Prise en charge extrèmement difficile et polémique...
Modérateurs : Modérateurs, Infirmiers - Psychiatrie
cedr1c a écrit ::roll:![]()
impressionant de choisir ses patients
C'est un refus motivé par la facon dont il est arrivé dans notre secteur. Contre notre gré et sans concertation.
Bien sur c'est lui qui ne peut qu'en patir.
Ce qui me déplait souverainement, c'est que parce que il fait peur (a cause de ces antécédents) certaines collègues refusent de s'en approcher.
Je me suis même recu dans les dents, lorsque j'ai demandé a une collègue de nous aider:
"ah bah si tu crois que je vais me faire démonter l'épaule pour vous..."
Sous-entendus qui m'ont fortement déplus...
"A force de contempler l'abyme, l'abyme te contemple"-Nietzsche
- boup
- Silver VIP
- Messages : 4203
- Inscription : 08 avr. 2004 21:25
- Localisation : ou que j'veux d'abord!
moi ce qui me plait dans ce que tu decris c'est cette relation qui s'installe. de voir que certains sont capables de se mettre dans une situation d'égal et de decouverte. y a pu le grand medecin et les grands infirmeirs face au petit patient. quelque part c'est une relation d'egal à egal, entre deux personnes qui se decouvrent et qui reprennent leur rôle de personne et non de soignant/soigné. le risque en effet c'est qu'y en a que quelques uns qui vont le gérer et ca au bout d'un momen ca épuise.
rapport à sa sexualité faut voir aussi son niveau.si il est capable d'assimiler ou non. perso il me fait penser à un enfant qui se decouvre. qui teste les grands.mais lui faire comprendre que c'est quand on est tout seul... hormi en lui disant ou en lui faisant comprendre je vois pas trop.
apres c'est quand meme un fait qu'en psy les patients n'ont pas le droit d'avoir une sexualité donc bon...c'est aller contre les dogmes instaurés donc bon courage!
mais ce type de relation c'est tellement beau!
rapport à sa sexualité faut voir aussi son niveau.si il est capable d'assimiler ou non. perso il me fait penser à un enfant qui se decouvre. qui teste les grands.mais lui faire comprendre que c'est quand on est tout seul... hormi en lui disant ou en lui faisant comprendre je vois pas trop.
apres c'est quand meme un fait qu'en psy les patients n'ont pas le droit d'avoir une sexualité donc bon...c'est aller contre les dogmes instaurés donc bon courage!
mais ce type de relation c'est tellement beau!
boup a écrit :Argrath le Troll a écrit :J te promet Boup que c'est toujours ce que je tente d'instaurer avec mes patients.Je dis bien "tente".
mais c'est tellement bon quand on y arrive!

Ya pas longtemps un patient sort d'un entretien en me disant:
"Vous serez fiers de moi"
Je lui ais dit:
"mais vous ne me devez rien... vous avez le droit et peut être même le devoir de me décevoir."


