Témoignage Fin de vie en stage

Le forum des étudiants en soins infirmiers

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toxicgirl
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Message par toxicgirl »

Oui, je comprends :clin:
Tu as fait ce que tu as pu, quel dommage de devoir en arriver là .. (se "cacher").
IDE
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Philou06
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Message par Philou06 »

Je ne peux m'empècher de vous redonner ici l'intervention d'Y. Gineste en 98 à la Grande Motte. Pardon pour ceux qui connaissent déjà , c'est surtout pour ceux qui ne connaissent pas ...

I HAVE A DREAM

Texte de la communication de Yves Gineste au congrès d'ergothérapie et de médecine physique de La Grande Motte, 1998. Philosophie de l'humanitude.

"On ne voit bien qu'avec le Coeur" disait le petit Prince dans le désert.

I HAVE A DREAM
Martin Luther King, 28 août 1963.

J'ai fait un rêve,
et dans ce rêve, j'étais seul sur un lit de malade, seul dans ma souffrance, ma crasse, et ma misère. On a frappé à la porte, et attendu ma réponse. Un homme est alors entré, et ses yeux étaient profonds, comme s'ils portaient une connaissance que mon état m'empêchait de comprendre.
Lentement, il s'est approché, et son regard ne me quittait pas. Il s'est assis à mes cotés, et de sa voix chaude et douce, il m'a longuement parlé, il m'a dit:
"Je suis un soignant.”
Je suis un professionnel, je suis payé pour exercer mon métier, mais cela ne doit rien changer entre nous, si ce n'est que tu es mon client et que comme tel, tu peux attendre de moi un service, que je dois accomplir dans le cadre de mes compétences. Mais avoir un client ne signifie pas faire du clientélisme, ce que parfois le livret d'accueil fait, en présentant la seule chambre bien équipée du service et en oubliant de montrer la vétusté des sanitaires.
Non, moi, je sais que tu es mon client, mais aussi que la société m'a chargé de m'occuper de toi. Et que je dois aussi suivre les règles de cette France, ou tous les comportements, tous les règlements, tous les décrets, toutes les lois doivent obéir à ce qui fait de nous des citoyens d'une république démocratique, le bloc constitutionnel. Je sais aussi que le bloc constitutionnel est composé de 2 éléments, la constitution et les principes généraux des droits de l'homme. Et que l'article 1 me dit : Tous les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité".
Il m'a dit : "tu es donc libre, et tu es mon égal, et si tu veux nous serons frères sur le chemin que nous suivrons ensemble".
J'ai pensé alors aux blouses qui m'avaient pris livraison de moi, la veille, presque sans bonjour, j'ai pensé à l'infirmière qui était rentrée sans frapper, en tout cas sans attendre la réponse, me laissant nu pour m'injecter un produit dont j'ignore le but, dont je ne comprends pas le pourquoi, j'ai pensé à ces blouses blanches remplies de gens qui travaillaient avec mon corps, mais par-dessus moi, jamais méchantes, mais comme si je n'étais sur objet à toiletter, et eux des techniciens de surface.
J'ai pensé à ces médecins, qui lors de la visite, se parlant à mots couverts, n'ont répondu à mon angoisse que par des "ce n'est rien, ne vous faites pas de soucis, on s'occupe de tout". Alors que j'aurais aimé que l'on s'occupe de moi.
Il me dit aussi, gravement :
"J'ai travaillé dans un service de Réanimation, où les visites n'étaient autorisées que de 14 à 15 heures. Et j'ai vu un enfant mourir pendant que sa mère, rejetée dans la salle d'attente, à force d'être exclue, n'osait plus nous déranger. Mais nous déranger de quoi ? Avait- on le droit de voler le dernier regard, le dernier héritage ? J'ai honte de cela, et maintenant que je sais que la loi autorise la présence d'un parent près de son enfant, 24 heures sur 24, et ce quels que soient les soins pratiqués, je ne laisserai plus jamais les miens seuls".
Et les yeux du soignant me montraient sa vérité ; et quand il m'a dit cela, je l'ai cru, et j'ai eu moins froid.
Il a rajouté :
"Je vais prendre soin de toi. Pas te soigner, cela, personne ne peut le faire, il n'y a que toi. Car vois-tu, c'est ton vivant qui va t'aider, à quoi sert la prothèse si ton corps n'ordonne pas de calcification, à quoi sert le médicament si ton corps n'en veut pas.
