Prise en charge extrèmement difficile et polémique...
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Prise en charge extrèmement difficile et polémique...
Bonjour
Nous venons de recevoir un patient dans mon service qui nous pose de sérieux problèmes de plusieurs types, au point que mon service est au bord de la révolution.
- Ce patient est un homme de 30 ans hospitalisé depuis 10 ans sur mon CH. Suite à une méningo-encéphalite infantile avec multiples complications ce patient est sourd/muet, oligophrène, extrèmement violent, et probablement psychotique par dessus tout cela.
-Quand je dis qu'il est violent je vous explique:
Responsable de 40 AT en dix ans dont une mutilation définitive (sectionnement du tendon du poignet avec les dents d'un collègue, fracture du poignet d'un autre et j'en passe.) Complètement imprévisible ce patient peut devenir une véritable bète enragée en une fraction de seconde (les termes de tous mes collègues l'ayant déja vu en action). L'action préconisée est si possible de le faire chuter dans ces cas là, de l'aveugler avec un drap et un autre autour de la bouche, de l'attacher tant bien que mal sur le lit et courir hors de la CI. Le temps de fermer il aura déja déchiré les draps...
Commentaire du médecin qui le suit habituellement:
"A moins de 8 ne tentez rien ce serait inutile"
Un de mes collègues qui pèse 126 kilos me disait que pesant de tout son poids sur une de ses jambes ce patient bougeait encore...
Il a été plusieurs fois pris en UMD avec une interéssante PEC à Sarreguemines. Ils ont fais venir des personnes connaissant le langage des sourds muets.
Enfin, impossible de le mettre sous Loxapac car cela déclenche des crises d'épilepsie, apparemment il aurait été mis sous hypnovel avec succès a Sarreguemine.
-En parlant de TT, le sien est très "light": 12 mg de risperdal par jour, du stablon et un rohypnol le soir..
-Pourquoi est il dans mon service? C'est la que ca se corse et deviens comique
. Ce patient est suivi depuis 10 ans dans son secteur avec des résultats indéniables et fantastiques. Ils ont réussis a décoder son langage des signes personnels et réussisent non seulement a limiter ses crises, mais a les prévoir. Mais suite a une réunion de la CME de mon établissement la PEC a changé.
Ce patient va désormais "faire le tour" de l'établissement, deux mois par services, en tournant par secteur...
Une fois le tour fini on recommence.
Bien sur on ne peux que maintenir ce patient en CI stricte. Le secteur qui le suivait faisait des exceptions, mais ils le connaissait si bien!!!
1) Il est maintenu en CI sans visites médicales régulières, mon chef de service apparemment ne tenant pas plus que ca a le voir
(en une semaine il n'est jamais passé)
2)Quel futur pour ce patient? "Tourner" comme ca de secteur en secteur??? jusqu'a sa mort?
3) Quelle considération pour nous de ne même pas nous avoir fait part de l'arrivée de ce patient et de nous mettre devant le fait accompli sans mesures préalables?
4)Mobilisation de 4 soignants hommes pendant 3 heures par jour pour ses repas et sa toilette, pour un patient (plus d'un temps complet par jour!)
Bref, bref, bref...
Je me tate a dénoncer la situation...
Que pensez vous de tout cela?
Nous venons de recevoir un patient dans mon service qui nous pose de sérieux problèmes de plusieurs types, au point que mon service est au bord de la révolution.
- Ce patient est un homme de 30 ans hospitalisé depuis 10 ans sur mon CH. Suite à une méningo-encéphalite infantile avec multiples complications ce patient est sourd/muet, oligophrène, extrèmement violent, et probablement psychotique par dessus tout cela.
-Quand je dis qu'il est violent je vous explique:
Responsable de 40 AT en dix ans dont une mutilation définitive (sectionnement du tendon du poignet avec les dents d'un collègue, fracture du poignet d'un autre et j'en passe.) Complètement imprévisible ce patient peut devenir une véritable bète enragée en une fraction de seconde (les termes de tous mes collègues l'ayant déja vu en action). L'action préconisée est si possible de le faire chuter dans ces cas là, de l'aveugler avec un drap et un autre autour de la bouche, de l'attacher tant bien que mal sur le lit et courir hors de la CI. Le temps de fermer il aura déja déchiré les draps...

