Crise des vocations du métier d'Aide-soignant

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binoute1
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Re: Crise des vocations du métier d'Aide-soignant

Message par binoute1 »

Creol67 a écrit :Il n'y a donc pas de pénurie, mais bien une souffrance au travail.

Au vue des conditions de travail dégradée couplée à une politique de rémunération non attractive, s'est développé au niveau des directions des stratégies adaptatives fondées sur des indicateurs aussi personnels que farfelues.

Le point commun de tous ces indicateurs est de "se faire bien voir" par la direction afin d'obliger le personnel à faire plus avec le moins possible.

En effet divers postes ont été crée sans qu'ils aient une valeur ajoutée. C'est notamment le cas de l'aide soignante référence ou encadrante qui ne sert strictement à .... rien sauf à être un tampon entre le personnel et la direction. En effet, l'aide soignante référente "vérifie" le travail de ses collègues (rôle de la cadre) réalise les commandes de matériel (rôle de la cadre) fait le planning (rôle de la cadre) reçoit les familles, gère le personnel et les plaintes (rôle de la cadre et des direction) pour le même salaire (enfin moins car elle perd les week end) et réduit le nombre de soignant disponible (car elle ne fait plus de "toilettes")

En parallèle il est demandé au personnel plus d'efforts sans aucune contrepartie pour le "bien" des résidents/patients. Celui qui en fera le "moins" sera donc perçu comme "méchant" et même fainéant.

Les facteurs de pénibilités
Résumons :
  • Il est impossible d'obtenir du personnel supplémentaire.
    Les salaires ne sont pas négociables.
    Les conditions de travail sont catastrophiques.
    L'ambiance de travail est volontairement toxique
Ce qui se traduit en terme de facteurs de pénibilité par une :
  • une charge physique importante,
  • une charge mentale délétère,
    et une charge psychique intenable.
La charge physique est liée aux nombreux kilomètres parcourues, la charge de travail, les postures non naturelles ....

La charge mentale, par les nombreuses interruptions (familles, collègues, téléphone, sonnette .... ) , l'obligation de performance (ne pas se tromper dans les soins, les médocs ...), souvent la vétusté des locaux.

la charge psychique, par le climat malsain du milieu de la santé, le manque de temps avec les patients, al surveillance permanente d'une autorité, la peur de se tromper ....


Et donc parmi ces 1000 soignants qui arrivent sur le marché et qui trouvent du travail, il n'en restera pas moins de 500 au bout de 6 mois, et moins de 300 au bout d'un an.
Et le peu qui resteront tenteront d'aller à l’hôpital faute de mieux, car quand vous vous retrouver dans une impasse qui sera aussi bien professionnel, émotionnel et qui mettent à mal toutes vos valeurs, alors vous changez de métier, ou faute de mieux vous allez travailler sans aucune conviction.

Et c'est pourquoi on manquera toujours de personnels.
Et tout ça, c'est exactement ce que veulent nos dirigeants.
Rien à ajouter, mais je permets de laisser la citation dans son entier, juste pour la faire remonter (dédicace à ceux qui ne lisent les tous 1e messages d'un sujet ;) )
"Le psychiatre sait tt et ne fait rien, le chirurgien ne sait rien ms fait tt, le dermatologue ne sait rien et ne fait rien, le médecin légiste sait tout, mais un jour trop tard"
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binoute1
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Re: Crise des vocations du métier d'Aide-soignant

Message par binoute1 »

test112408 a écrit :Bonsoir



Sinon, quid de la reconnaissance des formations complémentaires, je pense au DU/DIU, autres formations ? Ces formations sont-elles reconnues ? (une AS que je connais m'a dit que non) un DU, n'a de valeur que pour l'Université qui le délivr. parfois certains peuvent être reconnues par d'autres universités.
Mais aucune valeur nationale, sauf à la marge comme les DU d'hygiène hospitalière.


Dans le cas contraire, ne faut-il pas envisager dans les années à venir une valorisation financière et/ou professionnelle pour tout professionnel de santé qui envisage cette typologie de formation pouvant être très utile pour la prise en charge des patients. Mais je plussoie. SAUF que...maintenat chez les IDE, il y a les IPA. Donc pour avoir une reconnaissance, tu es obligé de faire IPA, sinon ça restera nada.
Tout ça, grâce à une cission des IDE elles-mêmes.
Je sais que le DU de diabéto est d'un bon niveau. Que ce sont les 1e à avoir apporté des compétences compémentaires. Hé bien ces IDE là, soit elles repartent en étude IPA, soit elle s'assoit sur une quelconque reconnaissance et tout ce qu'elles ont fait depuis des années, ben pareil ce sera du pour la gloire.….


Cette mesure ne permettrait-elle de valoriser et enrichir la carrière des soignants, d'où le 5 e point :

5) Reconnaître les formations obtenues dans le cadre de la formation continue entraînant une valorisation du revenu + reconnaissance pro (DU/DIU etc) cf ci dessus. C'est mort puisque les IPA sont "reconnues"

:fleche: Je pense par ex à la prise en charge de la maladie d'Alzheimer, où de plus en plus d'universités (Montpellier il me semble) proposent de plus en plus des formations complémentaires, certaines en e-learning.

Encore merci pour votre participation
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Re: Crise des vocations du métier d'Aide-soignant

Message par benjimax »

Pour compléter vos réponses qui sont déjà très précises, selon moi, le métier d'aide soignant fait partie de ces fonctions en première ligne dans le milieu hospitalier.

De nos jours, l'organisation hospitalière tend vers le fonctionnement d'une entreprise à tendance politique, mais ce n'est pas le sujet.

L'idée est qu'aujourd'hui, la moindre décision prise au sommet affecte directement la base et il n'y a pas de rétroaction possible du personnel soignant, et les aides soignants font partie des collaborateurs de la base qui ont de très grosses difficultés à ce faire entendre.

Aujourd'hui, la rupture est tellement forte entre se "sommet" (qui représente la direction) et la base fait que le métier perd simplement son sens original.
Tant au niveau des conditions, du salaire et de la motivation au travail rien ne va plus, ce qui annonce des temps difficile pour la profession.
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Lenalan
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Re: Crise des vocations du métier d'Aide-soignant

Message par Lenalan »

En EHPAD dans le privé (très très impacté par la crise, il y a eu pas mal de décès et un vrai traumatisme pour les soignants), il n'y a aucun changement dans les salaires (qui sont très bas).
Infirmière DE 2016 En EHPAD

Aide-Soignante DE 2004 En EHPAD
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