TFE : la douleur des personnes atteintes de cancer

[Bouzid G-One]

Mrc bcp Wylette j'ai compris votre information mais il y a une autre question c'est sur la prise en charge de la douleur cancereuse pour quoi la douleur cancereuse est rebelle aux traitement antalgique?

[myloma]

bonjour Bouzid

les métas peuvent comprimer des nerfs de façon "mécanique"
alors, le patient peut ingurgiter une dose massive d'antalgique, tant que la compression est là, la douleur ne disparaît pas
pour faire simple, un collègue avait l'habitude d'expliquer ceci de manière simpliste

"si je te marche sur le pied en pesant de tout mon poids sur le tien, tu auras beau bouffer des comprimés, la douleur ne disparaîtra pas
par contre, tu seras soulagé dès que j'enlèverai le pied"
la douleur mécanique par "écrasement" aura disparu car la cause n'existera plus

[Bouzid G-One]

Bonjooour myloma : !
Mrc bcp pour l'explication et aussi pour l'example c vraiment utile .... bon pour la persistance de la douleur cancereuse je c pas ... j'ai lu que parmi les causes de la douleur cancereuse : les térapeutiquse anticancereux par ex : la chimio et la radiotherapie peuvent provoquér des neuropathies et la chirurgie aussi et au meme temps sont utilisés pour le traitement etiologique de la douleur cancereuse !!!!? donc comment le patient va etre soulagé ?

[myloma]

oui, le traitement peut donner des douleurs
dans le scénario où c'est le "passage" désagréale, mais fin de l'histoire, car le "crabe" est passé de vie à trépas, les choses rentrent dans l'ordre, la guérison s'amorce, et le patient ne souffre plus

mais c'est le soucis entre choisir que faire
faut il opérer un patient à un stade avancé?
se pose la question du "bénéfice/risque"
cela ne changera en rien son pronostic, mais lui apportera un confort de vie?
il aura des douleurs liées à l intervention palliative (mais combinée à des antalgiques bien entendu)
alors, oui

il est quasi mourant et on va lui faire une résection de la tumeur tout en sachant que cela ne lui apportera aucun confort?
là, je n'en vois pas l'intérêt

évidemment, en parler avec sa famille, et bien en amont de cet état, s'assurer qu'il ait fait une directive anticipée sur sa fin de vie

alors, le soulager de façon palliative en ayant un protocole clairement établi pour lui, et, en réajustant la dite thérapeutique, en collaboration avec le médecin
observer les signes de douleur ou d'amélioration de l'état pour ne pas le "shooter" à outrance
et si ce protocole semble pas suffisant, allo médecin sans tarder

alors, comment il sera soulagé?
grâce à la surveillance, du patient,
l'application "intelligente" du protocole et
à l'alerte que le soignant donne
(ce peut être l'ASH qui passe dans le couloir et qui entend M D geindre, son job est de prévenir l'infirmière qu'elle l'a entendu, et tout se met en route à partir de cette observation
-travail d'équipe en somme-

[Leopold Anasthase]

[...] j'ai besoins de definition de la douleur cancereuse

Bonjour,

Faut-il une définition spécifique ? Il existe une définition de la douleur, elle est admise internationalement, et la douleur cancéreuse peut tout à fait correspondre à cette définition.

[Bouzid G-One]

Bonjouuur a tous !
Bon mrc bcp Myloma comme d'habitude votre information tjr utiles
Mrc Leopold Anasthase aussi pour votre idée bon je c que la définition international de la douleur et celle de la douleur cancéreuse sont communs dans certains critères mais pour la physiopath et les facteurs déclanchant ( envahissement du tumeur , compression des nerfs par le tumeur, thérapeutique anticancéreux ...) donc il est nécessaire de donne une définition spécifique pour la douleur cancéreuse non !

