CANNABIS

[ange ou démon?]

En effet , alcool et cannabis même fléau.
Tu demandes le témoignage de personnes bossant en unité libre, je bosse dans une unité de ce type et suis donc confronté à aux avantages et inconvénients de ce type d'unité ouverte. Ayant bossé également en unité fermée, j'apprécie l'unité ouverte, cela dit pour en revenir au cannabis peu importe le type d'unité c'est un milieu de soin.

[cedr1c]

oui, mais dans mon unité, on ne va pas dire à un mec en H.O "rupture d'hospit, vous rentrez chez vous"

[3ulFabinou]

Salut,

moi je trouves qu'il y a une sacrée différence entre cannabis et alcool. J'ai travaillé 2 ans en psy et je préfère avoir à faire à une personne qui fume qu'à une personne alcolisée. Les relations sont totalement différentes.

[ange ou démon?]

En effet on ne va pas lui dire rupture vous rentrez chez mais plutôt vous ne respectez pas le cadre donc changement de conduite à tenir et retour à un mode de fonctionnement avec interdiction de sortir du pavillon (surveillance en ce sens ) et retour au pyjama de l'hôpital. Bref ressserement au niveau des autorisations.

[ange ou démon?]

Salut,

moi je trouves qu'il y a une sacrée différence entre cannabis et alcool. J'ai travaillé 2 ans en psy et je préfère avoir à faire à une personne qui fume qu'à une personne alcolisée. Les relations sont totalement différentes.

En effet, toxique différents et comportement différents. A noter que à un certain point les effets "somatiques" de l'alcool prennent le "dessus" avec la pathologie alors que le cannabis évolue sur le même rapport.
Ex: un patient avec une alcoolémie forte va comme n'importe qui risquer le coma éthylique etc... un patient fumant du cannabis va voir les caractéristiques de sa pathologie s'exprimer ++ ( toute puissance etc..).

[cécilem]

Je travaille en pavillon ouvert et j'aurais donc tendance à dire que tout dépend du projet de soin. Un patient tosicomane entrant en HL pour un sevrage et qui à la première occasion consomme des toxiques n'est plus dans un projet de soin, un patient psychotique qui consomme un toxique lors d'une sortie ne doit pas pour ma part entrainer la même décision.
Je pense qu'il faut se poser des questions sur les raisons de cette prise de toxiques et donc revoir notre prise en charge, de plus chaque patient est différent, donc les retombées suite à une prise de toxique ne serons pas les mêmes suivant le patient, cela peut aller d'un rappel du cadre de soin (donc un rappel à la loi) par l'équipe et le médecin, de l'arrêt des sorties pour un temps, voire d'un arrêt de la prise en charge avec une sortie immédiate.

[Claudius]

Devant l'ampleur du problème cannabis et vu les tensions avec l'équipe , J'ai envoyé au cadre chef le stock de shitt trouvé dans le service et demandé : Qu'est ce qu'on fait ?
Nos médecins ont décidé après reflexion de 4 mois de réunir les patients et de les reprendre individuellement .
Nous avons donc la mesure de la place des dealers sur l'hosto et les pressions qu'il exercaient sur nos patients .
Bon il semble que les problèmes furent moindre
Mais si les médecins sont trop laxistes c'est dur pour l'équipe qui est en port à faux

Jamais je n'ai pu soigner un alcoolique qui s'alcoolise dans le service
Il en est de même pour avec les toxiques ...

[cedr1c]

quelle remontée de topic

un peu de lecture sur les possibles liens entre canabis et troubles psy, article du monde

[peggy]

j'ai un ami, gros fumeur de cannabis qui a fait, il y a deux ans, deux episodes de delires, il etait persuadé avoir trouvé une nouvelle source d'energie qui allait sauvé le monde, devenait parano sur moi parce que je demenageais là ou il voulait vivre depuis toujours, bref cela ressemblais a une BDA (a deux reprises en 3 mois d intervalles), et depuis y a quand meme toujours des trucs pas net (il dort 14h par nuit, fume +++++++)
bref a l'hosto on lui aurait dit qu'il etait PMD (il etait sous neuroleptique que son genraliste lui a arreté 4 mois après)
bref on lui a surtout bien di de ne plus fumer, a l'hosto, tous ces amis aussi, mais rien ni a fait, il continu et son comportement n'est plus celui de la personne que je connaissais avant son premier episode, donc oui pour moi le cannabis a des effets plus que dangereux (je pense plus sur une fragilitée psy mais bon on a tous des nevroses!)

[mareme]

salut
je suis aide soignante en service d'entrant
certains patients ayant l'autorisation pelouse remontent avec du cannabis bien planqué dans les poches
faut dire que l'on n'a pas le droit de les fouiller
L'autre fois un patient a été positif au bilan, le médecin chef du service n'a rien dit, aucune mesure
nous sommes en milieu de soin, je ne peux accepter cette évidence
le cannabis pour la plupart provoque un changement de comportement qui est nuisible
qu'en pensez vous?
édité pour être mis en minuscules

Si le corps médical cautionne ce genre d'aberration, et que l'équipe infirmière en fait de même ou s'y plie sans lutter, je crois qu'il ne te reste plus qu'à aller voir ailleurs...

ailleurs où ????
y a plein d'endroits ( pas seulement psy) où c'est comme ça :
une espèce de mode où "faudrait pas contrarier"... " faut être ouvert , tolérant" (c'est pratique comme à ça on se fatigue pas à avoir des positions , et à les justifier..et à s'efforcer de les mettre ne application...)

dans le personnel aussi parfois y a des conduites suspectes...

