Spasmophilie

[Leopold Anasthase]

Que voulait vous dire par “possible d’immobiliser le membres atteints de spasmes” ? C’est parfois tout le corps qui tremble, vous voulez dire que c’est possible de faire cesser ces tremblements et ces spasmes si oui comment ?

En néonatalogie, on apprend à faire la différence entre les trémulations et les convulsions : une trémulation peut s’immobiliser, pas une convulsion. Chez un adulte ou un adolescent ou un grand enfant, c’est moins évident. Mais en gros, on arrive à faire cesser les tremblements des spasmophiles en tenant un morceau de membre, une main… C’est pas toujours évident.

Par simulation de crise convulsive vous parler des crises non épileptiques psychogènes ? Comment faire la différence entre les deux ?

Oui c’est ça, épilepsie psychogène, aussi appelée pseudoépilepsie. Attention certains vrais épileptiques peuvent faire des vraies crises convulsives et des pseudo-crises.

Eh bien si c’était facile de faire la différence, ça se saurait ;-) Et personne ne se tromperait. Il y a régulièrement des personnes qualifiées qui se trompent (dans les deux sens), et ça aboutit à un patient qui reçoit des médicaments dont il n’a pas besoin, ou à un retard de prise en charge d’un état de mal convulsif.

En premier lieu, le patient ne le fait pas « exprès pour nous faire ch…».

Il y a des indices, mais rien n’est garanti sur facture. Est-ce que l’on retrouve un mécanisme déclencheur, rupture de traitement, manque de sommeil, stimulations lumineuses, alcool, drogue ? (Tout ça se retrouve en boîte de nuit ;-)
A-t-on pensé aux autres causes de convulsons (toxiques, traumatismes, métabolique, avc…)

Est-ce que la crise se produit devant un témoin, en particulier un témoin impliqué (famille, conjoint, ami…), voire devant un professionnel de santé (aux urgences, devant les pompiers, devant l’infirmière scolaire…) ?

Certains arrivent à se mordre la langue, mais la morsure s’est-elle produite au début de la crise ? Est-ce que la reprise de conscience est rapide ?

Selon vous il faut appeler les secours systématiquement à chaque crise ? Selon les personnes ça peut être plusieurs fois par moi voir par semaine, comme vous le dites il n’y aucun danger donc pourquoi ne pas attendre que la crise passe simplement

Je n’ai pas écrit ça. Vous êtes sûr de votre coup, vous arrivez à gérer, eh bien vous gérez. Ce que je veux dire, c’est que ça n’est pas toujours simple. Demander de l’aide est légitime, ça peut être une autre personne que le samu. Et quand on appelle le samu « juste pour ça », même en pleine nuit, ça ne devrait pas vous être reproché.

Que voulez vous dire par élément rapportés «attention aux éléments rapportés, on peut en parler mais en précisant qu'il s'agit de faits rapportés» ?

Vous arrivez sur les lieux et on vous rapporte que ça fait une demi-heure que ça dure, qu’il a fait ceci ou cela, qu’il a telle maladie… Dans ma transmission, je vais préciser ce que j’ai vu de mes yeux et ce qu’on m’a raconté.

[F lillou]

Je me suis mal exprimé je parlais de la différence entre la spasmophilie et les crises non épileptiques psychogène autant pour moi

[Leopold Anasthase]

Je me suis mal exprimé je parlais de la différence entre la spasmophilie et les crises non épileptiques psychogène autant pour moi

Dans la spasmophilie le patient est généralement conscient, il a les yeux ouverts et il parle.

Je reviens sur la spasmophilie, tétanie, hyperventilation. Je vous propose un retour très en arrière, revenons à Charlemagne. Le grand Charlemagne, qui comme chacun le sait a inventé l'école (ce sacré Charlemagne), et avait la barbe fleurie, est parti guerroyer avec son neveu Roland (le preux). Ils sont parti pourfendre les sarrasins, qui comme chacun le sait, sont méchants et stupides. Eh oui, l'ennemi est stupide, tout le monde sait ça. Déjà, l'ennemi pense que c'est nous l'ennemi, alors que c'est lui. De passage à Pampelune, Rolland et Charlemagne dévastent les remparts de Pampelune et pillent la ville. Les vascons, qui deviendront les basques, n'ont pas apprécié la plaisanterie, et pourchassent l'armée des francs. Rolland mène le combat d'arrière-garde pour protéger l'armée des francs. Ce combat tourne mal, Rolland se retrouve piégé, et il sonne du cor (qui devait être un olifant) pour appeler à la rescousse son tonton Charlemagne.

Eh bien, ces manifestations du corps sont semblables aux crises de tétanie et spasmophilie : le corps sonne.

Pour terminer l'histoire, ça s'est mal passé pour Roland. Il a eu beau sonner du cor, il a été tué à Roncevaux. La légende raconte qu'il a voulu casser son épée pour éviter d'être tué avec, et pour éviter qu'elle ne tombe dans des mains ennemies. Manque de chance, l'épée (qu'il avait nommée Durandal) a brisé la roche, et c'est devenu la brèche de Roland, du côté du cirque de Gavarnie.

[Leopold Anasthase]

Et pour rajouter une touche musicale en évitant ce sacré Charlemagne, je vous propose Marie, Pierre et Charlemagne.