réflexions sur l'erreur médicamenteuse
Modérateurs : Modérateurs, Infirmiers
réflexions sur l'erreur médicamenteuse
Petit post...grosses responsabilités !
Sujet hautement sensible, qui abreuve très régulièrement la presse... et nous fait mauvaise presse.
Je ressens au quotidien le poids de la lourde responsabilité que je porte dans mon exercice professionnel.
Je suis engagée dans la préservation de la santé et de la vie. Soignante par conviction, je deviens lorsque je m'arme de ma seringue, capable (potentielle) d'homicide.
Fière de mon engagement, il est évident que je serais culpabilisée, meurtrie d'avoir provoqué le décès d'un patient. Mais je pense aussi qu'avec la machine judiciaire actuelle, je m'en voudrais d'avoir choisi un tel métier... pour finir considérée comme un assassin.Bref, je ne souhaite pas vivre une telle situation.
J'ai constaté que souvent l'erreur est commise par un intérimaire, ou quelqu'un de peu habitué au service dans lequel il exerce. Je suis moi même infirmière sur le pool, en 2 ans j'ai fait une vingtaine de services différents, aussi variés que la médecine, la chir, les urgences, différentes réanimations, les brulés etc. Je me sens vulnérable. Souvent les prescriptions et autres sont claires pour le personnel en exercice dans le service, mais cela n'est pas si évident. Par exemple, dans un service le médecin prescrit 3g de Mg dans une poche. Je ne sais pas si c'est MgSO4 ou MgCl. Je dois donc mettre en place des processus de vérification. Eux, ils le savent, moi non. Ils n'ont pas ressenti le besoin de modifier leur mode de prescription, ils se reposent sur des habitudes, ce que je trouve dangereux (et parfois salvateur dans certaines situations...). On pourrait me répondre de me fixer dans un service, d'arrêter le pool, ce qui ne me semble pas être une solution efficace face au risque d'erreur médicamenteuse. Quoiqu'on puisse en dire, la mobilité du personnel profite à l'administration comme au patient et est inhérente au contexte de pénurie actuelle.
Je pense donc que nous, les caméléons (les intérimaires, les poolistes et les vacataires) devons engager cette réflexion car ce ne sont pas ceux qui ont le cul posé sur l'habitude qui l'entreprendront. Des aménagements et des harmonisations sont possibles et nécessaires.
Merci de prendre ce post avec le sérieux qu'il mérite, car même si notre métier est une richesse, il peut aussi nous ruiner.
A+,
Le caméléon.
Sujet hautement sensible, qui abreuve très régulièrement la presse... et nous fait mauvaise presse.
Je ressens au quotidien le poids de la lourde responsabilité que je porte dans mon exercice professionnel.
Je suis engagée dans la préservation de la santé et de la vie. Soignante par conviction, je deviens lorsque je m'arme de ma seringue, capable (potentielle) d'homicide.
Fière de mon engagement, il est évident que je serais culpabilisée, meurtrie d'avoir provoqué le décès d'un patient. Mais je pense aussi qu'avec la machine judiciaire actuelle, je m'en voudrais d'avoir choisi un tel métier... pour finir considérée comme un assassin.Bref, je ne souhaite pas vivre une telle situation.
J'ai constaté que souvent l'erreur est commise par un intérimaire, ou quelqu'un de peu habitué au service dans lequel il exerce. Je suis moi même infirmière sur le pool, en 2 ans j'ai fait une vingtaine de services différents, aussi variés que la médecine, la chir, les urgences, différentes réanimations, les brulés etc. Je me sens vulnérable. Souvent les prescriptions et autres sont claires pour le personnel en exercice dans le service, mais cela n'est pas si évident. Par exemple, dans un service le médecin prescrit 3g de Mg dans une poche. Je ne sais pas si c'est MgSO4 ou MgCl. Je dois donc mettre en place des processus de vérification. Eux, ils le savent, moi non. Ils n'ont pas ressenti le besoin de modifier leur mode de prescription, ils se reposent sur des habitudes, ce que je trouve dangereux (et parfois salvateur dans certaines situations...). On pourrait me répondre de me fixer dans un service, d'arrêter le pool, ce qui ne me semble pas être une solution efficace face au risque d'erreur médicamenteuse. Quoiqu'on puisse en dire, la mobilité du personnel profite à l'administration comme au patient et est inhérente au contexte de pénurie actuelle.
