Le sinistre de la psychiatrie.

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Le sinistre de la psychiatrie.

Message par SUD Montperrin »

Bonjour.
Je ne peux m'empécher de vous faire partager ce texte qui a sa place non pas uniquement dans la partie psychiatrie, mais dans la partie "infirmière", celle des soignants.
Voici le texte que nous proposons avec Guy Baillon et Dimitri Karavokyros
psychiatres des hôpitaux.

Il s'agit de créer une dynamique unitaire et convergente de résistances à la
dérive sécuritaire que le président de la République et les collabo/rateurs
qui soutiennent ce retour liberticide à une psychaitrie aliéniste.

Vous pouvez vous associer à nous pour construire une riposte, les adresses
électroniques sont en fin de message.



Suivi du sinistre du Président de la République. Le 4 décembre 2008.



*Réveillez vous donc ! Regardez. *

Dans ce pays l'exclusion ne traine pas. On obéit. Je crains que ceux qui n'étaient pas présents à l'hôpital Erasme n'aient pas saisi la violence cachée des propos, exprimée clairement dans les gestes et les serrements de
lèvres. Le personnel soignant a été flatté longuement d'entrée lors de l'intervention du Président pour être mieux ciblé comme responsable dans l'avenir et pour exécuter sans hésiter. Cela a été martelé : chacun à partir de maintenant sera devant la Nation « responsable » ! Cela n'a pas trainé : je vous informe grâce à un grand ami que ce matin moins de 48h après l'ordre le Préfet des Hautes Alpes vient à Laragne. Ce petit hôpital qui devait fermer. Sans être dans le secret de Dieu, je parie que ce sera l'une des
quatre Unité de Malades Difficiles. Certes je suis honteux d'être à la retraite et d'avoir à dire ce que je vais écrire : les grands responsables de cette décision présidentielle, ce sont nous les psychiatres. Nous qui avons choisi de nous diviser en 1984 (pourtant Orwell n'était pas là) mais
c'est l'année où notre syndicat unique s'est éclaté en 5 pour mieux défendre nos corporatismes et abandonner l'élaboration de la 'Politique de Secteur', installant la guerre entre nous au grand plaisir de l'Etat. Devant chaque
décision depuis au lieu de réagir sur l'heure comme un seul homme les 4 ou 5 syndicats sont soit dispersés, soit palabrent et proposent 'le plus petit commun dénominateur' en rangs plus ou moins 'lâches', défendant leurs
intérêts. Couty les a entendus. Si cette année-là nous avions décidé d'appliquer la politique de secteur nous aurions tous dans les 5 ans aidés nos directeurs à installer pour chaque secteur 20 à 25 lits en ville, nous
aurions déployé la manne du personnel de nos équipes. Les 90 asiles auraient été transformés en 90 centres culturels rayonnants dès 1990. Aujourd'hui aucun Président ne pourrait retrouver 90 espaces de bannissement avec murs,
miradors, caméras non cachées. Les familles se sentiraient aidées par les soignants. Les Directeurs auraient disparu, remplacés par un responsable départemental à l'écoute des équipes du terrain. La politique de secteur aurait été enfin appliquée. La presse pas plus qu'elle ne le fait Angleterre
ou en Italie ne parlerait de façon privilégiée de crime de fous. Laisser entier et en bon état les 90 asiles, mais c'était une tentation irrésistible pour un Président 'responsable' comme nous les aimons. Ne sourions pas.
Cette décision est un signe prémonitoire. La méthode a déjà été utilisée dans un pays voisin, 'douce', notre société en ce moment parle dangereusement d'euthanasie ! Ce pays l'a déjà utilisée pendant 10 ans, largement, sans qu'aucun responsable ne signe aucun papier, sans que
personne ne le rende public. Les premiers exécutants étaient 'les psychiatres, professeurs en tête'. 70.000 ont 'disparu'. Relisez l'histoire. Ne prenez surtout pas à la légère les traitements obligatoires. Trop d'entre
vous ces jours-ci ont applaudi. Où est leur limite ??? Aujourd'hui les psychiatres sont la seule catégorie professionnelle dont le Président ne peut pas encore faire plier le genou. Prenons acte, vite, cela ne durera
pas. Si nous sommes conscients de nos forces et du danger la première grande décision qui devrait être prise, décidée aujourd'hui, réalisée en quelques semaines, serait de dissoudre les 4 syndicats et d'en créer un nouveau, un
seul (même la petite Croix Marine pudique et silencieuse, devrait s'y dissoudre). Car, les amis, le premier combat à mener c'est la future loi d'enfermement. En quelques semaines elle sera prête. Si la rue est forte les députés hésiteront. Mais déjà un mouvement de familles lui emboite le pas.
La lutte ensuite va être longue. Les oukases successives vont être exécutées sans coup férir par le personnel désarmé (il n'y a plus d'infirmiers psychiatriques pour se révolter). Les Préfets par définition ont choisi de
servir la Nation. Qui aujourd'hui peut rassembler sans avoir la trouille ?
Déjà ! « UN SEUL SYNDICAT DE PSYCHIATRES AUJOURD'HUI EN FRANCE. » Quelle leçon ! Quels espoirs pour nos amis soignants et nos amis patients-usagers !
Certes quelques uns ne voudront pas, ils sont déjà soumis. Nous ne pouvons leur en vouloir. Ils comprendront lorsqu'ils verront la force de ce syndicat « RESISTANT ». Qui s'associe?
Et nous?
Sommes nous encore des soignats capables d'indignation ou bien des éxécutants ayant "pliés le genou"?
Et vous qui lisez, ou êtes vous?
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augusta
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Re: Le sinistre de la psychiatrie.

