Un autiste infirmier

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Jo_bis
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Re: Un autiste infirmier

Message par Jo_bis »

Screwy_squirrel a écrit :Bon, ça va, bien rattrapée. Mais que ça ne se reproduise plus, sinon mauvaise appréciation sur le carnet de stage
:peur: :peur: :peur:
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cosmos
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Re: Un autiste infirmier

Message par cosmos »

Screwy_squirrel,

Si j'ai bien compris, tu as une "certaine" forme d'autisme.

Peux-tu nous expliquer de quel forme il s'agit ?? car apparemment , ce n'est pas un "autisme" profond. (puisque tu as pu faire des études..)

Excuse pour notre non-compréhension,, on aimerait en savoir plus sur en quoi tu es différent..
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cosmos
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Re: Un autiste infirmier

Message par cosmos »

Screwy_squirrel a écrit ::

Mais il s'est produit des évènements qui ont fait ressortir des travers plus ou moins latents chez moi. Principalement quand je suis fatigué

Pourrais-tu nous expliquer plus en détail, stp, si c'est pas trop indiscret..
tu peux m'écrire en MP....

Ma fille vient d'obtenir son diplôme d'orthophoniste et s'intéresse aux Troubles du Spectre Autistique.
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Screwy_squirrel
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Re: Un autiste infirmier

Message par Screwy_squirrel »

Une certaine forme d'autisme... comme chaque autiste a une certaine forme d'autisme...
En gros, il y a autant d'autisme que d'autistes dans le monde.
Ce que tu appelles "l'autisme profond" n'existe pas plus que "l'autisme léger".
Il y a les Troubles du Spectre Autistique. Un spectre, c'est vaste.
Moi j'ai été diagnostiqué avec ce qui s'appelait le "Syndrome d'Asperger", autisme sans troubles de l'apprentissage de la parole. Je ne parle pas d'intelligence, l'autisme n'entraîne aucun trouble de l'intelligence. Si un autiste a un déficit d'intelligence, c'est dû à une autre cause.
Quand je dis "s'appelait", c'est que depuis le nouveau DSM 5, ils ont supprimé les différents syndromes et parlé des Troubles du Spectre Autistique ou TSA.

Les autistes dont tu fais mention ici sont ceux dont tout le monde a la représentation, ils crient, ne savent pas ou peu s'exprimer, se tapent la tête contre les murs, tapent des mains, tournent en rond, etc...
Ces autistes, ceux qui sont "visibles", ne sont qu'une fraction des personnes avec TSA dans le monde. En gros, on parle d'une personne sur cent à une personne sur soixante-sept avec TSA. Soit entre 670 000 et 1 000 000 en France.
Ces autistes là, le souci, c'est qu'il est difficile d'entrer en communication avec eux, qu'ils ont souvent des problèmes de perceptions troublées, soit hyper perceptions, soit hypo perceptions. Et quand ils sont saturés dans un sens ou dans l'autre, ils ne savent pas l'exprimer, ils se mettent à crier, à se taper contre les murs, deviennent violents ou toutes autres manifestations incompréhensibles pour les gens autour.

Oui, j'ai fait des études, car je ne savais pas que c'était impossible. Mais surtout, ça va à l'encontre de certains préjugés. Pourtant, j'en connais plein qui ont fait des études supérieures. Je connais aussi maintenant 2 autistes médiatisés qui ont des doctorats, Julie Dachez, docteur en psychosociologie sur l'autisme et Joseph Schovanec, qui a 2 doctorats, mais je ne sais plus lesquels et qui ne sont pas sur l'autisme. Il y en a sans doute d'autres qui ont des doctorats, mais ils ne savent sans doute même pas eux même qu'ils sont autistes.

Écoutez Josef Schovanec sur Europe 1, il passe tous les vendredis soir. Je l'ai croisé en conférence jeudi 16 novembre, il m'a impressionné. Il est un des autistes français les plus médiatisés actuellement. Lisez ses bouquins, ils sont excellents.

Lisez aussi "La différence invisible", de Julie Dachez, vous comprendrez ce qu'est l'autisme pour certaines personnes.

