Violence en psychiatrie : l'ONI réagit
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Re: Violence en psychiatrie : l'ONI réagit
ha oui, donc ton but au depart c'etait de lui administrer un traitement. Interessanteusèbe a écrit :je suis parvenu à ce que je voulais, à savoir administrer un traitement qui était systématiquement refusé, et cela, sans aucune violence.

Mais j'aime mon métier
infirmière est un métier qui se mérite !!!
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Re: Violence en psychiatrie : l'ONI réagit
Vive la prise en charge en psy où l'objectif c'est d'administrer un traitement.
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Re: Violence en psychiatrie : l'ONI réagit
Disons que quand on sait que parfois, un ttt per os refusé par le patient se transforme en injection, il arrive effectivement qu'on puisse être satisfait d'avoir réussi à administrer un ttt alors que le patient était de prime abord opposant.Prosper a écrit :ha oui, donc ton but au depart c'etait de lui administrer un traitement. Interessanteusèbe a écrit :je suis parvenu à ce que je voulais, à savoir administrer un traitement qui était systématiquement refusé, et cela, sans aucune violence.
C'est aussi un pas vers le soin....
Le traitement par psychotropes en psychiatrie fait partie du soin. Il ne s'agit pas de filer du paracétamol à quelqu'un qui a des céphalées.
Et puis comme le rappel Cédric, certains patients sont hospitalisés en soin sous contrainte (ai-je besoin de rappeler que certains patients dont l'état psychique est perturbé ne sont pas en capacité de faire le choix d'être hospitalisé alors que leur état le nécessite?), la prise du ttt est alors non négociable.
"Penser, c'est penser jusqu'où on pourrait penser différemment" Michel Foucault
Re: Violence en psychiatrie : l'ONI réagit
Où travailles tu ?
Pour plein de raisons, on peut être amenés à chercher à obtenir la prise du traitement. Parfois on laisse passer et on se questionne sur le pourquoi du refus, parfois on insiste et on négocie cette prise car on sait que c'est la condition sine qua non de la poursuite des soins.
Le traitement et sa prise ou pas peuvent être un médiateur thérapeutique. Si parfois on casse les couilles à un patient jusqu'à lui imposer la prise du traitement c'est aussi pour lui rappeler qu'il est à l'hôpital, qu'il y a des règles et que tout n'est pas possible : il n'est pas tout-puissant et ne peut dicter aux autres sa propre loi. Pour autant nous ne lui dictons pas la nôtre : nous incarnons les règles de l'institution.
Parfois, il peut être judicieux de ne pas insister sur la prise du traitement. Parfois, en cas de crise aigüe, l'administration du traitement est un soin d'urgence et on ne discute pas. Et parfois, il est thérapeutique d'insister et de négocier un max pour que le traitement soit pris, voire de forcer le patient à le prendre en dernier recours, car il est thérapeutique de border le patient et de lui donner des limites dans son rapport à l'autre. Le traitement est symboliquement un moyen de le faire, tout comme les heures de repas, la cigarette, etc...
Bien sûr quand on a pas envie de comprendre on peut se limiter à "beuh en psy on fait que donner les traitements". Il y a aussi des collègues qui hélas ne voient pas plus loin que ça. Mais comme tu y étais pas, tu es autorisé à questionner le travail d'Eusèbe, mais certainement pas à le juger.
Pour plein de raisons, on peut être amenés à chercher à obtenir la prise du traitement. Parfois on laisse passer et on se questionne sur le pourquoi du refus, parfois on insiste et on négocie cette prise car on sait que c'est la condition sine qua non de la poursuite des soins.
Le traitement et sa prise ou pas peuvent être un médiateur thérapeutique. Si parfois on casse les couilles à un patient jusqu'à lui imposer la prise du traitement c'est aussi pour lui rappeler qu'il est à l'hôpital, qu'il y a des règles et que tout n'est pas possible : il n'est pas tout-puissant et ne peut dicter aux autres sa propre loi. Pour autant nous ne lui dictons pas la nôtre : nous incarnons les règles de l'institution.
Parfois, il peut être judicieux de ne pas insister sur la prise du traitement. Parfois, en cas de crise aigüe, l'administration du traitement est un soin d'urgence et on ne discute pas. Et parfois, il est thérapeutique d'insister et de négocier un max pour que le traitement soit pris, voire de forcer le patient à le prendre en dernier recours, car il est thérapeutique de border le patient et de lui donner des limites dans son rapport à l'autre. Le traitement est symboliquement un moyen de le faire, tout comme les heures de repas, la cigarette, etc...
Bien sûr quand on a pas envie de comprendre on peut se limiter à "beuh en psy on fait que donner les traitements". Il y a aussi des collègues qui hélas ne voient pas plus loin que ça. Mais comme tu y étais pas, tu es autorisé à questionner le travail d'Eusèbe, mais certainement pas à le juger.
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Re: Violence en psychiatrie : l'ONI réagit
Sur le coup, c'était un traitement anti-comitial, et non un traitement à visée psychotrope : mais prosper est-il en capacité de saisir la nuance ?
Re: Violence en psychiatrie : l'ONI réagit
Bon, à part tes anti vitamines K qui te questionnent beaucoup, que sais-tu des personnes psychotiques, de leur souffrance, de leur approche et de leurs traitements ? On peut être contre les chimiothérapies psychotropes, mais, dans ce cas on argumente : alors vas-y !Prosper a écrit :Vive la prise en charge en psy où l'objectif c'est d'administrer un traitement.
