Violence en psychiatrie : l'ONI réagit

Modérateurs : Modérateurs, Infirmiers - ONI

Avatar de l’utilisateur
eusèbe
VIP
VIP
Messages : 2488
Inscription : 01 mars 2010 17:52

Re: Violence en psychiatrie : l'ONI réagit

Message par eusèbe »

Avatar de l’utilisateur
Prosper
Accro
Accro
Messages : 1662
Inscription : 29 mai 2006 15:49

Re: Violence en psychiatrie : l'ONI réagit

Message par Prosper »

eusèbe a écrit :je suis parvenu à ce que je voulais, à savoir administrer un traitement qui était systématiquement refusé, et cela, sans aucune violence.
ha oui, donc ton but au depart c'etait de lui administrer un traitement. Interessant :roll:
Mais j'aime mon métier
infirmière est un métier qui se mérite !!!
Avatar de l’utilisateur
Prosper
Accro
Accro
Messages : 1662
Inscription : 29 mai 2006 15:49

Re: Violence en psychiatrie : l'ONI réagit

Message par Prosper »

Vive la prise en charge en psy où l'objectif c'est d'administrer un traitement.
Mais j'aime mon métier
infirmière est un métier qui se mérite !!!
Avatar de l’utilisateur
augusta
Star VIP
Star VIP
Messages : 10435
Inscription : 23 mai 2008 19:29
Localisation : Dans les livres et aussi ailleurs.

Re: Violence en psychiatrie : l'ONI réagit

Message par augusta »

Prosper a écrit :
eusèbe a écrit :je suis parvenu à ce que je voulais, à savoir administrer un traitement qui était systématiquement refusé, et cela, sans aucune violence.
ha oui, donc ton but au depart c'etait de lui administrer un traitement. Interessant :roll:
Disons que quand on sait que parfois, un ttt per os refusé par le patient se transforme en injection, il arrive effectivement qu'on puisse être satisfait d'avoir réussi à administrer un ttt alors que le patient était de prime abord opposant.
C'est aussi un pas vers le soin....

Le traitement par psychotropes en psychiatrie fait partie du soin. Il ne s'agit pas de filer du paracétamol à quelqu'un qui a des céphalées.

Et puis comme le rappel Cédric, certains patients sont hospitalisés en soin sous contrainte (ai-je besoin de rappeler que certains patients dont l'état psychique est perturbé ne sont pas en capacité de faire le choix d'être hospitalisé alors que leur état le nécessite?), la prise du ttt est alors non négociable.
"Penser, c'est penser jusqu'où on pourrait penser différemment" Michel Foucault
Avatar de l’utilisateur
AmThLi
Accro
Accro
Messages : 1293
Inscription : 03 juil. 2010 10:56

Re: Violence en psychiatrie : l'ONI réagit

Message par AmThLi »

Où travailles tu ?

Pour plein de raisons, on peut être amenés à chercher à obtenir la prise du traitement. Parfois on laisse passer et on se questionne sur le pourquoi du refus, parfois on insiste et on négocie cette prise car on sait que c'est la condition sine qua non de la poursuite des soins.

Le traitement et sa prise ou pas peuvent être un médiateur thérapeutique. Si parfois on casse les couilles à un patient jusqu'à lui imposer la prise du traitement c'est aussi pour lui rappeler qu'il est à l'hôpital, qu'il y a des règles et que tout n'est pas possible : il n'est pas tout-puissant et ne peut dicter aux autres sa propre loi. Pour autant nous ne lui dictons pas la nôtre : nous incarnons les règles de l'institution.
Parfois, il peut être judicieux de ne pas insister sur la prise du traitement. Parfois, en cas de crise aigüe, l'administration du traitement est un soin d'urgence et on ne discute pas. Et parfois, il est thérapeutique d'insister et de négocier un max pour que le traitement soit pris, voire de forcer le patient à le prendre en dernier recours, car il est thérapeutique de border le patient et de lui donner des limites dans son rapport à l'autre. Le traitement est symboliquement un moyen de le faire, tout comme les heures de repas, la cigarette, etc...

