urgence en maison de retraite
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Ca dépend du médecin régulateur sur lequel vous tombez. Celui (ou plutôt celle) à qui j'ai eu affaire plusieurs fois dans mon hôpital géronto est plutôt bien, elle écoute attentivement, elle ne vous envoie pas paître mais demande une foule de détails, est très respectueuse et au total envoie les secours de façon adaptée. Maintenant, j'imagine que la même un jour où les urgences tombent de tous les côtés pourra avoir moins de patience et commettre une erreur de jugement par excès de stress.
Toutefois, dans votre cas ce que je trouve particulièrement énervant c'est le préjugé qui fait décider que le parent ne peut avoir raison, qu'il est forcément partial du fait qu'il s'agit de son enfant et donc que sa crédibilité est nulle.
Toutefois, dans votre cas ce que je trouve particulièrement énervant c'est le préjugé qui fait décider que le parent ne peut avoir raison, qu'il est forcément partial du fait qu'il s'agit de son enfant et donc que sa crédibilité est nulle.
linoa 94 a écrit :bonsoir
moi je suis en région parisienne je travaillais en ambulance privé ,et j'ai fait des poste de premiers secours pour la croix rouge .
un jour ma fille de 17 ans était malade , douleur abdo , vomissement , mal de tête . j'ai pensé a une gastro . le soir en revenant du travaille elle avait des cernes sous les yeux elle me parlais mais aucun mot n'était compréhensible . sauf le aide moi maman . j'ai appelé le samu qui ma répondu que ma fille c'était droguée . j'ai insisté mais rien n'y a fait je me suis énervé et je leur ai dit d'allait se faire voir . j'ai pris ma fille sur mes épaule je l'ai mis ds la voiture direction l'hôpital . puis on ma dit quelle avait une méningite a méningocoque B . donc le samu que l'on ai 90 ans ou 17 ans il s'en foute faut pas les déranger
je comprends que vous soyez en colère, mais il ne faut pas faire de votre cas une généralité
Marinou, je te rejoins la dessus: une personne à la fin de sa vie n'est pas forcément en fin de vie...
Nymphirmière au pays de Brest
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Jo a écrit :Je ne "repeins" personne [...]
Ah, j'ai dû mal lire...
Jo a écrit :Je voudrais bien voir une IDE de réa, dans les mêmes conditions. La plupart "ne toucheraient pas une bille", perdues sans leur réa de garde ou leur PH à 2 mêtres derrière elles.
Ça ressemble beaucoup à un costard trois pièces toutes saisons...
Jo a écrit :Comme beaucoup (y compris vous) je défend mon point de vue et l'image detestable qu'on nous prête [...]
C'est certainement très complexe d'organiser les soins dans un ephad, et franchement je me sens plus à l'aise avec un patient en smur (rarement plus) qu'avec 90 patients en ephad.
Mais je pense qu'on peut valoriser (ou défendre) un mode d'exercice sans enfoncer celui des autres. D'ailleurs, quand ça commence, c'est vite la curée, et tout le monde en prend pour son grade (en l'occurence, smur, samu, pompiers, médecin, ide...).
Et pendant que j'y suis, je vais défendre (c'est pas à la mode) les médecins régulateurs des samu. Quand on reçoit un appel pour détresse chez une personne de 94 ans, on va effectivement poser mille questions, pourquuoi ? Parce que l'ephad est un lieu de vie, et donc on n'y voit pas toujours des détresses vitales. Et vous êtes d'accord avec moi pour dire qu'on fait bien ce qu'on fait souvent. Au total, quand on se présente, on tombe sur deux ou trois cas différents :
-devant le premier signe d'alerte, on a demandé la grande cavalerie ; eh oui, un bon nombre de déplacements en mdr ne donne pas lieu à évacuation ;
-on a aussi la situation inverse, et là encore je ne reproche rien à personne, c'est l'appel pré-mortem ; eh oui, vu le peu de personnel, on peut très bien tomber sur un patient qui décompense depuis un certain temps ; en ephad, les patients ne sont pas reliés à un scope central...
