des collègues dangereux

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xln
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Message par xln »

balsamic, tant que tu n a rien vu de tes yeux, une chose est sure, tu ne peux pas accuser. Il te faut des preuves tangibles, d autres témoignanges....
Infirmière en psychiatrie et fière de son taf!!!
balsamic
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Message par balsamic »

bonsoir à tous

Merci pour vos réponses et votre soutien.
Voilà comment ma situation a évolué :
J'ai effectivement et réellement constaté ces faits. Et il ne s'agissait pas de ttt si besoin. Les doses de médoc sont volontairement augmentées.
J'ai pris la décision de ne pas faire de dénonciation car les 2 ide en question quittent mon unité à la fin du mois.
En attendant, j'ai demandé à ma cadre de me changer de tourne afin de ne plus travailler avec ces personnes. Ce qui a été fait. Je me suis protégée de cette manière. Quant aux patients, pour l'instant il n'y a pas eu d'incidents. La dénonciation est une décision lourde et pénible à prendre. C'est ma parole contre la leur. Impossible de prouver mes dires.
Peut être ai je fait preuve de lacheté. Mais croyez-moi je ne souhaite à personne de vivre ce que j'ai vécu avec toute la culpabilité et le questionnement que cela engendre . Je suis fière de mon métier et malgré les actes de mes collègues, j'ai toujours gardé mon intégrité et mon désir de réaliser des soins de qualités. Je travaille avec de nouvelles collègues (avec ma nouvelle tourne) pour qui respect et tolérance sont des valeurs essentielles. Je ne vais plus travailler avec la boule au ventre et ai retrouvé le plaisir à mon boulôt.
Merci à tous
Même si certains me jugeront mal parce que j'ai préféré me taire.
balsamic
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xln
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Message par xln »

je te comprend je suis retrouvée dans une situation cimilaire :roll:
Infirmière en psychiatrie et fière de son taf!!!
TRuSTNooNe_51
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Re: des collègues dangereux

Message par TRuSTNooNe_51 »

Bonjour à tous,

je découvre ce site depuis peu et en le parcourant, je tombe sur ce sujet qui me concerne à deux titres, dans la mesure où je me suis retrouvé dans les deux situations...

Infirmier depuis 14 ans, j'ai toujours volontairement travaillé en psy...

J'ai commencé par bosser en epsm, service de long séjour ( pour ne plus dire "de chroniques" ) comme beaucoup de jeunes diplômés...
J'ai été accueilli par un "ancien", qui m'a lancé : "tiens, v'là le nouveau porte-clés !" ...Ambiance...

Il m'a ensuite emmené dans la pharmacie pour "préparer les traitements", il était alors 14h30...
Je l'ai alors vu prendre des gobelets, et verser du nozinan, "à la louche", sans pipette, et surtout...SANS PRESCRIPTION...
"j'ai l'habitude, je connais les doses, et au moins comme ça ils se tiennent tranquilles l'après-midi", voilà quelle fut son explication devant mon air interrogateur...
J'en suis resté indigné et me suis enfui de ce service très rapidement, sans rien en dire à quiconque, dans la mesure ou notre cadre était le meilleur ami de cet agent...

Par contre, ensuite j'ai travaillé 11 ans en service d'urgences psychiatriques...
Et oui, les "rajouts" de posolgie ont parfois cours...
Je les explique, je les ai pratiqués mais je ne cautionne en aucun cas !!

Seulement voilà, il en allait parfois de la sécurité des soignants ET des patients...

Cas concret : Amené par les pompiers ET la police, un patient de 22 ans ( 1m80, 85kilos) est dans un état d'agitation clastique paroxystique, menotté, sanglé, il se débat et met à mal les forces de l'ordre...
Il s'agit d'un patient schizophrène bien connu de nos services et qui consomment de multiples substances ( alcool, cannabis, cocaïne, amphétamines et j'en passe ).