[wyllette]

Dans les bibliothèques médicales de centres hospitalier, il est possible de trouver la revue " douleurs"

[myloma]

sur internet j ai vu ceci en tapant "définition douleur cancéreuse"
http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=& ... 9499,d.ZWU

http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=& ... 9499,d.ZWU

[wyllette]

les douleurs cancéreuses peuvent être nociceptives, neuropathiques, ou mixtes. Elles sont liées à la tumeur, aux métastases et aux traitements de la maladie, et se gèrent par une analgésie multimodale correspondant aux antalgiques des différents paliers de l’OMS, aux antidépresseurs, aux antiépileptiques et aux anesthésiques locaux.


Les composantes des douleurs cancéreuses
Les douleurs cancéreuses (nociceptives, neuropathiques ou mixtes) peuvent être en rapport avec la taille de la tumeur primitive et en constituer le mode de révélation. Elles peuvent également être liées aux métastases ou provoquées et aggravées par la chirurgie, la chimiothérapie, la radiothérapie, ou l’hormonothérapie antinéoplasique.


Douleur nociceptives
Les douleurs nociceptives sont liées à l’activation des nocicepteurs somatiques ou viscéraux. Elles sont traitées par les antalgiques non opioïdes et par les opioïdes.

Elles peuvent être directement provoquées par les tumeurs primitives, viscérales ou osseuses, ou par les métastases liées au cancer du poumon, de la prostate, du rein et de la thyroïde. Les céphalées sont liées à une tumeur cérébro-méningée primitive ou secondaire.


Douleurs neuropathiques
Les douleurs neuropathiques sont liées à une lésion ou à un dysfonctionnement des fibres nerveuses centrales ou périphériques [3].

Ces douleurs peuvent être liées à la compression ou l’envahissement de nerfs ou des racines nerveuses, ou à la chirurgie. On parle de douleurs par désafférentation liées à la section de fibres nerveuses, ou encore à la chimiothérapie (taxanes : Taxol®, Taxotère® ; alcaloïdes : Navelbine®, Vincristine® ; sels de platine : Cisplatine®). Il s’agit de polyneuropathies à l’origine de douleurs diffuses.

Les douleurs neuropathiques peuvent être aussi dues à la radiothérapie, cause de fibrose des racines nerveuses, dont la complication la plus redoutée reste la plexopathie post-radique du membre supérieur. La plexopathie lombosacrée étant plus rare, elle peut entraîner la paralysie du membre concerné associée à des douleurs complexes. L’hormonothérapie est une autre étiologie de ce type de douleurs. Dans ce cas, elles sont articulaires et diffuses.


Douleurs mixtes
Les douleurs mixtes sont à la fois nociceptives et neuropathiques.

Ces douleurs sont provoquées par le volume de la tumeur et en même temps par l’atteinte des fibres nerveuses.

C’est le cas, par exemple, des atteintes radiculaires intercostales en cas de cancer du poumon, des atteintes du plexus brachial lors de métastases ganglionnaires sus-claviculaires dans le cancer du sein, des lésions du plexus sacré lors de l’extension locorégionale d’un cancer du col de l’utérus, ou celles du plexus solaire lors du cancer du pancréas ou encore des dommages cérébro-méningés à l’origine de méningites carcinomateuses ou cérébrales.

extrait de
La revue de l'infirmière
Volume 64, numéro 210
pages 16-18 (avril 2015)

[wyllette]

En dépit des recommandations actuellement disponibles sur la prise en charge de la douleur du cancer, 10 à 15 % des patients douloureux cancéreux ne sont pas soulagés de façon satisfaisante ou bien ressentent des effets indésirables sévères limitant l’augmentation des doses d’opioïdes. Face à ces douleurs rebelles, il est fortement recommandé de faire appel à des équipes multidisciplinaires spécialisées dans le traitement de la douleur. En cas de douleurs rebelles persistantes après rotation des opioïdes, ou changement de voie d’administration, voire utilisation de l’antalgie autocontrôlée, on aura recours à des alternatives thérapeutiques non invasives, comme les antagonistes du récepteur au NMDA (kétamine, méthadone), puis invasives, comme les techniques d’analgésie locorégionale (notamment la morphine intrathécale, éventuellement associée aux anesthésiques locaux et au ziconotide), l’imagerie interventionnelle, plus rarement, les techniques neurochirurgicales. Des recommandations de bonne pratique sur les douleurs cancéreuses rebelles en situation palliative avancée (parues en juin 2010) sont disponibles sur le site de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) : elles précisent les modalités d’utilisation de certains médicaments, notamment hors autorisation de mise sur le marché (AMM). Des recommandations formalisées d’experts, publiées en 2013, abordent la question de l’analgésie locorégionale dans le traitement du cancer, mais des études contrôlées randomisées ultérieures sont nécessaires, de même que le développement d’un travail de concertation pluridisciplinaire en réseau, pour déterminer la place respective de ces techniques invasives dans l’arsenal thérapeutique et établir un arbre décisionnel validé

