De l'apparition de la violence et de son appréhension
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Re: De l'apparition de la violence et de son appréhension
Je voulais dire que ce ne sont pas des squatteurs, on les y fait squatter.
Sinon je rejoins tout à fait ton dernier message !
Sinon je rejoins tout à fait ton dernier message !
"La plus grande proximité, c'est d'assumer le lointain de l'autre."
J. Oury
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Re: De l'apparition de la violence et de son appréhension
Partant des chambres, on peut développer sur le principe d'unité ouverte/unité fermée et des représentations qui en découlent. Il y a peu, réorganisation en 2 unités de réhabilitation de 3 services dits de "chroniques" (ben oui, comme partout
). Dans un premier projet, une unité est annoncée fermée et l'autre ouverte avec appel à candidature pour y travailler. Comme de bien entendu, plein de candidatures pour "l'ouverte" et crise ouverte dans la "fermée" (on va nous mettre les pires carnes de l'hôpital, fermé = violence etc).
Il a suffi de transformer le "fermé" en "fermable" et l'ouvert en ouvrable, d'expliquer le projet de soin, bref de travailler sur les fantasmes pour qu'il y ait un rééquilibre rapide des candidatures.
D'où l'importance des mots face à une violence réelle ou supposée.

Il a suffi de transformer le "fermé" en "fermable" et l'ouvert en ouvrable, d'expliquer le projet de soin, bref de travailler sur les fantasmes pour qu'il y ait un rééquilibre rapide des candidatures.
D'où l'importance des mots face à une violence réelle ou supposée.
je soigne tout ce qui bouge ! Et parfois même ceux qui ne bougent pas...
Re: De l'apparition de la violence et de son appréhension
Oui ce que tu dis est très vrai et on retrouve souvent ce genre de fantasmes "a-priori" qui conditionnent fortement, lorsque rien n'est parlé, la survenue de difficultés lourdes immédiatement après l'ouverture desdites structures.
Mais au delà de ça, l'expérience que j'ai des unités jumelles "ouverte/fermée" me laisse à penser que ce système est nul, qu'induit plus de violence, de clivage, de dissociation et de maladies institutionnelles que les unités classiques.
Pour ceci :
Mais au delà de ça, l'expérience que j'ai des unités jumelles "ouverte/fermée" me laisse à penser que ce système est nul, qu'induit plus de violence, de clivage, de dissociation et de maladies institutionnelles que les unités classiques.
Pour ceci :
Je ne suis pas sûr que ça suffise toujours : parfois l'établissement est tellement pris dans la psychose institutionnelle et le "au pied de la lettre" général que cette nuance introduite passe inaperçu tant l'angoisse générale et individuelle est massive.Il a suffi de transformer le "fermé" en "fermable" et l'ouvert en ouvrable
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J. Oury
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Re: De l'apparition de la violence et de son appréhension
Bonjour,
J'interviens juste pour faire remonter le sujet du fait d'un questionnement sur l'agressivité et la violence sur le forum général infirmier.
J'interviens juste pour faire remonter le sujet du fait d'un questionnement sur l'agressivité et la violence sur le forum général infirmier.
Re: De l'apparition de la violence et de son appréhension
Merci Bruno,brrruno a écrit :Bonjour,
J'interviens juste pour faire remonter le sujet du fait d'un questionnement sur l'agressivité et la violence sur le forum général infirmier.
c'etait tres pertinent de nous rediriger ici

J'ai lu tous les posts du topic avec beaucoup d'intérêt et je suis contente d'avoir appris des choses.
Ça me rappelle que j'ai énormément à apprendre pour comprendre et réagir dans les situations de soins "délicates", face aux patients manifestant une certaine violence... Comprendre le mécanisme, prendre du recul et trouver des pistes pour réagir ... pour mieux soigner.
C'est pour moi d'autant plus important que souvent je manque de temps en service pour me "poser" avec le patient et échanger avec lui comme je le souhaiterais. Je ne me sens pas toujours assez "disponible" pour vraiment "chercher à comprendre" , pressée car beaucoup de soins à faire un peu " à la chaîne " et c'est très frustrant de ne pas pouvoir échanger davantage. Je sens bien que certains patients en auraient vraiment besoin...
Mais c'est sans doute un autre débat