L'interne arrive, fait son boulot, et finit par nous prescrire ( oralement, il s'agit d'une situation d'urgence ) une injection de 2 ampoules de loxapac IM...

Nous nous sommes regardés avec mes collègues et avons tenté de négocier avec le médecin pour qu'il revoie sa prescription à la hausse, pour la sauvegarde de tout le monde...Après 5 minutes ( et c'est extrêmement long quand on maintient un patient agité !!), il persiste dans son refus et ponctue par "je suis le médecin, c'est moi qui décide !"

Que faire ?
Nous savions tous pertinemment que cela ne suffirait pas à calmer la patient, qu'une fois les forces de l'ordre reparties il faudrait faire face à ce patient à 4 soignants ( pas le médecin évidemment, déjà reparti sauver d'autres vies...), ce qui mettait tout le monde dans une situation particulièrement délicate...

Donc oui, je suis allé préparer une injection de loxapac IM, mais pas de 2 ampoules comme prescrites, mais bien de 4 ampoules, j'ai bien dit 4....

Et j'assume...je connais ce produit, j'en connais les effets et la surveillance qui sera alors accrue...

En tant qu'infirmiers, nous avons la responsabilité légale de s'assurer qu'un médecin ne se trompe pas dans ses prescriptions, notamment en cas de sur-dosage...pourquoi ne serait-ce pas le cas lors de sous-dosage ?! Ces fameux médecins omniscients, omnipotents , imbus de leur personne...

Je ne suis pas fier de cela, mais je considère avoir fait ce qu'il fallait pour mes patients...

Cordialement,

Nicolas
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AmThLi
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Re: des collègues dangereux

Message par AmThLi »

??!!

Pas de PM de chambre d'isolement ? Pas de renforts d'autres pavillons ou unités ?

EDIT : j'y repense et quand même je trouve ça chaud, double dose de loxapac... ok on connait les surveillances, mais vas y après, le médecin repasse et te prescrit un si besoin en plus, toi t'es là "heu il a déja eu 4 ampoules", et lui "ah bon et pourquoi y'en a que deux de prescrites" et là t'es dans la merde...
"La plus grande proximité, c'est d'assumer le lointain de l'autre."

J. Oury
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Re: des collègues dangereux

Message par brrruno »

La TVA, le grand taboo de la préparation des médicaments ...
"En cas d’urgence et en dehors de la mise en oeuvre du protocole, l’infirmier ou l’infirmière décide des gestes à pratiquer en attendant que puisse intervenir un médecin."

L'incompréhension qui peut exister entre les médecins, intervenant ponctuellement auprès du patient, et le personnel présent au quotidien n'est pas des plus facile à gérer.
Dans la situation que tu décris trust, je me demande comment cet interne ne va pas reproduire la même difficulté à chaque fois, n'étant pas au courant de la modification du traitement et s'imaginant que ses deux ampoules sont suffisantes.
Pour ma part je n'est rencontré cette situation qu'une fois, dans une unité pour ado le médecin de garde n'ayant pas l'habitude des prescriptions en dehors des adultes. Après plusieurs minutes de négociation le choix a été fait de laisser le medecin repartir et de le rappeler dans le quart d'heure qui suivait. Au deuxième appel on lui a laissé le choix : soit prescrire en accord avec l'équipe soit on l'appel tous les quart d'heure assorti d'un courrier auprès de la direction.
Bien entendu la situation du moment nous permettait de le faire, et je ne me permet pas de dire que c'est a transposer dans toutes les situations.
TRuSTNooNe_51
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Re: des collègues dangereux

Message par TRuSTNooNe_51 »

Je dis et répète que je ne cautionne absolument pas ce genre de pratique !!!

Il ne s'agit en aucune façon d'une quelconque guéguerre d'ego médecin/infirmier mal placée pour savoir qui a la plus grande...

Les quelques fois où s'est arrivé, c'était après d'âpres négociations avec le médecin...