Je pense donc que nous, les caméléons (les intérimaires, les poolistes et les vacataires) devons engager cette réflexion car ce ne sont pas ceux qui ont le cul posé sur l'habitude qui l'entreprendront. Des aménagements et des harmonisations sont possibles et nécessaires.
Merci de prendre ce post avec le sérieux qu'il mérite, car même si notre métier est une richesse, il peut aussi nous ruiner.
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Le caméléon.
- tafermalit
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Re: réflexions sur l'erreur médicamenteuse
Bonsoir,
Voilà une réflexion que je trouve intéressante, étant moi-même en intérim.
Je ressens aussi ce que tu décris : des habitudes de service qui peuvent être sources d'erreur d'administration de traitement pour peu que l'on ne fasse pas attention.
Je l'ai surtout vécu en gériatrie où une IDE s'occupe de 50 patients.
Avec le manque de temps, d'habitude (justement) du service, la précipitation, l'erreur est si vite arrivée !!
Quelquefois, je considère que je manque d'informations pour faire mon travail correctement et alors c'est la course aux infos, et forcément la course contre la montre (facteur multiplicateur de risque d'erreur, je l'ai vécu).
Un truc tout bête : les produits IV le plus souvent utilisés dans un service. Je ne parle pas des produits standards que l'on retrouve partout mais ceux spécifiques à la discipline (ex : les antiviraux, antifongiques, antibiotiques plus rares utilisés en infectieux) .
Eh bien, je pense que ce serait bien de faire un tableau (en accord avec les recommandations des labos) récapitulatif avec les produits, la préparation (ex : diluer avec 10ml d'eau PPI), la dilution selon la posologie (ex : 1g dans 50 ml de sérum phy). Cela serait un gain de temps énorme (et pour le caméléon pour reprendre ton expression que j'aime bien
et pour les autres IDE du service) et une sécurité dans la préparation des médicaments.
Voilà une idée que je lance, je suis sûre qu'on en a tous pour améliorer les conditions de travail et l'efficacité / sécurité des soins !
Voilà une réflexion que je trouve intéressante, étant moi-même en intérim.

Je ressens aussi ce que tu décris : des habitudes de service qui peuvent être sources d'erreur d'administration de traitement pour peu que l'on ne fasse pas attention.
Je l'ai surtout vécu en gériatrie où une IDE s'occupe de 50 patients.
Avec le manque de temps, d'habitude (justement) du service, la précipitation, l'erreur est si vite arrivée !!
Quelquefois, je considère que je manque d'informations pour faire mon travail correctement et alors c'est la course aux infos, et forcément la course contre la montre (facteur multiplicateur de risque d'erreur, je l'ai vécu).
Un truc tout bête : les produits IV le plus souvent utilisés dans un service. Je ne parle pas des produits standards que l'on retrouve partout mais ceux spécifiques à la discipline (ex : les antiviraux, antifongiques, antibiotiques plus rares utilisés en infectieux) .
Eh bien, je pense que ce serait bien de faire un tableau (en accord avec les recommandations des labos) récapitulatif avec les produits, la préparation (ex : diluer avec 10ml d'eau PPI), la dilution selon la posologie (ex : 1g dans 50 ml de sérum phy). Cela serait un gain de temps énorme (et pour le caméléon pour reprendre ton expression que j'aime bien

Voilà une idée que je lance, je suis sûre qu'on en a tous pour améliorer les conditions de travail et l'efficacité / sécurité des soins !

Te busco sin parar
Te busco en las alturas
Te buscaré hasta el fin
Te guste o no te guste
Te buscaré si!
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Re: réflexions sur l'erreur médicamenteuse
Dans mon service d'urgences,nous avons à disposition un classeur récapitulant les utilisations d'antibio avec leur dilution,la préparation des seringues électriques,certains protocoles.De même,un dossier équivalence médicaments et génériques.
Même les habitués du service s'y penchent de temps en temps et cela dépanne bien les remplaçantes.
Ce n'est pas très compliqué à mettre en place et il a été fait avec le concours de la surveillante et des médecins.
Tout le monde s'y retrouve.....
Même les habitués du service s'y penchent de temps en temps et cela dépanne bien les remplaçantes.
Ce n'est pas très compliqué à mettre en place et il a été fait avec le concours de la surveillante et des médecins.
Tout le monde s'y retrouve.....
Re: réflexions sur l'erreur médicamenteuse
Soso ton message m'énerve.
Re: réflexions sur l'erreur médicamenteuse
En quoi le message de soso est-il "énervant" ? Au contraire, si de tels outils étaient présents dans tous les services, cela éviterait pas mal d'erreurs ! (que ce soit pour les intérimaires ou les nouveaux venus dans le service !)
