Secret professionnel

[dripounet]

Petite question au sujet du secret professionnel : la non révélation d'une pathologie est une évidence, mais ce qui l'est moins, c'est comment faire en réalité, entre la nécessité de dire quelquechose à l'équipe afin que celle-ci puisse accompagner au mieux l'élève et l'obligation de taire la maladie...Je suis sûre que cette difficulté est celle de beaucoup d'entre nous. Ex : un élève est diabétique et ne veut pas qu'on le sache. Vous faites comment pour que le secret ne soit pas perçé ? Même si vous ne dites rien et que vous vous contentez de donner la conduite à tenir en cas de malaise, certains (profs ou élèves) peuvent deviner. Par ailleurs, dans les PAI, le nom de la maladie est mentionné et il est demandé de la signaler lorsqu'on appelle le SAMU. Donc, en notre absence, le personnel de la vie scolaire doit être au courant...

[valoulou62]

je dirai qu'à partir du moment où un PAI est mis en place : il est signé par le chef d'étab déjà donc forcément le secret est partagé, je me suis également posé la même question, je vais suivre les réponses

[lola normande]

A partir du moment où il a un PAI pour un élève, l'info doit circuler pour toutes les personnes concernées. Attention, par contre, uniquement les personnes concernées. Pas les autres élèves, les profs qui n'ont pas l'élève en classe etc. Et c'est ce que veut dire l'élève quand il dit qu'il ne veut pas que ça se sache

[sam42]

Un PAI est fait avec l'accord des parents, donc soit ils sont ok pour donner certaines infos, soit ils ne le sont pas.

S'ils ne sont pas d'accord pour qu'on donne des symptômes qui démasqueront souvent la maladie, on ne fait pas de PAI, ce n'est d'ailleurs pas une obligation.
S'ils acceptent, ils savent alors que les symptômes peuvent être suffisamment évocateurs pour indiquer la maladie.

Le nom de la maladie n'a pas à être indiqué sur le PAI, sauf si la famille le désire donc encore une fois pas de souci pour le secret pro.

Un conseil faite attention au secret partagé qui n'a pas vraiment de valeur légale. Je le rappelle même entre profession soumis au secret pro, on ne peut pas tout partager. Avec les collègues AS, on n'a pas à donner de pathologie par exemple. Pour une collègue infirmière, si l'élève ne veut pas que l'info lui soit donné, on n'a pas à la partager sous risque d'ennui si on apprend que cette volonté n'a pas été respecté. Bien avertir l'élève que certaines infos vont être partagés pour son bien et avec son accord.

[bikettte77]

En même temps un PAI se fait à la demande des parents (que l'on peut fortement inciter) donc s'il y a PAI c'est pour que l'on sache et que l'on agisse au mieux et plus rapidement.

Après j'avais eu cette question lors de mon oral au concours et c'est même le chef d'éts qui me l'a posait ; et ben il a fini par me dire que je n'avais pas à lui dire qu'elle maladie l'élève avait mais que je peux dire les signes et la conduite à tenir et que je dois (surtout si PAI) et si il devine la maladie et ben tampis tant que ce n'est pas moi qui lui ai dit le nom !!

Et s'il y a PAI je dirai qu'il FAUT que la vie scolaire soit au courant car ce sont eux qui gèrent le plus souvent l'élève : étude, récré, demi-pension, sortie de cours ...
donc c'est important qu'ils le sachent.
Enfin ça c'est mon avis !

