça représente.
Tu n'y es pour rien ? Tes collègues n'y sont pour rien ? Ça tombe bien, moi non plus.


Ça rejoins ce que je dis un peu plus haut, plutôt que de se poser un peu et de se demande pourquoi, on préfère tirer dans les pattes, ça avance à rien, c'est le niveau zéro, ça va à l'encontre de tout ce qu'on apprend à l'école mais ça permet vachement plus simplement de se dédouaner de tout.

Et tu lis ce que je dis de travers, car oui, en arrivant en stage certains n'ont même pas la moindre idée de ce que c'est qu'un soin de nursing, un pansement, une prise de sang ni même de pourquoi on le fait...

Parce que, dans mon département et alentours (j'ai pu croiser des étudiants de 3 ifsi différents) en cours, il n'y a pas ou plus de cours de "soins infirmiers", ou alors suffisamment peu pour qu'il faille tout reprendre en stage.

Et si demain on nous dit: "on l'anatomie c'est cool, mais la physio-path et les pathologies ça serait cool de les voir en stage svp on a pas le temps à la fac et puis, les 7 lecteurs de DVD de la fac sont pas dispos alors, on pourra pas vous mettre le cours.... ", tu feras quoi, tu diras: Ouais non mais, c'est le boulot des IDE de former les étudiants hein ils ont qu'à prendre le temps" ?

Faut bien se rendre compte à un moment de ce qu'il est possible, ou non, de faire. Et je regrette, pour ma part, tout n'est pas possible, et la quantité d'infos que je pouvais apporter à un étudiant il y a deux ans, a beau être égale à celle que j'apporte aujourd'hui, y a pas à tortiller, si un étudiant part de plus loin ... il arrive plus loin.

Et ça n'a vraiment rien à voir avec "un étudiant qui fait n'importe quoi", il a juste moins d'infos pertinentes qui lui sont fournies à l'école et peu pas tout emmagasiner en stage.
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loulic
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Re: la nouvelle réforme ... une belle pagaille ! On nous éco

Message par loulic »

Snor a écrit : Or comme tu le rappelles notre discipline est basée sur l'individu
Pas forcément l'individu. La santé communautaire est aussi une de nos cible.
la part médicale n'est pas tout, ou alors il convient de s'habituer à être des auxiliaires médicaux


C'est aussi ce que nous sommes, ce n'est pas honteux en soit.
il ne peut être question de s'émanciper de toute approche médicale,
C'est pourtant ce qu'on entend dans la bouche de pas mal de promoteur des "sciences infirmières" qui n'ont jamais réussi à les définir clairement, autrement que par un rejet de tout ce qui est en rapport avec le corps médical et assimilé.
[Edit : tu écris plus vite que moi ^^, juste pour te répondre que tes propos sur la frustration des pseudo docteurs infirmiers me semblent bien loin de mes propos ... ou alors je m'exprime mal ! ]
Ca ne te visais pas outre mesure, c'est plus en rapport avec un certain nombre de discussion que j'ai pu avoir avec des formateurs d'IFSI (entre autre).
Et moi je tolère pas ci, et les IADE ils se la pètent (c'est vrai)
Oui, mais c'est normal, parce que justement les futurs IADE (toi ?), ils vont l'avoir le master !