J'ai connu un service qui donnait à chaque nouvelle infirmière (même intérimaire ou du pool de remplacement) un petit carnet qui récapitulait les habitudes de service (conduite à tenir dans telle ou telle situation, protocoles les plus courants, utilisations des médicaments les plus utilisés dans le service : indication, préparation, surveillance) Et je peux dire que ce petit carnet était bien utile !
J'ai connu un service qui donnait à chaque nouvelle infirmière (même intérimaire ou du pool de remplacement) un petit carnet qui récapitulait les habitudes de service (conduite à tenir dans telle ou telle situation, protocoles les plus courants, utilisations des médicaments les plus utilisés dans le service : indication, préparation, surveillance) Et je peux dire que ce petit carnet était bien utile !
Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort ... ?
Re: réflexions sur l'erreur médicamenteuse
Tout comme Soso dans ma réa aussi il existe des pancartes plastifiée dans chaque box. Elle recapitule les medicaments utilisés quotidiennement, ca va de la simple seringue de K+ à la dobutamine en passant par les ATB...
Sous forme de tableau elle distigue les médicament, leur presentation et leur dilution en fonction de la posologie...
Elle est utile autant à nous IDE qu'aux ESI.
Je pense que les cadres ne sont pas hermetiques a ce genre d'avancées.
Essayez d'exposer vos difficultés, vous n'etes surrement pas seule dans ce cas.
Bon courage.
Sous forme de tableau elle distigue les médicament, leur presentation et leur dilution en fonction de la posologie...
Elle est utile autant à nous IDE qu'aux ESI.
Je pense que les cadres ne sont pas hermetiques a ce genre d'avancées.
Essayez d'exposer vos difficultés, vous n'etes surrement pas seule dans ce cas.
Bon courage.
Petite graine quand tu nous tiens...
Re: réflexions sur l'erreur médicamenteuse
pourquoi suis-je énervante pour caméléon ?????
suis rassurée quant au fait de savoir que plusieurs services et établissements différents ont mis en place des systèmes permettant de limiter au maximum les errreurs potentielles.
Le procédé n'est vraiment pas compliqué à mettre en route,je crois que tout vient d'une bonne volonté et d'un désir d'implication dans un processus de qualité de soins avec un max de sécurité pour le patient.
Apporte l'idée dans les services avec ses avantages,tes collègues devraient comprendre son utilité et ne pas en gêner la création.
bon courage
suis rassurée quant au fait de savoir que plusieurs services et établissements différents ont mis en place des systèmes permettant de limiter au maximum les errreurs potentielles.
Le procédé n'est vraiment pas compliqué à mettre en route,je crois que tout vient d'une bonne volonté et d'un désir d'implication dans un processus de qualité de soins avec un max de sécurité pour le patient.
Apporte l'idée dans les services avec ses avantages,tes collègues devraient comprendre son utilité et ne pas en gêner la création.
bon courage
Re: réflexions sur l'erreur médicamenteuse
Le récapitulatif des dilutions/protocoles/procédures etc...qu'il soit fait sous la forme d'une affiche, d'un classeur ou d'un carnet de poche (j'ai eu ça dans un service d'urgences, pas mal!) est un outil utile...nécessaire...indispensable. C'est vrai, tu as raison Soso. Je te remercie pour ta réponse et ta contribution.
Ce que je souhaitais, en lançant ce post, c'est que nous évoquions des situations d'erreur ou de presque-erreur, que nous avons connues. Je voulais voir en premier lieu si effectivement les caméléons (désolée, j'aime bien ce terme...intérimaires, vacataires, poolistes) sont plus vulnérables, plus à risque de commettre une faute. Ceci pour faire ressurgir le pourquoi, comment. tu apportes un échantillon de solution, mais qui hélas n'est pas suffisant. Ceci dit, si tous les services avait un récapitulatif accessible et clair ce serait déjà pas mal....Mieux que le "regardes dans le classeur blanc "=> "ah, non ce protocole on fait plus, mais celui là page 17 il est bon" (enfin vous avez pigé le truc, qui n'a jamais cherché le classeur blanc soit disant posé sur l'étagère au dessus du poste de soin, qui comme par hasard n'est pas là ou n'est pas à jour ?).