Attention, je répète ce que je dis plus haut et que je constate régulièrement, il y a autant de formes d'autismes qu'il y a d'autistes. On retrouve juste des traits concomitants chez chacun.
Plein de questions, plein d'interrogations... Les réponses sont dures à trouver...
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Message par binoute1 »

Screwy_squirrel a écrit :Quand une personne naît sourde ou aveugle, on ne va pas dire qu'elle est malade. L'autisme, c'est pareil.
merci. Mais je crois que là il faut m'expliquer longtemps, :lol: désolée.
Quand qq'un mait diabétique ou hémophile il est malade. Non?
du coup, je n'arrive vraiment pas à comprendre la nuance.
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Re: Un autiste infirmier

Message par Jo_bis »

Screwy_squirrel a écrit :Quand une personne naît sourde ou aveugle, on ne va pas dire qu'elle est malade. L'autisme, c'est pareil.
Certes, le sourd ou l'aveugle ne sont pas malades mais ils ont un handicap.
Et pour l'autisme?
Peut-on parler de handicap?
De trouble de la personnalité ?
De trouble de la communication ?
D'autre chose ?
Screwy_squirrel a écrit :Pourtant, j'en connais plein qui ont fait des études supérieures.
J'avais lu qq part que les autistes dits "Asperger" avaient des capacités intellectuelles bien supérieures à la "norme".
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Re: Un autiste infirmier

Message par Screwy_squirrel »

Jo_bis a écrit :Certes, le sourd ou l'aveugle ne sont pas malades mais ils ont un handicap.
Et pour l'autisme?
Peut-on parler de handicap?
De trouble de la personnalité ?
De trouble de la communication ?
D'autre chose ?
L'autisme est une forme de handicap social, on peut dire, oui.
Mon principal souci quand il y a un groupe, c'est les codes sociaux qui régissent le groupe. Je ne sais pas où me mettre. Du coup, soit je suis trop dans mon coin, soit à l'inverse, je parle beaucoup trop, tenant le crachoir et oubliant qu'il y a des gens autour de moi qui n'en ont peut-être rien à faire des détails dont je parle. Et plus je suis fatigué, plus je suis capable de parler et moins je suis capable de comprendre pourquoi on m'interrompt ou pourquoi les gens s'en vont autour de moi. Et comme pour les neurotypiques, entretenir la conversation est "normal", moi je ne vois pas qu'il ne font ça que par politesse et que je devrais changer de sujet.
Du coup, j'ai aussi répondu partiellement à la question de Cosmos.
Jo_bis a écrit :J'avais lu qq part que les autistes dits "Asperger" avaient des capacités intellectuelles bien supérieures à la "norme".
C'est vrai, et c'est pas vrai... Il y a en effet une forte proportion d'autistes Asperger qui ont un intellect dit "supérieur", mais ce n'est pas le cas de tous. En fait, c'était surtout une distinction entre les autistes dits "de bas niveau", avec un "déficit d'intelligence", et ceux dit de "haut niveau", sans déficit.
Mais cette distinction, comme je l'ai dit dans un précédent message, n'a rien à faire dans l'autisme, car s'ils ont un déficit d'intelligence, c'est dû à une cause autre que l'autisme.
Un des gros soucis, c'est qu'ils se sous estiment souvent : comme ils réfléchissent à plein de possibilités avant de valider leur réponse, beaucoup les traitent de lents, d'incapables, parfois même d'incompétents. Du coup, syndrome de l'imposteur.

Par contre, ce qui fait le point fort de beaucoup d'autistes, c'est leurs intérêts particuliers. En gros, ils sont hyper spécialisés dans un domaine. Alors parfois c'est difficile à caser, genre les plans de métro, d'autres fois, c'est très utile, comme l'informatique.
Actuellement, j'ai comme intérêt spécifique "l'autisme", donc je lis plein de choses dessus, je me documente, j'assiste à des conférences, etc... Tout ce qui peut m'apporter des infos est bon à prendre.
Plein de questions, plein d'interrogations... Les réponses sont dures à trouver...
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Re: Un autiste infirmier

Message par Jo_bis »

Merci pour toutes ces informations.
Screwy_squirrel a écrit :Actuellement, j'ai comme intérêt spécifique "l'autisme",
Nous en sommes ravis!

