Pour les femmes en situation de précarité, le cancer du sein est souvent synonyme de double peine : avec un reste à charge souvent élevé, nombre d’entre elles renoncent aux soins ou produits peu ou non remboursés, pourtant essentiels au maintien d’une qualité de vie acceptable. Selon une étude publiée en octobre 2024 dans le Journal of clinical oncology, les inégalités socio-économiques se creusent entre les femmes atteintes d’un cancer du sein dès le diagnostic, avec des impacts négatifs beaucoup plus importants pour les femmes défavorisées. Une situation que la loi visant à améliorer la prise en charge des soins et dispositifs spécifiques au traitement du cancer du sein par l'assurance maladie entend corriger. Voté dans la nuit du mardi 28 au mercredi 29 janvier, le texte est conforme à la version qui avait été examinée et amendée au Sénat, ce qui lui permet d’entrer rapidement en vigueur.
Le texte vise ainsi une prise en charge intégrale du renouvellement des prothèses mammaires, du tatouage médical de l'aréole et du mamelon ou de soutiens-gorges adaptés. Il met également en place un forfait spécifique – dont le montant doit encore être défini par décret, pour permettre l’achat de produits prescrits par les médecins mais qui ne sont pas remboursés : crèmes contre les sécheresses, ou de vernis prévenant la chute des ongles induite par les traitements, par exemple. Une autre enveloppe est consacrée aux soins psychologiques, à des séances de nutrition ou à de l’activité physique pour les malades en cours de traitement. Enfin, la loi prévoit un encadrement des dépassements d’honoraires des médecins qui pratiquent la reconstruction mammaire, le niveau de plafond devant encore être négocié entre médecins et Assurance maladie. Une avancée « majeure », a jugé Yannick Monnet, député communiste et rapporteur du texte à l’Assemblée ; les dépassements d’honoraires représentent le premier poste dans le reste à charge.
Miser aussi sur le renforcement du dépistage
Cette loi « répond aux attentes très concrètes de 700 000 femmes qui vivent avec le cancer (du sein) et pour elles, qui sont dans l'urgence, cette loi constitue une réelle avancée », a défendu l’élu. Le gouvernement, qui soutenait le texte, a salué un « texte porteur d'avancées concrètes et attendues par toutes les femmes touchées par le cancer du sein » par la voix du ministre chargé de la Santé et de l’Accès aux soins, Yannick Neuder. Celui-ci en a également profité pour rappeler l’importance de renforcer le dépistage du cancer du sein. Le gouvernement « proposera rapidement de pouvoir étendre et intensifier les campagnes de dépistage pour cibler particulièrement les populations à risque et de diminuer la strate d'âge pour pouvoir aller chercher plus tôt ces cancers qui sont guérissables quand on les dépiste plus tôt », a-t-il affirmé. Moins de la moitié des femmes en âge de bénéficier du dépistage du cancer du sein y ont en effet recours, déplorait Santé publique France en mai 2024.
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