J'ai connu des escarres énormes qui cicatrisaient quand d'autres se creusaient, avec les mêmes traitements. Je ne peux que prendre soin de toi. Avec toute ma compétence, mes savoirs et mes espoirs aussi. Il a rajouté : mais si tu dois guérir, c'est de toi que cela viendra. Pas de moi, je n'en ai pas le pouvoir".
Et étrangement, j'ai eu moins peur. Car en s'adressant à mon esprit comme à mon cœur, il me permettait de lutter avec nos forces réunies.
Il a dit aussi :
"Je sais que tu es une personne, un être humain. Et ce qui fait que tu as construit ton humanitude, c'est-à-dire ce qui te permet de te reconnaître comme faisant partie de l'humanité, c'est aussi ta verticalité.
L'homme est un animal debout, aussi, dès que nous le pourrons, je t'aiderai à te relever. Nous ne te ferons plus ta toilette au lit, mais debout. Et si tu le désires, je te doucherai tous les jours, comme à la maison. Comme tout le monde, ou presque, aujourd'hui. Et nous arrêterons ces toilettes d'un autre âge, ou l'on va chercher l'eau à la fontaine, comme nos grand-mères le faisaient.
L'homme est aussi un être de communication :
Il a développé le langage des mots. Je te parlerai, je t'écouterai. Mais c'est difficile, car sais-tu que l'on parle à un grabataire, dans les longs séjours, un peu moins de 2 minutes par 24 heures? Ne t'inquiètes pas, j'ai appris à accompagner mes gestes des mots qu'il faut, et oui, cela aussi s'apprend.
L'homme a aussi, a-t-il continué, développé un langage du corps, un langage du toucher qui s'adresse au plus profond de toi. Et tout en parlant ainsi, sa main courait sur la souffrance de corps, et chacun de ces gestes, chaque moment de son toucher était rempli de cette tendresse qu'il me semblait reconnaître, et qui m'apaisait".
Mais qui est tu donc, soignant, pour me parler si juste avec ton corps et tes mots ?
"Je ne suis que toi, et je te connais. Je sais que tu t'inscris dans l'espace et dans le temps.
Ton espace, c'est là ou tu vivais, avec les gens qui t'aiment, avec ce chien qui ne t'oubliera jamais. Chaque fois que cela est possible, cet espace viendra à toi, et je l'accueillerai, je l'organiserai.
Le temps, c'est ton passé, que j'ai appris, pardonne-moi, pour mieux te comprendre, pour mieux te parler tes mots.
Ton présent est notre présent, un temps de confiance ou tu m'apportes autant que je t'apporte.
Ton futur, nous en parlerons, si tu le veux. Et si dans ta souffrance tu me parles de ta mort, je t'écouterai, au lieu de fuir.
Je suis soignant parce que je veux écouter et vivre avec mes émotions, qui sont à la source de mon intelligence. On m'a appris mon métier en me demandant de respecter en respectant une "distance thérapeutique", qui soit disant devait me permettre de me protéger et de mieux soigner. Mais depuis j'ai compris qu'empêcher les émotions de vivre, c'est mourir un peu".
Et le discours de ce soignant est entré en résonance avec ce que je ressentais, dans ce rêve.
Rêve? Pas si sur, car j'ai parfois rencontré des soignants qui m'ont touché, ému par la qualité humaine des soins qu'ils prodiguaient.
Un soignant est un homme qui a gardé la mémoire de sa souffrance , et en mémoire, celle des autres.
Car un Homme sans mémoire est comme un arbre sans racine.
Yves gineste, La Grande Motte, octobre 1998

Alors que dire d'autre ? La mort fait partie de la vie et vouloir la fuir c'est ne pas vouloir regarder la vie en face. Oui il faut rester humain avec toute sa sensibilité, oui on pleurera tous un jour ou l'autre sur tel ou telm patient, sur tel ou tel cas difficile, sur telle famille touchée par la douleur de la perte d'un être cher ; oui et , si je puis dire : HEUREUSEMENT !!
Bizarrement en faisant des recherches sur l'humanitude ici sur inf.com, tous les sujets traitant de cela se trouvaient sur le forum des AS... est ce à dire que chez les esi ou IDE cela n'est pas d'actualité ?? que neni car à voir vos réactions, vos témoignages, je remarque que les ide aussi savent être humaines ... et vivent cette humanitude avec les patients. Alors oui la routine pourra venir nous ceuillir aprés quelques années de métiers mais ne la laissez pas s'emparer de votre humanité, de vos sentiments , de vos rires et de vos pleurs car cette partie vous est personnelle et ne doit jamais devenir routinière. :clin:
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Ilamaga
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Message par Ilamaga »

toxicgirl a écrit :Ah bon ?
Votre remarque était- elle ironique ?

