Prise en charge extrèmement difficile et polémique...
Modérateurs : Modérateurs, Infirmiers - Psychiatrie
des séjours de rupture que nous avons accueillis, je remarque aussi assez souvent une amélioration au début, ou l'on est plein d'espoirs, et puis on retombe souvent dans les difficultés connues par les autres unités.
Maintenant, il faut toujours y croire sinon on ne fait pas du bon boulot, donc courage, continue ainsi, même en cas de moins bien.
En tout cas, ce patient a maintenant un projet, c'est déjà ça
Maintenant, il faut toujours y croire sinon on ne fait pas du bon boulot, donc courage, continue ainsi, même en cas de moins bien.
En tout cas, ce patient a maintenant un projet, c'est déjà ça
Je pense qu'il "clive" l'équipe en bons et mauvais soignants, ceux qu'il accepte et ceux qu'il rejette. Moi il me fais un bisou cematin, et mon collègue il lui fait signe de dégager.
Alors le TT:
Depakote 500-1/0/1
Risperdal 4mg-0/0/1
Rivotril 2mg-1 1/2 /1/1
Ditropan- 1/0/0
Atarax 100-0/0/1
Rohypnol-0/0/1
(j'ai oublié ma feuille, je crois que j'ai rien oublié)
Alors le TT:
Depakote 500-1/0/1
Risperdal 4mg-0/0/1
Rivotril 2mg-1 1/2 /1/1
Ditropan- 1/0/0
Atarax 100-0/0/1
Rohypnol-0/0/1
(j'ai oublié ma feuille, je crois que j'ai rien oublié)
"A force de contempler l'abyme, l'abyme te contemple"-Nietzsche
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- Inscription : 06 nov. 2006 23:03
J'ai été surprise de voir son TTT mais si j'ai bien compris , il ne supporte pas les Neuroleptiques .Cela doit vous limiter pas mal lorsqu'il fait " des crises" pour le sédater.
Je trouve le cas de ton patient interessant . je me souviens d'avoir pris en charge trés peu de temps un patient sourd et muet qui est devenu aveugle car il était diabétique.
Il avait été hospitalisé car il a tenté de se défenestré lors d'un épisode d'hallucination . En fait , on n'a jamais vraiment su s'il avait eu des hallucinations mais c'est ce que les psy ont cru comprendre . ( Il a parler de serpents dont il a eu peur ou quelques choses dans ce genre , je ne me souviens plus.).
Par contre , il n'était pas violent envers nous et passait la plupart de son temps dans sa chambre ( lieu rassurant pour lui car il pouvait se déplacer seul.).
Pour communiquer avec lui c'était galère ; il était trés ritualisé ( horaire des dextros , repas , douche = trés important pour lui).
il connaisait la langage des signes et pouvait donc nous " dire certaines choses" mais le problème c'est que nous ne connaissions pas ce langage à part quelques signes comme manger ... de toute façon , il ne nous voyait pas lui répondre .
En fait , on utilisait le contact physique mais cela restait tout de même trés limité.
je me souviens que certains membres de l'équipe voulaient se former pour apprendre à communiquer avec lui.
un projet de placement dans un structure pour aveugle, sourd et muet était envisagé mais il y avait trés peu de place en franceet un délai d'attente trés long.
je ne sais pas ce que ce patient est devenu mais je sais qu'il avait eu une dérovation pour une place en long séjour ( les boules !!!) et qu'il avait eu là bas un épisode d'agitation.
Ce patient m'a marqué même si je ne l'ai vraiment pas connu longtemps ( un mois) .
J'y pense souvent .
Par exemple , parfois, je me dit que si un jour j'ai un enfant sourd et muet , je lui ferais apprendre le braille ( désolé , je ne sais pas comment cela s'ecrit) ou autre pour ne pas qu'il se trouve démuni pour communiquer.
Je trouve le cas de ton patient interessant . je me souviens d'avoir pris en charge trés peu de temps un patient sourd et muet qui est devenu aveugle car il était diabétique.
Il avait été hospitalisé car il a tenté de se défenestré lors d'un épisode d'hallucination . En fait , on n'a jamais vraiment su s'il avait eu des hallucinations mais c'est ce que les psy ont cru comprendre . ( Il a parler de serpents dont il a eu peur ou quelques choses dans ce genre , je ne me souviens plus.).
