Refus de soin face à un stagiaire, racontez

Le forum des étudiants en soins infirmiers

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BIBOUZE
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Message par BIBOUZE »

Salut,
Mon mari a son oncle, sa tante et sa cousine qui sont témoin de jéhovah, il y a quelque année la cousine en question s'est faite opérer de l'appendicite et nous avons posé des questions au niveau des transfusions etc... Ils nous ont répondu qu'il était interdit de recevoir le sang de quelqu'un d'autre et que si il y avait un problème et que leur fille (majeure) devait mourrir ce n'était pas grâve car elle ne serait qu'endormie et elle se réveillerait après la fin du monde au côté de jéhovah. J'étais très choqué de voir qu'ils seraient capable de laisser mourrir leur enfant parce qu'on le leur avait dit et qu'ils ne réagissent plus d'eux-même sur ce genre de sujet "la vie de leur enfant" .
Mais par contre je voudrais bien savoir, si l'enfant est mineur et que les parents s'opposent a certains soins par rapport à leur religion, est-ce que les soins sont quant même fait si la vie de l'enfant en dépend?
Merci. A plus !
invite584
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Message par invite584 »

Voici un peu de grain à moudre:

- " Art. L. 1111-4. - Toute personne prend, avec le professionnel de santé et compte tenu des informations et des préconisations qu'il lui fournit, les décisions concernant sa santé. " Le médecin doit respecter la volonté de la personne après l'avoir informée des conséquences de ses choix. Si la volonté de la personne de refuser ou d'interrompre un traitement met sa vie en danger, le médecin doit tout mettre en oeuvre pour la convaincre d'accepter les soins indispensables. " Aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne et ce consentement peut être retiré à tout moment. " Lorsque la personne est hors d'état d'exprimer sa volonté, aucune intervention ou investigation ne peut être réalisée, sauf urgence ou impossibilité, sans que la personne de confiance prévue à l'article L. 1111-6, ou la famille, ou à défaut, un de ses proches ait été consulté."


Un médecin nous a dit en cours qu'il faisait retirer l'autorité parentale aux parents le temps de la transfusion, et qu'en général les parents le remerciat ensuite et cachait l'info aux autres "témoins"

- http://sos-net.eu.org/medical/dpom.htm#30 (un excellent site très fourni sur les questions de bio-éthique)
Loi du 4 mars 2002 indique : « Le médecin doit respecter la volonté de la personne après l'avoir informée des conséquences de ses choix. Si la volonté de la personne de refuser ou d'interrompre un traitement met sa vie en danger, le médecin doit tout mettre en oeuvre pour la convaincre d'accepter les soins indispensables.
Aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne et ce consentement peut être retiré à tout moment.
Lorsque la personne est hors d'état d'exprimer sa volonté, aucune intervention ou investigation ne peut être réalisée, sauf urgence ou impossibilité, sans que la personne de confiance prévue à l'article L. 1111-6, ou la famille, ou à défaut, un de ses proches ait été consulté."
Littéralement , il ne semble donc pas possible de pratiquer une tranfusion sanguine sur une personne dont on connait le refus, même en cas d'urgence. Sauf pour les enfants mineurs si ceux-ci refusent que leurs parents soient consultés et si leur santé est en danger.
Auparavant, la Cour administrative d'appel de Paris avait rendu le 9 juin 1998 deux décisions en matière de refus de transfusion sanguine et d'urgence. Ces décisions précisaient les conditions dans lesquelles l'urgence permettait de passer outre l'absence de consentement de l'intéressé :
la vie de la personne doit être en jeu,
il ne doit exister aucune alternative thérapeutique et
les actes accomplis doivent être indispensables à la survie du patient et proportionnels à son état
À ces conditions, l'urgence permettait non seulement aux médecins d'intervenir en l'absence d'un consentement préalable du patient, mais elle leur permet aussi de prodiguer des soins en pleine connaissance de la volonté préalablement exprimée par celui-ci de les refuser pour quelque motif que ce soit.
S'agissant de la première décision, le patient, témoin de Jéhovah, hospitalisé le 2 janvier 1991, avait été transfusé durant la période du 28 janvier au 6 février 1991, date de son décès, alors qu'il avait expressément manifesté son refus de transfusion dans une lettre du 12 janvier 1991, dépourvue de toute ambiguïté et qui, versée à son dossier médical, avait été portée à la connaissance des médecins hospitaliers.
S'agissant de la deuxième affaire, la patiente, également un témoin de Jéhovah, avait dû subir en urgence une intervention chirurgicale, en raison d'une importante et subite hémorragie, opération au cours de laquelle elle fut transfusée alors qu'elle avait exprimé par un écrit, versé à son dossier, le refus de toute transfusion.
Désormais, la loi ne reprend pas cette dérogation au principe du consentement du patient en état d'exprimer sa volonté.
Toutefois, dans deux affaires en référé devant les juridictions administratives, celles-ci ont jugé que les médecins ne portent pas atteinte aux droits du patient lorsque après avoir tout mis en œuvre pour convaincre un patient d’accepter les soins indispensables, ils accomplissent, dans le but de le sauver, un acte indispensable à sa survie et proportionnée à son état (TA Lille, 25/8/02, ref n°02-3138 ; CE,16/8/02, ref n°249552).
Cet état du droit est ambigu pour les praticiens. En effet, il s’agit de décisions rendues en référé, de portée moindre qu’au fond. Les magistrats n’ont pas tranché au fond du droit. Il faudra donc attendre la jurisprudence des plus hautes instances au fond pour déterminer le droit en cas de refus de soins. En l’état, un tribunal administratif, qui appliquerait la loi du 4 mars 2002 strictement, pourrait retenir la responsabilité d’un professionnel de santé qui outrepasse un refus de soins, même en cas de risque vital et aller à l’encontre des décisions de référé visées supra.
En tout état de cause, si le médecin outrepasse le refus de soins d’un patient, il lui est conseillé de lui faire signer un certificat de refus de soins pour rapporter la preuve de l’intention du patient.
La loi est claire si l’intéressé est hors d’état d’exprimer sa volonté. Il existe deux dérogations à son refus de soins et à l’obligation de consulter l’une des personnes visées : l’urgence ou l’impossibilité.
Le « ou » est intéressant. Si l’urgence permettait déjà d’intervenir sans le consentement du patient, il n’en était pas de même en cas d’impossibilité (celle probablement de consulter les personnes visées). Il faut cependant rapprocher ce texte de l’article 16 - 3 alinéa 2 du Code civil qui prévoit qu’on ne peut se dispenser d’obtenir le consentement préalable de l’intéressé que dans le cas « d’une intervention thérapeutique » rendue « nécessaire » par « l’état » de celui qui « n’est pas à même de consentir ».