mais si vous l'ouvrez , on vous renvoit très vite que vous êtes "l'empêcheur de tourner en rond" ...bref c'est vous qui dérangez !
vous dérangez ceux qui savent si bien "faire-comme-si-de-rien-n'était-du-moment-qu'on-a-notre-salaire-et-parce-que-ça-va-pas-empêcher-la -terre-de-tourner-non-plus-faut-pas-exagérer-quand-même !"

voyez...le genre qu'aime son petit confort mental et matériel....

j'ai vu un service pédiatrique recevant des anorexiques ( graves vraiment) ..et dans l'équipe , des gens très "cool"....style "bon faut être souple avec le réglement quoi....c'est pas l'armée (?????)" et qui acceptaient diverses "dérogations au contrat...."
les anorexiques les repéraient TRES vite...et les utilisaient contre l'autre partie de l'équipe ( vous savez celle qui estime que le réglement , le contrat ça a du sens....et que le sens vaut mieux que le non-sens....)
alors voilà....zizanie dans l'équipe...et le médecin-chef qu'a pas envie de se coltiner l'équipe , qui fait "comme s'il ne voyait pas ....

bosser où ?
moi franchement je sais plus...

[Gutts]

Au cas par cas, la consommation n'entraine pas les mêmes répercutions...un cas de "Deal" doit se faire virer sur le champs de l'hopital ou entrainer des mesures de surveillance plus strictes.
Quant au médecin qui reste de marbre sans aucune action (quelle qu'elle soit) face au patient consommateur, il suffit de lui rappeler ses responsabilités. Admettons que ce patient passe à l'acte (hétéro ou auto-agressif) sous l'effet d'un stupéfiant quelconque (ou d'un mélange)...je pense que cette responsabilité serait pénalement très engagée...beaucoup n'en ont pas conscience et ne traitent que les cotés dits "intellectuels" ("renarcissisation", notion de "plaisir-jouissance" et autres concepts...)...il est parfois très positif qu'un cadre ou un cadre sup fasse régulièrement le rappel des responsabilités pénales à nos chers médecins....

...A part ça...il est aussi nécessaire que l'on fasse tous le deuil du résultat parfait...il y aura toujours des fumeurs....marquer fermement son désaccord, auprès du patient mais aussi auprès du médecin, c'est déjà une bonne action mise en place...un autre conseil, notez bien tout ce qui se passe, dans le détail le + strict sur vos transmissions infirmières (c'est un point très très important)....

[invite584]

j'ai un ami, gros fumeur de cannabis qui a fait, il y a deux ans, deux episodes de delires, il etait persuadé avoir trouvé une nouvelle source d'energie qui allait sauvé le monde, devenait parano sur moi parce que je demenageais là ou il voulait vivre depuis toujours, bref cela ressemblais a une BDA (a deux reprises en 3 mois d intervalles), et depuis y a quand meme toujours des trucs pas net (il dort 14h par nuit, fume +++++++)
bref a l'hosto on lui aurait dit qu'il etait PMD (il etait sous neuroleptique que son genraliste lui a arreté 4 mois après)
bref on lui a surtout bien di de ne plus fumer, a l'hosto, tous ces amis aussi, mais rien ni a fait, il continu et son comportement n'est plus celui de la personne que je connaissais avant son premier episode, donc oui pour moi le cannabis a des effets plus que dangereux (je pense plus sur une fragilitée psy mais bon on a tous des nevroses!)

Dans ce cas précis c'était une fragilité psychotique.
Je suis confronté au même problème et je dois dire que c'est très difficile et que nous sommes loin d'avoir trouvé une ou des solutions miracles.
Ce qui est sur c'est que je désapprouve totalement un comportement assez courant dans les équipes et qui est le suivant:
Lorsqu'un patient schizo fait un progrès quel qu'il soit, tout le monde s'extasie; et il ne viendrais pas à l'idée de l'équipe de demander sa sortie en cas de problème soudain. A l'opposé dès qu'un tox ou un alcoolo fait une "faute" (j'utilise ce terme à dessein) tout le monde rue dans les brancarts pour demander sa sortie.
Comme si dans le cas précis des toxiques le patient avait le libre choix!
Alors que nous savons très bien que si il avait le choix, justement il ne consommerais pas.
Ce sur quoi je me concentre c'est la "contamination", la distribution gratuite de shit ou d'alcool ou la vente. C'est quelque chose qur lequel nous pouvons sereinement lutter.

[Gutts]

Pas d'accord Agarth....!....Je ne vois vraiment pas pourquoi se défoncer ne serait pas un choix délibéré, certains font ce choix plutot qu'un autre, surtout concernant le cannabis (pas de dépendance sévère ou de grosse crise de manque)...c'est valable pour nos patients ainsi que pour Mr Toutlemonde...

D'accord Agarth...c'est la distribution qu'il faut combattre dans nos service...

[cedr1c]

Il serait intéressant de voir quel choix a été pris par la forumeuse qui a ouvert le sujet (il n'est pas récent).

Pour le coté pénal, juste un petit rappel: Une personne commettant des actes sous l'emprise de canabis, même en en ayant pas eu conscience est responsable pénalement car elle était consciente des risques au moment de la prise de toxique.

[invite584]

Pas d'accord Agarth....!....Je ne vois vraiment pas pourquoi se défoncer ne serait pas un choix délibéré, certains font ce choix plutot qu'un autre, surtout concernant le cannabis (pas de dépendance sévère ou de grosse crise de manque)...c'est valable pour nos patients ainsi que pour Mr Toutlemonde...

D'accord Agarth...c'est la distribution qu'il faut combattre dans nos service...

C'est un choix délibéré au début, lors de la "lune de miel" mais ensuite c'est autre chose. C'est comme si on disait à un alcoolo:
"ah vous buvez? ben revenez vous faire soigner lorsque vous ne boirez plus".