Autres exemples de presque erreurs/erreurs vécues :
je fais un remplacement en maison de retraite, je distribue les médicaments aux résidents dans leurs chambres , qui sont doubles. Le nom des résidents est inscrit sur la porte de chambre. (aucune AS ne souhaite m'accompagner dans ma tournée pour identifier les patients). Bon les 3 premieres chambres je comprends vite que le nom écrit au dessus de l'autre est celui du patient coté fenetre, et vice versa. Grosse erreur...(enfin qui aurait pu l'être...). Dans la 4eme chambre, c'est l'inverse...A chaque fois, évidemment je tente comme je peux de controler l'identité:"vous êtes bien Mme ... ?" "Hein ?" VOUS ETES BIEN MAD..."oui, mais pourquoi vous criez comme ça ?" Et bien non, Mme... , en plus d'etre sourde, elle dit n'importe quoi, elle est démente, mais moi jusque là je ne le sais pas...et du coup, elle aura droit aux 2 forlax qui devaient être pour la voisine..rien de méchant, j'ai de la chance. Mais bon, hein ? Pas de bracelet d'identité, en maison de retraite, du linge étiqueté mais souvent échangé, des résidents homonymes, sourds, qui disent oui à la place de non et qui comprennent rien...de quoi me rendre folle !
Des histoires comme ça, j'en ai à la pelle, surtout en gériatrie (décidemment être un sénior de nos jours c'est vivre dans de ces conditions...)
Bon, voilà, autre source d'erreur, l'identité. Que faire ?Tatouer nos grand-mères d' un code barre, afin de scanner à chaque tournée la viande avariée ? C'est sûr, 1 remplaçante pour 50 / 70 résidents c'est pas le top niveau sécurité...mais qui est-ce que ça préoccupe vraiment ? On s'en fout, parce que meme si tu te donnes à fond dans ton job, que tu manges pas à midi, que tu pisses moins que ton patient anurique en 12h , que tu reviens sur tes congés pour assurer des lits etc...et bien tu endosses parfaitement la responsabilité de tes erreurs. Tu te dois de respecter un code de déontologie, des décrets, des prescriptions etc...et tu en seras responsable. Et ton employeur (l'Etat lui meme !) peut se permettre d'outrepasser le code du travail, de te créer des conditions d'exercice favorisant insécurité, stress, dépersonnalisation des patients et du personnel....et erreurs.
Finalement, les infirmiers, malgré toutes les manutentions et autres, on a un dos super solide.
A bientot les collègues,
Le caméléon.
Ce que je souhaitais, en lançant ce post, c'est que nous évoquions des situations d'erreur ou de presque-erreur, que nous avons connues. Je voulais voir en premier lieu si effectivement les caméléons (désolée, j'aime bien ce terme...intérimaires, vacataires, poolistes) sont plus vulnérables, plus à risque de commettre une faute. Ceci pour faire ressurgir le pourquoi, comment. tu apportes un échantillon de solution, mais qui hélas n'est pas suffisant. Ceci dit, si tous les services avait un récapitulatif accessible et clair ce serait déjà pas mal....Mieux que le "regardes dans le classeur blanc "=> "ah, non ce protocole on fait plus, mais celui là page 17 il est bon" (enfin vous avez pigé le truc, qui n'a jamais cherché le classeur blanc soit disant posé sur l'étagère au dessus du poste de soin, qui comme par hasard n'est pas là ou n'est pas à jour ?).
Autres exemples de presque erreurs/erreurs vécues :
je fais un remplacement en maison de retraite, je distribue les médicaments aux résidents dans leurs chambres , qui sont doubles. Le nom des résidents est inscrit sur la porte de chambre. (aucune AS ne souhaite m'accompagner dans ma tournée pour identifier les patients). Bon les 3 premieres chambres je comprends vite que le nom écrit au dessus de l'autre est celui du patient coté fenetre, et vice versa. Grosse erreur...(enfin qui aurait pu l'être...). Dans la 4eme chambre, c'est l'inverse...A chaque fois, évidemment je tente comme je peux de controler l'identité:"vous êtes bien Mme ... ?" "Hein ?" VOUS ETES BIEN MAD..."oui, mais pourquoi vous criez comme ça ?" Et bien non, Mme... , en plus d'etre sourde, elle dit n'importe quoi, elle est démente, mais moi jusque là je ne le sais pas...et du coup, elle aura droit aux 2 forlax qui devaient être pour la voisine..rien de méchant, j'ai de la chance. Mais bon, hein ? Pas de bracelet d'identité, en maison de retraite, du linge étiqueté mais souvent échangé, des résidents homonymes, sourds, qui disent oui à la place de non et qui comprennent rien...de quoi me rendre folle !