Bien sûr quand on a pas envie de comprendre on peut se limiter à "beuh en psy on fait que donner les traitements". Il y a aussi des collègues qui hélas ne voient pas plus loin que ça. Mais comme tu y étais pas, tu es autorisé à questionner le travail d'Eusèbe, mais certainement pas à le juger.
"La plus grande proximité, c'est d'assumer le lointain de l'autre."

J. Oury
Avatar de l’utilisateur
eusèbe
VIP
VIP
Messages : 2488
Inscription : 01 mars 2010 17:52

Re: Violence en psychiatrie : l'ONI réagit

Message par eusèbe »

Sur le coup, c'était un traitement anti-comitial, et non un traitement à visée psychotrope : mais prosper est-il en capacité de saisir la nuance ?
Avatar de l’utilisateur
eusèbe
VIP
VIP
Messages : 2488
Inscription : 01 mars 2010 17:52

Re: Violence en psychiatrie : l'ONI réagit

Message par eusèbe »

Prosper a écrit :Vive la prise en charge en psy où l'objectif c'est d'administrer un traitement.
Bon, à part tes anti vitamines K qui te questionnent beaucoup, que sais-tu des personnes psychotiques, de leur souffrance, de leur approche et de leurs traitements ? On peut être contre les chimiothérapies psychotropes, mais, dans ce cas on argumente : alors vas-y !
Avatar de l’utilisateur
Prosper
Accro
Accro
Messages : 1662
Inscription : 29 mai 2006 15:49

Re: Violence en psychiatrie : l'ONI réagit

Message par Prosper »

augusta a écrit :Et puis comme le rappel Cédric, certains patients sont hospitalisés en soin sous contrainte (ai-je besoin de rappeler que certains patients dont l'état psychique est perturbé ne sont pas en capacité de faire le choix d'être hospitalisé alors que leur état le nécessite?), la prise du ttt est alors non négociable.
Je suis tout à fait d'accord. La problématique de la compliance aux soins n'est pas spécifique à la psychiatrie, par contre le mode d'hospitalisation l'est. J'ai fait que quelques semaines en secteur fermé, et je n'ai jamais vu ou entendu un soignant dire que son objectif était d'administrer un traitement.
Mais j'aime mon métier
infirmière est un métier qui se mérite !!!
Avatar de l’utilisateur
augusta
Star VIP
Star VIP
Messages : 10435
Inscription : 23 mai 2008 19:29
Localisation : Dans les livres et aussi ailleurs.

Re: Violence en psychiatrie : l'ONI réagit

Message par augusta »

Le problème Prosper c'est que tu interprètes les propos d'Eusèbe. Et tu ne vois pas ce qu'il y a derrière.
Eusèbe n'a jamais dit que le travail en psy se limitait à donner les ttt, il dit qu'il a réussit, sans violence, à administrer un ttt à un patient qui jusqu'alors refusait.

De toutes façons, l'IDE est garant de la préparation, de la délivrance et de la surveillance de la prise effective des ttt, ainsi que de la surveillance des éventuels effets indésirables.

Le travail en psychiatrie ne se limite pas evidemment à la délivrance de thérapeutiques, mais cela en fait partie.
"Penser, c'est penser jusqu'où on pourrait penser différemment" Michel Foucault
Avatar de l’utilisateur
AmThLi
Accro
Accro
Messages : 1293
Inscription : 03 juil. 2010 10:56

Re: Violence en psychiatrie : l'ONI réagit

Message par AmThLi »

Je crois même que nulle part ailleurs qu'en psychiatrie on questionne autant le traitement, ses effets, l'administration etc... bref, en tout cas chez les gens compétents, on fait tout sauf filer bêtement et sans réfléchir des cachetons. Tout le monde peut pas en dire autant.
"La plus grande proximité, c'est d'assumer le lointain de l'autre."

J. Oury
Avatar de l’utilisateur
augusta
Star VIP
Star VIP
Messages : 10435
Inscription : 23 mai 2008 19:29
Localisation : Dans les livres et aussi ailleurs.

