Le poids du silence
Modérateurs : Modérateurs, ESI
Re: Le poids du silence
Je pense qu'elles sont dans la même promo et se connaissent "pour de vrai" d'où le langage un peu codé et les références à des choses qu'on ne peut pas comprendre 

Infirmière DE 2016 En EHPAD
Aide-Soignante DE 2004 En EHPAD
Aide-Soignante DE 2004 En EHPAD
Re: Le poids du silence
Moi aussi, qui entre en formation en Septembre, je viens laisser mon p'tit message, pour remercier Camille
Cette écriture, ces émotions, ces détails... Je pense que certain(e)s ESI se sont vus dans ton parcours et se sentent moins seuls, ou oseront plus en parler autour d'eux !
Et je voudrais ajouter qu'il n'y a pas que ce témoignage qui m'a touché ! Voir tous ces messages de soutien ! Ces Infirmier(e)s et ESI qui viennent conseiller, entourer et encourager cette personne perdue et qui se pose beaucoup de questions ! Cette solidarité entre collègues me rassure quant aux messages de vécus si tristes qu'on peux lire dans certains topics, et j'espère vraiment travailler et apprendre avec des professionnel(le)s comme vous, avec cet état d'esprit, lors de mes futurs stages
En tout cas je te souhaite de faire de belles rencontres et d'apprendre beaucoup de choses ! Comme dis Nietzsche, Ce qui ne tue pas, rend plus fort

Et je voudrais ajouter qu'il n'y a pas que ce témoignage qui m'a touché ! Voir tous ces messages de soutien ! Ces Infirmier(e)s et ESI qui viennent conseiller, entourer et encourager cette personne perdue et qui se pose beaucoup de questions ! Cette solidarité entre collègues me rassure quant aux messages de vécus si tristes qu'on peux lire dans certains topics, et j'espère vraiment travailler et apprendre avec des professionnel(le)s comme vous, avec cet état d'esprit, lors de mes futurs stages

En tout cas je te souhaite de faire de belles rencontres et d'apprendre beaucoup de choses ! Comme dis Nietzsche, Ce qui ne tue pas, rend plus fort

- augusta
- Star VIP
- Messages : 10435
- Inscription : 23 mai 2008 19:29
- Localisation : Dans les livres et aussi ailleurs.
Re: Le poids du silence
Je me permets de nuancer un peu les choses.
Ce témoignage, très bien écrit par ailleurs, est aussi l'exemple de ce qu'il ne faut surtout pas faire en cas de grande souffrance en stage: se taire.
Se taire devant l'équipe, se taire devant le formateur, se taire devant ses camarades de promo.
Garder pour soi un mal-être ne peut être que dangereux.
Comme le rappelle Camille (IDE) le métier d'infirmier est un engagement émotionnel. Or, partager ses émotions avec ses collègues est une réelle nécessité (quand besoin il y a).
Donc il serait intéressant que l'auteur du post comprenne pourquoi elle a gardé sa souffrance avec elle......
Ce témoignage, très bien écrit par ailleurs, est aussi l'exemple de ce qu'il ne faut surtout pas faire en cas de grande souffrance en stage: se taire.
Se taire devant l'équipe, se taire devant le formateur, se taire devant ses camarades de promo.
Garder pour soi un mal-être ne peut être que dangereux.
Comme le rappelle Camille (IDE) le métier d'infirmier est un engagement émotionnel. Or, partager ses émotions avec ses collègues est une réelle nécessité (quand besoin il y a).
Donc il serait intéressant que l'auteur du post comprenne pourquoi elle a gardé sa souffrance avec elle......
"Penser, c'est penser jusqu'où on pourrait penser différemment" Michel Foucault
Re: Le poids du silence
augusta,
Ce n'est pas si simple à 18 ans...........
Je voudrais remercier Camille pour son texte qui se lit d'une traite et qui laisse des traces....
Je comprends parfaitement ton ressenti.
Je pense que tu as atterri dans un stage auquel tu n'étais pas préparée, tout simplement.
Je ne sais pas quelles ont été tes expériences antérieures à tes études, sur la vie, sur la mort...
C'est important, le vécu.
Quand on débarque toute fraiche , avec de bonnes intentions, on déchante parfois. On ne pense pas que le métier est finalement brut de décoffrage : la vie, la mort , la souffrance, l'espoir, etc...
Mais, avec le temps, tu vas apprendre à relativiser, mais ça prend du temps...
bon courage Camille
Ce n'est pas si simple à 18 ans...........
Je voudrais remercier Camille pour son texte qui se lit d'une traite et qui laisse des traces....
Je comprends parfaitement ton ressenti.
Je pense que tu as atterri dans un stage auquel tu n'étais pas préparée, tout simplement.
Je ne sais pas quelles ont été tes expériences antérieures à tes études, sur la vie, sur la mort...
C'est important, le vécu.
Quand on débarque toute fraiche , avec de bonnes intentions, on déchante parfois. On ne pense pas que le métier est finalement brut de décoffrage : la vie, la mort , la souffrance, l'espoir, etc...
Mais, avec le temps, tu vas apprendre à relativiser, mais ça prend du temps...
bon courage Camille
Re: Le poids du silence
Déjà à 30 ou 40 ans c'est pas évident, alors à 18... qui ne se poserait pas de questions en entrant dans ce milieu? Surtout quand on a baigné dans les séries américaines à l'eau de rose en milieu hospitalier et dans les documentaires du type "24h aux urgences" ou "babyboom" qui ne reflètent en rien la réalité. Il y a de quoi avoir un choc....
Infirmière DE 2016 En EHPAD
Aide-Soignante DE 2004 En EHPAD
Aide-Soignante DE 2004 En EHPAD
- augusta
- Star VIP
- Messages : 10435
- Inscription : 23 mai 2008 19:29
- Localisation : Dans les livres et aussi ailleurs.
Re: Le poids du silence
Bah il y a quand même de nombreux ESI plein de maturité malgré leur très jeune âge....
"Penser, c'est penser jusqu'où on pourrait penser différemment" Michel Foucault
Re: Le poids du silence
Oui bien sûr (et des plus vieux pas maturesaugusta a écrit :Bah il y a quand même de nombreux ESI plein de maturité malgré leur très jeune âge....