Message par augusta »

j'ai tout lu (si si je sais lire)....mais il s'agit de quels projets exactement ?...guère eu le temps de suivre les infos ces dernières semaines.....merci Sud d'expliquer plus largement :clin:
"Penser, c'est penser jusqu'où on pourrait penser différemment" Michel Foucault
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Re: Le sinistre de la psychiatrie.

Message par SUD Montperrin »

Il s'agit des dernières propositions de Sarkozy sur la réforme des HO et sur le discours prononcé à Erasme.
Dont voici le contenu
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thierry84
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Re: Le sinistre de la psychiatrie.

Message par thierry84 »

édifiant.
a montfavet, nos médecins ont déjà annoncé la couleur.
ils s'attendent à un durcissement des conditions de sorties des ho ou des hdt.
en fait cela a déjà commencé.
la ddass est de plus en plus tatillonne et demande toujours plus d'explications pour accorder une permission ou un congé d'essai.
à très court terme, je pense que les ho ne pourront plus sortir des unités, ou alors accompagnés.
les médecins déplorent, ils voient bien venir le truc, mais je ne les voit pas monter au créneau.
syndicalement, la CGT fera ce qu'elle a toujours fait, défendre la psychiatrie de secteur, mais le personnel, lui est bien atone.
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augusta
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Re: Le sinistre de la psychiatrie.

Message par augusta »

Oui et alors ai-je envie de dire?......le seul truc qui me choque ds ce discours ce sont les 200 chambres d'isolement...puisque j'ai appris en cours qu'elles étaient obligatoires...donc il y en a ds chaque établissement..pourquoi en créer d'autres et autant?

Maintenant reconnaissez chers professionnels qu'il y a effectivement un PROBLEME.....un schizo stabilisé qui sort....et qui ne prend plus son ttt (et vu les effets secondaires des neuroleptiques....je le comprends :lol: )...qui part en vrille avec un risque de passage à l'acte....vous faites quoi???.....comment être sûr qu'une personne prend son ttt ?....puisque chacun est libre de ne pas le suivre!!! (loi leonetti non ?).....il y a un vide effectivement. D'accord les médias font tout un plat (comme d'hab :clin: ) quand un "dingo" (c'est gentil hein!) disjoncte ou décompresse ou tue quelqu'un.

Vous proposez quoi? :idee:
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carabin33
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Re: Le sinistre de la psychiatrie.

Message par carabin33 »

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Re: Le sinistre de la psychiatrie.