Voir mon post sur soin et sectes.
Parlons en![/quote]
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Pepper
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Message par Pepper »

oui, mais dans ce cas, on doit faire comment?
les médecins et les IDE réagissent comment face à des parents qui refusent que leur enfant soit perfusé (par ex.) ? (et par conséquent, les ESI?)
on les laisse partir? on les retient de force?
L'attitude à avoir avec un enfant est-elle différente de celle avec un adulte ?
lui, ne veut pas être soigné, peut-il partir, et mourir (bon, dans le pire des cas) dans son coin?
peut-on accepter la même chose avec un enfant? l'autorité parentale prime-t-elle sur notre obligation face à la santé des patients?
bref, pas facile toutes ces questions...

et Jour J - 9
IDE :silly:
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Pepper
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Message par Pepper »

je suis désolé, le temps de poser ma question, il y a déjà eu des réponses... :oops:
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invite584
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Message par invite584 »

Pepper a écrit :je suis désolé, le temps de poser ma question, il y a déjà eu des réponses... :oops:


:mdr: :up2: :clap:
T'inquiètes pas ca m'arrive tout le temps, réactifs ces esi! (enfin parfois).
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bridget77
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patients refusant les ESI pour soins

Message par bridget77 »

Bonjour,

Je n'ai pas encore trouver de post à ce sujet, mais je voulais savoir si pendant vos stages, vous avez rencontrés des patients qui refusaient les soins d'un ESI ? Si oui, comment l'avez vous pris ? Et quelles sont réactions et solutions des cadres infirmiers ?


Ps : peut-être bientôt ESI
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kimna
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Message par kimna »

Bonjour,
oui il m'est déjà arrivé de me retrouver dans cette situation, et cela ne remonte qu'à 2 mois environ (je passe mon DE dans 2 mois).
Alors pour ma part il s'agissait d'un patient qui avait un parcours de soins très long et complexe. Il avait très peur d'attraper une infection nosocomiale. Il y avait un changement de poche de drain de Kerh à faire et il a refusé que je fasse le soin. J'ai tout a fait compris son comportement (par rapport à son parcours), et je n'ai pas pris ce refus pour moi personnellement. Il s'est excusé à plusieurs reprises, mais je lui ai dit que cela n'était pas nécessaire.
Je pense qu'il faut respecter le choix des patients même si on peut trouver dur cette situation.
Dans ce cas précis, je n'en ai pas fait référence au cadre du service, je n'en voyait pas l'utilité. L'infirmière qui était avec moi, à voulu convaincre le patient de changer d'avis, mais rien n'y a fait.
Ne t'inquiète pas pour tes stages. Il est très rare que les patients refuse qu'un élève fasse les soins. Au contraire ils sont plutôt sympas et souvent plus patients avec les élèves qu'avec certains infirmiers.
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Vais bientôt partir en Soins Intensifs et Médecine de nuit...
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syhelle
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Message par syhelle »