Par contre , il n'était pas violent envers nous et passait la plupart de son temps dans sa chambre ( lieu rassurant pour lui car il pouvait se déplacer seul.).
Pour communiquer avec lui c'était galère ; il était trés ritualisé ( horaire des dextros , repas , douche = trés important pour lui).
il connaisait la langage des signes et pouvait donc nous " dire certaines choses" mais le problème c'est que nous ne connaissions pas ce langage à part quelques signes comme manger ... de toute façon , il ne nous voyait pas lui répondre .
En fait , on utilisait le contact physique mais cela restait tout de même trés limité.
je me souviens que certains membres de l'équipe voulaient se former pour apprendre à communiquer avec lui.
un projet de placement dans un structure pour aveugle, sourd et muet était envisagé mais il y avait trés peu de place en franceet un délai d'attente trés long.
je ne sais pas ce que ce patient est devenu mais je sais qu'il avait eu une dérovation pour une place en long séjour ( les boules !!!) et qu'il avait eu là bas un épisode d'agitation.
Ce patient m'a marqué même si je ne l'ai vraiment pas connu longtemps ( un mois) .
J'y pense souvent .
Par exemple , parfois, je me dit que si un jour j'ai un enfant sourd et muet , je lui ferais apprendre le braille ( désolé , je ne sais pas comment cela s'ecrit) ou autre pour ne pas qu'il se trouve démuni pour communiquer.
Tu touches du doigt deux problèmes (d'ailleurs liés):
-les TT plus ou moins efficaces
-la violence
Sa violence est incroyable. Mais plus ou moins prévisible. Il fait des signes prédicteurs et adopte une attitude sans équivoque. Il tape du pied pour signifier son énervement. Il a le regard "noir", il montre les dents. Il émet des cris [qualifiés dans le dossier] de "bête". Mais cela peut aller très vite et la violence est alors incohercible. Pourquoi? Parce qu'il ne supporte pas certains neuroleptiques utilisés en cas d'agitation car ils abaissent le seuil épileptogène et il fait alors une crise comitiale. C'est ce qui a empéché toute prise en charge adaptée jusque la, car quand il est calme, il est très attachant.
Le toubib qui la prends en charge dit (et c'est possible que le risperdal) a de bons effets sur la violence des autistes. Mais est il seulement autiste?
Il n'est pas passif, il n'est pas dans le retrait (bien au contraire), il est bien dans la communication, il "nomme" les choses (évènements, personnes et objets), il a des jeux sociaux imitatifs, donc...
Par contre il est dans la ritualisation. Mais je crois qu'avec de tels handicaps, on peut comprendre que cela le rassure.
-les TT plus ou moins efficaces
-la violence
Sa violence est incroyable. Mais plus ou moins prévisible. Il fait des signes prédicteurs et adopte une attitude sans équivoque. Il tape du pied pour signifier son énervement. Il a le regard "noir", il montre les dents. Il émet des cris [qualifiés dans le dossier] de "bête". Mais cela peut aller très vite et la violence est alors incohercible. Pourquoi? Parce qu'il ne supporte pas certains neuroleptiques utilisés en cas d'agitation car ils abaissent le seuil épileptogène et il fait alors une crise comitiale. C'est ce qui a empéché toute prise en charge adaptée jusque la, car quand il est calme, il est très attachant.
Le toubib qui la prends en charge dit (et c'est possible que le risperdal) a de bons effets sur la violence des autistes. Mais est il seulement autiste?
Il n'est pas passif, il n'est pas dans le retrait (bien au contraire), il est bien dans la communication, il "nomme" les choses (évènements, personnes et objets), il a des jeux sociaux imitatifs, donc...
Par contre il est dans la ritualisation. Mais je crois qu'avec de tels handicaps, on peut comprendre que cela le rassure.