Les "intérêts spécifiques" sont-ils définitifs ou peuvent-ils varier dans le temps ?
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Re: Un autiste infirmier

Message par Screwy_squirrel »

Jo_bis a écrit :Merci pour toutes ces informations.
Vu que je compte m'orienter vers la formation de mes pairs en exercice ou futurs, il est de bon ton que je vous fasse profiter de ce que je peux vous apporter.
Jo_bis a écrit :Les "intérêts spécifiques" sont-ils définitifs ou peuvent-ils varier dans le temps ?
Alors, certains ont les mêmes intérêts toute leur vie, d'autres changent régulièrement, d'autres ont plusieurs intérêts qui évoluent selon les périodes. Parfois, c'est un intérêt d'enfant qui évolue pour devenir un métier. Un enfant passionné par les dinosaures dans son enfance qui devient paléontologue, par exemple. Ou un enfant passionné par les avions qui devient pilote ou ingénieur aéronautique.
Récemment, il y a eu à la radio une mention d'un enfant en Grande-Bretagne qui, en visitant un musée de paléontologie, a remarqué une erreur sur un nom de dinosaure. Ses parents lui disaient qu'il devait se tromper, l'enfant ne voulait pas bouger tant que l'erreur n'était pas corrigée. Il a fallut faire intervenir le conservateur du musée pour régler le problème, car l'enfant ne voulait pas bouger ni démordre de sa position. Il avait raison, il y avait une erreur.
J'étais là à écouter ma radio, j'ai éclaté de rire. J'ai dit tout haut : "Un enfant autiste surdoué et passionné par les dinosaures." Je ne sais pas si c'est vrai sur ce le fait que cet enfant soit autiste, mais un autiste peut parfaitement avoir ce genre de comportement en pleine foule.

Moi, jusqu'à présent, j'étais plus du genre "touche à tout". Je sais plein de choses sur plein de sujets, mais sans aller vraiment à fond. La connaissance de l'autisme est vraiment le premier sujet dans lequel je m'investis autant.


Autre point concernant les sensations : si vous voyez un enfant en plein milieu d'un centre commercial crier, hurler et se prendre la tête, ne pensez pas obligatoirement qu'il est mal élevé ou qu'il fait un caprice. Il se peut qu'il soit autiste et qu'il soit saturé par les bruits, les lumières, la foule autour de lui, les odeurs... et qu'il explose car il ne sait pas comment gérer tout ça.
Pour ma part, je fais souvent mes courses en gardant mes lunettes de soleil à l'intérieur, j'essaye de faire mes courses à des heures où il y a moins de monde dans le magasin, pour éviter le bruit, les bousculades liées à la foule et l'attente en caisse. J'ai horreur d'avoir quelqu'un derrière moi qui me colle dans une queue, et quand c'est un enfant qui chahute et me cogne régulièrement, je me mords la langue pour pas l'engueuler. Je sais que les parents le prendraient mal. Mais ce qu'ils ne savent, c'est que moi, ça me fait l'effet d'une agression, comme s'ils venaient me donner un coup de poing par exemple.
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Re: Un autiste infirmier

Message par Jo_bis »

Screwy_squirrel a écrit :Récemment, il y a eu à la radio une mention d'un enfant en Grande-Bretagne qui, en visitant un musée de paléontologie, a remarqué une erreur sur un nom de dinosaure. Ses parents lui disaient qu'il devait se tromper, l'enfant ne voulait pas bouger tant que l'erreur n'était pas corrigée. Il a fallut faire intervenir le conservateur du musée pour régler le problème, car l'enfant ne voulait pas bouger ni démordre de sa position. Il avait raison, il y avait une erreur.
Oui, j'ai aussi entendu cette anecdote, j'ai été "soufflée". :D
Screwy_squirrel a écrit :La connaissance de l'autisme est vraiment le premier sujet dans lequel je m'investis autant.
Ça se sent dans vos propos !! :D
Screwy_squirrel a écrit :ne pensez pas obligatoirement qu'il est mal élevé ou qu'il fait un caprice.
Je regarderai différemment désormais. :clin:
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Re: Un autiste infirmier

Message par cosmos »

Merci grandement , Screwy_squirrel !!
La conversation est très intéressante, on en apprend sur le terme "autisme"..

Je vais te relire à tête reposée, j'ai plein de questionnements......

:)
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Re: Un autiste infirmier

Message par Screwy_squirrel »

cosmos a écrit :Merci grandement , Screwy_squirrel !!
La conversation est très intéressante, on en apprend sur le terme "autisme"..

Je vais te relire à tête reposée, j'ai plein de questionnements......

:)
Je n'ai pas oublié ta question de hier soir, mais je répondrai moi aussi à tête reposée et sans doute en MP

Et merci à vous tous pour l'intérêt que vous portez à ce sujet.
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Re: Un autiste infirmier

Message par brrruno »

Screwy_squirrel a écrit :Bonjour,
Je me lance pour poser des questions auxquelles je ne trouve pas de réponse.

