TFE prescriptions médicales orales

[Lenalan]

Et qui ne revient jamais participer à la discussion..... grand classique!

[Creol]

Néanmoins c'est un sujet de conversation intéressant et intellectuellement stimulant. Par contre comme sujet de TFE .... c'est effectivement limite.
Je me souviens d'un stage aux urgences, j'avais une msp. je devais faire une prise de sang classique de contrôle (iono, nfs, plaquette, tp/tca) avec alcoolémie (il s'était battu et avait reçu une pierre aux niveaux des côtes droite) + pose de perf pour un patient rentré à J0 pour pneumothorax (confirmé par les radios) et pendant que je m'apprêtais à le piquer le médecin rentre dans la chambre et me demande de rajouter l'urée creat.

Grand moment de frisson. A peine le temps de parler que ma formatrice (ancienne IADE et urgentiste) me répond. C'est une prescription orale, ça passe.

Ouf, je pique, valide ma msp. Tout va bien.

Fin du stage je suis convoqué par cette même cadre. On reparle de ce fait et me demande si la demande du médecin en l'état est recevable. Je lui dit que oui vu qu'elle m'a dit que c'est une prescription orale et que , devant elle, j'ai vérifié que le médecin l'a noté sur le logiciel de transmission du service.
Et là elle me dit. t'étais en stress, je t'ai dit de le faire sinon t'aurai loupé ta msp. Mais ce n'était pas valable comme transmission. Et c'est elle qui est allé demandé au médecin de le prescrire sur l'ordi en sortant du box de ce patient (chose que je n'avais pas demandé .... )

Moralité trans orale = pas valable si pas de prescription.
Ceci dit, c'est une réalité quotidienne et qui n'est pas une exclusivité des urgences.

[Lenalan]

Je suis en stage aux urgences, c'est clairement quelque chose qui m'a porté à questionnement.... Mais que je ne pouvais pas choisir pour le TFE. Il est clair que souvent le médecin nous dit dans le couloir "va faire 1g d'augmentin au box 5" ou "va faire 40 de lasilix au box 2", on lui dit "tu me le prescris", il dit "oui tout de suite", et quand on revient pour cocher il n'a rien prescrit et il faut lui courir après.... le plus souvent il le prescrit rapidement, parfois selon le médecin il faut insister. Il y a énormément de protocoles aux urgences, ça aide pas mal, mais ça n'aide pas dans tous les cas. Et il y a des médecins qu'on sait que s'il demande oralement la prescription sera sur l'ordi dans 2 mn donc on va pouvoir le faire en confiance, d'autres on sait qu'ils vont zapper et j'ai vu certains infirmiers qui ne font rien tant que c'est pas entré dans l'ordi ("pas prescrit, pas fait").... Après le souci c'est quand on fait pas, même s'il l'a pas prescrit il peut venir dire "je te l'ai demandé il y a 2h, tu l'as toujours pas fait?" bah non c'est pas prescrit... Et là on se prend un soufflons "oui mais tu te rends pas compte, c'est un traitement urgent" etc etc etc..... C'est un vrai problème.

[Uoggid]

Les prescriptions orales posent aussi la question de la relation de confiance IDE/ médecins ( je n'oublie absolument pas le risque que si un jour il y a un problème les soucis seront pour notre pomme...)

Appliquer une PM orale est pour l'expression d'un état de confiance entre les deux parties. Je vois ça comme un échange de bon procédé. Une situation précaire mais essentielle au bon fonctionnement du service.

Et n'oublions pas aussi les prescriptions au nom du médecin. Dans mon CH ce n'est plus possible depuis 1 an mais avant on commandé les culots (souvent on avait juste le nombre souhaité). On avait le code du médecin pour effectuer la PM sur informatique....

[Uoggid]

@Loulic

Je suis vraiment sensible au combat des IADE (et impressionné par votre organisation, si seulement on pouvait avoir ce même état d'esprit chez les IDE...)
A titre personnel, j'estime que les IADE (ISAR serait mieux?) doivent garder leur spécificité. Mais je ne crois pas à l'existence d'IPA en anésthésie autre que les IADE malgré les revendications d'un groupe d'IDE d'un service d'urgence (insufl?).
Cependant, il me semble nécessaire de donner un cadre légale au travail de certaines de nos collégues (comme les consultations etc...) avec la revalorisation salariale qui va avec.

[loulic]

Attention, je ne suis pas contre le principe des IPA. Certainement pas.

Ce que je dis, c'est que tel que ça se profile actuellement et au vu des réponses du ministère et des sociétés "savantes" médicales, les futures IPA seront quelques milliers au plus, auront été définies uniquement pour gagner du temps médical (et rien de plus), et auront un socle de compétences délimité uniquement par ce que les médecins ne veulent plus faire.

Les médecins urgentistes par exemple ne veulent pas entendre parler d'IPA. Parce que pour qu'il y ait pratiques avancées, il faut une autonomie de pratique. Pas de protocoles. Evidement c'est hors de question pour eux d'avoir un infirmier autonome dans son exercice ! Ce qu'ils veulent c'est un exécutant technicien. Point.

Là où les IADE bénéficiait du niveau d'étude et du niveau d'autonomie de pratique suffisante pour justifier d'un statut d'IPA tel que défini par la loi Touraine, le ministère sort de son chapeau que finalement : non, on s'est mal compris, l'IPA se défini avant tout par l'importance de ses responsabilités professionnelles ! c'est nouveau, ça vient de sortir, et ça ne veut rien dire.

D'ailleurs, MST regrette aujourd'hui publiquement que les IADE et les orthophonistes aient un grade master et soient éligibles au statut de profession intermédiaire.


