À l’inverse de ce qui peut être observé dans les autres pays de l’Union européenne, la mortalité infantile (mortalité durant la première année de vie), l’un des indicateurs de l’état de la santé périnatale, stagne en France, rapporte l’Institut national d’études démographiques (INED) dans une étude publiée le jeudi 20 mars 2025.
« En 2022, la France apparait comme le 23e État sur les 27 » pays membres de l’UE, note-t-il ; une nette dégradation depuis les années 1990 où elle figurait parmi les mieux classés. Chez les garçons, le taux de mortalité infantile était ainsi de 4,5% (soit 4,5 décès pour 1 000 naissances), et 3,7% chez les filles, contre respectivement 3,5% et 3% en moyenne dans toute l’UE. Parallèlement, une douzaine de pays européens affichent des taux inférieurs à 3%. C'est le cas de la Suède, qui affiche un taux de mortalité infantile de 2,5‰, soit presque deux fois inférieur à celui de la France. « En l’espace de trente ans, la situation française s’est significativement dégradée », analyse l’INED. Ce constat, la Cour des comptes le dressait déjà en mai 2024 dans un rapport qui pointait une mortalité néonatale élevée, due notamment à une défaillance dans l’organisation des soins.
Plusieurs hypothèses avancées
La stagnation de ce taux de mortalité infantile « soulève des interrogations », poursuit l’INED. Plusieurs hypothèses pourraient l’expliquer : facteurs médicaux et état de santé des mères, inégalités territoriales et sociales d'accès aux soins, qualité de la prise en charge, liste-t-il. Autre possibilité avancée, les progrès réalisés en néonatologie qui permettent à certains grands prématurés de survivre durant quelques heures après la naissance, « alors qu'ils auraient auparavant été considérés comme mort-nés. » Ces nourrissons, dont les décès sont comptabilisés, augmenteraient mécaniquement le taux de mortalité infantile, sans pour autant illustrer une dégradation des soins.
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