"A force de contempler l'abyme, l'abyme te contemple"-Nietzsche
Des nouvelles de ma prise en charge.
Je me relis et c'est interessant de voir l'évolution.
Hier, le père de ce patient est venu le voir. Nous avons fait comme prévu c'est à dire de vider le jardin de ses occupants, fermer la porte, installer le père, puis de sortir le patient de CI. Le père était très mécontent (comme la mère, il y a 10 jours). Pour eux ce patient est "comme les autres", pas dangereux (hors malgré les progrès de communication, je garde bien en tête qu'il l'est). Pour ces parents c'est un sourd que l'on ne comprends pas. Sa mère est arrivée l'autre jour en disant:
-"bonjour, je suis la mère du sourd"
Mon collègue interloqué: "pardon?"
-"Oui, oui je suis la mère du sourd"
Mon collègue a fini par comprendre...
Dès que le patient est sorti de CI il nous a fait tous les gestes associés a chacun. Moi c'est le geste "arrosé" et le geste "cheveux en arrière".
L'autre jour je m'occupais de lui dans le bain et un de mes collègues lui a suggéré de m'arroser, ce qu'il a fait bien sur!
De puis il ne manque jamais de me le rappeler, l'autre soir, il était même mort de rire en me montrant (d'ailleurs je trouve qu'il a le rire contagieux
).
Son père commence a le solliciter de tout coté: fais ci, fais ca, interdit de faire ca; dis moi bonjour, etc...
Au bout de deux minutes, notre patient retourne vers la CI, et commence a taper du pied sur le sol (signe qu'il est énervé!). Nous le sollicitons gentiment, lui faisons des signes amicaux, et il reviens vers son père en nous prodiguant a son tour des gestes amicaux.
Stupeur! devant son père qui le sollicite pour qu'il l'embrasse, il se précipite vers moi et me fais la bise
et pas une petite!
J'ai bien conscience que cet acte relève de deux niveaux a mon sens:
-Déjà je sais qu'il m'aime bien. Je suis celui sans doute qui essaye le plus de communiquer avec lui. J'essaie de m'occupper de lui comme de n'importe quel autre patient. Pourtant je lui signife parfois que certaines choses sont "interdites", mais gentiment. Si il arrète ce qu'il fait, je lui fais le signe "gentil" et accompagne ensuite du geste "ami", et avec un sourire appuyé. Je me suis appercu qu'il aime bcp sourire et rire.
-Deuxio ce geste est une réaction de "colère" envers son père. Comme un ado qui ferais un caprice devant son père qui l'énerve, genre:
"tu as vu, toi je t'embrasse pas, mais lui le parfait inconnu qui n'a rien demandé, je le lui fais"
Et d'ailleurs ca marche!
Son père l'excite moins et deviens plus agréable avec lui.
Mais comme le père nous sollicite également bcp et que sa présence semble perturber le patient, je choisis de discuter avec le pére pendant ce temps. Ainsi le patient est tranquille.
Le père se plaint a mot couvert des précautions prises. Je le renvoie vers le chef de service pour tout problème sur le cadre de la PEC.
Il part après un quart d'heure sans vraiment discuter avec son fils. Un collègue me diras "il est venu parler à son fils ou à toi?". Nous étions d'accord...
Le patient mange ensuite tranquilement sur la terasse et communique avec nous. Il réintègre tranquilement la CI et ne tapera pas sur la porte ce soir la...
A suivre
Je me relis et c'est interessant de voir l'évolution.
Hier, le père de ce patient est venu le voir. Nous avons fait comme prévu c'est à dire de vider le jardin de ses occupants, fermer la porte, installer le père, puis de sortir le patient de CI. Le père était très mécontent (comme la mère, il y a 10 jours). Pour eux ce patient est "comme les autres", pas dangereux (hors malgré les progrès de communication, je garde bien en tête qu'il l'est). Pour ces parents c'est un sourd que l'on ne comprends pas. Sa mère est arrivée l'autre jour en disant:
-"bonjour, je suis la mère du sourd"
Mon collègue interloqué: "pardon?"
-"Oui, oui je suis la mère du sourd"
Mon collègue a fini par comprendre...

Dès que le patient est sorti de CI il nous a fait tous les gestes associés a chacun. Moi c'est le geste "arrosé" et le geste "cheveux en arrière".



Son père commence a le solliciter de tout coté: fais ci, fais ca, interdit de faire ca; dis moi bonjour, etc...
Au bout de deux minutes, notre patient retourne vers la CI, et commence a taper du pied sur le sol (signe qu'il est énervé!). Nous le sollicitons gentiment, lui faisons des signes amicaux, et il reviens vers son père en nous prodiguant a son tour des gestes amicaux.
Stupeur! devant son père qui le sollicite pour qu'il l'embrasse, il se précipite vers moi et me fais la bise


J'ai bien conscience que cet acte relève de deux niveaux a mon sens:
-Déjà je sais qu'il m'aime bien. Je suis celui sans doute qui essaye le plus de communiquer avec lui. J'essaie de m'occupper de lui comme de n'importe quel autre patient. Pourtant je lui signife parfois que certaines choses sont "interdites", mais gentiment. Si il arrète ce qu'il fait, je lui fais le signe "gentil" et accompagne ensuite du geste "ami", et avec un sourire appuyé. Je me suis appercu qu'il aime bcp sourire et rire.
-Deuxio ce geste est une réaction de "colère" envers son père. Comme un ado qui ferais un caprice devant son père qui l'énerve, genre:
"tu as vu, toi je t'embrasse pas, mais lui le parfait inconnu qui n'a rien demandé, je le lui fais"
Et d'ailleurs ca marche!
Son père l'excite moins et deviens plus agréable avec lui.
Mais comme le père nous sollicite également bcp et que sa présence semble perturber le patient, je choisis de discuter avec le pére pendant ce temps. Ainsi le patient est tranquille.
Le père se plaint a mot couvert des précautions prises. Je le renvoie vers le chef de service pour tout problème sur le cadre de la PEC.
Il part après un quart d'heure sans vraiment discuter avec son fils. Un collègue me diras "il est venu parler à son fils ou à toi?". Nous étions d'accord...
Le patient mange ensuite tranquilement sur la terasse et communique avec nous. Il réintègre tranquilement la CI et ne tapera pas sur la porte ce soir la...
A suivre