Pensez-vous que quelqu'un qui a eu un diagnostique d'autisme Asperger puisse devenir infirmier ?
D'autre part, pensez-vous que quelqu'un qui a eu un diplôme d'infirmier puisse se révéler être autiste Asperger ?

Quelles connaissances avez-vous sur les Troubles du Spectre Autistique (TSA) et en particulier, le syndrome d'Asperger?

Vous avez 4h et je demande des citations...
Oups, non, ce n'est pas un sujet de philo, mais des questions que je me pose.
Bonsoir,
pour répondre à votre première question, il n'est pas du tout incompatible d'être infirmier et "autiste" surtout dans le grand fourre tout des dernières années. Il faut reconnaître qu'il est assez surprenant de voir comment un terme désignant une pathologie, instauré à partir d'observations cliniques sur le registre de la psychose, s'est totalement transformée en une nébuleuse noyant tout ce qui se trouve sur son passage.
Tout ça pour dire qu'il y a de nombreuses personnes qui ont fait des études il y a quelques années sous différentes formes et occupent actuellement des postes divers et variés et qui auraient été diagnostiquées "autistes" si elle étaient nées plus tard.
Pourtant même si les techniques d'observations "scientifiques" (imagerie et compagnie) ont beaucoup évoluées, il n'y a toujours pas une étiologie qui soit totalement validée ; cependant le spectre ne cesse de s'élargir. Et la minorité des autistes se retrouve "de bas niveau", en "déficit d'intelligence" ... Enfin bref, d'une époque où la question de l'émergence du sujet était la première préoccupation, c'est maintenant un groupe qu'il faudrait prendre en charge sur un plan identique, purement "normativé" et devant répondre à la société de consommation ; on couvre donc de pictogrammes et autres tentatives de conditionnement niant l'individu. Alors effectivement pour cette réponse la psychanalyse n'est pas adaptée mais elle aura au moins eu le mérite de proposer aux gens de se développer dans leur propre spécificité.
La question que je me pose c'est : si on avait choisi de faire plutôt le trouble du spectre schizophrénique, y aurait il eu le même engouement ?
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Re: Un autiste infirmier

Message par Screwy_squirrel »

"Le grand fourre tout" est sympa pour les collègues en formation ou formés depuis ces dernières années, à croire que vous ne nous reconnaissez pas les qualités et connaissances requises pour exercer notre profession.

Alors le terme "pathologie", je vous renvoie vers le message où je parle du sourd ou de l'aveugle et ne relèverai pas plus loin.

En gros, vous faites partie de ces gens qui pensent à l'autisme comme une mode actuelle, ceux qui refusent d'admettre que les connaissances évoluent et que reconnaître que certains peuvent être différent sans être malade est impossible.
Dans ce cas, la vie est une maladie sexuellement transmissible et mortelle dans tous les cas.
Mais chacun est libre de penser ce qu'il veut, c'est ce qui fait la diversité dans notre monde.

Je ne renie pas la psychanalyse, mais je renie le mal qui a été fait en traitant les mères d'incapable d'amour et c'est ce qui aurait cause l'enfermement des enfants dit autistes.
Je suis aussi contre ceux qui pensent que seuls les enfants sont autistes. Les enfants grandissent, deviennent adultes et sont toujours autistes.

Amusant, votre trouble du spectre schizo, faudra que vous en parliez aux psychiatres qui planchent sur le bien-être de nos semblables humains, ils trouveront peut-être quelque chose qui correspond.

Pour "normativer" les gens, franchement, depuis que j'en sais un peu plus sur moi, je laisse à la minorité la plus nombreuse, qui tente d'imposer son point de vue, le soin de créer la "norme" qui leur ressemble. Moi, je m'en fous royalement et je vis ma propre vie.
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Re: Un autiste infirmier

Message par brrruno »