Infirmière DE 2016 En EHPAD
Aide-Soignante DE 2004 En EHPAD
Aide-Soignante DE 2004 En EHPAD
Re: Le poids du silence
Ca dépend sur quel plan et pour le coup je suis d'accord, à 18 ans, c'est pas forcément simple d'avoir les "bons réflexes" surtout sans connaître le contexte de l'établissement de formation, lequel n'est parfois pas très aidant.
Je comprends que certains élèves n'osent pas parler de leur malaise, déjà parce que cela peut faire partie de leur personnalité et ce sans évoquer les questions de maturité car des gens dits "pudiques" il y en a à tous âges.
Ensuite parce que lorsque l'on voit l'attitude de certains formateurs, responsables administratifs, voire les réponses d'établissement données à telle ou telle souffrance, on se dit, parfois, mieux vaut la boucler...
Je comprends que certains élèves n'osent pas parler de leur malaise, déjà parce que cela peut faire partie de leur personnalité et ce sans évoquer les questions de maturité car des gens dits "pudiques" il y en a à tous âges.
Ensuite parce que lorsque l'on voit l'attitude de certains formateurs, responsables administratifs, voire les réponses d'établissement données à telle ou telle souffrance, on se dit, parfois, mieux vaut la boucler...
"La plus grande proximité, c'est d'assumer le lointain de l'autre."
J. Oury
J. Oury
-
- Accro
- Messages : 941
- Inscription : 24 oct. 2009 11:10
Re: Le poids du silence
Personnellement, je comparerais plus l'ambiance des services à Dallas ou à Game of Thrones suivant les accointances dans les équipes que Grey's Anatomy.Lenalan a écrit :Oui bien sûr (et des plus vieux pas maturesaugusta a écrit :Bah il y a quand même de nombreux ESI plein de maturité malgré leur très jeune âge....) mais bon, ce que je veux dire c'est que quand elle faisait référence à Dr Mamour en service de neuro-chir, c'est de la naïveté touchante et sans doute liée à son âge (quoi que je suis sûre que même à 30 ans il doit y en avoir qui pensent entrer dans Grey's anatomy), mais le choc était inévitable. Après évidemment je pense qu'il y a d'autres choses à creuser par rapport à sa réaction et son mal-être durable, les mots employés sont forts.....
En tout les cas, aucune chirurgienne n'a fait mine de vouloir coucher avec moi