Sinon, bon plus sérieusement, Moutarde a bien expliqué le pourquoi du master (en dehors de Bologne) et des nouveaux exercices infirmiers. Ca n'a rien à voir avec une quelconque revalorisation de la profession, c'est juste pour nous faire faire le boulot que les médecins ne veulent/peuvent plus faire.
Pour moi la reconnaissance professionnelle s'articule aussi bien d'un point de vue :
-institutionnel qui comprend reconnaissance de la pénibilité, de l'expertise infirmière (par exemple est il normal que les IDEL doivent passer par un médecin pour pouvoir faire leur rôle propre qui se fait sans prescription par définition ?), et pourquoi pas une reconnaissance pécuniaire.
-corporatiste, et là effectivement on rejoint l'identité professionnelle qui engendre beaucoup de distorsion dans l'image du travail à fournir (cf le topic sur les infirmières qui doivent venir par n'importe quel moyen pour bosser, même sur les dents s'il le faut, parceque c'est comme ça et pas autrement ! Et d'ailleurs si elles ne peuvent pas venir c'est qu'elles sont mal organisées voire des sales feignasses ...). Comment se faire respecter sans se respecter soi même ? Donc il faut aussi que les infirmiers s'interrogent sur leur identité car ce ne sera certainement pas les autres (médecins, administratifs, politiques...) qui le feront trop content d'avoir une armée de petites mains bien dociles.
Et là, où est le rapport avec la réforme de 2009 ou d'éventuels masters ?
Dès qu'il eut franchi le pont, les fantomes vinrent à sa rencontre.
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Snor
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Re: la nouvelle réforme ... une belle pagaille ! On nous éco

Message par Snor »

Bon à part les difficultés autour des insectes ( la zoophilie c'est vraiment pas mon truc, surtout s'il faut s'appliquer) j'ai quand même l'impression qu'on est pas loin sur le fond.
C'est clair que dans les services c'est l'enfer, quelque soit le lieu de stage où j'ai séjourné, les problèmes restent les mêmes :
- Aucun retour sur ce que peuvent proposer les infirmiers, on peut même l'étendre à toute l'équipe
- De toute façon les cadres sont trop occupés (en général) à plaire à leur supérieur qu'à bosser avec leur équipe. Ou du moins, ils sont peu ou pas présents.
- La reconnaissance statutaire ou salariale me laisse "rêveur" par rapport à l'engagement demandé et les responsabilités demandées.
- Le manque de temps pour encadrer des étudiants qui n'ont qu'une vision très parcellaire au niveau technique, qui même si ce n'est pas le cœur du métier n'en reste pas moins indispensable pour bosser

Après pour l'accueil de terrain, il faut voir les élèves et l'équipe. Là je suis aux urgences (petit service) : pas d'AS (ou en rtout cas pas remplacée), pas de brancardier/ambulancier sur tous les postes et un directeur qui a osé envoyé un écrit enjoignant les infirmiers à prendre les véhicule, 2 IDE par poste donc si un en SMUR l'autre ne touche plus terre, pas de secrétaire pour les enregistrement et qui qui c'est qui vient comme un poil de cul sur la cerise sur le gateau : Bibi !

"-bonjour, je suis étudiant en troisième année et j'aimerai apprendre à poser un KT, sinon ça biche ?"

Alors c'est sûr, ils m'ont pas accueilli avec le tapis rouge (quel manque de savoir vivre) mais à moi de faire ma place, de les avancer quand c'est possible sur ce que je sais faire et de repérer ceux qui sont pas trop aigris par l'ambiance et qui veulent bien me faire partager leur connaissance... Pour le porte folio je l'ai amené le premier jour, puis maintenant il est bien rangé sur mon armoire et il n'en ressortira qu'à la fin pour vite fait voir ça avec le cadre.

Bref, j'admets l'impossibilité de former dans les meilleures conditions que ce soit préjudiciable pour moi et pour eux (car dans pas longtemps ils savent que je serai lâché dans la nature).

Après je te rejoins sur tout le reste (union dans la profession, reconnaissance, ...) mais je pense que tout ça passe passe par le fait que des infirmiers, pas des médecins/politiques/économistes, s'occupent à réfléchir sur notre profession. Pas un grand nombre comme semble vouloir dire Loulic , juste quelques uns qui auront au moins la légitimité d'être infirmier à la base. Même s'ils ne feront pas l'unanimité, on va pas rêver non plus.