extrait de Médecine palliative
Volume 13, numéro 6
pages 312-322 (décembre 2014)

[Leopold Anasthase]

Mrc Leopold Anasthase aussi pour votre idée bon je c que la définition international de la douleur et celle de la douleur cancéreuse sont communs dans certains critères mais pour la physiopath et les facteurs déclanchant ( envahissement du tumeur , compression des nerfs par le tumeur, thérapeutique anticancéreux ...) donc il est nécessaire de donne une définition spécifique pour la douleur cancéreuse non :?: !

La physiopathologie et les facteurs déclenchants ne changent rien à la définition.

Prenez l'asthme, que la crise soit déclenchée par un phénomène allergique, climatologique, toxique (polluant) ou par le stress, ça ne change rien à la définition de l'asthme.

La douleur cancéreuse est « une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable associée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle ou décrite dans ces termes ».

[augusta]

D'accord avec Leopold.
La définition de la douleur de l'OMS est suffisamment précise.

Il y a les petits guides diffusés par l'institut de la douleur UPSA qui sont très bien (avec un chapitre sur la douleur en cancérologie).

Sinon j'aime beaucoup ce qu'en dit A. Muller (MAR de son métier): "Est douleur ce que le patient dit être une douleur".

[Bouzid G-One]

Vraiment Mrc bcp pour vous Myloma et Wylette franchement c tres utiles

[Bouzid G-One]

D'accord Leopold et Augesta bon si on veux donne une définition générale et global de touts sensations douloureux d'un patient la définition international est suffisante mais on ajoute le mot cancéreuse pour donne une définition plus précise dont on intègre la physiopath pour designer une particularité de la douleur ressenti c'est mon avis !





Qu'est-ce que vous donnez est ce que vous obtenez!
Ratt

[Leopold Anasthase]

[...] mais on ajoute le mot cancéreuse pour donne une définition plus précise dont on intègre la physiopath pour designer une particularité de la douleur ressenti

Vous faites comme vous voulez, mais si vous demandez l'avis des autres, on vous le donne.

Qu'écrivent les autres participants de ce sujet ? « les douleurs cancéreuses peuvent être nociceptives, neuropathiques, ou mixtes ». Le cancéreux souffre comme les autres, il vit une expérience désagréable, il y a un lien avec ses affects, il peut y avoir un lien avec une lésion tissulaire, et il le décrit en ces termes. Bref, il vous dit qu'il a mal, et c'est qu'il a mal.

Ensuite, la prise en charge de cette douleur doit, comme pour les autres douleurs, s'intéresser à tous ses éléments : siège, intensité, facteurs déclenchants, histoire du patient, douleur nociceptive, douleur neuropathique… C'est souvent complexe, et il faut de l'expérience pour la prendre en charge convenablement.

Pour le patient, la douleur peut avoir un sens. Par exemple, la douleur de l'enfantement avant la sortie de l'enfant n'est pas vécue de la même façon que la douleur de la délivrance (la sortie du placenta), ou la douleur engendrée par la sage-femme qui contrôle le globe utérin. Avant la sortie de l'enfant, la douleur a un sens : c'est celle qui précède la naissance attendue. Après la naissance, avoir mal pour sortir le placenta, ça n'a plus le même sens.

Autre élément souvent retrouvé, pour le patient, quand il a mal, c'est qu'il est en vie.