Re: Violence en psychiatrie : l'ONI réagit

Message par augusta »

Je rajoute que même si tu ne l'as pas vu sur le terrain, il peut néanmoins arriver que notre objectif, ce jour, soit, pour tel patient, réussir à ce qu'il accepte de prendre son ttt.

Il n'est pas rare, dans le service où je travaille, de voir écrit sur la fiche de prescription passage en injectable si refus du ttt per os.
Or, réussir à convaincre un patient de prendre le per os est toujours plus satisfaisant pour nous que de passer en injectable (avec tout ce qui en découle, à savoir l'usage de la force bien souvent).
"Penser, c'est penser jusqu'où on pourrait penser différemment" Michel Foucault
Avatar de l’utilisateur
eusèbe
VIP
VIP
Messages : 2488
Inscription : 01 mars 2010 17:52

Re: Violence en psychiatrie : l'ONI réagit

Message par eusèbe »

AmThLi a écrit :Je crois même que nulle part ailleurs qu'en psychiatrie on questionne autant le traitement, ses effets, l'administration etc... bref, en tout cas chez les gens compétents, on fait tout sauf filer bêtement et sans réfléchir des cachetons. Tout le monde peut pas en dire autant.
+ 1
Avatar de l’utilisateur
Prosper
Accro
Accro
Messages : 1662
Inscription : 29 mai 2006 15:49

Re: Violence en psychiatrie : l'ONI réagit

Message par Prosper »

augusta a écrit :Le problème Prosper c'est que tu interprètes les propos d'Eusèbe. Et tu ne vois pas ce qu'il y a derrière.
Eusèbe n'a jamais dit que le travail en psy se limitait à donner les ttt, il dit qu'il a réussit, sans violence, à administrer un ttt à un patient qui jusqu'alors refusait.
Cela tombe bien, j'ai jamais dit que le travail en psy se limitait à donner des TTT. Ce que je dis, c'est que avoir pour objectif l'administration (psy ou non), il y a un probleme de PEC.
augusta a écrit :Je rajoute que même si tu ne l'as pas vu sur le terrain, il peut néanmoins arriver que notre objectif, ce jour, soit, pour tel patient, réussir à ce qu'il accepte de prendre son ttt.
Comme partout, seulement il y a une différence entre vouloir administrer un traitement et la compliance du patient à accepter de prendre son TTT.
That's my point. Et quand je lis que l'administration est un objectif, cela m'irrite les yeux.
Dernière modification par Prosper le 20 janv. 2014 12:00, modifié 2 fois.
Mais j'aime mon métier
infirmière est un métier qui se mérite !!!
Anonyme222222

Re: Violence en psychiatrie : l'ONI réagit

Message par Anonyme222222 »

AmThLi a écrit :Je crois même que nulle part ailleurs qu'en psychiatrie on questionne autant le traitement, ses effets, l'administration etc... bref, en tout cas chez les gens compétents, on fait tout sauf filer bêtement et sans réfléchir des cachetons. Tout le monde peut pas en dire autant.
Je dirais que tant que le patient se trouve au sein des murs de l'institution psychiatrique...

Parce que une fois sorti, c'est du tout et n'importe quoi ou souvent le suivi est insuffisant voire inexistant.
Avatar de l’utilisateur
AmThLi
Accro
Accro
Messages : 1293
Inscription : 03 juil. 2010 10:56

Re: Violence en psychiatrie : l'ONI réagit

Message par AmThLi »

Ca se discute : ça dépend des lieux, des pratiques... et aussi beaucoup du manque criant de structures externes et d'équipes pour assurer le suivi.

Après il faut faire la part des choses entre un suivi serré s'il est requis et un boulet psychiatrique qui fait garder au patient un pied dans l'hôpital alors que seul un orteil serait nécessaire. Pour certains un suivi chez un psy en libéral suffit.

Mais avec le délitement de la politique de secteur il ne faut pas s'étonner de la dégradation généralisée des PEC en extra-hospitalier !
"La plus grande proximité, c'est d'assumer le lointain de l'autre."

J. Oury
Répondre