J'avoue avoir été comme certain, un peu surprise de trouver ici autant de tension et de clivages entre soignants psy / les autres... Alors que nous avons tellement d'expériences à partager... On doit pouvoir mieux faire que ça quand même

Infirmière en mèdecine / soins palliatifs puis en poly chirurgie à Toulouse
Remplaçante libérale secteur Midi-Pyrénées
Remplaçante libérale secteur Midi-Pyrénées
Re: De l'apparition de la violence et de son appréhension
Ce n'est pas un clivage psy/soin gé mais le besoin de certain(e)s de régler des comptes avec ce topic.
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J. Oury
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Re: De l'apparition de la violence et de son appréhension
Plus exactement "certains" dénoncent le manque de coordination entre la structure et la ville et les conséquences délétères constatées sur le terrain et la victimisation/agressivité incessante de "certains" acteursAmThLi a écrit :Ce n'est pas un clivage psy/soin gé mais le besoin de certain(e)s de régler des comptes avec ce topic.

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Re: De l'apparition de la violence et de son appréhension
Absolument, et ça n'est pas ton cas, comme ça t'a été rappelé avec la nécessaire fermeté que tes interventions perfides méritaient.
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Re: De l'apparition de la violence et de son appréhension
AmThLi a écrit :Absolument, et ça n'est pas ton cas, comme ça t'a été rappelé avec la nécessaire fermeté que tes interventions perfides méritaient.



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Re: De l'apparition de la violence et de son appréhension
Camarades Moutarde et AmThLi vous avez du mal à lâcher prise
...
Je reviens sur l'intervention de Cloclo, peut-être sera t-il pertinent d'ouvrir un topic sur la relation soignant/soigné, l'entretien "infirmier", le soin par la parole etc.
Je suis interpellé mais pas surpris quand Cloclo parle de soin à la chaîne, de manque de temps pour se poser avec le patient. La question "qu'est-ce qui soigne ?" devra être posée et débattue, me semble t-il, ainsi que la notion d'utilisation du temps de travail.
Petit exemple sur ce dernier point : en tant que délégué syndical je viens de rencontrer la Cadre de médecin de mon hosto pour échanger sur les temps de transmission (8 minutes le soir et 8 minutes le matin pour 20 patients). En psy, même quota mais pour 25 patients. en gériatrie, idem pour 69 patients en EHPAD. L'échange des infos ne se fait plus, on ne s'étonnera pas d'apparition de violence dans les services. La réponse donnée est : "écrivez".
La parole infirmière serait-elle morte ?