Message par SUD Montperrin »

Ce genre de passage à l'acte est extrèmement rare.
Ce ne sont pas les schizophrènes qui commettent le plus de crime de sang. En premier ce sont les névrosés comme toi et moi (95%).

Puis ce sont les troubles de la
personnalité, lesquels culminent à 9 %. Ils sont suivis par l'alcoolisme (7 %), les troubles de l'humeur (7 %), les toxicomanies (6 %). Et la participation de la schizophrénie dans tout cela ? Elle n'arrive qu'en dernière position. 5 % des homicides seulement lui sont associés. Pour la moitié d'entre eux, aucun contact avec un service de soins psychiatriques n'avait eu lieu avant que le crime ne soit perpétré. Ce qui devrait alléger d'autant la responsabilité des psychiatres dans la prévention de tels drames.
Ce qui veux donc dire que les personnes dépressives sont plus dangereuses que les schizophrènes.
Doit on leur faire porter un bracelet électronique?
Pourquoi stigmatiser une population qui subit des violences plus qu'elle ne les commet?
Car par contre:
:fleche: Pour en finir avec la "schizophobie", par Vincent Girard et Claude Lefebvre
LE MONDE | 16.08.08 |

Les données scientifiques mettent en évidence la vulnérabilité d'une personne atteinte de schizophrénie, bien plus souvent victime d'agressions, de vols et de viols qu'une personne non malade. La prévalence des crimes violents envers les patients psychiatriques est 11,8 fois plus importante qu'en population générale. La prévalence des vols sur personnes est quant à elle 140 fois plus élevée. 40 % des personnes sans abri présentant une schizophrénie se sont fait agresser au cours des six derniers mois. Le
risque pour une femme sans abri atteinte de schizophrénie d'être victime d'agression physique et de viol est tellement important que les chercheurs parlent d'expérience normative.
La vérité est dure à avaler.
Un évenement=une loi. Même si elle concerne une infime minorité de personnes et lorsque je dis minime, je pèse mes mots.
Vous avez autant de chance de vous faire agresser par un schizophrène que de vous faire frapper par la foudre (véridique).
En filigrane les cliniques privées lorgnent sur le marché du schizophrène. :roll:
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Jo_bis
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Re: Le sinistre de la psychiatrie.

Message par Jo_bis »

C'est bien que les psychiatres se fassent entendre.
"Pas de perpétuité sur ordonnance"...on peut les comprendre et je suis d'accord à 100% avec cela.

Ceci dit, il faut alors "investir" dans la "psychiatrie ambulatoire".
"Enfermer" les patients potentiellements dangereux, je suis définitivement contre.
Mais je suis pour "l'obligation de soins".
On ne peut pas laisser dans la nature des personnes dont la pathologie psychiatrique met la population en danger. Il faut les traiter, les accompagner, volontairement ou non.

Je sais que je vais choquer.

En l'état actuel des progrès pharmacologiques, il existe des TTT dont le mode d'action est compatible avec une vie "au dehors".
"Il suffit de nous regarder pour voir comment une forme de vie intelligente peut se développer d'une manière que nous n'aimerions pas rencontrer."
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Re: Le sinistre de la psychiatrie.

Message par nnawak »

M. Sarkozy parlait dans son discours d'obligation de soins et disait : "Peut-on laisser des gens qui ont besoin d’être soignés sans être soignés, simplement pour la
liberté qu’ils peuvent avoir de se détruire ?" Et je réponds non, mais vu le vocabulaire et la forme interrogative utilisés, on peut presque ne pas dire oui !
Pour l'obligation de soins, pourquoi mettre l'accent sur la maladie psychiatrique ? Je vais raisonner par l'absurde : Un patient qui sort de cardio après un quadruple pontage et qui refuse de manger équilibré, perdre du poids, doit on l'obliger aussi à le faire ? Selon la phrase intérrogative de notre président, je comprends que oui mais pourquoi ils ne parlent pas de ce patient coronarien aigu, des patients diabétiques avec mal perforant plantaire qui se tuent à petit feu a chaque repas déséquilibré et qui ne font pas les consultations de controle ?
Mais peut etre que si un patient hyper tendu faisait un AVC massif en voiture et tuait 10 personnes (des enfants surtout ou des enfants et une femme enceinte, c'est plus dramatique pour l'opinion, et Nicolas pourra bien faire de l'émotionnel la...), M. Sarkozy sortirait une loi dont lui seul a le secret...