Évidemment :lol:
Claire36
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Message par Claire36 »

tout ce que j'ai pu lire me pose d'autre question :

pourquoi vouloir à tout prix que le malade décède avec quelqu'un à ses cotés ?

est ce pour le malade ou pour le soignant ?

ce ne sont que des questions, il y a surement des malades qui souhaitent mourir seul et qui ne peuvent peut être pas l'exprimer.

je travaille en long séjour, diplômée depuis avril, j'ai eu 3 DC.
sur les 3 il n' y en a qu'un seule ou j'étais présente et c'est celui que j'ai le plus mal vécu car tout le reste ( la douleur ; soufrance psy n'ont pas été pris en charge de façon satisfaisante a mon sens)
les 2 autres les personnes étaient seules ( dsl je n'ai pas pu rester ma matinée à leurs cotés) mais ils n'ont pas souffert.
Dc la présence d'un soignant est elle essentielle pour le confort et la dignité du patient lors de son DC ?
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Philou06
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Message par Philou06 »

Claire36 a écrit :tout ce que j'ai pu lire me pose d'autre question :

pourquoi vouloir à tout prix que le malade décède avec quelqu'un à ses cotés ?

est ce pour le malade ou pour le soignant ?

ce ne sont que des questions, il y a surement des malades qui souhaitent mourir seul et qui ne peuvent peut être pas l'exprimer.

je travaille en long séjour, diplômée depuis avril, j'ai eu 3 DC.
sur les 3 il n' y en a qu'un seule ou j'étais présente et c'est celui que j'ai le plus mal vécu car tout le reste ( la douleur ; soufrance psy n'ont pas été pris en charge de façon satisfaisante a mon sens)
les 2 autres les personnes étaient seules ( dsl je n'ai pas pu rester ma matinée à leurs cotés) mais ils n'ont pas souffert.
Dc la présence d'un soignant est elle essentielle pour le confort et la dignité du patient lors de son DC ?
oui l'accompagnement dans cette fin de vie est importante et lorsque cela est possible, il faut accompagner cette personne dans ce chemin. des maldes qui désirent mourir seul ?? je ne pense pas . et puis lorsque tu dis que les 2 autres malades sont mortes seules mais n'ont pas souffert... quand sais tu ? toute personne prés de la mort devrait avoir la présence d'une autre personne auprès d'elle ...
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augusta
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Message par augusta »

je me répète mais tant pis.....Claire36.....lisez" la mort apaisée"....
"Penser, c'est penser jusqu'où on pourrait penser différemment" Michel Foucault
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kiki37
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Message par kiki37 »

:tchao:
Dernière modification par kiki37 le 02 août 2008 18:51, modifié 2 fois.
IDE depuis le 18/11/2011...
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augusta
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Message par augusta »

ouiiiiiii!!!!!
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Message par Claire36 »

augusta a écrit :je me répète mais tant pis.....Claire36.....lisez" la mort apaisée"....


je ne dis pas que c'est bien ou mal que des personnes décedent seules ou non .
je me pose juste des questions.

aprés je suis dsl mais dans la réalité, il es difficile de rester auprés d'un malade une journée entiere.
Je ne peux pas ne pas ne pas prendre soins des autres patients pour rester auprés d'un patient en fin de vie.
lorsqu'un patient est en fin de vie, j'essaie de lui apporter du confort du bien etre, de veiller à ce qu'il ne souffre pas et passe régulierement le voir.
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SECHAT1
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Message par SECHAT1 »