Là j'ai encore 2 élèves diabétiques cette année et ben les autres AED m'ont demandés d'en parler aux nouvelles lors de la réunion de pré-rentrée (initiation aux gestes de 1ers secours) et je leur ai dit que j'allais prévoir une petite réunion avec les élèves pour que l'on puisse voir et qu'ils puissent voir comment fonctionne le matériel des 2 élèves s'ils avaient à le tester !
Et ça me semble important !
L'an dernier j'ai fais une petite réunion d'info à l'attention des profs d'un des 2 élèves car il ne se gérait pas du tout et il faisait souvent des hypo (et des grosses mêmes) mais ça nous a paru super important de le faire, ils ont pu poser leur question et on a pu leur expliquer la conduite à tenir !
On l'avait dit aux parents mais en même temps je ne leur ai pas trop laissé le choix en leur disant que pour être efficace (et il faut l'être rapidement) il fallait que les gens soient informés et les parents n'ont pas refusés.
Bien sûr n'étaient concernés que les profs de l'élève !

[dripounet]

Avec un peu de retard, merci pour vos réponses.

[unesourisverte]

Bonjour

Je suis étudiante infirmière en 3ème année (ancienne mouture). Mon TFE qui est en fait une analyse de pratique a pour thème la prise en charge en milieu scolaire d'un jeune adolescent de 13 ans suspecté d'avoir consommé de l'alcool.
J'ai lu avec beaucoup d'intérêts vos interventions sur le sujet du secret professionnel et je vous remercie d'ailleurs tous pour vos pistes de réflexions et les références que vous citez. J'aimerais profiter de ce sujet pour aborder un des axes de ce travail de fin d'étude : le secret professionnel.

Je me permet de vous faire part brièvement de la situation rencontrée en stage de 2ème année au sein de l'infirmerie d'un collège :
Un jeune ado de 13 ans s'est vanté un matin auprès d'un prof de s'être alcoolisé avant de venir en cours - du coup, son attitude un peu vantarde et son comportement quelque peu inhibé l'on conduit tout droit dans le bureau de l'infirmière scolaire (qui n'était pas dispo à ce moment là) - je l'ai reçu en qualité de stagiaire infirmière.
C'est cette situation qui m'a posé problème car la mission que le directeur m'avait confié en amenant ce jeune homme était de savoir si oui ou non il avait réellement consommé ce dont il se vantait.
Mes pistes de travail (qui ont amené des difficultés de prise en charge) sont d'une part mon manque de connaissance de l'adolescence (rites de passage - difficulté de vivre le tumulte de l'adolescence...)/ mes représentation sociales (à 13 ans un ado ne s'alcoolise pas - mes difficultés par rapport à ma position de mère...)- d'autre part la rôle de l'IDE scolaire au sein de l'équipe pédagogique et la part du secret professionnel.

Je n'ai détecté chez ce jeune adolescent aucun signe d'ébriété bien qu'il m'ait confirmé avoir eu l'occasion de s'alcooliser plusieurs fois avant de venir en cours.

Selon vous, quelles auraient été les attitudes à adopter dans une telle situation ? La mission confiée n'était pas en adéquation avec le secret professionnel dont nous sommes contrains par devoir... Et si ce jeune homme avait présenté des signes d'ébriété...

Merci d'avance pour votre attention et pour les réponses que vous voudrez bien m'apporter

[blocop]

hello
bonne question
qu'est ce qu'on fait face à un ado de 13 ans qui dit avoir bu, et qui ne présente (pour l'instant) pas de signes?????

je sèche

[ktie40]

il ne présente aucun signe mais il dit qu'il a bu : info ou intox ?
pour savoir : entretien : ça t'arrive souvent ? dans quelles circonstances ? et surtout QU'EST CE QUE TU AS BU ? et là on voit vite suivant ce qu'il dit si c'est vrai ou pas (quantité, alcool consommé...)
et là lui dire " si tu as bu vu ton jeune âge je suis obligée d'appeler le 15 parce que tu peux être en danger etc etc..." et là il dira la vérité parce que la perspective de se retrouver aux urgences et de voir ses parents débarquer...ça craint !
De toutes façons si ébriété d'un mineur : appel au 15.

[blocop]

merci pour ces pistes Ktie.
Et à quel moment on lui fait la morale

[aouma31]

...après qu'il ait vomi !!!