Commentaire du médecin qui le suit habituellement:
"A moins de 8 ne tentez rien ce serait inutile"
Un de mes collègues qui pèse 126 kilos me disait que pesant de tout son poids sur une de ses jambes ce patient bougeait encore...

Il a été plusieurs fois pris en UMD avec une interéssante PEC à Sarreguemines. Ils ont fais venir des personnes connaissant le langage des sourds muets.
Enfin, impossible de le mettre sous Loxapac car cela déclenche des crises d'épilepsie, apparemment il aurait été mis sous hypnovel avec succès a Sarreguemine.
-En parlant de TT, le sien est très "light": 12 mg de risperdal par jour, du stablon et un rohypnol le soir..
-Pourquoi est il dans mon service? C'est la que ca se corse et deviens comique

Ce patient va désormais "faire le tour" de l'établissement, deux mois par services, en tournant par secteur...

Une fois le tour fini on recommence.
Bien sur on ne peux que maintenir ce patient en CI stricte. Le secteur qui le suivait faisait des exceptions, mais ils le connaissait si bien!!!
1) Il est maintenu en CI sans visites médicales régulières, mon chef de service apparemment ne tenant pas plus que ca a le voir

2)Quel futur pour ce patient? "Tourner" comme ca de secteur en secteur??? jusqu'a sa mort?
3) Quelle considération pour nous de ne même pas nous avoir fait part de l'arrivée de ce patient et de nous mettre devant le fait accompli sans mesures préalables?
4)Mobilisation de 4 soignants hommes pendant 3 heures par jour pour ses repas et sa toilette, pour un patient (plus d'un temps complet par jour!)
Bref, bref, bref...
Je me tate a dénoncer la situation...
Que pensez vous de tout cela?
"A force de contempler l'abyme, l'abyme te contemple"-Nietzsche
- boup
- Silver VIP
- Messages : 4203
- Inscription : 08 avr. 2004 21:25
- Localisation : ou que j'veux d'abord!
désolée mais ca m'a fait sourire voir rire.
en fait on a une patientchez des collegues autiste grave voir dépassé qui s'approche plus de l'animal sauvage que de l'être humain.
automutilations diverses, tabassage de têtes de collegues au sol et j'en passe pour pas être trop gore(dans la version complete les gens vomissent en general...)
ils avaient trouvé une structure en Belgique qui s'occupe d'autistes plus ou moins stabilisés. et elle a au mieux été dans la partie des moins stabilisés.
manque de bol elle a pas tenu longtemps et est revenu fissa.
et ce qui se passe dans ton hosto a failli arriver dans le mien.on s'st tous battus pour que ca n'arrive pas mais on est tous dans la merde dans la mesure ou même si je vais choquer plus d'une personne la meilleure chose qui puisse lui arriver c'est de s'épuiser et de faire un arrêt cardiaque.
si tu veux des infossur les belges j'me renseigne ce WE et je te les envoie par mp
et ouai Sarreguemines ils sont trop forts hein tranxene!!
en fait on a une patientchez des collegues autiste grave voir dépassé qui s'approche plus de l'animal sauvage que de l'être humain.
automutilations diverses, tabassage de têtes de collegues au sol et j'en passe pour pas être trop gore(dans la version complete les gens vomissent en general...)
ils avaient trouvé une structure en Belgique qui s'occupe d'autistes plus ou moins stabilisés. et elle a au mieux été dans la partie des moins stabilisés.
manque de bol elle a pas tenu longtemps et est revenu fissa.
et ce qui se passe dans ton hosto a failli arriver dans le mien.on s'st tous battus pour que ca n'arrive pas mais on est tous dans la merde dans la mesure ou même si je vais choquer plus d'une personne la meilleure chose qui puisse lui arriver c'est de s'épuiser et de faire un arrêt cardiaque.
si tu veux des infossur les belges j'me renseigne ce WE et je te les envoie par mp
et ouai Sarreguemines ils sont trop forts hein tranxene!!