Donc tel que ça se profile c'est un marché de dupe qui ne profitera ni aux infirmiers, ni aux patients, ni aux médecins, ni à la société.

Ce qui n'empêche pas l'ordre par exemple de se féliciter de ce truc.

[binoute1]

un PH nous a dit
si pour votre sujet, vous ne trouvez pas de bibliographie
= soit vous avez mal/ n'avez pas cherché
= soit effectivement vous êtes le 1e à travailler dessus, faites vous publier (et au moins là , on aura des nouvelles )

[Pilou-Pilouuu]

Notre fonctionnement est différent. Il n'est pas idéal, mais nous fonctionnons en binôme avec nos médecins. Il nous protège plus qu'avant l'informatisation du service, où nous griffonnions sur la feuille de surveillance, ce que les médecins nous prescrivaient de façon orale.
Là, les médecins sont OBLIGÉS de contre-signer.

Ce qui, accessoirement, permettre d'obtenir des bilans hydriques exacts.

Le cas où les médecins n'assument pas ne s'est jamais présenté (ce qui ne veut pas dire qu'il ne se présentera jamais).

Ils sont tout de même suffisamment présents dans le service et je peux comprendre qu'à 3 h du matin, quand un patient à qui il a fait une ETT quelques heures auparavant, légèrement tachycarde, hypotendu avec une PAM qui tourne autour de 55/60 mmHg et qui répond à une épreuve de lever de jambes, eh bien, que ça le chagrine considérablement de se lever pour prescrire 500 mL d'Isofundine.

[wyllette]

leopôld a ecrit
"Et pour changer, encore quelqu'un qui découvre le forum le jour où il a besoin d'un coup de main pour le mémoire.."
j ajouterai
il y a meme ceux qui sur un premier message demandent des euros pour financer leur stage à l autre bout du monde

pauline 06,
aujourd hui quel est le resultat de vos recherches pour nous le faire partager ? peut etre allez vous rencontrer sur ce forum votre guidante ....

[Vaeblo]

Je rejoins les autres réponses : c'est un sujet vraiment, vraiment casse-gueule, car à la limite de la légalité.

Après tout, elle ne précise pas le cadre de ces prescriptions, mais des prescriptions orales sont possibles en cas d'urgence vitale comme il a pu être souligné : des prescriptions orales existent donc légalement.


Certaines personnes s'offusquent que d'autres fassent des soins sans que la prescription ne soit au préalable écrite - bien qu'elle le sera normalement car donnée de vive voix par le médecin : ils ont raison de s'offusquer dans la théorie.
Perso, si ça ne tenait qu'à moi, ce serait pareil : à aucun moment une prescription non écrite ne serait appliquée. Le problème c'est que dans la pratique, les médecins ne peuvent pas toujours : soit par grosse flemme, soit parce qu'ils sont occupés à réaliser un soin qui peut prendre du temps, etc.
Alors oui, il y a toujours la solution du "et bah j'attends. Et je note que le médecin n'est pas venu." mais dans ce cas, celui qui trinque vraiment derrière, bien souvent, c'est le patient ! Et c'est cette notion là (du patient dont on prend soin) qui fait qu'on se retrouve parfois à aller à l'encontre de nos principes fondamentaux, et qu'on le soigne comme le médecin nous a dit même si ce n'est pas encore écrit.

[wyllette]

Pauline 06et si vous alliez poser des questions à la sfmu ?

[binoute1]

Alors oui, il y a toujours la solution du "et bah j'attends. Et je note que le médecin n'est pas venu." mais dans ce cas, celui qui trinque vraiment derrière, bien souvent, c'est le patient ! Et c'est cette notion là (du patient dont on prend soin) qui fait qu'on se retrouve parfois à aller à l'encontre de nos principes fondamentaux, et qu'on le soigne comme le médecin nous a dit même si ce n'est pas encore écrit.

c'est vrai;
mais les médecins devraient aussi avoir cette notion en tête

[Creol]

Manu Pauline 06
Où es-tu Manu Pauline 06et
Bateau fantôme toi qui rêvas
Des îles et qui jamais n'arriva
Là-bas

Où es-tu Manu Pauline 06et
Portée disparue Pauline 06et
Des jours et des jours tu dérivas
Mais jamais jamais tu n'arrivas
Là-bas


sujet de TFE disparu. j'ai un compte niveau 1 et 1 message et hop j'ai disparu.

[Creol]

Plus sérieusement.
C'est un bon sujet de discussion intellectuel. mais certainement pas un sujet de TFE.



Dans notre pratique quotidienne, comment faisons nous lors de transmissions médicales orales en dehors du cadre de "l'urgence" médicale et de "l'urgence" des pompiers .

[Vaeblo]

Alors oui, il y a toujours la solution du "et bah j'attends. Et je note que le médecin n'est pas venu." mais dans ce cas, celui qui trinque vraiment derrière, bien souvent, c'est le patient ! Et c'est cette notion là (du patient dont on prend soin) qui fait qu'on se retrouve parfois à aller à l'encontre de nos principes fondamentaux, et qu'on le soigne comme le médecin nous a dit même si ce n'est pas encore écrit.

c'est vrai;
mais les médecins devraient aussi avoir cette notion en tête

Je suis on ne peut plus d'accord !
Et c'est là que nous entrons dans un système qui n'est "plus le notre", car dans celui de l'administration qui doit faire pression pour que le travail soit effectué de tous les côtés.
Et pour cela, ça nécessite des remontées...

Mais voilà, on divague on divague, et la principale intéressée s'en est allée !