-dans certains établissements (souvent des établissements de haut standing), on a vraiment l'impression que leur seul objectif est d'éjecter toute personne suceptible de mourir, pour éviter à tout prix qu'elle meurt sur place ;
-et bien sûr, il y a l'appel pour arrêt cardiaque chez une personne de 95 ans ; je comprends, il était bien vivant hier, mais à 95 ans, qu'est-ce qu'on peut espérer d'une réanimation cardio-pulmonaire ?
-j'oubliais, il arrive aussi qu'on fasse intervenir le smur pour carence de moyens sur place (il n'y a pas d'ide la nuit, le médecin de la mdr est appelé par téléphone par l'aux de vie sur place, il ne se déplace pas mais transmet l'affaire au samu...).
Dernier point, effectivement le médecin régulateur traîne les pieds pour envoyer des moyens lourds en ephad. Parce que justement, il veut s'assurer qu'il n'y a aucun moyen de bricoler une solution locale.
Exemple tout "frais", qu'il a fallu regler ce jour même :
Patiente de 85 ans, valide, légère démence corticale.
Vendredi soir à 23 heures, elle se met à battre sa voisine de chambre, soudainement sans aucune raison apparente.
L'agent de nuit (ASH) s'y rend (elle est seule la nuit), essaie de calmer la dame en lui proposant une chambre vacante.
La résidente accepte calmement.
Au moment de s'y rendre, dans le couloir, elle se met à hurler, à se débattre, et veut enjamber la mezzanine qui surplombe le premier étage.
L'ASH essaie de la retenir, le résidente est très violente, frappe fort, coups de poings et de pieds sur le dos, les jambes et le visage de ma collègue ASH qui est à terre. La résidente lui coince le poignet dans les barreaux de la mezzanine et un gros "crac" se fait ressentir dans le poignet de l'ASH.
Malgré cela, elle continue à retenir la résidente.
Elle finit quand même à l'amener par force dans la chambre et la ferme à clefs, en ayant enlevé la crémone de la fenêtre au préalable.
Elle appelle le médecin traitant : pas à son domicile.
Elle appelle le 15 et explique la situation. Le "diagnostic" est le suivant :
- "Ce n'est pas grave, donnez-lui 15 gouttes d'Haldol (TM)"
- " Mais je suis ASH, je n'ai pas le droit de donner des médicaments" (elle ne sais pas ce qu'est l'Haldol (gouttes? suppos? comprimés?...)
Après 15 minutes de parlementation (la résidente est toujours fermée à clefs, suicidaire) :
- "Je vous envoie une ambulance"
- " envoyez-moi un médecin"
- " Pas besoin, une ambulance"
- " Mais je suis blessée, j'ai mal au poignet (elle pleurait au téléphone, couverte d'hématomes et le cubitus qui "pointe" sous la peau)"
Et là, croyez moi ou non, la phrase qui tue :
-" Appelez un médecin!!!"
L'ASH, courageuse, retourne auprès de la dame en se tenant le plus loin possible d'elle.
Résultat des courses, une ambulance arrive au bout d'une demi-heure, soit plus de 2 heures après le début et emmene la dame qui se débat comme un diable.
Deux heures plus tard, coup de fil : "Elle est calme, on vous la renvoie"
L'ASH dit qu'elle ne peut la prendre dans un tel état.
"Mais si, mais si, tout va bien"
La dame est restée en tout et pour tout 30 minutes aux urgences. Le problème est que dès son retour, elle se remet à hurler et à se débattre.
Au bout d'un moment, elle se calme, épuisée pour ne se reveiller que...18 heures plus tard.
En fait, on lui à fait une injection de quoi????
L'effet a été "retard" et la dame a failli en mourir (syndrôme de stockage)car elle avait des problèmes rénaux qui étaient signalés dans la fiche de liaison (toujours préétablies par les IDE).
Ce jour, nous avons contacté le psychiatre de secteur qui lui a trouvé une place en psychiatrie, au prix d'une bataille Homérique (j'y ai passé l'après midi).
L'ASH a le poignet cassé, accident du travail. Elle ne l'a signalé que le lendemain matin "pour ne pas déranger". Je lui ai dit de ne plus jamais faire cela.
Vous me direz : c'est un cas particulier. L'inconvénient est qu'en moyenne, j'en ai deux par mois. Le dernier du même style date d'il y a 3 semaines.
Patiente de 85 ans, valide, légère démence corticale.