"Les ordres sont les suivants : on courtise, on séduit, on enlève et en cas d'urgence on épouse."
MITHA - Ancien Infirmier Convoyeur de l'Armée de l'Air
Infirmier militaire
MITHA - Ancien Infirmier Convoyeur de l'Armée de l'Air
Infirmier militaire
Re: Le poids du silence
Comment ça, tu couches avec personne dans le local à poubelles ou la réserve?
J'ai connu un EHPAD où on se se serait carrément cru dans les feux de l'amour, mais jamais dans Urgences

J'ai connu un EHPAD où on se se serait carrément cru dans les feux de l'amour, mais jamais dans Urgences

Infirmière DE 2016 En EHPAD
Aide-Soignante DE 2004 En EHPAD
Aide-Soignante DE 2004 En EHPAD
-
- Accro
- Messages : 941
- Inscription : 24 oct. 2009 11:10
Re: Le poids du silence
A mon grand désespoir, non !Lenalan a écrit :Comment ça, tu couches avec personne dans le local à poubelles ou la réserve?![]()
J'ai connu un EHPAD où on se se serait carrément cru dans les feux de l'amour, mais jamais dans Urgences
Dire que je n'ai fait ce boulot que pour ça... Et le fantasme de l'infirmière, si j'avais su...
Mais effectivement, plus sérieusement, pour en revenir au débat, c'est un milieu extrêmement dur et il faut s'accrocher, surtout sur le plan psychologique lors de ces trois ans... Et même après...
"Les ordres sont les suivants : on courtise, on séduit, on enlève et en cas d'urgence on épouse."
MITHA - Ancien Infirmier Convoyeur de l'Armée de l'Air
Infirmier militaire
MITHA - Ancien Infirmier Convoyeur de l'Armée de l'Air
Infirmier militaire
-
- Messages : 14
- Inscription : 30 mars 2014 12:38
Re: Le poids du silence
C est pas évident de se confier et de dire ce qui nous pèse en stage puis en service . Moi y avait des AS ou des AS qui m ont balances des "T es sur que tu veux faire ce métier " quand simplement j évoquait un patient qui avait essayé de se soulager sur moi ou de me frapper ou alors insulté. Perso je prenais plus mal ce genre de remarque que ce qui m était arrivé , de ce qui m est arrivé je peux toujours en rire .
Certains professionnels ne le sont pas du tout pour ce qui est d écouter l autre . Et faut pas négliger le fait qu on perçoive mal le fait d admettre nos difficultés dans notre société (donc dans le metier)ou c est plus compris comme une forme d aveu de faiblesse .et ça on ne aime pas dans un monde où on privilégie la performance.
Après on pourrait parler des heures de tout ce qui fait qu on puisse avoir du mal à discuter de nos faiblesses ,c est déjà bien qu'il y ai eu ce premier pas. Va falloir un gros travail sur soi maintenant (moi je trouverais dommage qu' elle renonce )
Certains professionnels ne le sont pas du tout pour ce qui est d écouter l autre . Et faut pas négliger le fait qu on perçoive mal le fait d admettre nos difficultés dans notre société (donc dans le metier)ou c est plus compris comme une forme d aveu de faiblesse .et ça on ne aime pas dans un monde où on privilégie la performance.
Après on pourrait parler des heures de tout ce qui fait qu on puisse avoir du mal à discuter de nos faiblesses ,c est déjà bien qu'il y ai eu ce premier pas. Va falloir un gros travail sur soi maintenant (moi je trouverais dommage qu' elle renonce )
Esi 2014-2017
s1 ssr gériatrie
s1 ssr gériatrie
Re: Le poids du silence
C'est bien le problème entre le fantasme du métier et sa réalité. Qu'on peut encore rencontrer meme chez des professionnels qui courent toujours après ce fantasme. Fantasme retrouvé dans le propos des proches.Lenalan a écrit :Déjà à 30 ou 40 ans c'est pas évident, alors à 18... qui ne se poserait pas de questions en entrant dans ce milieu? Surtout quand on a baigné dans les séries américaines à l'eau de rose en milieu hospitalier et dans les documentaires du type "24h aux urgences" ou "babyboom" qui ne reflètent en rien la réalité. Il y a de quoi avoir un choc....
J'avais eu dans mon IFSI une ESI qui avait fait son premier stage en paliatif -> arrêt formation au bout d'une semaine de stage. C'est un problème que l'IFSI doit gérer, un premier stage ne devrait pas être aussi trash pour s'accoutumer à la réalité du métier.