Je n'en suis absolument pas fier, je ne revendique pas ce droit mais je referai la même chose aujourd'hui...

L'idée d'appeler le toubib tous les 10 minutes est bonne, mais pas possible quand le patient est tenu par 10 personnes ( dont les pompiers et la police ) et qu'il faut agir immédiatement...

Je vous assure qu'avant de faire ça, j'ai tout essayé, pour finir par " quand il se fracassera la tête contre les murs dans une demi-heure, c'est toi qui rentrera le premier dans la chambre !!!", argument final qui est généralement efficace...

Bref, tout ça pour dire que les condamnations sentencielles sont à manier avec précaution et qu'il s'agit de tout remettre en perspective...
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Re: des collègues dangereux

Message par brrruno »

Tu ne cautionnes pas mais tu pratiques quand tu l'estime nécessaire ... l'argument en est-il un ?

Je suis désolé de dire ca mais si malgré la négociation qui se fait entre deux parties et qu'il n'y a pas le consensus attendu par l'infirmier mais qu'au final c'est l'infirmier qui choisi d'effectuer la prescription qu'il a choisi je n'appel pas cela de la négociation.
Tu parlais dans ton exemple de l'appel à l'interne, n'est il pas possible dans ce cas de faire appel a un senior ?

Bien entendu comme je l'ai dit précédement à chaque situation sa réaction et la description succinte ne permet que de faire des hypothèses ; ce qui est bien aussi pour rester dans une réflexion et non l'application d'un protocole de fonctionnement.
Tu parlais dans ton exemple de l'appel à l'interne, n'est il pas possible dans ce cas de faire appel a un senior ?
TRuSTNooNe_51
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Re: des collègues dangereux

Message par TRuSTNooNe_51 »

Tu as raison...Je ne crois pas en effet que ce soit un argument recevable, en tout cas certainement pas devant un tribunal...

Quant à la négociation, quand un médecin prescrit 2 ampoules, j'en demande 4 et au final on arrive à s'entendre sur 3 ! c'est la situation la plus courante, comme de demander à un autre médecin présent de trancher, le reste n'est qu'exception et ne devrait même pas exister, je te l'accorde...
Pour le sénior, il est d'astreinte la nuit, donc....non présent...

Il m'est même arrivé de refuser de réaliser une prescription et de ne rien faire du tout car le patient était inconnu au bataillon...

Cela peut sembler être une justification de mes actes ( peut être en est-ce ?! )mais c'est pour expliquer que j'ai vécu des situations où j'ai jugé -illégalement- devoir passer outre une décision médicale qui me paraissait inadaptée à la situation et possiblement délétère pour le patient...et les soignants....
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Re: des collègues dangereux

Message par brrruno »

heureusement le forum n'est pas un tribunal, et j'espère que ce que jvais dire sera interprèté pour ce qu'il est : une réflexion qui permettra a chacun (moi d'abord) d'avoir un maximum d'élément pour la prise de décision dans des situations laissant peu de temps à la concertation.

Si le senior est d'astreinte il est payé il n'y a pas de raison de le laisser de côté.

Si dans la situation que tu as décris l'interne avait revu finalement sa prescription à la hausse pour trois ampoules tu aurais sans doute appliqué la nouvelle precription. Je me pose donc cette question : pourquoi avoir choisi d'en faire 4 plutot que trois puisque c'est finalement le compromis que tu souhaitais ?

Je ne suis pas vraiment habitué aux services d'urgences mais plutot aux services d'hospitalisation libre ou contraint. Je me suis du coup plutot vu diffèrer des prescriptions pour qu'elles soient revues.
Ca me rappel notamment une prescription de nozinan intraveineux qui me laisse toujours perplexe. Au passage est ce que c'est quelque chose qui se pratique aux urgences ou tu travaillles ?
TRuSTNooNe_51
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Re: des collègues dangereux

Message par TRuSTNooNe_51 »

Alors...