Vendredi soir à 23 heures, elle se met à battre sa voisine de chambre, soudainement sans aucune raison apparente.
L'agent de nuit (ASH) s'y rend (elle est seule la nuit), essaie de calmer la dame en lui proposant une chambre vacante.
La résidente accepte calmement.
Au moment de s'y rendre, dans le couloir, elle se met à hurler, à se débattre, et veut enjamber la mezzanine qui surplombe le premier étage.
L'ASH essaie de la retenir, le résidente est très violente, frappe fort, coups de poings et de pieds sur le dos, les jambes et le visage de ma collègue ASH qui est à terre. La résidente lui coince le poignet dans les barreaux de la mezzanine et un gros "crac" se fait ressentir dans le poignet de l'ASH.
Malgré cela, elle continue à retenir la résidente.
Elle finit quand même à l'amener par force dans la chambre et la ferme à clefs, en ayant enlevé la crémone de la fenêtre au préalable.
Elle appelle le médecin traitant : pas à son domicile.
Elle appelle le 15 et explique la situation. Le "diagnostic" est le suivant :
- "Ce n'est pas grave, donnez-lui 15 gouttes d'Haldol (TM)"
- " Mais je suis ASH, je n'ai pas le droit de donner des médicaments" (elle ne sais pas ce qu'est l'Haldol (gouttes? suppos? comprimés?...)
Après 15 minutes de parlementation (la résidente est toujours fermée à clefs, suicidaire) :
- "Je vous envoie une ambulance"
- " envoyez-moi un médecin"
- " Pas besoin, une ambulance"
- " Mais je suis blessée, j'ai mal au poignet (elle pleurait au téléphone, couverte d'hématomes et le cubitus qui "pointe" sous la peau)"
Et là, croyez moi ou non, la phrase qui tue :
-" Appelez un médecin!!!"
L'ASH, courageuse, retourne auprès de la dame en se tenant le plus loin possible d'elle.
Résultat des courses, une ambulance arrive au bout d'une demi-heure, soit plus de 2 heures après le début et emmene la dame qui se débat comme un diable.
Deux heures plus tard, coup de fil : "Elle est calme, on vous la renvoie"
L'ASH dit qu'elle ne peut la prendre dans un tel état.
"Mais si, mais si, tout va bien"
La dame est restée en tout et pour tout 30 minutes aux urgences. Le problème est que dès son retour, elle se remet à hurler et à se débattre.
Au bout d'un moment, elle se calme, épuisée pour ne se reveiller que...18 heures plus tard.
En fait, on lui à fait une injection de quoi????
L'effet a été "retard" et la dame a failli en mourir (syndrôme de stockage)car elle avait des problèmes rénaux qui étaient signalés dans la fiche de liaison (toujours préétablies par les IDE).
Ce jour, nous avons contacté le psychiatre de secteur qui lui a trouvé une place en psychiatrie, au prix d'une bataille Homérique (j'y ai passé l'après midi).
L'ASH a le poignet cassé, accident du travail. Elle ne l'a signalé que le lendemain matin "pour ne pas déranger". Je lui ai dit de ne plus jamais faire cela.
Vous me direz : c'est un cas particulier. L'inconvénient est qu'en moyenne, j'en ai deux par mois. Le dernier du même style date d'il y a 3 semaines.
"Il suffit de nous regarder pour voir comment une forme de vie intelligente peut se développer d'une manière que nous n'aimerions pas rencontrer."
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Le problème, c'est qu'on demande au samu de résoudre au pied levé des carences d'organisation de l'ehpad :
-une ash toute seule la nuit,
-pas de médecin dédié à la structure et d'astreinte,
-pas d'organisation pour l'urgence psychiatrique (alors que je suppose que ça arrive en ephad) ;
-de quel soutien local (infirmier, encadrement) pouvait bénéficier cette ash en cas de soucis ? Est-ce qu'il y a un cadre d'astreinte pour la structure ?
Au total, il n'y a aucun moyen local pour prendre en charge un problème médical dans cet établissement sensé accueillir et soigner des personnes âgées dépendantes.
-une ash toute seule la nuit,
-pas de médecin dédié à la structure et d'astreinte,
-pas d'organisation pour l'urgence psychiatrique (alors que je suppose que ça arrive en ephad) ;
-de quel soutien local (infirmier, encadrement) pouvait bénéficier cette ash en cas de soucis ? Est-ce qu'il y a un cadre d'astreinte pour la structure ?