+++
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Re: Le sinistre de la psychiatrie.

Message par erick »

Mais en même temps, des malades en prison, c’est un
scandale. Mais des gens dangereux dans la rue, c’est un scandale aussi.
Comment réagira la garde des Sceaux? Rachida Dati a dit «assumer totalement». Quant à la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, en charge de la déontologie médicale, elle se refuse à aborder cette question.
J'ai la grande impression que l'hôpital psychiatrique va servir la prison dans sa problématique de surpopulation, pas vous?

De plus se servir de l'affaire médiatisée de Grenoble, c'est seulement remettre sur le tapis une fameuse loi, si je me rappelle bien, sur le sécuritaire que je ne maitrise pas beaucoup.

Il était dit que les maires et les éducs spé avaient un rôle à jouer qu'ils refusaient de porter.
Eh bien cela sera le prefet, c'est lui le "patron" et non le directeur de l'hôpital psy, décrit dans le discours de NS

la grande dérive dans le scandaleux, c'est que l'expertise du collége soignant ne risque que de justifier la décision irrévocable du prefet de l'enfermement pur et simple de certaines personnes que notre société ne veut pas voir, au nom d'un "principe de précaution" de dangerosité.

Une apréhension et non un fait.

Le secret professionnel partagé entre plusieurs départements ne présage rien de bon.

Proposer autre chose que ce qui ce décide?

Comment proposer quelque chose quand cela émane du ministère de l'interieur et que celui de la santé se tait?

Il m'apparait que l'on aurait pu poser cette question à une certaine infirmière à PAU, mais...trop tard....je crois qu'elle n'a plus sa tête.....

que faire ,sinon sortir dans la rue pour exprimer notre difficulter à soigner et rapeller à la population que la maladie mentale n'est pas un délit, que cela peut toucher tout le monde, que cela demande des soins dans la dignité.
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Re: Le sinistre de la psychiatrie.

Message par Caramiel »

J'ai lu tous vos messages et il est vrai qu'il ne faudrait pas que la psychiatrie devienne une prison mais il y a quand même des abus dans les sorties autorisée. Lors de mon stage en psychiatrie, un homme qui avait violé un enfant était hospitalisé, il n'avait pas été condamné par la justice car il présentait une pathologie psychiatrique. Il sortait régulièrement et revenait souvent pour être hospitalisé pour stabiliser son état. Entre temps, celui-ci rodait autour des écoles (vu par un membre du personnel).... Il faut quand même pas pousser, cet homme pour moi ne doit pas sortir du cadre hospitalier, il a besoin de soin et est dangereux malgré tout le psychiatre le laissait sortir...
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Re: Le sinistre de la psychiatrie.

Message par SUD Montperrin »

Jo a écrit : Ceci dit, il faut alors "investir" dans la "psychiatrie ambulatoire".
"Enfermer" les patients potentiellements dangereux, je suis définitivement contre.
Mais je suis pour "l'obligation de soins".
On ne peut pas laisser dans la nature des personnes dont la pathologie psychiatrique met la population en danger. Il faut les traiter, les accompagner, volontairement ou non.
Mais c'est déjà ce qui se fait!
Et quelque chose d'important, il n'existe pas de patients dont la "pathologie" psychiatrique" met la population en danger.
C'est très important.
Ce n'est pas parce qu'on est schizophrène que l'on est dangereux ou alcoolique ou dépressif. C'est ce que l'on est avec ou sans sa maladie.
Pour être clair la maladie ne fait pas la dangerosité.
De plus les facteurs prédictifs n'existent pas, c'est une escroquerie intellectuelle.
Enfin il existe des cas exceptionnels (et finalement pas si exceptionnel) de patients ayant tués et dont on sait pertinemment qu'ils ne retueront pas. Ceci concerne particulièrement les (rares, très rares) patients qui ont tués un proche (parents de préférence). C'est horrible, mais c'est ainsi: il les tue PARCE QUE ce sont ses parents et une fois l'acte commis le patient va "mieux". Et on sait qu'il ne passera pas à l'acte sur qq d'autres.
Jo a écrit :
En l'état actuel des progrès pharmacologiques, il existe des TTT dont le mode d'action est compatible avec une vie "au dehors".
Oui bien sur, mais il en existe qui ne pourrons vivre qu'à l'intérieur des murs et ce n'est pas aux meurtriers que je pense mais à ceux si fragile que tout dans la société les agresse. Si délirants et si fragiles que leur vie est ignoble en dehors des murs.