On avait un patient autiste trés violent également. Le souci, c'est qu il était en HO donc impossible d'envoyer en Belgique.
Depuis le restructuration de notre hôpital se patient est PEC dans une unité de 10 lits avec uniquement des patients chroniques, il semble que cette petite unité lui convient bien puisqu il clache de moins en moins.
Depuis le restructuration de notre hôpital se patient est PEC dans une unité de 10 lits avec uniquement des patients chroniques, il semble que cette petite unité lui convient bien puisqu il clache de moins en moins.
IDE en psychiatrie
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- Messages : 6
- Inscription : 05 oct. 2006 16:48
Dans mon unité, nous avons un jeune autiste de 22 ans, très dangereux (24 AT en 18 mois, dont fractures cervicales, arrachement du cuir chevelu, strangulation, etc...)
Il est constamment dans une "cage dorée" et nous lui passons son repas par la porte. Nous entrons seulement pour le bain avec deux hommes minimum.
Il sort une fois par semaine pour la visite de ses parents, en camisole et là, c'est panique à bord (les autres patients sont flippés ett les soignants aussi il faut dire).
Nous avons des difficultés à envisager un avenir pour ce jeune, bien que ses parents soient emplis d'espoir.
Cela génère beaucoup de tensions. C'est une situation difficile et parfois décourageante pour l'équipe.
Il est constamment dans une "cage dorée" et nous lui passons son repas par la porte. Nous entrons seulement pour le bain avec deux hommes minimum.
Il sort une fois par semaine pour la visite de ses parents, en camisole et là, c'est panique à bord (les autres patients sont flippés ett les soignants aussi il faut dire).
Nous avons des difficultés à envisager un avenir pour ce jeune, bien que ses parents soient emplis d'espoir.
Cela génère beaucoup de tensions. C'est une situation difficile et parfois décourageante pour l'équipe.
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- Messages : 6
- Inscription : 05 oct. 2006 16:48
boup a écrit :quand je pense qu'on croyait être les seuls à gerer des trucs comme ca...
et jamais il leur est venu de creer des structures rellement specialisées en france!!!
à quand l'année de l'autisme....
En fait, ce jeune autiste a été pris en charge en UMD à Cadillac (ils ont un pavillon spécialisé pour les autistes et les déficitaires). Cela lui a permis des progrès énormes en ce qui concerne une (re)socialisation, mais il a quasiment tout perdu en revenant dans notre unité qui est complètement désemparée (pas de moyens humains, pas de formation, peur, etc...)
hermione1410 a écrit :boup a écrit :quand je pense qu'on croyait être les seuls à gerer des trucs comme ca...
et jamais il leur est venu de creer des structures rellement specialisées en france!!!
à quand l'année de l'autisme....
En fait, ce jeune autiste a été pris en charge en UMD à Cadillac (ils ont un pavillon spécialisé pour les autistes et les déficitaires). Cela lui a permis des progrès énormes en ce qui concerne une (re)socialisation, mais il a quasiment tout perdu en revenant dans notre unité qui est complètement désemparée (pas de moyens humains, pas de formation, peur, etc...)
C'est bien mon problème. Je suis formé pour communiquer par la parole, mais la avec un sourd et muet je suis désemparé.
Par contre personne n'a relevé le rôle de mon chef de service.