[EDIT au passage la santé communautaire ça concerne quand même des individus et même si je te respecte pour moi "auxiliaire médical" reste péjoratif par la non reconnaissance du boulot accompli, quand tu poses tes produits tu as besoin d'une prescription ça s'arrête là ! Quand je vois aux urgences les IDE qui connaissent tellement bien les produits qu'elles les placent même sans prescriptions écrites, je ne pense pas qu'elles le fassent sans connaissance de cause...juste sans protection en cas de pépin
Pour le reste je ne prétends pas que la réforme ait inventé la poudre, juste qu'elle peut permettre d'arriver à ce cheminement, l'important n'est pas la but du voyage mais le trajet pour y arriver.
(allez une bonne phrase à la con pour finir et je vais me coucher; demain lever 5h00)]
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loulic
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Re: la nouvelle réforme ... une belle pagaille ! On nous éco

Message par loulic »

Snor a écrit : Après je te rejoins sur tout le reste (union dans la profession, reconnaissance, ...) mais je pense que tout ça passe passe par le fait que des infirmiers, pas des médecins/politiques/économistes, s'occupent à réfléchir sur notre profession. Pas un grand nombre comme semble vouloir dire Loulic , juste quelques uns qui auront au moins la légitimité d'être infirmier à la base. Même s'ils ne feront pas l'unanimité, on va pas rêver non plus.
Ca existe déjà en France. Ils ont même formé le groupe saint Anne et un ordre.

Ca existe depuis encore plus longtemps au Quebec, et j'ai l'impression que c'est encore pire là bas (travail forcé).
Quand je vois aux urgences les IDE qui connaissent tellement bien les produits qu'elles les placent même sans prescriptions écrites, je ne pense pas qu'elles le fassent sans connaissance de cause...
Malheureusement, des fois ...

C'est tout le problème. Les infirmières acceptent de bosser sans filet, sans reconnaissance, sans prescription pour X milles raisons.
On est de bonnes poires qui ne demandons pas qu'on reconnaisse notre travail. Le pauv' médecin, il a pas le temps de venir écrire sa prescription ? C'est pas grave, on va quand même le faire. Et gratos en prime.


Par contre il existe déjà en France trois spé qui ont des pratiques avancées et une certaine autonomie professionnelle. Outre Quievrain et outre atlantique il en existe d'autres. On pourrait s'en inspirer.

Mais il n'y a déjà aucune volonté politique de valoriser les spé existantes. Bien au contraire, si elles pouvaient disparaitre, ça arrangerait pas mal de monde. y compris les infirmiers non spé.


La réforme des études de 2009 a été mise en place face au taux d'abandon durant les études et dans un vague but d'harmonisation européenne.

Les futurs masters qui se profilent sont issus des rapports Berland/Hénart et seront mis en place pour compenser une pénurie médicale programmée.

Rien à l'horizon qui bénéficiera à la profession (et encore moins aux populations).

Pas étonnant les infirmières n'ont jamais investi le champ politique et refusent depuis la fin des années 80 de faire valoir leur place dans le système de soins.
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Re: la nouvelle réforme ... une belle pagaille ! On nous éco

Message par Snor »

loulic a écrit : La réforme des études de 2009 a été mise en place face au taux d'abandon durant les études et dans un vague but d'harmonisation européenne.
Niveau abandon, je ne vais pas faire le coup du Cid mais nous avons perdu 21 personnes entre abandon, fin de formation et quelques redoublants/reports.
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Re: la nouvelle réforme ... une belle pagaille ! On nous éco

Message par loulic »

En effet, mais c'est plus ou moins comme ça que ça nous a été vendu.
Pas un grand nombre comme semble vouloir dire Loulic , juste quelques uns qui auront au moins la légitimité d'être infirmier à la base. Même s'ils ne feront pas l'unanimité, on va pas rêver non plus.
Je suis parfaitement opposé à ce modèle qui verrait la création de deux sortes d'infirmiers : des techniciens exécutants d'un côté et des chercheurs de l'autre.

C'est déjà plus ou moins ce qu'on a aujourd'hui avec le mirifique résultat que cela donne.

Pour moi l'opportunité doit être fournie à chaque infirmier de travailler sur de la littérature et de la recherche. Ca demande certes un changement de culture, mais aussi du temps et de l'argent.

Et ça doit se traduire notamment par des avantages financiers.