erick a écrit : J'ai la grande impression que l'hôpital psychiatrique va servir la prison dans sa problématique de surpopulation, pas vous?

.
Complètement d'accord.

Et enfin Caramiel, vous citez un exemple exceptionnel (et heureusement). Les médias ont réussis à stigmatiser le "fou", mais la réalité est là: ces patients sont statistiquement moins dangereux que vous ou moi.
Vous ou moi avons plus de chance de tuer quelqu'un volontairement qu'un patient schizophrène.
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Re: Le sinistre de la psychiatrie.

Message par Jo_bis »

SUD Montperrin a écrit :Mais c'est déjà ce qui se fait!

Pas suffisamment et surtout pas au mieux de ce qui pourrait se faire. Une "vraie" psychiatrie de secteur, avec suffisamment de psychiatres er d'ISP.
SUD Montperrin a écrit :Et quelque chose d'important, il n'existe pas de patients dont la "pathologie" psychiatrique" met la population en danger.
Je ne suis pas d'accord...
Je ne fonctionne pas "aux idées toutes faites" mais il faut raisonner simplement voire "simplistement" : vous sous entendez qu'un schizophrène, un paranoïaque ou un border line, n'est pas plus dangereux qu'un névrosé de base (comme nous tous) ??
Je ne pense pas, certaines pathologies psychiatriques, dans leurs manifestations cliniques ou psychologiques rendent de fait ces personnes dangereuses.
SUD Montperrin a écrit :Ce n'est pas parce qu'on est schizophrène que l'on est dangereux ou alcoolique ou dépressif. C'est ce que l'on est avec ou sans sa maladie. Pour être clair la maladie ne fait pas la dangerosité.
Ces trois pathologies ont des manifestations bien differentes.
Pour faire "court" : un dépressif est dangereux pour lui même (et parfois sa famille), un alccolique n'est pas systématiquement dangereux mais les voies de fait sur conjoint et enfants sont souvent commises sous l'emprise de l'alcool, un schizo est dangereux du fait des manifestations de sa maladie (notamment les hallucinations)...
Mais dire qu'ils ne sont pas dangereux est complètement érroné...
SUD Montperrin a écrit :De plus les facteurs prédictifs n'existent pas, c'est une escroquerie intellectuelle.
C'est vrai : il ne faut pas systématiser, d'où l'interêt d'un suivi individualisé en ambulatoire avec des possibilités d'HO en cas de problèmes...
SUD Montperrin a écrit :Enfin il existe des cas exceptionnels (et finalement pas si exceptionnel) de patients ayant tués et dont on sait pertinemment qu'ils ne retueront pas.
Vous voulez prendre le risque ???
SUD Montperrin a écrit :Oui bien sur, mais il en existe qui ne pourrons vivre qu'à l'intérieur des murs et ce n'est pas aux meurtriers que je pense mais à ceux si fragile que tout dans la société les agresse. Si délirants et si fragiles que leur vie est ignoble en dehors des murs.
Offrons-leur alors une vie décente dans les murs...
Paradoxal, n'est-ce pas ??
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Re: Le sinistre de la psychiatrie.