Des histoires comme ça, j'en ai à la pelle, surtout en gériatrie (décidemment être un sénior de nos jours c'est vivre dans de ces conditions...)
Bon, voilà, autre source d'erreur, l'identité. Que faire ?Tatouer nos grand-mères d' un code barre, afin de scanner à chaque tournée la viande avariée ? C'est sûr, 1 remplaçante pour 50 / 70 résidents c'est pas le top niveau sécurité...mais qui est-ce que ça préoccupe vraiment ? On s'en fout, parce que meme si tu te donnes à fond dans ton job, que tu manges pas à midi, que tu pisses moins que ton patient anurique en 12h , que tu reviens sur tes congés pour assurer des lits etc...et bien tu endosses parfaitement la responsabilité de tes erreurs. Tu te dois de respecter un code de déontologie, des décrets, des prescriptions etc...et tu en seras responsable. Et ton employeur (l'Etat lui meme !) peut se permettre d'outrepasser le code du travail, de te créer des conditions d'exercice favorisant insécurité, stress, dépersonnalisation des patients et du personnel....et erreurs.
Finalement, les infirmiers, malgré toutes les manutentions et autres, on a un dos super solide.
A bientot les collègues,
Le caméléon.
Re: réflexions sur l'erreur médicamenteuse
il est vrai malheureusement que certains établissements,services n'ont pas de volonté de permettre une prise en charge optimale des patients avec une possibilité minimale voire nul d'erreurs.
La pose de bracelet dans mon établissement quelque soit le service sur les patients avec en mention leur nom,prénom et date de naissance est obligatoire.tous les patients ne peuvent justifier de leur idntité,tu as raison.Il y a les patients déments les patients alzheimer,les patients qui ne maîtrisent pas la langue française,ceux qui sont muets ou sourds .......et pas forcément accompagnés.
le fait de faire la "tournée" seule alors que tu ne connaîs pas le service et les patients est pour moi intolérable !!!!! et pour quel motif l'AS n'a pas voulu aller avec toi ????? le comportement est lamentable et choquant en ce qui me concerne.On ne lâche pas une ESI,une jeune diplômée seule alors pourquoi un "caméleon" ???????
les caméléons devraient avoir dans tous les services ,dans tous les établissements un cahier de doléances pour noter leurs remarques de dysfonctionnement,de mauvaises prises en charge,manques d'infos ...... Je crois que je rêves ...... mais le personnel fixe des services pourraient le suggérer,on pourrait apprendre certaines choses que l'on ne voit pas car justement on est des habitués.Il ne faut pas avoir peur des remises en questions car au contraire c'est ce qui nous fait évoluer.
Sur ce,quand je reprend le boulot(suis en vacances!!!!!!!!!!!!!)je propose le cahier de doléances dans mon service.
vous laisse,vais mettre mes monstres au lit !!!!!!!!!!!!!!!!
La pose de bracelet dans mon établissement quelque soit le service sur les patients avec en mention leur nom,prénom et date de naissance est obligatoire.tous les patients ne peuvent justifier de leur idntité,tu as raison.Il y a les patients déments les patients alzheimer,les patients qui ne maîtrisent pas la langue française,ceux qui sont muets ou sourds .......et pas forcément accompagnés.
le fait de faire la "tournée" seule alors que tu ne connaîs pas le service et les patients est pour moi intolérable !!!!! et pour quel motif l'AS n'a pas voulu aller avec toi ????? le comportement est lamentable et choquant en ce qui me concerne.On ne lâche pas une ESI,une jeune diplômée seule alors pourquoi un "caméleon" ???????
les caméléons devraient avoir dans tous les services ,dans tous les établissements un cahier de doléances pour noter leurs remarques de dysfonctionnement,de mauvaises prises en charge,manques d'infos ...... Je crois que je rêves ...... mais le personnel fixe des services pourraient le suggérer,on pourrait apprendre certaines choses que l'on ne voit pas car justement on est des habitués.Il ne faut pas avoir peur des remises en questions car au contraire c'est ce qui nous fait évoluer.
Sur ce,quand je reprend le boulot(suis en vacances!!!!!!!!!!!!!)je propose le cahier de doléances dans mon service.
vous laisse,vais mettre mes monstres au lit !!!!!!!!!!!!!!!!
Re: réflexions sur l'erreur médicamenteuse
Je suis aussi intérimaire et en effet c'est un problème récurent...distribuer un médicament et au moindre doute c'est l'angoisse qui monte!!