En fait, ce sont 2 situations différentes : une où le médecin n'a rien entendu, et où j'ai pris la décision de faire 4 ampoules au lieu des 2 prescrites initialement, et une autre, qui s'est répétée plusieurs fois, où quand le médecin disait 2 ampoules, j'en demandais 4 et on se mettait d'accord sur 3...Bref, on trouvait un compromis !

Concernant le Sénior, je suis le premier à l'appeler en cas de besoin, mais là, j'allais pas prendre le temps de l'appeler à 3 heures du mat', pendant que mon patient s'agitait et était maintenu par 10 personnes et perdre du temps à devoir tout expliquer, etc...il fallait agir très vite !

Enfin, pour le nozinan, je crois que la plupart des neuroleptiques se font aussi en IV...Nous ne le pratiquions pas...
Le SAMU faisait souvent du tercian IV, mais avait les moyens de surveillance adéquats...
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Re: des collègues dangereux

Message par brrruno »

Oui j'avais saisi que c'était deux situations différentes, je me suis mal fait comprendre dsl : dans la situation avec ton interne s'il avait accepté de revoir sa prescription en donnant 3 ampoules et non pas 4 qu'aurais tu fais ?

Chaque situation a sa particularité, on ne sait finalement que peu de choses au travers de ces échanges (materiel disponible, organisation de l'hopital, formation des internes (pour avoir eu une experience de psychiatrie en hopital somatique, les internes "tous services" sont généralement une catastrophe dans la gestion des situations de crises)) et il est toujours plus facile d'en parler en théorie.

Est ce que quelque chose a été fait dans les suites de cet évènement ?
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Re: des collègues dangereux

Message par TRuSTNooNe_51 »

Oui, s'il avait prescrit 3 ampoules, j'aurai fait 3 ampoules, car pour moi cela aurait signifié qu'il acceptait la discussion et qu'il réfléchissait "en équipe"...

Il y a quelques médecins avec qui ce genre de discussion est possible, internes et séniors, à qui j'ai dit avoir "gonflé" leur prescription à titre exceptionnel, en exposant les situations et les circonstances...
La majorité m'a dit s'en être douté..lol

Le cadre de notre service était un Iade et m'a dit avoir déjà pratiqué ce genre de choses...et dans d'autres cas !

Bref, le mieux est de discuter sans aucun doute, mais hélas de vaines discussions stériles avec des personnes trop égocentriques pour accepter la remise en question peut parfois porter à conséquences pour le patient...je ne manque pas d'exemples aux urgences !!
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AmThLi
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Re: des collègues dangereux

Message par AmThLi »

C'était dans quel service exactement ?

Aucune autre solution que la contention chimique ? Pas de chambre d'iso ?

Je suis d'accord avec Bruno, le médecin prescrit 2 ampoules, tu en fais 4, le gars est sédaté, les médecins qui passeront après diront donc que 2 suffisent, car ils savent pas que t'as fait le double, et on s'en sort pas...
"La plus grande proximité, c'est d'assumer le lointain de l'autre."

J. Oury
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Re: des collègues dangereux

Message par TRuSTNooNe_51 »

C'est un service d'urgences psychiatriques, avec 4 chambres d'isolement d'urgence, à savoir 4 m² avec matelas au sol, donc pas de possibilité autre que la camisole chimique...

Je suis évidemment d'accord quand vous dites que le médecin croira que ses 2 ampoules suffisent...mais bon..les quelques fois où s'est arrivé, je ne voyais pas comment faire autrement...

Avec la plupart des internes, on peut en reparler, leur dire ce qu'on pense et pourquoi, ils sont souvent à l'écoute de la "clinique" des soignants et par la suite, arrivent à plus prendre nos remarques et suggestions en considération...

Pour les autres, ils sont....enfin bref, ceci est un autre sujet ! lol
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