Au total, il n'y a aucun moyen local pour prendre en charge un problème médical dans cet établissement sensé accueillir et soigner des personnes âgées dépendantes.
Leopold Anasthase a écrit :Le problème, c'est qu'on demande au samu de résoudre au pied levé des carences d'organisation de l'ehpad :
Nous ne sommes pas un hôpital mais un substitut du domicile.
-une ash toute seule la nuit,
8 postes d'AS pour 50 résidents. Sachant qu'il en faut 2 le matin et 2 l'après midi.
-pas de médecin dédié à la structure et d'astreinte,
Cela n'existe pas car substitut du domicile (à moins que vous ayez un médecin d'asterinte chez vous)
-pas d'organisation pour l'urgence psychiatrique (alors que je suppose que ça arrive en ephad) ;
Seulement un suivi de certains résidents par le secteur (comme au domicile). Pas de convention possible, des hôpitaux locaux n'en ont pas alors nous...
-de quel soutien local (infirmier, encadrement) pouvait bénéficier cette ash en cas de soucis ? Est-ce qu'il y a un cadre d'astreinte pour la structure ?
Pas d'astreintes car pas de budjet pour cela, il m'est arrivé souvent de revenir la nuit gratuitement pour assurer un soutien (la dernière fois il y a 3 semaines). Même pas de récupération d'heures, cela n'existe pas pour l'encadrement (on est une bande de cossards, c'est connu!).
Au total, il n'y a aucun moyen local pour prendre en charge un problème médical dans cet établissement sensé accueillir et soigner des personnes âgées dépendantes.
Je ne vous le fait pas dire!!
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Il est inadmissible que sous prétexte d'économies on laisse travailler qui que ce soit seul dans un établissement prenant en charge des personnes dépendantes (même si elles ne sont pas à proprement parler malades). Elles ont quand même un tas de soucis physiques et/ou psychiques, sinon elles seraient chez elles.
C'est un fait qu'en maisons de retraite les moyens sont si ridicules qu'on se retrouve fatalement avec des situations ingérables. La moindre des choses serait qu'il y ait toujours au moins un infirmier présent avec un ou deux aides-soignants ou ash. Car enfin, des personnes démentes qui font des crises subites, ça arrive quand même assez fréquemment !
J'ai eu à gérer des problèmes de ce genre plusieurs fois. Heureusement, d'une, je suis infirmière et j'ai accès aux médicaments, de deux, nous avons des protocoles permettant souvent de traiter ce genre de situation, de trois, nous avons des médecins d'astreinte téléphonique (mais ils ne se déplacent jamais), de quatre, nous sommes toujours au moins cinq personnes sur l'établissement (qui compte près de 200 résidents). Donc nous pouvons au besoin contenir physiquement la personne en garantissant notre sécurité et la sienne. Et cependant, je trouve encore que les conditions de travail sont limites. Alors que dire chez vous !
Ne pouvez-vous suggérer au directeur ou à la directrice de faire remonter l'info auprès de la DDASS pour obtenir une augmentation du budget ? Bien expliqué, bien argumenté, ça peut faire bouger les choses, non ?
Sinon, ne pouvez-vous tous démissionner en bloc ?
C'est un fait qu'en maisons de retraite les moyens sont si ridicules qu'on se retrouve fatalement avec des situations ingérables. La moindre des choses serait qu'il y ait toujours au moins un infirmier présent avec un ou deux aides-soignants ou ash. Car enfin, des personnes démentes qui font des crises subites, ça arrive quand même assez fréquemment !
J'ai eu à gérer des problèmes de ce genre plusieurs fois. Heureusement, d'une, je suis infirmière et j'ai accès aux médicaments, de deux, nous avons des protocoles permettant souvent de traiter ce genre de situation, de trois, nous avons des médecins d'astreinte téléphonique (mais ils ne se déplacent jamais), de quatre, nous sommes toujours au moins cinq personnes sur l'établissement (qui compte près de 200 résidents). Donc nous pouvons au besoin contenir physiquement la personne en garantissant notre sécurité et la sienne. Et cependant, je trouve encore que les conditions de travail sont limites. Alors que dire chez vous !