Message par antochrit »

Je ne développerai pas plus que je ne l'ai fait ici

http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=48204

Mais cela rejoint la majorité des échanges du topic.
"Le savoir est un fantasme qui n'est fait que pour la jouissance" J. LACAN

"Voilà la grande erreur de toujours : s'imaginer que les êtres pensent ce qu'ils disent" J. LACAN
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Re: Le sinistre de la psychiatrie.

Message par SUD Montperrin »

Jo a écrit :
Pas suffisamment et surtout pas au mieux de ce qui pourrait se faire. Une "vraie" psychiatrie de secteur, avec suffisamment de psychiatres er d'ISP.
Il n'y a plus de psychiatre, plus d'ISP et la psychiatrie en a encore pour deux trois ans à vivre avec la politique des pôles, la lente intrusion du privé et la loi HPST.
Jo a écrit :
Je ne suis pas d'accord...
Je ne fonctionne pas "aux idées toutes faites" mais il faut raisonner simplement voire "simplistement" : vous sous entendez qu'un schizophrène, un paranoïaque ou un border line, n'est pas plus dangereux qu'un névrosé de base (comme nous tous) ??
Je ne pense pas, certaines pathologies psychiatriques, dans leurs manifestations cliniques ou psychologiques rendent de fait ces personnes dangereuses.
Je dis pire. 95% des meurtres sont commis par des névrosés.
Le délire ou les hallucinations rendent le schizophrène dangereux pour lui même, pas pour les autres (en immense majorité).
Vous savez ce que ca me rappele?
Il y a 15 ans l'immigré était responsable de tous les maux. Pour X raisons, ce type de bouc émmissaire disparait. Et est remplacé par le fou.
En Italie ou en Begique le fou vis en dehors des murs avec un suivi assez "light". Il n'y a pas pour autant des meurtres en série commis par cette population. Le problème ne viens pas de la population des malades mais de la facon dont ceux ci sont ressentis par notre société (représentations sociales-apparté pour les jeunes lecteurs pas pour vous :mrgreen: ).
Jo a écrit :
Ces trois pathologies ont des manifestations bien differentes.
Pour faire "court" : un dépressif est dangereux pour lui même (et parfois sa famille), un alccolique n'est pas systématiquement dangereux mais les voies de fait sur conjoint et enfants sont souvent commises sous l'emprise de l'alcool, un schizo est dangereux du fait des manifestations de sa maladie (notamment les hallucinations)...
Mais dire qu'ils ne sont pas dangereux est complètement érroné...
Représentation sociale.
En santé publique on peut dire qu'un dépressif est statistiquement plus dangereux qu'un schizophrène. Pourquoi n'est ce jamais souligné?
Parce que vous ou moi pouvons être touchés par la depression, beaucoup plus difficilement par la schizophrénie (nous avons passés l'age tous les deux :evil: :clin: ).
Le depressif dans l'inconscient ca peut etre vous ou moi, alors que le schizophrène c'est l'altérité. Teellement intense qu'elle ne peut être comblée. On se voit des ressemblances avec le depressif et on éprouve des sentiments de pitié, d'enervement, tout sentiment que nous fait ressentir un névrosé.
Que nous fait ressentir le schizophrène?
Au mieux de l'étrangeté, au pire de la peur.
Et c'est la dessus que l'on joue dans une société aujourd'hui si normative.
Jo a écrit :
C'est vrai : il ne faut pas systématiser, d'où l'interêt d'un suivi individualisé en ambulatoire avec des possibilités d'HO en cas de problèmes...
Je le dis et le répète, ca se fait déjà sauf pour les très rares cas de patients refractaires aux neuroleptiques.
Jo a écrit :
Vous voulez prendre le risque ???
Ne le fait on pas à chaque fois qu'un meurtrier viens de finir sa peine?
Quel est le pourcentage de récidive dans les deux populations de meutriers-responsables et irresponsables?
Jo a écrit :
Offrons-leur alors une vie décente dans les murs...
Paradoxal, n'est-ce pas ??
Je parlais des parfaits "innocents". :clin: Ceux qui ne feront jamais de aml ne serais ce qu'à une mouche mais si gravement "ailleurs" que leur vie est impossible dans "notre" monde. Nous sommes tellement rejetant de nos jours... :?
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