Re: Violence en psychiatrie : l'ONI réagit
Je suis tout à fait d'accord. La problématique de la compliance aux soins n'est pas spécifique à la psychiatrie, par contre le mode d'hospitalisation l'est. J'ai fait que quelques semaines en secteur fermé, et je n'ai jamais vu ou entendu un soignant dire que son objectif était d'administrer un traitement.augusta a écrit :Et puis comme le rappel Cédric, certains patients sont hospitalisés en soin sous contrainte (ai-je besoin de rappeler que certains patients dont l'état psychique est perturbé ne sont pas en capacité de faire le choix d'être hospitalisé alors que leur état le nécessite?), la prise du ttt est alors non négociable.
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Re: Violence en psychiatrie : l'ONI réagit
Le problème Prosper c'est que tu interprètes les propos d'Eusèbe. Et tu ne vois pas ce qu'il y a derrière.
Eusèbe n'a jamais dit que le travail en psy se limitait à donner les ttt, il dit qu'il a réussit, sans violence, à administrer un ttt à un patient qui jusqu'alors refusait.
De toutes façons, l'IDE est garant de la préparation, de la délivrance et de la surveillance de la prise effective des ttt, ainsi que de la surveillance des éventuels effets indésirables.
Le travail en psychiatrie ne se limite pas evidemment à la délivrance de thérapeutiques, mais cela en fait partie.
Eusèbe n'a jamais dit que le travail en psy se limitait à donner les ttt, il dit qu'il a réussit, sans violence, à administrer un ttt à un patient qui jusqu'alors refusait.
De toutes façons, l'IDE est garant de la préparation, de la délivrance et de la surveillance de la prise effective des ttt, ainsi que de la surveillance des éventuels effets indésirables.
Le travail en psychiatrie ne se limite pas evidemment à la délivrance de thérapeutiques, mais cela en fait partie.
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Re: Violence en psychiatrie : l'ONI réagit
Je crois même que nulle part ailleurs qu'en psychiatrie on questionne autant le traitement, ses effets, l'administration etc... bref, en tout cas chez les gens compétents, on fait tout sauf filer bêtement et sans réfléchir des cachetons. Tout le monde peut pas en dire autant.
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Re: Violence en psychiatrie : l'ONI réagit
Je rajoute que même si tu ne l'as pas vu sur le terrain, il peut néanmoins arriver que notre objectif, ce jour, soit, pour tel patient, réussir à ce qu'il accepte de prendre son ttt.
Il n'est pas rare, dans le service où je travaille, de voir écrit sur la fiche de prescription passage en injectable si refus du ttt per os.
Or, réussir à convaincre un patient de prendre le per os est toujours plus satisfaisant pour nous que de passer en injectable (avec tout ce qui en découle, à savoir l'usage de la force bien souvent).
Il n'est pas rare, dans le service où je travaille, de voir écrit sur la fiche de prescription passage en injectable si refus du ttt per os.
Or, réussir à convaincre un patient de prendre le per os est toujours plus satisfaisant pour nous que de passer en injectable (avec tout ce qui en découle, à savoir l'usage de la force bien souvent).
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Re: Violence en psychiatrie : l'ONI réagit
+ 1AmThLi a écrit :Je crois même que nulle part ailleurs qu'en psychiatrie on questionne autant le traitement, ses effets, l'administration etc... bref, en tout cas chez les gens compétents, on fait tout sauf filer bêtement et sans réfléchir des cachetons. Tout le monde peut pas en dire autant.
Re: Violence en psychiatrie : l'ONI réagit
Cela tombe bien, j'ai jamais dit que le travail en psy se limitait à donner des TTT. Ce que je dis, c'est que avoir pour objectif l'administration (psy ou non), il y a un probleme de PEC.augusta a écrit :Le problème Prosper c'est que tu interprètes les propos d'Eusèbe. Et tu ne vois pas ce qu'il y a derrière.
Eusèbe n'a jamais dit que le travail en psy se limitait à donner les ttt, il dit qu'il a réussit, sans violence, à administrer un ttt à un patient qui jusqu'alors refusait.
Comme partout, seulement il y a une différence entre vouloir administrer un traitement et la compliance du patient à accepter de prendre son TTT.augusta a écrit :Je rajoute que même si tu ne l'as pas vu sur le terrain, il peut néanmoins arriver que notre objectif, ce jour, soit, pour tel patient, réussir à ce qu'il accepte de prendre son ttt.
That's my point. Et quand je lis que l'administration est un objectif, cela m'irrite les yeux.
Dernière modification par Prosper le 20 janv. 2014 12:00, modifié 2 fois.
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Re: Violence en psychiatrie : l'ONI réagit
Je dirais que tant que le patient se trouve au sein des murs de l'institution psychiatrique...AmThLi a écrit :Je crois même que nulle part ailleurs qu'en psychiatrie on questionne autant le traitement, ses effets, l'administration etc... bref, en tout cas chez les gens compétents, on fait tout sauf filer bêtement et sans réfléchir des cachetons. Tout le monde peut pas en dire autant.
Parce que une fois sorti, c'est du tout et n'importe quoi ou souvent le suivi est insuffisant voire inexistant.
Re: Violence en psychiatrie : l'ONI réagit
Ca se discute : ça dépend des lieux, des pratiques... et aussi beaucoup du manque criant de structures externes et d'équipes pour assurer le suivi.
Après il faut faire la part des choses entre un suivi serré s'il est requis et un boulet psychiatrique qui fait garder au patient un pied dans l'hôpital alors que seul un orteil serait nécessaire. Pour certains un suivi chez un psy en libéral suffit.
Mais avec le délitement de la politique de secteur il ne faut pas s'étonner de la dégradation généralisée des PEC en extra-hospitalier !
Après il faut faire la part des choses entre un suivi serré s'il est requis et un boulet psychiatrique qui fait garder au patient un pied dans l'hôpital alors que seul un orteil serait nécessaire. Pour certains un suivi chez un psy en libéral suffit.
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