[lola normande]

Pas mieux que ce qui a été dit plus haut. En général, après un entretien, on arrive à savoir si c 'est du pipeau ou pas. Et si consommation => allo le 15 pour pas prendre de risque.
Ne pas oublier de revoir ensuite l'élève pour évaluer sa conso habituelle et sensibiliser au danger de l'alcool.

[aouma31]

plus sérieusement ...


il serait également intéressant de voir pour quelles raisons il a affiché son ébriété ( réelle ou pas ).
est il en recherche de limites ? est ce un appel à l'aide pour problemes d'alcool ou un mal être plus global ? a t il d'autres signes de mal être ( absenteisme ,violence ,mauvais résultats ...)?
ou bien est ce un ado normal qui cherche à fanfaronner auprés de ses camarades ?
sinon je suis d'accord avec kti pour l'appel au 15 ,cela lui mettra des limites ,lui montera qu'on ne raconte pas n'importe quoi impunement s'il n'a pas bu ,les parents seront automatiquement informés .de plus ,tu seras rassurée et couverte en cas de probleme.

apres,il me semble que même si notre role n'est pas de faire le detective pour le chef d'établissement, on doit l'informer car s'il a bu , l'enfant a enfreint le réglement ...d'autant plus s'il s'est réellement mis en danger .
s'il n'a pas bu ou si j'ai des doutes ,je le dirais également car il faut que son mensonge soit "repris" par le principal (notion de limites).
de toute façon ,le probleme est en partie résolu dans la mesure où l'enfant en a parlé spontannément à un prof et je crois devant tout le monde (non soumis au secret )...

[ktie40]

merci pour ces pistes Ktie.
Et à quel moment on lui fait la morale

je crois qu'on est pas là pour ça !... mais à moyen terme il faudra reprendre l'"incident" avec lui (qu'il y ait eu alcoolisation ou non) pour voir ce qui se cache derrière !

[unesourisverte]

Superrrrr, merci pour vos réponses
Elles m'ouvrent les yeux vers des pistes auxquelles je n'avais pas forcément pensé...

Pour être un peu plus précise dans cette petite histoire, l'ado en question est un jeune garçon sans histoire, blondinet (du genre à qui on donnerait le bon Dieu sans confession) - sportif (niveau national en club)/ pas de passage à l'infirmerie avant cette histoire / résultats scolaires moyens+ - il vit seul avec sa mère qui a repris ses études en alternance et qui n'est pas souvent présente / il voit encore son père.
Il ne présentait à l'entretien aucun signe d'alcoolisation - son comportement était calme, il était cohérent et ne présentait pas de troubles sensitivo-moteurs évidents.
Il était toutefois très (peut être trop) à l'aise compte tenue des circonstances : Il m'a expliqué q'il lui arrivait de boire le matin avant de venir en classe - seul à la maison, il ingère à jeun un mélange de différents alcools (pour être discret) qu'il trouve dans le bar familial - il a fait ça plusieurs fois mais là, il a arrêté : c'est pas bon et en plus ça ne lui fait rien.
Il m'a donné sans sourciller le nom de 3 autres de ses camarades de classe qui auraient le même comportement... (camarades à classer plutôt dans la catégorie loubards)

Quand vous parlez de moral... décontenancée par la situation c'est effectivement le comportement que j'ai adopté : je lui ai rappelé les dangers de l'alcool surtout à son âge, les risques et les conséquences. bref, la moral !
Mais je n'ai pas été très loin dans la recherche des raisons de ce comportement, quel était l'effet qu'il attendait ?

Dans cette situation, auriez vous demandé à posteriori un entretien avec les parents ?
L'autre point qui me gène est celui de la sanction : Ok, si ce jeune était alcoolisé - il a enfreint le règlement... mais si ça n'est pas le cas, ou si le doute est présent, n'avons nous pas le mauvais rôle ?

Merci d'avance pour votre aide