Contrairement à Jo_bis, je conseillerais plutot une thérapie plutot qu'un psychiatre. La partie TTT peut etre vu avec le medecin traitant et à 18ans, il me parait plus interessant de voir les transferts et raison du choix professionel avec un thérapeute.
Enfin, le poids du silence est interessant comme titre, neanmoins il faut bien differencier deux choses. Le faite de pouvoir s'exprimer et le faite de pouvoir etre entendu, les deux sont totalement dissociés. S'autoriser à s'exprimer est à mon sens fondamental, que l'equipe en place, formateur, entourage (formateurs/famille/amis) ne puissent pas l'entendre est classique, néanmoins cela permet deja de pouvoir liberer une partie de la tension. Pour etre reellement entendu, cf juste au dessus, un therapeute est là pour cela.
Mais j'aime mon métier
infirmière est un métier qui se mérite !!!
infirmière est un métier qui se mérite !!!
Re: Le poids du silence
tout à fait Prosper, à 18 ans, on sort tout juste du lycée, un premier stage devrait être moins lourd
c'est effectivement casse-gueule pour Camille et les autres
j ai eu la chance de me retrouver au même âge pour mon premier stage en long séjour, pas toujours facile certes, mais moins lourd émotionnellement qu'en neuro chir
cela m'a permis de me familiariser avec mon quotidien
les formateurs devraient faire attention à leurs "novices", le but n est pas de les choquer mais de les former
c'est effectivement casse-gueule pour Camille et les autres
j ai eu la chance de me retrouver au même âge pour mon premier stage en long séjour, pas toujours facile certes, mais moins lourd émotionnellement qu'en neuro chir
cela m'a permis de me familiariser avec mon quotidien
les formateurs devraient faire attention à leurs "novices", le but n est pas de les choquer mais de les former
Re: Le poids du silence
Je reprends des idées déjà évoquées mais à mon sens il est impératif de connaître ses limites et savoir dire "non je ne peux pas m'occuper de cette personne". IDE est un métier d'humilité, nous ne sommes des super girls qui sauvent le monde. Malgré la distance que l'on arrive à prendre il y aura toujours des patients qui nous toucheront plus que d'autres et certains dont il nous sera impossible de faire face. Si c'est occasionnel, c'est normal et apprenons à l'avouer, si c'est répétitif, il faut se remettre en question et savoir si l'on a choisit le bon service ou le bon métier.
En ce qui concerne Camille, je pense également qu'il serait nécessaire de parler de cette expérience car il n'est jamais trop tard.
Pour les personnes à qui cela arriveraient dans le futur, je suis d'accord avec ce qui a été dit: ne vous taisez pas, il est indispensable d'en parler, ce n'est pas une faiblesse! Après certaines personnes vous écoutent et d'autres non, c'est ce qui est difficile dans le métier!
En tout cas, il est difficile de se confronter à la réalité du métier et c'est important que le témoignage de Camille permettent aux ESI de s'en rendre compte avant d'y être confronter! En effet le fossé entre les séries et la réalité est large!
Bon courage Camille, je te souhaite une pleine réussite dans ta nouvelle 1ère année!
En ce qui concerne Camille, je pense également qu'il serait nécessaire de parler de cette expérience car il n'est jamais trop tard.
Pour les personnes à qui cela arriveraient dans le futur, je suis d'accord avec ce qui a été dit: ne vous taisez pas, il est indispensable d'en parler, ce n'est pas une faiblesse! Après certaines personnes vous écoutent et d'autres non, c'est ce qui est difficile dans le métier!
En tout cas, il est difficile de se confronter à la réalité du métier et c'est important que le témoignage de Camille permettent aux ESI de s'en rendre compte avant d'y être confronter! En effet le fossé entre les séries et la réalité est large!

Bon courage Camille, je te souhaite une pleine réussite dans ta nouvelle 1ère année!
IDE 2016