Ne pouvez-vous suggérer au directeur ou à la directrice de faire remonter l'info auprès de la DDASS pour obtenir une augmentation du budget ? Bien expliqué, bien argumenté, ça peut faire bouger les choses, non ?
Sinon, ne pouvez-vous tous démissionner en bloc ?
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Jo a écrit :Nous ne sommes pas un hôpital mais un substitut du domicile.
Très bien, alors supprimons toute médicalisation des ehpad. Pas de médicaments, pas de soins, pas d'ide.
-pas de médecin dédié à la structure et d'astreinte,
Jo a écrit :Cela n'existe pas car substitut du domicile (à moins que vous ayez un médecin d'asterinte chez vous)
Il existe en France un système d'astreinte médicale pour tout le monde (ça s'appelle le médecin de garde). Donc oui, toute personne résidant en France bénéficie d'une astreinte médicale permanente.
-de quel soutien local (infirmier, encadrement) pouvait bénéficier cette ash en cas de soucis ? Est-ce qu'il y a un cadre d'astreinte pour la structure ?
Jo a écrit :Pas d'astreintes car pas de budjet pour cela, il m'est arrivé souvent de revenir la nuit gratuitement pour assurer un soutien (la dernière fois il y a 3 semaines). Même pas de récupération d'heures, cela n'existe pas pour l'encadrement (on est une bande de cossards, c'est connu!).
Vous leur donnez de mauvaises habitudes. Je comprends qu'on fasse preuve de bonne volonté, et qu'on ait envie que ça tourne, mais quand on travaille pour des prunes, on se saborde soi-même.
Au total, il n'y a aucun moyen local pour prendre en charge un problème médical dans cet établissement sensé accueillir et soigner des personnes âgées dépendantes.
Jo a écrit :Je ne vous le fait pas dire!!
Donc l'attitude du samu est bien compréhensible : s'ils acceptent de palier à cette carence, quelle carence va-t-on encore leur mettre sur le dos ? Les samu assurent déjà des consultations médicales ne relevant pas de la réanimation pour carence de médecine de ville...
alise a écrit :Il est inadmissible que sous prétexte d'économies on laisse travailler qui que ce soit seul dans un établissement prenant en charge des personnes dépendantes (même si elles ne sont pas à proprement parler malades). Elles ont quand même un tas de soucis physiques et/ou psychiques, sinon elles seraient chez elles.
Je ne peut être que d'accord.
alise a écrit :C'est un fait qu'en maisons de retraite les moyens sont si ridicules qu'on se retrouve fatalement avec des situations ingérables. La moindre des choses serait qu'il y ait toujours au moins un infirmier présent avec un ou deux aides-soignants ou ash. Car enfin, des personnes démentes qui font des crises subites, ça arrive quand même assez fréquemment !
C'est le cas la jounée (IDE en poste de 12h) mais pas la nuit.
alise a écrit :nous avons des médecins d'astreinte téléphonique (mais ils ne se déplacent jamais), de quatre, nous sommes toujours au moins cinq personnes sur l'établissement (qui compte près de 200 résidents). Donc nous pouvons au besoin contenir physiquement la personne en garantissant notre sécurité et la sienne. Et cependant, je trouve encore que les conditions de travail sont limites. Alors que dire chez vous !
Les deux EHPAD que je gère ont moins de 50 résidents donc, pour la DDASS : une seule personne la nuit.
alise a écrit :Ne pouvez-vous suggérer au directeur ou à la directrice de faire remonter l'info auprès de la DDASS pour obtenir une augmentation du budget ? Bien expliqué, bien argumenté, ça peut faire bouger les choses, non ?
C'est déja fait bien argumenté, bien expliqué mais ...pas d'argent!
alise a écrit :Sinon, ne pouvez-vous tous démissionner en bloc ?
Si on était convaincu que cela soit utile, certes mais j'en doute.
léopold anastase a écrit :Très bien, alors supprimons toute médicalisation des ehpad. Pas de médicaments, pas de soins, pas d'ide.
Et les résidents, on les met ou??? Sur le parking du SAMU? comme ça, ils seront sur place

léopold a écrit :Il existe en France un système d'astreinte médicale pour tout le monde (ça s'appelle le médecin de garde). Donc oui, toute personne résidant en France bénéficie d'une astreinte médicale permanente.