Il n'y a pas peut être pas "d'accompagnement" idéal !!! Sans doute que des personnes mourantes désirent être seules dans leur "dernier chemin"...ou peut être que d'autres ont peur de mourir seuls...qui peut le savoir ? Sauf si le mourant nous l'exprime ouvertement...Pour ma part, si je sais qu'une personne meurt, qu'elle est seule, je passe ds la chambre...lui caresse le visage ou la main...et repars si d'autres me rappellent que "eux" sont en vie et ont besoin de soin...Mais je n'ai effectivement pas la certitude que j'ai soulagé la personne pendant mon passage...C'est peut être pour moi...pour soulager ma conscience ? Je ne sais pas...mais je sais que fermer une porte alors que je sais que la personne se meurt seule...ça ne me rend pas bien ! Mais ça n'engage que moi ! :?
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Message par titifilosofecelimene »

bien d'accord avec toi Sechat !!
je ne dis pas que je passe la matinée auprès des mourants, loin de là, mais je pense que le minimum à faire c'est de leur montrer qu'on est pas loin, qu'on les abandonne pas sous prétexte "qu'il n'y a plus rien à faire". Quelques massages, des caresses et des paroles, il me semble que c'est le moins que l'on puisse faire pour quelqu'un qui s'en va ... on ne sait pas où d'ailleurs !

pour les patients angoissés, on essaye de les mettre dans une chambre proche de la salle de soins, on va les voir régulièrement, et on mobilise toutes nos facultés d'empathie (ah ce grand mot quasi biblique de l'IFSI). la mort angoisse c'est un fait; peut-être qu'il y a des gens qui meurent dans la sérénité, mais il me semble que c'est une minorité. Donc je pense moi aussi que les mourants méritent une attention particulière; car si on ne peut e^mpêcher la mort car elle fait partie de la vie, on peut au moins faire en sorte que tout se passe le mieux possible.

pour conclure, y'a pas que les familles qui ont besoin d'être entourées , je pense que le patient aussi en a besoin. :clin:
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Message par SECHAT1 »

:lol: AAARFFF. Je vois bien que nous sommes sur la mm longueur d'onde titi...hi hi hi...en parlant de l'empathie, c'est vrai que c'est vraiment à l'ordre du jour...en théorie...FACILE...mais en pratique...parfois nos affects prennent le dessus...Pas facile ce métier qd mm ! Mais quoiqu'il en soit, j'espère garder tout au long de ma carrière mon humanisme avec mes affects (ce qui implique parfois des instants heureux ou douloureux) et je l'assume...et asta la vista...les années me diront si j'ai fait le bon choix ! bonne journée :)
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Message par titifilosofecelimene »

bien dit !
Savoir sourire : quelle force d'apaisement, force de douceur, de calme, force de rayonnement !
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Ilamaga
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Message par Ilamaga »

Philou de Nice a écrit :
Claire36 a écrit :tout ce que j'ai pu lire me pose d'autre question :

pourquoi vouloir à tout prix que le malade décède avec quelqu'un à ses cotés ?

est ce pour le malade ou pour le soignant ?

ce ne sont que des questions, il y a surement des malades qui souhaitent mourir seul et qui ne peuvent peut être pas l'exprimer.

je travaille en long séjour, diplômée depuis avril, j'ai eu 3 DC.
sur les 3 il n' y en a qu'un seule ou j'étais présente et c'est celui que j'ai le plus mal vécu car tout le reste ( la douleur ; soufrance psy n'ont pas été pris en charge de façon satisfaisante a mon sens)
les 2 autres les personnes étaient seules ( dsl je n'ai pas pu rester ma matinée à leurs cotés) mais ils n'ont pas souffert.
Dc la présence d'un soignant est elle essentielle pour le confort et la dignité du patient lors de son DC ?
oui l'accompagnement dans cette fin de vie est importante et lorsque cela est possible, il faut accompagner cette personne dans ce chemin. des maldes qui désirent mourir seul ?? je ne pense pas . et puis lorsque tu dis que les 2 autres malades sont mortes seules mais n'ont pas souffert... quand sais tu ? toute personne prés de la mort devrait avoir la présence d'une autre personne auprès d'elle ...
Il y a des patients en fin de vie qui n'aime pas que quelqu'un vienne les "troubler". Certains sont plus perturbés par notre présence que lorsqu'ils sont seuls... D'autre "attendent" le moment ou il n'y aura personne pour mourir.

Il faut effectivement ne pas faire un amalgame entre ce qu'on aimerait, nous, entre notre vision des choses et des comportements individuels. La mort, c'est quelque chose de propre a chacun. Il y a autant de façon de voir les choses que de personnes. De fait, on ne sait absolument pas si il est mieux pour le patient d'avoir quelqu'un auprès de lui dans ces derniers instants ou si on doit le laisser seul.