"A force de contempler l'abyme, l'abyme te contemple"-Nietzsche
Des nouvelles de mon patient.
Ma peur bleue a cédé, j'ai réussi à y réfléchir et à la verbaliser. J'ai peut être passé pour un trouillard auprès de certains collègues mais je m'en tape. En effet une semaine après, je suis un des rares a oser m'approcher de lui. C'est très lourd psychologiquement quand vous ne savez pas quand ce patient va vous décalquer contre le mur. Mais mes collègues n'ayant rien verbalisé de leur peur ne s'en approche toujours pas et me laisse faire avec un collègue qui a fait comme moi. Nous avons appliqués les conseils que nous donnons a nos patients ("parlez nous" à nous mêmes en sorte
). Le matin il quitte la CI vers 9H nous le "collons" dans un bain chaud avec son petit dej devant lui. Nous le laissons faire et essayons de "communiquer" avec lui. Il connait pas mal de "mot"s de langage sourd et muet et je m'y suis coltiné. Apparemment il m'a donné un "nom"
. Il passe sa main au dessus de la tête vers l'arrière (or j'ai les cheveux coiffés comme ca) puis il me désigne. Il a fait pareil pour un autre collègue.
Beaucoup de mal pour s'habiller, car il ne s'essuie pas bien. J'attire donc son attention puis me désigne puis lui montre la serviette en faisant signe d'essuyer. Il acquiece avec un sourire. Je lui frotte les jambes. Il me chatouille brusquement et me fais un sourire. J'ai continué dans la même voie en voyany qu'il avait du mal avec ses chaussettes pui il m'a fait un signe par lequel j'ai compris qu'il avait froid...etc... bref j'ai l'impression d'avoir une communication balbutiante avec lui. Et en rentrant en CI il joint ses mains en "crochet" il me tends une main pareil, je la lui ai serré pareil, il m'a fait un sourire puis se caresse la joue ("gentil") en me désignant.
Bref c'est motivant
Bien sur je me méfie quand même du jour ou cela va changer et qu'il va m'en coller une, mais bizarrement je n'appréhende plus ce moment.
ya du mieux dans le pire quoi
Ma peur bleue a cédé, j'ai réussi à y réfléchir et à la verbaliser. J'ai peut être passé pour un trouillard auprès de certains collègues mais je m'en tape. En effet une semaine après, je suis un des rares a oser m'approcher de lui. C'est très lourd psychologiquement quand vous ne savez pas quand ce patient va vous décalquer contre le mur. Mais mes collègues n'ayant rien verbalisé de leur peur ne s'en approche toujours pas et me laisse faire avec un collègue qui a fait comme moi. Nous avons appliqués les conseils que nous donnons a nos patients ("parlez nous" à nous mêmes en sorte


Beaucoup de mal pour s'habiller, car il ne s'essuie pas bien. J'attire donc son attention puis me désigne puis lui montre la serviette en faisant signe d'essuyer. Il acquiece avec un sourire. Je lui frotte les jambes. Il me chatouille brusquement et me fais un sourire. J'ai continué dans la même voie en voyany qu'il avait du mal avec ses chaussettes pui il m'a fait un signe par lequel j'ai compris qu'il avait froid...etc... bref j'ai l'impression d'avoir une communication balbutiante avec lui. Et en rentrant en CI il joint ses mains en "crochet" il me tends une main pareil, je la lui ai serré pareil, il m'a fait un sourire puis se caresse la joue ("gentil") en me désignant.
Bref c'est motivant

Bien sur je me méfie quand même du jour ou cela va changer et qu'il va m'en coller une, mais bizarrement je n'appréhende plus ce moment.
ya du mieux dans le pire quoi

"A force de contempler l'abyme, l'abyme te contemple"-Nietzsche
tres touchant ce que tu nous racontes aujourd'hui trollinou
en tout cas, chapeau, j'espere que ces situations "zen" seront quotidiennes....
bon courage
en tout cas, chapeau, j'espere que ces situations "zen" seront quotidiennes....
bon courage
Contre la vie qui va qui vient Puis qui s'éteint
Contre l'amour qu'on prend qu'on tient Mais qui tient pas
Contre la trace qui s'efface Au derrière de soi
Contre l'amour qu'on prend qu'on tient Mais qui tient pas
Contre la trace qui s'efface Au derrière de soi
Merci
Mais il n'empèche que le chef de service qui lui nous a refilé le "bébé" ne viens jamais le voir. Aucune observation sur son dossier. Mais c'est lui qui dira "je l'ai sauvé" si la situation s'améliore. Il l'a déja fait dans d'autres cas. Tout bénef pour lui . Il fait une prise en charge ou il ne vois jamais le patient, mais qui récolte le crédit d'avoir pris celui ci?
Mais il n'empèche que le chef de service qui lui nous a refilé le "bébé" ne viens jamais le voir. Aucune observation sur son dossier. Mais c'est lui qui dira "je l'ai sauvé" si la situation s'améliore. Il l'a déja fait dans d'autres cas. Tout bénef pour lui . Il fait une prise en charge ou il ne vois jamais le patient, mais qui récolte le crédit d'avoir pris celui ci?
"A force de contempler l'abyme, l'abyme te contemple"-Nietzsche