Je crois que des outils comme cités au dessus sont vraiament trés interessants...et permette en effet de diminuer le risque d'erreur...
Rare sont les établissements à fournir un carnet avec les habitudes du services moi je trouve ça très intelligent!!
à quand la généralisation de ce système surtout qu'il ya de plus en plus d'iintérimairee ou que les pool sont de plus en présents dans les hopitaux...
Je crois que des outils comme cités au dessus sont vraiament trés interessants...et permette en effet de diminuer le risque d'erreur...
Rare sont les établissements à fournir un carnet avec les habitudes du services moi je trouve ça très intelligent!!
à quand la généralisation de ce système surtout qu'il ya de plus en plus d'iintérimairee ou que les pool sont de plus en présents dans les hopitaux...
Ne nous passons plus la rate au court-bouillon!!!
- tafermalit
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Re: réflexions sur l'erreur médicamenteuse
Un exemple d'erreur due à la précipitation et une cascade d'infos erronées en chaîne ?
Aux urgences, en mission intérim, une collègue me demande " de donner le traitement de Mme Machin au box 3".
Je vérifie sur l'écran, Mme Machin est bien au box 3, je vérifie la PM, je cours au service d'à-côté car nous n'avions pas les comprimés. Je vais dans le box 3, je demande à la patiente : vous êtes Mme Machin ? Pas de réponse. Un médecin était assis à côté d'elle, en entretien, il ne réagit pas à ma phrase.
Pressée, je lui donne le traitement, elle me demande pourquoi, je lui explique, pas de réactions de sa part (patiente là pour cause psychiatrique).
Je retourne dans le poste de soins et là sur l'écran, je vois Mme Machin maintenant affichée au box 2 !
Résultat : j'ai donné le traitement à la mauvaise personne, médecin prévenu, patiente surveillée, il n'y a pas eu de conséquences néfastes.
Mais, bon sang, la peur de ma vie.
Depuis je vous assure que je demande son nom au patient et non pas "vous êtes bien Untel ?". Si pas de réponse, je regarde s'il y a un bracelet, si pas de bracelet, j'attends d'avoir une confirmation de l'identité par un autre moyen.
Aux urgences, en mission intérim, une collègue me demande " de donner le traitement de Mme Machin au box 3".
Je vérifie sur l'écran, Mme Machin est bien au box 3, je vérifie la PM, je cours au service d'à-côté car nous n'avions pas les comprimés. Je vais dans le box 3, je demande à la patiente : vous êtes Mme Machin ? Pas de réponse. Un médecin était assis à côté d'elle, en entretien, il ne réagit pas à ma phrase.
Pressée, je lui donne le traitement, elle me demande pourquoi, je lui explique, pas de réactions de sa part (patiente là pour cause psychiatrique).
Je retourne dans le poste de soins et là sur l'écran, je vois Mme Machin maintenant affichée au box 2 !

Résultat : j'ai donné le traitement à la mauvaise personne, médecin prévenu, patiente surveillée, il n'y a pas eu de conséquences néfastes.
Mais, bon sang, la peur de ma vie.

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Re: réflexions sur l'erreur médicamenteuse
Pourquoi plus vulnérables ?cameleon a écrit : Je voulais voir en premier lieu si effectivement les caméléons (désolée, j'aime bien ce terme...intérimaires, vacataires, poolistes) sont plus vulnérables, plus à risque de commettre une faute.
Qu'est-ce qui est le plus dangereux : donner les médicaments dans un service qu'on ne connait pas ou les donner par habitude, les "yeux fermés" ???
Personnellement, je pense que les deux sont source d'erreur...
"Il suffit de nous regarder pour voir comment une forme de vie intelligente peut se développer d'une manière que nous n'aimerions pas rencontrer."
Stephen HAWKING
Stephen HAWKING
Re: réflexions sur l'erreur médicamenteuse

Je pars en repos pdt au moins 3 jours, et a mon retour la prescription s' est
transformee en SAP de salbu fort ( rajoute au dessus du dosage) .
Alors la commence les emmerdes, soit disant le medecin prescripteur a falsifie la prescription , et je me suis pris un rapport sur le dos avec un rajout de fautes de medicamentations .
Ce qui etait totalement faux.
Ce qui m'a valu ma non titularisation et donc par consequent mon licenciement pour faute professionnelle.
Qu'en pensez-vous?