Mais à l'heure actuelle, les conditions de travail ne le permette pas.

J'en veux particulièrement à la hiérarchie infirmière hospitalière qui s'est presque totalement vendu à l'administration, s'est déconnecté du terrain et qui ne recherche plus que l'économie à court terme.

Mais la recherche ne doit pas être l'apanage d'un groupuscule d'infirmier réunionistes, ça doit être un outil de travail pour TOUS les infirmiers.
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Re: la nouvelle réforme ... une belle pagaille ! On nous éco

Message par Snor »

Malheureusement cette séparation est incontournable car le temps de recherche semble être prenant
J'imagine que ce que tu crains est un éloignement de la pratique avec des théories trop abstraites. Je ne sais pas si le modèle médicale pourrait y correspondre mais le modèle des PUPH ne me paraissent pas être très enviable.

Maintenant, il me semble que des projets de recherche sont ouverts au niveau national déjà actuellement permettant à ceux qui ont des projets bien ficelés de les faire entendre.
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Re: la nouvelle réforme ... une belle pagaille ! On nous éco

Message par loulic »

Snor a écrit :Malheureusement cette séparation est incontournable car le temps de recherche semble être prenant
Si les infirmiers "praticiens" n'ont pas les moyens de participer activement à cette recherche, elle perd tout son sens, et sa légitimité.

Et ça ne tirera pas la profession vers, ça accentuera une scission entre différentes catégories d'infirmiers.
Snor a écrit : modèle des PUPH ne me paraissent pas être très enviable.
Il n'y a pas que les PUPH qui font de la recherche, c'est tout le corps médical (et beaucoup les internes) qui font de la recherche. Ca fait même parti du concours de PH.

La recherche est intégrée dans le travail quotidien des hospitaliers. C'est pas un truc qui vient d'un cénacle de sages plus ou moins déconnecté du monde soignant.

Les publications médicales ne viennent pas d'une caste de médecins chercheurs, elles viennent de médecins soignants dans des services de soins.
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Re: la nouvelle réforme ... une belle pagaille ! On nous éco

Message par Snor »

Alors si tu penses que les infirmiers en service sont prêts ou ont le temps de faire de la recherche ça me parait pas mal.
Mais je sais que pour beaucoup ça ne reste pas leur préoccupation majeure, voire même ils n'en voient pas l’intérêt.
Donc il faudrait détacher du temps pour cela ... penses tu que cela puisse être possible ?
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Corwin
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Re: la nouvelle réforme ... une belle pagaille ! On nous éco

Message par Corwin »

Watcha lol
Mais c’est qu’on finit par me donner raison ici. C’est bien. Bon Allez je me lance.
La formation ne peut que être merdique parce qu’un peu tout le monde y a mis un peu n’importe quoi. Les infirmiers qui ont fait des formations supérieurs (post DE) ont quasiment tous fait des études en sciences sociales, forcément ils ont ajouté ce qu’ils connaissent et ca donne un mix de n’importe quoi sur du n’importe quoi.
La première étape pour finir d’achever la profession en France c’était la formation. Déjà qu’elle était bien pourrie, là on atteint les sommets.

La deuxième étape (qui était quand même bien amorcée) est également en marche. Demandez à vos collègues AS si en hospitalier les nouveaux arrivent à trouver du boulot. Ya des régions où ca passe encore, y’en a d’autres où l’on en embauche plus. Certes il reste les MDR, mais vla quoi et bientôt y’aura des bac pro qui vont arrivé mieux armés que les AS. Ca va être chaud. Bientôt on vous dira qu’il y a trop d’infirmiers en France.