Le mourant avec quelqu'un qui lui tient la main pendant qu'il trépasse, c'est un peu une vision romantique des choses. On se dit d'un point de vue extérieur "wah, c'est beau". Alors qu'en réalité le soignant s'impose peut être ça parce qu'il veut absolument faire quelquechose.

Mais dans ce domaine il faut aussi accepter que le mieux que l'on puisse faire, parfois, c'est de ne rien faire... et de laisser les choses suivre son cours sans interférer dans un processus qui ne concerne que le patient.
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SECHAT1
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Message par SECHAT1 »

Ilamaga a écrit :
Philou de Nice a écrit :
Claire36 a écrit :tout ce que j'ai pu lire me pose d'autre question :

pourquoi vouloir à tout prix que le malade décède avec quelqu'un à ses cotés ?

est ce pour le malade ou pour le soignant ?

ce ne sont que des questions, il y a surement des malades qui souhaitent mourir seul et qui ne peuvent peut être pas l'exprimer.

je travaille en long séjour, diplômée depuis avril, j'ai eu 3 DC.
sur les 3 il n' y en a qu'un seule ou j'étais présente et c'est celui que j'ai le plus mal vécu car tout le reste ( la douleur ; soufrance psy n'ont pas été pris en charge de façon satisfaisante a mon sens)
les 2 autres les personnes étaient seules ( dsl je n'ai pas pu rester ma matinée à leurs cotés) mais ils n'ont pas souffert.
Dc la présence d'un soignant est elle essentielle pour le confort et la dignité du patient lors de son DC ?
oui l'accompagnement dans cette fin de vie est importante et lorsque cela est possible, il faut accompagner cette personne dans ce chemin. des maldes qui désirent mourir seul ?? je ne pense pas . et puis lorsque tu dis que les 2 autres malades sont mortes seules mais n'ont pas souffert... quand sais tu ? toute personne prés de la mort devrait avoir la présence d'une autre personne auprès d'elle ...
Il y a des patients en fin de vie qui n'aime pas que quelqu'un vienne les "troubler". Certains sont plus perturbés par notre présence que lorsqu'ils sont seuls... D'autre "attendent" le moment ou il n'y aura personne pour mourir.

Il faut effectivement ne pas faire un amalgame entre ce qu'on aimerait, nous, entre notre vision des choses et des comportements individuels. La mort, c'est quelque chose de propre a chacun. Il y a autant de façon de voir les choses que de personnes. De fait, on ne sait absolument pas si il est mieux pour le patient d'avoir quelqu'un auprès de lui dans ces derniers instants ou si on doit le laisser seul.

Le mourant avec quelqu'un qui lui tient la main pendant qu'il trépasse, c'est un peu une vision romantique des choses. On se dit d'un point de vue extérieur "wah, c'est beau". Alors qu'en réalité le soignant s'impose peut être ça parce qu'il veut absolument faire quelquechose.

Mais dans ce domaine il faut aussi accepter que le mieux que l'on puisse faire, parfois, c'est de ne rien faire... et de laisser les choses suivre son cours sans interférer dans un processus qui ne concerne que le patient.
Pour ma part, je ne pense pas que le terme "romantique" soit adapté... Je citerai plutôt "accompagnement" dans une...nouvelle vie ? nouvel endroit (en fonction de ses propres croyances). J'ai souvent entendu parlé ou lu que le fait de tenir la main...c'est comme pour un enfant (régression) : l'amener vers un endroit que l'on ne connait pas...Et je trouve ça dommage si certains soignants se l'imposent comme tu le dis...autant alors qu'il ferme la porte et passe le relais...Quand j'étais ASH...J'ai une image qui me restera gravée toute ma vie...un monsieur qui partait...il transpirait...et pendant que nous le changions, il m'a attrapé la main...tout était dans son regard ; je suis restée...et j'ai attendu...avec lui...J'ai d'autres exemples...mais je n'en finirai pas d'écrire...je pense qu'il faut aussi se fier à son instinct...Mais comme je le dis plus haut...je ne peux confirmer avec certitude qu'il existe un accompagnement idéal !
3ème année (fin : 11.2008 ! youpi !)
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