"A force de contempler l'abyme, l'abyme te contemple"-Nietzsche
- croustet
- Accro
- Messages : 1796
- Inscription : 10 déc. 2003 21:25
- Localisation : dans un bloc..sous un microscope
j'étas jamais venu sur le forum psy mais tres interessante et trés touchante cette histoire gratte.
comme quoi meme a travers la violence les personnes restent humaines alors qu'on tente souvent de les déshumaniser, tout etre humain est doué de pensées et de sentiments...
ce patient va quand meme tourner dans les services ou pour finir rester chez vou?
oparce que ce qui me chagrine c'est que ca a l'air de bien se passer avec vous, aloprs que quand vous risquez de le lacher et de le récupérer a nouveau, j'ai bien peur quie tout les repères soient perdus, et toute cette energie que vous mettez au travers de ce patienbt, ce serait bete que ce soit peine perdue
bon courage
comme quoi meme a travers la violence les personnes restent humaines alors qu'on tente souvent de les déshumaniser, tout etre humain est doué de pensées et de sentiments...
ce patient va quand meme tourner dans les services ou pour finir rester chez vou?
oparce que ce qui me chagrine c'est que ca a l'air de bien se passer avec vous, aloprs que quand vous risquez de le lacher et de le récupérer a nouveau, j'ai bien peur quie tout les repères soient perdus, et toute cette energie que vous mettez au travers de ce patienbt, ce serait bete que ce soit peine perdue
bon courage
oui c'est moi croustibat, non je n'ai pas changé!
un séjour de rupture peut etre utile, mais il faut
qu'il y ait quand même une unité ayant valeur de "référence/domicile" pour le patient, apparement ce n'est pas le cas.
de plus, le repère pour savoir quand changer le patient d'unité est temlporel, alors que cela devrait etre le patient lui même (par exemple si la prise en charge tourne en rond, etc)
je ne pense pas que cela fatigue argrath, c'est l'essence même de notre boulot, et dans un secteur ou il y a très peu de reconaissance du soignant, c'est très valorisant
qu'il y ait quand même une unité ayant valeur de "référence/domicile" pour le patient, apparement ce n'est pas le cas.
de plus, le repère pour savoir quand changer le patient d'unité est temlporel, alors que cela devrait etre le patient lui même (par exemple si la prise en charge tourne en rond, etc)
je ne pense pas que cela fatigue argrath, c'est l'essence même de notre boulot, et dans un secteur ou il y a très peu de reconaissance du soignant, c'est très valorisant
- boup
- Silver VIP
- Messages : 4203
- Inscription : 08 avr. 2004 21:25
- Localisation : ou que j'veux d'abord!
pis il est en plein dans le boulot psy comme on en fait pas tous les jours.
à la decouverte d'un etre et non d'un patient, avec tout ce que cela implique.
et en plsu y des resultats. franchement ca vaut toute la fatigue du monde d'arriver a quelque chose avec ce type de patients qui sont souvent les dernieres roues du carrosse ou les patats chaudesdes hopitaux!
à la decouverte d'un etre et non d'un patient, avec tout ce que cela implique.
et en plsu y des resultats. franchement ca vaut toute la fatigue du monde d'arriver a quelque chose avec ce type de patients qui sont souvent les dernieres roues du carrosse ou les patats chaudesdes hopitaux!
certes je comprend
mais par exemple..quand trollinou va prendre des vacances...vu qu'il est un des seul a canaliser ce patient...qui va "prendre le relai"
comment va etre cet rupture soignant/soigné...
comment va reagir ce patient?
que vont mettre en place les collegues de trollinou ? une meme PEC ?je ne pense pas
en fait cela me fait penser a mon pere, educ spé, qui bosse dans un foyer de vie (polyhandicaps, mentaux et physiques).....et, depuis quelques années un jeune psychotique a integré le foyer
je me souviens au debut, mon pere lassé de voir que TOUT ce qu'il mettait en place avec un investissement seulement professionnel (et non personnel) pour ce jeune, tombait a l'eau des qu'il etait en repos plusieurs jours ou en vacances....et ceci car ses collegues n'avaient pas le meme investissement ....
motivation ? conscience pro ??
mais par exemple..quand trollinou va prendre des vacances...vu qu'il est un des seul a canaliser ce patient...qui va "prendre le relai"
comment va etre cet rupture soignant/soigné...
comment va reagir ce patient?
que vont mettre en place les collegues de trollinou ? une meme PEC ?je ne pense pas
en fait cela me fait penser a mon pere, educ spé, qui bosse dans un foyer de vie (polyhandicaps, mentaux et physiques).....et, depuis quelques années un jeune psychotique a integré le foyer
je me souviens au debut, mon pere lassé de voir que TOUT ce qu'il mettait en place avec un investissement seulement professionnel (et non personnel) pour ce jeune, tombait a l'eau des qu'il etait en repos plusieurs jours ou en vacances....et ceci car ses collegues n'avaient pas le meme investissement ....
motivation ? conscience pro ??

Contre la vie qui va qui vient Puis qui s'éteint
Contre l'amour qu'on prend qu'on tient Mais qui tient pas
Contre la trace qui s'efface Au derrière de soi
Contre l'amour qu'on prend qu'on tient Mais qui tient pas
Contre la trace qui s'efface Au derrière de soi