Sauf qu'en "rase campagne" il y a un médecin pour trois cantons, cela fait beaucoup. A cela se rajoute une pénurie criante de médecins liberaux. Beaucoup laissent comme message sur leur répondeur : "en cas d'urgence faites le 15".
léopold a écrit :Vous leur donnez de mauvaises habitudes. Je comprends qu'on fasse preuve de bonne volonté, et qu'on ait envie que ça tourne, mais quand on travaille pour des prunes, on se saborde soi-même.
Mais vous savez que par définition, un cadre est stupide !
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Alors, il n'y a rien à faire. Surtout ne changez rien, continuez à travailler gratos.
Ah, finalement, il y a peut-être quelque chose à changer : faites une proposition de baisse de votre salaire pour équilibrer le budget de votre établissement.
Je vous propose un petit jeu amusant : entrez "ehpad" dans google...
Ah, finalement, il y a peut-être quelque chose à changer : faites une proposition de baisse de votre salaire pour équilibrer le budget de votre établissement.
Je vous propose un petit jeu amusant : entrez "ehpad" dans google...
tout ça n'est qu'une triste réalité, en effet que de disfonctionnements.
Mais que faire??????
j'adore mon métier en EHPAD mais, 1jour/2 j'ai envie de changer de métier tellement il est difficile de gérer tout ce petit monde.
J'en suis déjà à ma 4ème mdr et c'est le même "bo....el" partout, pas de moyen, pas d'argent, débrouillez vous, faut faire avec en permanence !!!!!
euh, JO, je trouve tout de même un peu fort que la nuit, chez vous, il n'y ait qu'une seule ASH !!!!! ça, j'ai encore jamais vu !!!(là où je suis en ce moment, 54 lits, c'est toujours 2, obligatoire) question sécurité, c'est grave, si l'ASH fait un malaise, une chute....... si un résident fait une chute, comment fait elle pour le relever ???et si incendie ??........... votre direction pourrait tout de même faire un effort !!!!!
pour le reste, je suis d'accord sur tout ,sauf sur la "bagarre EHPAD- REA"chacun ses compétences et bravo à chacun....., d'accord aussi avec Léopold A, d'ailleurs. dans le fond, tout le monde a raison. Mais tant que les hautes sphères décideuses n'ouvriront pas les yeux, ça ne changera pas. on pourrait en discuter des heures. le plus malheureux, c'est qu'au quotidien, c'est souvent nos pauvres résidents qui en payent les conséquences.... combien de fois sommes nous àla limite de la maltraitance ???
Et ça ne va pas s'arranger, comme tout le monde sait, il ya de plus en plus de PA dépendantes, et de + en + dépendantes !!! fini le temps où on rentrait en mdr pour couler une douce et tranquille retraite.
léopold dit :
entièrement d'accord, et ça dessert complètement les mdr, nous ne sommes plus crédibles auprès des SAMU....
d'où l'intérêt d'avoir en EHPAD des IDE bien expérimentéeset d'avoir une réflexion(d'avance) en équipe sur la conduite à tenir pour chaque résident en cas d'urgence.....
Mais que faire??????
j'adore mon métier en EHPAD mais, 1jour/2 j'ai envie de changer de métier tellement il est difficile de gérer tout ce petit monde.
J'en suis déjà à ma 4ème mdr et c'est le même "bo....el" partout, pas de moyen, pas d'argent, débrouillez vous, faut faire avec en permanence !!!!!
euh, JO, je trouve tout de même un peu fort que la nuit, chez vous, il n'y ait qu'une seule ASH !!!!! ça, j'ai encore jamais vu !!!(là où je suis en ce moment, 54 lits, c'est toujours 2, obligatoire) question sécurité, c'est grave, si l'ASH fait un malaise, une chute....... si un résident fait une chute, comment fait elle pour le relever ???et si incendie ??........... votre direction pourrait tout de même faire un effort !!!!!
pour le reste, je suis d'accord sur tout ,sauf sur la "bagarre EHPAD- REA"chacun ses compétences et bravo à chacun....., d'accord aussi avec Léopold A, d'ailleurs. dans le fond, tout le monde a raison. Mais tant que les hautes sphères décideuses n'ouvriront pas les yeux, ça ne changera pas. on pourrait en discuter des heures. le plus malheureux, c'est qu'au quotidien, c'est souvent nos pauvres résidents qui en payent les conséquences.... combien de fois sommes nous àla limite de la maltraitance ???