Screwy_squirrel a écrit :"Le grand fourre tout" est sympa pour les collègues en formation ou formés depuis ces dernières années, à croire que vous ne nous reconnaissez pas les qualités et connaissances requises pour exercer notre profession.
Je ne saisi pas bien ce que vous avez interprété du grand fourre tout, mais pour éclaircir ma pensée, c'était une autre manière de dire, je vous cite : "un spectre, c'est vaste". Dans cette phrase je ne remets pas en question les collègues en formation (même si globalement je remets volontiers en question la formation concernant la psychiatrie) ou formés, mais le choix qui a été fait d'élargir outre mesure la question de l'autisme. Ceci dit pour l'instant c'est comme ça il faut composer avec ... Mais j'insiste sur le fait qu'à un moment donné il était possible de faire des études d'infirmier sans se poser la question que vous avez initiée puisque à ce moment là il n'y avait pas encore de spectre.
D'ailleurs vous dites : "Oui, j'ai fait des études, car je ne savais pas que c'était impossible". Mais si au lieu d'être rattaché (le mot n'est pas terrible) à l'autisme, il y avait eu une autre classification (beurk mais c'est le DSM, au passage il faudrait virer l'autisme du DSM du coup ?) comme "les hypersensibles", peut être cette question n'aurait pas eu lieu d'être.
Alors le terme "pathologie", je vous renvoie vers le message où je parle du sourd ou de l'aveugle et ne relèverai pas plus loin.
Je vais aller plus loin : l'autisme définit par Bleuler était une pathologie (et c'est de ce qu'était l'autisme avant son spectre dont je parlais), et l'a été pendant très longtemps avant d'être redéfinit semble t il. Pour plus de précision, sachez qu'une pathologie peut s'acquérir au cours du développement foetal, de plus pour la surdité ou la cécité on parle également de pathologie, ou de handicap (ce que beaucoup de mal-entendant ou mal-voyant réfutent car il ne s'estiment pas diminués) ou de déficience. Ces mots ne sont guère plus agréable, mais la maladie (qui n'a pas de définition très précise, recouvre ce qui fait souffrir, reste a savoir si la personne est en souffrance ou non alors que la déficience ou le handicap ne laisse pas trop de place à la personne pour s'exprimer). Du coup la vie pour certains peut se définir comme une maladie, tant elle fait souffrir.
Pour ne pas tout citer :
Il est très difficile, sinon impossible, de poser les limites entre la santé et la maladie, entre l'état normal et l'état anormal. D'ailleurs, les mots santé et maladie sont très arbitraires. (Claude Bernard)
Une maladie se définit par une altération de l'état de santé (vulgaris médical)
La santé est un état de bien-être complet physique, mental et social (OMS)
En gros, vous faites partie de ces gens qui pensent à l'autisme comme une mode actuelle, ceux qui refusent d'admettre que les connaissances évoluent et que reconnaître que certains peuvent être différent sans être malade est impossible.
Je fais parti de ces gens qui cherchent à défendre certaines valeurs. Et pour ça je vous renvoi aux lignes dessus. Ce que je trouve dommage, c'est que votre évolution à ignoré les patients qui ont fait la clinique de l'autisme, et parce qu'il fallait considérer l'autisme au regard des "nouveaux autistes" qui s'en sortent, ceux qui étaient les plus en difficulté s'en sont retrouvé exclus (ou plutôt tellement inclus qu'ils ne pouvaient plus être eux). Je vous renvoie par exemple au témoignage de Mme Gay-Corajoud. Cependant je dois faire un petit mea culpa, je croyais que c'était vous qui aviez parlé du fait que la psychanalyse n'était pas "optimal". Pour moi la question ne se situe pas dans le fait d'être optimal ou pas, mais de pouvoir répondre à une souffrance. Il est important que chacun puisse trouver ce qui lui correspond, que ce soit au travers de la psychanalyse, des TCC ou toutes autres pratiques.
Je ne renie pas la psychanalyse, mais je renie le mal qui a été fait en traitant les mères d'incapable d'amour et c'est ce qui aurait cause l'enfermement des enfants dit autistes.
Ce n'est pas la psychanalyse qui dit ca. Tout au plus certains psychanalystes, mais vous savez il y a des imbéciles dans tous les domaines et faire une psychanalyse ne protège pas. De plus la psychanalyse à ce gros défaut que lorsqu'on extrait un passage, ça semble très accusateur alors qu'il s'agit très souvent de fonctions et non de personnes. Dans un autre registre, il y a des pratiques issues des théories neuro-développementales qui proposent de mettre une ceinture provoquant une décharge électrique pour "corriger certains comportements" ... vive le progrès. Mais est ce pour autant qu'il faut jeter la pierre à la théorie ?
Je suis aussi contre ceux qui pensent que seuls les enfants sont autistes.
. Alors celle la je l'avais jamais entendu ... qui donc a bien pu dire ça ?
Pour "normativer" les gens, franchement, depuis que j'en sais un peu plus sur moi, je laisse à la minorité la plus nombreuse, qui tente d'imposer son point de vue, le soin de créer la "norme" qui leur ressemble. Moi, je m'en fous royalement et je vis ma propre vie.
Et pourtant il y a une forme de "normativation" dans les échanges de cette discussion.
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