"A force de contempler l'abyme, l'abyme te contemple"-Nietzsche
- boup
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ben dans mes souvenirs en effet le risperdal marche pas mal.
ou faire des associations. on a un psy qui intervient chez nous en ce moment qui associe des antu epileptiques à des molecules recentes sur les patients qui supportent mal les neuroleptiques. il a mis ca chez un de nos patients qui a fait un sd malin en perdant pas mal de neurones en route c'est assez impressionnant comme ca marche; rsultat il a moins de medocs à avaler et il est bien plus calme et stabilisé.
en meme temps chez moi quand ils savent pu quoi faire ils tentent des associations qui ont marché aileurs. ca sert d'avoir 1/2 psy sur l'hopital qui se renseigent chez les autres...
ou faire des associations. on a un psy qui intervient chez nous en ce moment qui associe des antu epileptiques à des molecules recentes sur les patients qui supportent mal les neuroleptiques. il a mis ca chez un de nos patients qui a fait un sd malin en perdant pas mal de neurones en route c'est assez impressionnant comme ca marche; rsultat il a moins de medocs à avaler et il est bien plus calme et stabilisé.
en meme temps chez moi quand ils savent pu quoi faire ils tentent des associations qui ont marché aileurs. ca sert d'avoir 1/2 psy sur l'hopital qui se renseigent chez les autres...
cedr1c a écrit :je trouve domage d'avoir mentionné le traitement, il est ce qu'il est et le médecin qui l'a prescrit sait mieux que quiconque pourquoi.
Ce qui m'intéresse, c'est la prise en charge et la réflexion de l'équipe, tout ce qui fait la spécificité (l'âme) de notre métier.
Moi aussi et je vais continuer la dessus, c'est Smallfinger qui m'a demandé

"A force de contempler l'abyme, l'abyme te contemple"-Nietzsche
Argrath le Troll a écrit :Oh non je suis pas du tout la dedans Cédr1c, en psychiatrie, il n'y a pas de guérison. On ne guéris pas de ce que l'on est.
Tu crois sincèrement c'que tu dis...?

Les patients malades ne peuvent alors espérer, au mieux, que leur état leur permette tout de même de vivre "normalement"...?
discussion en formation aujourd'hui.
Les scandinaves définissent le handicap comme un besoin d'intervenants.
Une personne qui vit en fauteuil roulant à Paris est handicapée par le métro, si tout est adapté (dans une ville imaginaire), alors cette personne ne sera plus handicapée.
Toi, on te met une porte de 40cm de haut et des lavabos a deux metres, tu es handicapé.
Un patient psy est normal si il n'a pas besoin d'interventions dans son quotidien: il faut donc arrèter de vouloir porter la personne en lui donnant des aides ménagères au moindre petit dérangement dans une maison, etc. La norme n'est pas notre norme, mais c'est l'absence de handicap, l'absence de besoin d'aide.
(argrath, je parlais de la formation, de son esprit, et non de toi)
on dérive...
Les scandinaves définissent le handicap comme un besoin d'intervenants.
Une personne qui vit en fauteuil roulant à Paris est handicapée par le métro, si tout est adapté (dans une ville imaginaire), alors cette personne ne sera plus handicapée.
Toi, on te met une porte de 40cm de haut et des lavabos a deux metres, tu es handicapé.
Un patient psy est normal si il n'a pas besoin d'interventions dans son quotidien: il faut donc arrèter de vouloir porter la personne en lui donnant des aides ménagères au moindre petit dérangement dans une maison, etc. La norme n'est pas notre norme, mais c'est l'absence de handicap, l'absence de besoin d'aide.
(argrath, je parlais de la formation, de son esprit, et non de toi)
on dérive...
[quote="cedr1c"]discussion en formation aujourd'hui.
Les scandinaves définissent le handicap comme un besoin d'intervenants.
Une personne qui vit en fauteuil roulant à Paris est handicapée par le métro, si tout est adapté (dans une ville imaginaire), alors cette personne ne sera plus handicapée.
Toi, on te met une porte de 40cm de haut et des lavabos a deux metres, tu es handicapé.
quote]
Vivent les Scandinaves !... J'adore cette façon de penser...
Les scandinaves définissent le handicap comme un besoin d'intervenants.
Une personne qui vit en fauteuil roulant à Paris est handicapée par le métro, si tout est adapté (dans une ville imaginaire), alors cette personne ne sera plus handicapée.
Toi, on te met une porte de 40cm de haut et des lavabos a deux metres, tu es handicapé.
quote]
Vivent les Scandinaves !... J'adore cette façon de penser...
