Oui mais maman elle a froid ....

[Creol]

De retour cet été en intérim en ehpad, je me retrouve, pour mon plus grand malheur, avec ces familles revendicatives, pleurnichardes, harceleuses envers le personnel. (même si ils souffrent et patatiti et patata)

Voyant que l'essentiel des directions font la politique de l'autruche et que le personnel soignant doit gérer seul, tous les problèmes psycho affectifs des familles ultra phagocytentes. j'aimerai savoir comment vous professionnels vous faites face à ces gens qui mettent 2 ou 3 couvertures + pyjama épais+ 10 coussins sur des PA dans des chambres où il fait limite 26 dégrés, qui gavent comme des oies des vieilles dames de 95 ans , ou qui veulent faire marcher une PA de 90 ans complément grabataire au risque de tomber avec elle, et qui appellent 20 fois par jour pour savoir "comment va moman" ?

[binoute1]

j'avoue que vraiement ça ne me manque pas tout ça

mais à la fin, il m'est arrivé une fois, d'appele rme méd ttt et de passer la famille au tél afin qu'il en discute "entre gens qui savent bien "

Sinon, j'appelais systématiquement la cadre

[myloma]

suite à mon congé parental, j ai eu un poste de nuit
et, crois moi, je n avais pas le soucis des familles à gérer, cela ne m a pas manqué, bien au contraire
les seules que je voyais, étaient celles des patients en fin de vie ou décédés, et la relation est bien différente

cela nous bouffe l'oxygène d'avoir X appels et X demandes encore et encore

et il faut rester aimable alors qu on bouillonne à l intérieur

et après une longue carrière, je n ai toujours pas trouvé de solution à ce problème.
dans mon hosto, nous avons un service connaissant un "turn-over- non pas à cause des "trauma crâniens" qui y sont, mais de l'omniprésence et pression des familles
en formation, il nous a été dit que ces personnes ne font pas le deuil de "comment était Maman avant son accident"
ça t'aide bcp ce que je dis mon pauvre Créol, je te vois faire ceci et t'entend me répondre "pff"

il leur faudrait un soutien psycho, bref, refiler le "bébé" ou dans ton exemple "l'enfant de Maman" aux psychologues auprès de qui ils pourraient verbaliser leur souffrance
à part cela je en vois pas

[Indis]

Jamais bossé en EHPAD, hormis avant le DE mais, de manière générale, je leur conseille d'en faire encore plus, plus de couvertures, plus de gros morceaux de viande, et plus de vitesse en marchant... et ne pas hésiter à utiliser des chaussures super glissantes.


Au final au boulot, j'me suis rendu compte que perdre du temps à expliquer à tout le monde, en long, en large et en travers ce qu'il se passe, permet au final d'en gagner, et d'éviter le parasitage ensuite.

Le souci reste, encore et toujours le même à mon niveau: des explications médicales de niveau zéro voire négatif.

En EHPAD c'est pire, quand t'as un vieux qui est là depuis 6 mois, un an ou plus, avec une famille à peu près présente, j'ai du mal à imaginer comment, au bout de tout ce temps, les gens peuvent être aussi bornés/ inconscients...

... et dès lors, y a plus qu'une seule solution.

[wyllette]

la famille reçoit l information, notre inforation
elle ne veut pas entenir compte
apres tout la chambre est leur chez soi, leur lieu de vie; leur intimité, leur liberté de faire "comme à la maison"

[Indis]

La famille n'est pas chez
elle
le résident lui
par contre il l'est

Bref, je pourrai dire "anthropomorphisme" mais c'est vulgaire. On parle bien ici de "elle a froid", ou "elle a mal", comme on entend bien souvent.
"Maman frissonnait je lui ai mis une couverture".
Il s'agit pas ici d'interdire aux gens de faire "comme chez eux", il s'agit de se positionner par rapport à de la famille (donc, pas au patient/ résident) et de leur expliquer que leur ressenti n'est pas celui de grand- père ou grand-mère.

[Creol]

Merci les amis, mais Indis a parfaitement raison.

Je me retrouve, enfin plus les aide soignantes que moi, dans une situation où les PA sont, comme le dirait un très bon ami à moi, objetisé et où leur avis n'est plus demandé et qui même si elles ne peuvent plus s'exprimer, le personnel doit faire face à des demandes totalement farfelues, voir plus. Mais vu que personne ne dit "stop". pourquoi se priver.
Je parle effectivement de famille connues, reconnues, sur-connues pour être toxique et dont la direction se lavent totalement les mains.

la famille reçoit l information, notre inforation
elle ne veut pas entenir compte
apres tout la chambre est leur chez soi, leur lieu de vie; leur intimité, leur liberté de faire "comme à la maison"

Voici le fond du problème.
Voici la toxicité de la situation.

[Altrian]

Au début je fait diplomate en expliquant les choses, et puis si ça ne marche pas je joue au cynique voir j'utilise de l'humour noir.

La dernière fois qu'une famille était en train de donner des petites pâtes à une patiente avec un gros risque de fausse route (et à qui je leur avait déjà moult fois expliqué le problème) je leur ai juste demandé si ils savaient faire Heimlich par ce que je ne me déplacerai pas pour sauver leur petite maman...

Bon, ça a marché le tant que leur cervelle d'huître amnésique se souvienne de l'information (1 semaine).

[suzanne25]

Il faut être ferme avec ces familles et leur rappeler qu'ils sont des visiteurs. Dans mon ehpad on en avait quelques uns comme cela. On avait même une famille qui exigeait systématiquement qu'on réinstalle leur mère quand ils voyaient des intérimaires. Aujourd'hui ils voient leur mère dans la salle de réception et uniquement à des heures définies. Ils leur ait interdit de parler aux AS interdit de changer leur mère. interdit d'appeler plusieurs fois par jour. Depuis nous avons moins de burn out. Effectivement il faut une direction forte.

[Anonyme222222]

Entre le tout permis et la taule, il y a sûrement un juste milieu...

[binoute1]

interdit de parler aux AS

[Creol]

Euh, une solution moins extrême serait pas mal aussi.

[binoute1]

pas de cadre ds ton ehpad ? ou de médecin co ?

[wyllette]

parlez en aussi au conseil de vie sociale !

[augusta]

Euh, une solution moins extrême serait pas mal aussi.

A part prendre du recul et pratiquer l'humour comme cela a été dit je vois pas trop.

J'ai pu voir les comportements dont tu parles (objetiser l'autre) récemment dans ma sphère privée (et à propos d'une personne grabataire qui vit à domicile).....c'est vrai que c'est assez étrange cette façon de parler à la place de l'autre, de décider des choses (il a faim, il a plus faim, il a froid, il a plus froid, il veut ci et ça...) sans s'adresser à la personne (en capacité de répondre)!!!!!

C'est comme si la famille (ici l'épouse et les enfants), de part leurs attitudes, réparaient je ne sais pas quoi.
On s'occupe de l'autre comme si c'était un gros bébé....
Vraiment étrange.....