Je reviens sur l'intervention de Cloclo, peut-être sera t-il pertinent d'ouvrir un topic sur la relation soignant/soigné, l'entretien "infirmier", le soin par la parole etc.
Je suis interpellé mais pas surpris quand Cloclo parle de soin à la chaîne, de manque de temps pour se poser avec le patient. La question "qu'est-ce qui soigne ?" devra être posée et débattue, me semble t-il, ainsi que la notion d'utilisation du temps de travail.
Petit exemple sur ce dernier point : en tant que délégué syndical je viens de rencontrer la Cadre de médecin de mon hosto pour échanger sur les temps de transmission (8 minutes le soir et 8 minutes le matin pour 20 patients). En psy, même quota mais pour 25 patients. en gériatrie, idem pour 69 patients en EHPAD. L'échange des infos ne se fait plus, on ne s'étonnera pas d'apparition de violence dans les services. La réponse donnée est : "écrivez".
La parole infirmière serait-elle morte ?
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Re: De l'apparition de la violence et de son appréhension
dan65 a écrit : Petit exemple sur ce dernier point : en tant que délégué syndical je viens de rencontrer la Cadre de médecin de mon hosto pour échanger sur les temps de transmission (8 minutes le soir et 8 minutes le matin pour 20 patients).
Bah elle n'est pas morte partout!La parole infirmière serait-elle morte ?
Chez nous, nous avons la possibilité de faire nos trans' orales durant 1h à la mi-journée (13h30/14h30), et nous avons 30mn le matin et le soir.
Pour environ 20 patients.
"Penser, c'est penser jusqu'où on pourrait penser différemment" Michel Foucault
Re: De l'apparition de la violence et de son appréhension
Bonsoir,Ça me rappelle que j'ai énormément à apprendre pour comprendre et réagir dans les situations de soins "délicates", face aux patients manifestant une certaine violence... Comprendre le mécanisme, prendre du recul et trouver des pistes pour réagir ... pour mieux soigner.
C'est pour moi d'autant plus important que souvent je manque de temps en service pour me "poser" avec le patient et échanger avec lui comme je le souhaiterais. Je ne me sens pas toujours assez "disponible" pour vraiment "chercher à comprendre" , pressée car beaucoup de soins à faire un peu " à la chaîne " et c'est très frustrant de ne pas pouvoir échanger davantage. Je sens bien que certains patients en auraient vraiment besoin...
Mais c'est sans doute un autre débat
Je ne suis pas sur qu'il s'agisse d'un autre débat. Prendre le temps d'accueillir, créer un lien (pas thérapeutique mais juste humain), respecter l'autre dans ce qu'il est et lui accorder une place mais aussi venir faire sa place en l'autre c'est tout cela qui, si ce n'était pas déjà suffisant à prévenir d'une violence, vous permettra d'apaiser par votre présence une situation qui pourrait amener a de la violence.
Dan : vous pouvez ouvrir un sujet si vous le souhaitez. Mais il me semble que ce sont des sujets abordés au travers des différents topic qu'ils soient sur la chambre d'isolement, les médicaments ou la violence. Noyés dans d'autres choses mais ils sont la pour qui veut les voir.
Re: De l'apparition de la violence et de son appréhension
Méfiance tout de même à quantifier la parole en termes de durée. Il y a bien des lieux où l'on dispose d'un temps plus que confortable pour les transmissions orales mais où ne se dit que du "bla-bla-bla" de parole creuse et d'énoncés sans sujet.
8 minutes c'est court, on est d'accord, ici nous disposons par exemple de 17 minutes précises le soir pour passer le relai, timing massivement dépassé dans un sens ou dans l'autre (l'équipe de nuit est en avance ou celle d'après-midi termine en retard). C'est peu. Une heure, à l'inverse, c'est pas mal.
Toutefois des choses importantes peuvent survenir dans un temps très court, tout comme on peut blablater pendant une heure sans rien dire de conséquent sur qui que ce soit du service. Parce que la parole n'a d'intérêt que si elle porte quelque chose d'évènementiel, d'intersubjectif, de ce qui s'est passé... Passer une heure pour se redire les rendez-vous, les accompagnements et le diagnostic de machin ou de truc, c'est une perte de temps car pendant ce temps là, rien ne se dit de ce qui s'est raconté entre machin et truc, pourtant c'est ça qui est important.
Il faut faire attention à ne pas se baser sur des critères purement comptables et bureaucratiques pour décider si à tel endroit on parle et pas à tel autre.
8 minutes c'est court, on est d'accord, ici nous disposons par exemple de 17 minutes précises le soir pour passer le relai, timing massivement dépassé dans un sens ou dans l'autre (l'équipe de nuit est en avance ou celle d'après-midi termine en retard). C'est peu. Une heure, à l'inverse, c'est pas mal.
Toutefois des choses importantes peuvent survenir dans un temps très court, tout comme on peut blablater pendant une heure sans rien dire de conséquent sur qui que ce soit du service. Parce que la parole n'a d'intérêt que si elle porte quelque chose d'évènementiel, d'intersubjectif, de ce qui s'est passé... Passer une heure pour se redire les rendez-vous, les accompagnements et le diagnostic de machin ou de truc, c'est une perte de temps car pendant ce temps là, rien ne se dit de ce qui s'est raconté entre machin et truc, pourtant c'est ça qui est important.
Il faut faire attention à ne pas se baser sur des critères purement comptables et bureaucratiques pour décider si à tel endroit on parle et pas à tel autre.
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J. Oury
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Re: De l'apparition de la violence et de son appréhension
Encore une demande médicale de prise en charge de typemoutarde a écrit : Plus exactement "certains" dénoncent le manque de coordination entre la structure et la ville et les conséquences délétères constatées sur le terrain .
« …préparation et surveillance (incompréhensible) ttt psychotrope… ».
On ne sait rien de ce patient ni de sa (ses) pathologie(s). Personne ne nous a contacté (ni avant ni depuis…) et c’est la famille qui a été chargée de trouver un cabinet IDEL après la sortie de structure…
Bref, démerde toi !
Re: De l'apparition de la violence et de son appréhension
Tu les as appelés ?
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J. Oury
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