La troisième étape est de faire croire que l’infirmier avance avec des masters alors qu’il ne fait que reculer.
Snor, la profession n’a eu pour vocation que d’exécuter les ordres du médecin, elle ne peut et n’a d’ailleurs jamais voulu réfléchir sur sa pratique. Il existe 400 000 écrits sur la profession qui tourne toujours autour du même thème : « la profession infirmière à la recherche de son identité »
Elle l’a son identité, exécuter une prescription et agir selon son rôle propre. On peut également ajouter : prévenir, soigner blablabla. Mais en prévention que peut faire un infirmier ? Sensibiliser oui, mais il faut qu’il y ait un médecin (on se demande bien pourquoi d’ailleurs).
Soigner ? Elle suit les prescriptions.
L’infirmier, par définition, n’est pas maître de ce qu’il fait. Il ne peut donc, ni être expert, ni proposer, ni même réfléchir sur quoi que ce soit puisqu’il n’a pas son mot à dire.

Je reprends souvent cet exemple (hospitalier j’insiste) de l’infirmier qui doit faire un pansement genre PST de plaie post op. Il est noter sur la prescription quand le faire (périodicité), comment le faire et avec quel produit. Alors on peut très bien me dire oui mais non le gars il le fait hein c pas le soucis mais il sait ce qu’il fait donc c’est pas comme si il ne faisait que excuter tu vois …
Il exécute point barre.
Des exemples comme ça y’en a des tonnes en cardio, en médecine, en chir etcc
Quand une personne à mal post op du jour, tu sais que tu peux lui donner certains produits, mais bon ce jour là l’anesth était pas enforme et il te renvoie ton patient avec un dossier vide comme tous les autres patients du jour. Tu peux faire quoi pour sa douleur ? Relation d’aide, EVA ? EVS ?
Tu peux rien faire. Rien, strictement rien à part appeler le médecin. Et le lendemain tu recommences la même chose et tu sais dans un coin de ta tête que c’est toi contre un médecin anesthésiste et tu ne fais pas le poids donc tu la ferme.

L’autonomie ne peut être que par le médical. Un infirmier qui ne fait pas de médical est au mieux un naturopathe au pire un charlatan. Il ne lui reste quasiment rien parce qu’en service il ne peut faire quasiment rien d’autre. Ceux qui travaillent en centre d’éducation thérapeutique justement perde la « légitimité » du terrain (ouais le mec il a sa blouse il apprend aux gens à faire un dextro et il se la pète alors que lorsqu’il était en service ct une brèle kikou lol XD MDR) et pourtant « prévention, éducation pour la santé … » tous ces trucs qui font qu’avec ça aussi t’es infirmier et que tas pas forcément besoin d’être un pousse pousse chariot dans un service pour être un Vrai infirmier.

Mais bon c’est normal c’est un truc qu’on nous apprend. Tu fais genre t’apprends à faire des soins relationnel et des soins d’éducation au patient mais une fois que t’arrive en service tu comprends que tout ca n’est pas coté, donc pas payé et par voie de conséquence que c’est du temps de perdu. L’infirmier a été tellement bien formé qu’il accepte (c’est d’ailleurs la première qualité qu’on lui impose) et d’ailleurs jamais il ne lui viendrait à l’esprit de se dire que ce n’est pas normal. On lui ordonne, il s’exécute.

La professionnalisation c’est la vraie autonomie des soins. Donc, c’est déjà de dire au médecin, tu me prescris de faire le pansement tous les deux jours, pour le reste tu me laisse gérer.
Avez-vous une prescription pour un kiné qui dit comment il faut faire un massage pour dégager les bronches du nourrisson ? Non ? Ben pour infirmier ca devrait être pareil.
Avoir des professionnels expert ou en pratique avancé peut avoir du sens si et seulement si ils ont l’autonomie de leur actes. Par exemple en cardio un infirmier expert qui pourrait légalement adapter les posologies d’anti coagulant avec suivi INR et compagnie jusqu’au relais avk. Des infirmiers en diabéto qui pourrait adapter l’insuline tout en bossant de concert avec la diet pour un véritable enseignement du patient sur sa pathologie. Je veux dire faut être pragmatique. Pouvoir prescrire un medoc juste par simple plaisir narcissique, ca n’a aucun sens. Me laisser prescrire une radio aux urgences alors que je suis incapable de l’interpréter ca n’a aucun sens.