Re: réflexions sur l'erreur médicamenteuse
Et oui, c'est la cruelle réalité des infirmières ! Quoi que vous puissiez en penser, quelles que soient les bonnes relations que vous puissiez entretenir avec vos "collègues" médecins, si un jour il y a une merde, personne ne vous soutiendra, personne ne vous couvrira. Ces chers médecins chercheront toujours à éviter d'être incriminés, c'est comme ça avec mauvaise foi et mensonges éhontés à la clé !san80 a écrit :je suis IDE , je faisais parti du pool de remplacement, je suis allee faire un remplacement pdt trois mois en pneumo , je prends mon poste d'AM ou j'ecoute les transmissions de mon collegue qui me transmet de preparer une SAP de salbutamol , je verifie la prescription sur le dossier de soin et je prepare cette fameuse SAP. Jusque là , il n'y a rien d'anormal.
Je pars en repos pdt au moins 3 jours, et a mon retour la prescription s' est
transformee en SAP de salbu fort ( rajoute au dessus du dosage) .
Alors la commence les emmerdes, soit disant le medecin prescripteur a falsifie la prescription , et je me suis pris un rapport sur le dos avec un rajout de fautes de medicamentations .
Ce qui etait totalement faux.
Ce qui m'a valu ma non titularisation et donc par consequent mon licenciement pour faute professionnelle.
Qu'en pensez-vous?
J'ai le souvenir d'un gastroentérologue qui prescrivait systématiquement 1litre de G5% avec du poivre et du sel, comme il disait (comprendre KCl et NACl, sans même vérifier le bilan de son patient. Et il n'a pas été content lorsque je lui ai dit que le patient avait 5g d'HGT et qu'il fallait peut-être envisager de le mettre plutôt sous sérum phy ! En plus ils n'aiment pas être pris en défaut !
Une autre fois, le même gastroentérologue, fait sa visite d'entrée, prescrit comme d'habitude le G5% salé poivré... Quand le cardiologue passe, il fait évacuer en urgence le patient qui avait je ne sais plus quel composant de son bilan au plafond, pour qu'il se fasse filtrer le sang, le risque étant l'infarctus spontané, la thrombose de n'importe quel vaisseau ! J'appelle le gastroentérologue pour le lui dire et... je me fais engueuler ! Et oui !!!!
Une autre fois, un jeune patient, 25-30 ans, opéré au niveau de l'épididyme, devenait très anxieux au fur et à mesure qu'il voyait ses bourses gonfler... Au départ ce n'était pas flagrant, on a mis de la glace... Puis cela prenait des proportions assez visibles... J'appelle mes collègues pour demander leur avis... L'une d'elle était religieuse... Vous imaginez la scène 3 femmes, dont une religieuse, soulèvent les draps du jeune homme pour observer ses testicules... Bref, au bout d'un moment, j'appelle le chirurgien... 23h environ... qui refuse de venir... Je rappelle une heure plus tard en disant qu'elles avaient vraiment gonflé... Il refuse toujours de venir... Finalement, 2h du matin, j'appelle l'anesthésiste en lui disant que le patient a les couilles qui gonflent et que le chirurgien ne veut pas se déplacer et s'il ne pouvait pas essayer de le faire changer d'avis... Il me demande : mais exactement, elles gonflent comment ? Alors là, j'ai répondu très sereinement : au départ c'était comme des abricots, puis c'est devenu comme des pêches, maintenant c'est comme un melon et surement que demain matin ce sera comme une pastèque ! Il a dit OK, il a convaincu le chir, ils sont venus réopérer. A 4h du matin le patient remonte du bloc, ils avaient enlevé plus d'1litre de sang dans ses testicules, une artériole avait été mal cotérisée la première fois et voilà... Le patient pouvait perdre ses testicules par compression... et monsieur ne voulait pas se déplacer ! S'il y avait eu un problème, vous pouvez être surs que j'aurais été tenue pour responsable pour défaut de surveillance...