Moi ça m'est arrivé en soins à domicile pour une prise de sang. Une patiente qu'avait un boulevard de veines en plus. L'ide me laissait faire tous les soins depuis le matin parce que ça se passait bien et que j'étais en forme :lol: . La patiente a refusé tout net quand je lui ai dit que j'étais étudiante. Je ne me suis pas vexée. J'ai laissé faire l'ide. ça ne me dérange pas qu'un patient refuse mais ça ne m'est arrivé qu'une fois aussi.
Fermière diplômée d'état expatriée dans l'congelo
bridget77
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Message par bridget77 »

Merci des vos réponses. Je ne suis pas encore ESI, mais j'ai pleins de questions qui me vienne à l'esprit. Demain test de vérité pour les écrits :pleure: . JE VEUX PAS Y ALLER !!!!
Mais l'à je crois que c'est trop tard.

Je vous tiens au courant.
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TomKrouze
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Message par TomKrouze »

Ça m'est arrivé aussi. Surtout dans mon stage en maternité. J'ai pas mal glandé à ce stage d'ailleurs avec ça. :mrgreen:

Comme l'a si bien dit Kimna, faut respecter la volonté du patient. Faut se mettre à leur place aussi parfois. Est-ce que, dans son état actuel, j'accepterais d'être soigné par un étudiant ?

Moi j'avoue que je ne ferais pas confiance à n'importe quel étudiant. Mais c'est différent vu que je connais un peu le milieu. :lol:
Infirmier spécialisé en soins intensifs et aide médicale urgente (Institut HELMo Sainte-Julienne de Liège, Belgique).

Actuellement aux soins intensifs chirurgicaux au CHU de Liège.
belissaya
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Message par belissaya »

Il y a ce sujet sur la page TFE
3 ème année
bisous à tous les ESI d'ici et d'ailleurs
promotion 2006/2009
TFE validé et en cours d'écriture stages pré-pro trouvé (urgences et réa)
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Re: patients refusant les ESI pour soins

Message par elvia_007 »

bridget77 a écrit :Bonjour,

Je n'ai pas encore trouver de post à ce sujet, mais je voulais savoir si pendant vos stages, vous avez rencontrés des patients qui refusaient les soins d'un ESI ? Si oui, comment l'avez vous pris ? Et quelles sont réactions et solutions des cadres infirmiers ?


Ps : peut-être bientôt ESI


Salut !
J'ai eu cette crainte ausi et pour le moment... Ca ne m'est jamais arrivé!
Ne t'inquiètes pas de ça, en général, ils sont plutot sympa avec les élèves et contents de participer à notre apprentissage. Alors, à l'attaque!!! PDT_014
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Message par satrinchka »

c'est clair que d'une manière générale les patients sont plutot contents de participer à notre formation
j'ai toujours été super accueillie en tant qu'étudiante ; et du fait qu'on a plus de temps à leur accorder, ils s'ouvrent plus à nous ; ils se sentent plus à l'aise avec nous et nous racontent plus facilement des choses qui peuvent etre importantes pour leur suivi

je me rappelle à mes deux MSP, ils m'ont demandé comment ca s'était passé, et étaient limite plus stressés que moi pour voir si j'avais réussi!
ESI 3ème année 2008/2011 (anciennement 2007-2010, arrêt d'un an en 2009)
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Message par uij_40241 »

oui ça m'est arrivé, d'ailleurs c'était ya pas longtemps pour une toilette mais bon je peux tout à fait comprendre...

perso je refuserais qu'une etudiante me fasse une prise de sang donc bon...

amis sinon pour tout ce qui est hygiene je pense qu'une etudiante fait bien plus attention qu'une infirmiere!

et oui en general on est plutot bien accueilli!
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*Kalinka*
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Message par *Kalinka* »

Moi aussi :)

Pas plus tard qu'hier! Je devais poser deux aiguilles dans une fistule pour la dialyse du patient ( stage pré pro), il a préféré que ce soit l'infirmière, je ne m'en suis pas offusqué et j'ai passé la main.

Bon c'est un cas un peu spéciale du fait de l'inportance de cette fistule alors j'ai pas insisté :)
Infirmière depuis le 27 novembre 2008!! En poste au Bloc Opératoire!
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