Enfin au niveau des salaires, faut une différence salariale, car j’ai des potes qui ont fait la formation d’infirmier et qui en troisième année ne son même pas allé passe le DE pour aller bosser comme AS.
11 euro de l’heure comme AS et presqu’autant comme infirmier alors que théoriquement c’est bep contre licence, pour moi ya pas fotos, je m’éclaterai bien plus en tant qu’AS qu’en tant qu’infirmier à salaire équivalent.
Donc si en plus l’infirmier « expert j’ai mon master tout ce qui faut» touche 100 euro de plus par mois pour faire tout ça, j’espère qu’il aura au moins une place dans le parking pour pouvoir frimer. Lol :D
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Re: la nouvelle réforme ... une belle pagaille ! On nous éco

Message par Indis »

Hey Corwin tu t'es gourré de compte, celui-ci c'est pour dire n'imp', pour dire que tu es à l'école et deux mois après que tu es diplômé et que tu es partie à Joliette faire de la reproduction de caribous. :( :(


Bon cela dit je suis relativement d'accord avec toi, sauf sur quelques points:


- prévention éducation, on en fait, plein, tous les jours, en diabéto c'est certainement pas le médecin qui va expliquer comment que tout ça fonctionne, chez un patient qu'on colle sous AVK pareil, même si maintenant on fait des jolis bouquins pour que les IDE aillent plutôt faire des bilans des perfs et des pansements c'est plus mieux.

- on ne fait pas autre chose que du médical parce que nos conditions de travail sont trop pourries pour qu'on ait le temps de le faire. Quand j'ai du temps en plus perso c'est ça que je fais, pas du triage de papier ou des péremptions.
Mais c'est véritablement parce que la masse de travail est trop importante qu'on en est réduits à ne faire que du boulot d'abeilles.

- pour les prescriptions, à mon sens c'est également un souci médical, les protocoles de service, signés par des médecins, ça existe. J'ai vu des services d'ortho fonctionner avec 3 protocoles différents (douleur faible, modérée, fortes) et avec une série d'antalgiques à administrer. Alors mettre ça en place c'est chiant, mais une fois fait, le médecin il met trois mot et toute l'antalgie est faite et suffit dans 90% des cas.
Le souci il est là, ça pousse "au dessus" pour que les IDE restent bien à leur place, des gentils petits toutous corvéables.
Perso il est hors de question qu'on me considère comme ça, mais tant qu'il y en a encore pour se complaire là dedans, ça existera.
C'est la raison évoquée par une partie des médecins (jeunes) où je bosse et une partie des équipes pour refuser la présence d'IADE en SMUR, certains médecins refusent de tourner avec un collègue (ou adversaire selon où l'on se place) qui pourrait en connaître davantage que lui.
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Re: la nouvelle réforme ... une belle pagaille ! On nous éco

Message par loulic »

Snor a écrit :Alors si tu penses que les infirmiers en service sont prêts ou ont le temps de faire de la recherche ça me parait pas mal.
Non, les infirmiers n'ont actuellement ni le temps ni le loisir de s'adonner à la recherche.

Mais nous en avons largement les capacités, preuve en est que ça se fait (mais de manière très anecdotique).

les conditions de travail sont exécrables et ne laissent même plus le temps pour le rôle propre. Comme le dit Corwin, ce n'est pas coté. Alors du temps et de l'argent pour une recherche infirmière ...

Maintenant dans un monde de la santé où les arrêts ne sont pas remplacé, les postes pas pourvus, crois tu qu'il y ait plus de fric à claquer pour qu'une élite cooptée ait le temps de se faire reluire la nouille ?

Et même si, on va faire quoi de ces travaux dans des structures où il y a une AS pour s'occuper de 100 grabataires ?
Dès qu'il eut franchi le pont, les fantomes vinrent à sa rencontre.
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Snor
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Re: la nouvelle réforme ... une belle pagaille ! On nous éco

Message par Snor »

Il faut bien commencer quelque part ...
C'est évident que ce ne sera pas parfait et qu'il y aura des mécontents.
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