Et ça ne va pas s'arranger, comme tout le monde sait, il ya de plus en plus de PA dépendantes, et de + en + dépendantes !!! fini le temps où on rentrait en mdr pour couler une douce et tranquille retraite.
léopold dit :
Quand on reçoit un appel pour détresse chez une personne de 94 ans, on va effectivement poser mille questions, pourquuoi ? Parce que l'ephad est un lieu de vie, et donc on n'y voit pas toujours des détresses vitales. Et vous êtes d'accord avec moi pour dire qu'on fait bien ce qu'on fait souvent. Au total, quand on se présente, on tombe sur deux ou trois cas différents :
-devant le premier signe d'alerte, on a demandé la grande cavalerie ; eh oui, un bon nombre de déplacements en mdr ne donne pas lieu à évacuation ;
-on a aussi la situation inverse, et là encore je ne reproche rien à personne, c'est l'appel pré-mortem ; eh oui, vu le peu de personnel, on peut très bien tomber sur un patient qui décompense depuis un certain temps ; en ephad, les patients ne sont pas reliés à un scope central...
-dans certains établissements (souvent des établissements de haut standing), on a vraiment l'impression que leur seul objectif est d'éjecter toute personne suceptible de mourir, pour éviter à tout prix qu'elle meurt sur place ;
-et bien sûr, il y a l'appel pour arrêt cardiaque chez une personne de 95 ans ; je comprends, il était bien vivant hier, mais à 95 ans, qu'est-ce qu'on peut espérer d'une réanimation cardio-pulmonaire ?
entièrement d'accord, et ça dessert complètement les mdr, nous ne sommes plus crédibles auprès des SAMU....
d'où l'intérêt d'avoir en EHPAD des IDE bien expérimentéeset d'avoir une réflexion(d'avance) en équipe sur la conduite à tenir pour chaque résident en cas d'urgence.....
réa, chir, HAD, maison de retraite...
qu'est ce que je perds comme temps sur ce clavier...........
qu'est ce que je perds comme temps sur ce clavier...........
pucie a écrit :avec un exemple maison de retraite du centre hospitalier 75 residents
Pour les EHPAD dont l'effectif est inferieur à 50 résidents, c'est une personne la nuit (pas d'obligation que ce soit une AS).
Personnellement, j'encadre deux EHPAD differents : dans une c'est une AS, dans l'autre une ASH.
léopold a écrit :Alors, il n'y a rien à faire. Surtout ne changez rien, continuez à travailler gratos.
Alors, ne cherchez pas à comprendre ce qui vous dépasse...
marirou a écrit :euh, JO, je trouve tout de même un peu fort que la nuit, chez vous, il n'y ait qu'une seule ASH !!!!! ça, j'ai encore jamais vu !!!(là où je suis en ce moment, 54 lits, c'est toujours 2, obligatoire) question sécurité, c'est grave, si l'ASH fait un malaise, une chute....... si un résident fait une chute, comment fait elle pour le relever ???et si incendie ??........... votre direction pourrait tout de même faire un effort !!!!!
Réponse donnée ci dessus pour l'effectif. Pour 5 lits que vous avez en plus, il y a 2 agents de nuit >>> tout le paradoxe de la FPH.
Je ne suis pas tranquille non plus vis à vis des personnels seuls, d'autant qu'il y a longtemps j'ai travaillé comme AS dans les mêmes conditions. Je sais ce que c'est.
Nous avons des protocoles pour les situations d'urgence, la formation incendie est très régulièrement faite. Cette année tous les personnels (y compris administratifs, cuisines, lingerie, techniques) seront formés à l'urgence spécifique à la PA.
Le problème des malaises et chutes reste entier mais j'agis actuellement pour que les personnels aient une téléalarme avec detection de position couchée (actuellement elles ont un téléphone portable).
L'agent de maintenance a des astreintes en cas de problème technique et intervient dans les 5 minutes (les astreintes ne sont pas payées mais récupérées).
Tout ceci semble bien leger mais l'argent est le nerf de la guerre.
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