Enfin, et c'est la plus belle, 3 heures du matin, le patient se vide de son sang en jet par l'anus... Il y en a partout, il a repeint la salle de bain... J'appelle le gastro et lui dit de venir en urgence parce que son patient est en train de se vider... Il me répond : 'vous avez pris la tension ?', je lui dis non, mais le tableau clinique et cataclysmique, il faut absolument que vous veniez ! Il me répond : 'vous n'êtes pas médecin, vous devez prendre la tension et après je verrai ' Je lui ai raccroché au nez, j'ai pris la tension et je l'ai rappelé. Cette fois, il n'a pas pu en placer une : Alors voilà, le patient à mon tour de 21h avait 17/9 de tension et maintenant il a 11/9. Vous savez, je ne suis pas médecin, mais je crois bien que 11/9 c'est une tension dite pincée, non ? Et il me semble bien que la tension pincée est le signe d'une hémorragie, donc maintenant, vous allez enlever votre pyjama et rappliquer vite fait, parce que moi je note dans le dossier que je vous ai appelé deux fois et vous vous refusez de vous déplacer, non assistance à personne en danger et je fais immédiatement évacuer le patient ! Et j'ai raccroché. Évidemment il est venu et... je me suis fait engueuler ! Il a fait évacuer le patient, qui avait chuté à 4g d'hémoglobine et avait été transfusé en urgence... Plus tard lors d'un repas de service, cet épisode avait été évoqué... Et j'ai posé la question, mais s'il était arrivé quelque chose au patient, s'il avait porté plainte, auriez-vous soutenu les infirmières du service ? Il a répondu que non... Tout ça parce que lors de sa coloscopie exploratoire, il avait fait sauter une croûte de résection de polype antérieure...
Et des connards comme ça, il y en a à la pelle !
Et pour revenir sur le sujet de départ, à savoir le risque d'erreur d'administration qui serait majoré chez les caméléons. Je confirme, c'est indéniable et c'est à cause de l'organisation. Les managers comptent sur les habitudes, j'appelle ça la connaissance organisationnelle, qui fait gagner énormément de temps, mais ce temps manque cruellement aux caméléons de passage... Alors soit ils ne finissent pas tout le boulot, soit ils sont sur les rotules en fin de vacation, soit et bien oui, il y a des erreurs qui ne sont pas toujours signalées... Et le pire c'est lorsque même si vous avez la connaissance organisationnelle, l'organisation est telle qu'elle ne vous permet pas de terminer votre boulot... Le boulot est laissé pour les autres, qui s'en foutent parce qu'ils sont débordés eux aussi. Moralité Mme X qui s'est défigurée par une chute et qui a un œuf de pigeon sur la tempe n'aura sa crème ARNICAN que trois jours plus tard, quand vous rentrez de votre repos.... Il manque les toxiques parce que l'infirmière de la veille n'est pas allée les chercher ? C'est le week-end, pas de toxique pour le patient, du moins dans un premier temps. Mr Y a changé de chambre, l'ordinateur portable ne fonctionne pas parce que le fil a été arraché et qu'il n'est pas rechargé, l'infirmière de la veille n'a pas changé la feuille de traitement de place dans le classeur ? Et bien oui, si Mr Z n'est pas un peu cortiqué, s'il ne vérifie pas lui même son traitement, il va se prendre le traitement de Mr Y qui était à sa place.
Quant aux histoires de dilutions, de traitements IV, heureusement qu'aujourd'hui avec les smartphones on peut aller sur internet immédiatement...
Je fais écho à l'édito de Mme FABREGAS cette semaine qui évoque le bonheur des soignants au travail. Je vous invite à lire mon commentaire. Je cite l'enquête PRESST NEXT réalisée en 2004 et dernièrement une autre enquête a été réalisée qui révèle que plus de 40% des soignants, cadres compris, souffrent de ne pouvoir garantir non plus la qualité mais la SÉCURITÉ des soins ! Voilà où nous en sommes ! Voilà ce que le chômage des infirmiers va nous conduire à continuer d'accepter (cf un autre de mes commentaires).because on préfère bosser que d'être à la rue !
Jeunes IDE, moins jeunes, je suis toujours en admiration et même envieuse de votre toujours aussi grande abnégation pour les patients et soumission aux conditions de travail inacceptables ! Prenez une assurance responsabilité professionnelle, c'est un conseil !
Re: réflexions sur l'erreur médicamenteuse

Il faudrait que le systeme francais puisse mettre un système , contre ces mecs
Que l'on puisse avoir le droit de prevenir le Conseil de l'Ordre de ces fameux medecins.Qui se prennent pour la science infuse.
Ce qui n'est pas le cas.
J'etais aux urgences , au lit porte, l'urgentiste fait son tour. Une patiente etait entree pour vertiges a répétitions , rx de thorax normale , rien d'autre comme
Exam .Il autorise sa sortie en diagnostiquant une fatigue.
La matinee se deroule normalement sauf qu'au moment de sa sortie , il se trouve qu'elle est en arrêt. Erreur dans le diagnostic et deces de la patiente.
Maintenant , je dis qu'ils sont loin de la science infuse!!!!!!!!!!!!!
Une Ide qui en ras le bol de ces connards.