handicap et sexualité.. .

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doudousan
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Re: handicap et sexualité.. .

Message par doudousan »

Quoi qu'on fasse, la France aura toujours 10 à 20 ans de retard sur tout. On attend de voir ce qui se fait à l'étranger (et encore il faut que cela se fasse dans plusieurs pays avant qu'on se décide à envisager quelque chose), surtout lorsqu'il s'agit de personnes ne pouvant plus vraiment exprimer leur désir, de personnes qu'on cache (les handicapés, les personnes âgées), de personnes qui n'ont plus grand chose (voir rien) à apporter à la société.
Dès que tu es institutionnalisé, tu es mis à l'écart, tu n'as droit qu'au minimum et on ne se soucie plus de tes besoins, de tes envies.
DEAS obtenu en juin 2012 au CHU Purpan après une reconversion pro.
Anonyme222222

Re: handicap et sexualité.. .

Message par Anonyme222222 »

Hodrey a écrit :CCNE et assistance sexuelle#2
http://www.bfmtv.com/societe/handicapes ... 69224.html

[... Néanmoins, le comité préconise une formation des personnels soignants et éducatifs à la sexualité des patients. Cette formation doit notamment avoir "un côté technique (par exemple faciliter les relations physiques entre personnes handicapées, ou l'accès à des moyens mécaniques de satisfaction sexuelle)"...]
J’aimerais bien voir quels pourraient être le contenu et la forme de cette formation. A qui elle est adressée - soignants à domicile, en structure et dans quel cadre (salarié, libéral, associatif) ? - et qui se verra confier la responsabilité de "l’enseignement pédagogique" et selon quels critères.

Et pour ce qui est du côté technique, ça veut dire quoi au juste
faciliter les relations physiques entre personnes handicapées
Comme par exemple, les installer en fonction de leurs dépendance physio et/ou patho, selon les principes de Kâmasûtra ? Ou bien jouer les entremetteurs ?
l'accès à des moyens mécaniques de satisfaction sexuelle
On parle de quoi là ? Passer commande de matériel dans des boutiques style sex-shop ?

Après,il faut être logique, si cette aide, cet assistanat sexuel qui selon le CCNE ne doit pas relever de la collectivité, il faut se poser la question de savoir si les personnels soignants et éducatifs font partie de la collectivité ou pas ?

Et la facilitation en question, c’est 1 service ou 1 devoir/obligation pour les personnels ? 1 droit pour les demandeurs ?
Anonyme222222

Re: handicap et sexualité.. .

Message par Anonyme222222 »

http://www.leparisien.fr/societe/l-esso ... 658585.php
L’Essonne invente le service public de l’aide sexuelle

Ce type d’assistance, illégal en France, pourrait être proposé à des personnes handicapées par le conseil général.

Des « témoignages électrochocs ». Comme celui que lui a livré cette maman, en plein désarroi face aux premiers émois sexuels de son adolescent tétraplégique. C’est le point de départ de la réflexion de Jérôme Guedj, le président socialiste du conseil général de l’Essonne, qui prône aujourd’hui « une intervention solide de la puissance publique sur la question de la sexualité des personnes handicapées ».

Dans le département qu’il préside, l’élu travaille à la mise en place du premier service public de l’éveil à la sexualité. Une aide qui se ferait via les services d’accompagnement à la vie sociale (SAVS), ces structures médico-sociales pour les adultes handicapés financées par le conseil général et gérées par des associations. Des salariés volontaires de ce service, après avoir été formés, pourraient pratiquer une forme d’assistance sexuelle. « Uniquement pour les personnes lourdement handicapées qui n’ont pas la maîtrise de leur corps », précise Jérôme Guedj, qui a fait inscrire la notion « d’assistant sexuel » dans le schéma départemental en faveur des personnes handicapées qui sera voté lundi.

Un rapport en 2011 préconisait sa légalisation

« Cette initiative, une première en France, me paraît très intéressante, se réjouit Pascale Ribes, vice-présidente de l’Association des paralysés de France (APF). Il y a un véritable déni de la dimension sexuelle des personnes en situation de handicap. Cela empêche beaucoup d’entre elles de se construire en tant qu’être humain sexué. Qu’une collectivité dépasse ainsi les tabous et tente de répondre à la problématique, c’est très encourageant. L’éveil sexuel, cela passe aussi bien par l’approche de la nudité que par le toucher, les massages et l’acte en lui-même », décrypte-t-elle.

La question de l’assistance sexuelle revient régulièrement dans le débat en France. En 2011, le député Jean-François Chossy (UMP) a rendu un rapport préconisant sa légalisation. Actuellement au cinéma, le film « The Sessions », de Ben Lewin, traite sans tabou ce sujet. On y suit avec humour et tendresse le parcours du poète Mark O’Brien, qui, à 38 ans, perd sa virginité grâce à Cheryl, une incroyable assistante sexuelle.

Face à la complexité de cette question, Jérôme Guedj sait qu’il lui faudra jongler avec les subtilités juridiques. Si aux Pays-Bas, en Suisse, au Danemark, en Belgique et dans certains Etats américains, l’assistance sexuelle est légale, en France, elle est considérée comme une forme de prostitution. Et tout système d’organisation autour d’elle s’apparenterait à du proxénétisme. C’est pourquoi le député insiste sur la non-rémunération de l’activité.

Mais le Comité consultatif national d’éthique (CCNE), qui vient de rendre un rapport défavorable sur les assistants sexuels, reste prudent. Le professeur François Beaufils, rapporteur de l’avis, ne veut pas juger l’initiative actuelle, mais rappelle que d’autres problèmes que celui de la marchandisation du corps se posent. « Le fait de se livrer à ce type d’activité peut perturber de manière très forte et la vie affective de la personne handicapée et celle de la personne qui l’assiste », craint-il.
Il est sûr que cette injustice s'inscrit dans l'urgence rencontrée par tous nos concitoyens et on compte sur le PS et ses élus dont Mr Guedj pour prendre le problème en main si j'ose dire et sans jeu de mot... avec bienveillance et nos impôts.
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